Après quatre années organisées par Le Collectoire, le Magic History Day est de nouveau entre les mains de son propriétaire Jean Merlin avec la même volonté d’ouvrir un maximum l’histoire aux jeunes. La thématique est le reflet de cette volonté en s’attaquant à la street magic (la magie de rue). Retour au Zèbre de Belleville qui a vue se dérouler 3 éditions de 2011 à 2013 ; un cadre parfait pour des retrouvailles en toute intimité.
Arrivée des premiers participants vers 9h30 avec la projection de quelques vidéos du petit prodige américain Zach King en préambule. La salle se remplit doucement pour atteindre une soixantaine de personnes et Jean Merlin, le maître de cérémonie, commence son intervention par des remerciements. Les partenaires : Dominique Duvivier, Georges Proust, Céline Noulin de La maison de la magie de Blois, Frantz Réjasse de CC éditions, Armand Porcell de La Revue de la Prestidigitation, Thibaut Rioult pour la création du site JMMHD, Le Collectoire pour avoir repris la journée de 2012 à 2015 en ayant eu l’idée d’instaurer une thématique et ArteFake pour la co-organisation de cette nouvelle journée.
CELLINI / HOLLIDAY / GAZZO : The Busker Magicians
Le prototype du numéro de rue contemporain dure environ 10mn et propose un répertoire qui ne varie pas beaucoup d’un magicien à l’autre : cordes, cartes, cigarettes, pièces pour se finir avec le jeu des gobelets. Les magiciens choisissent avec soin leur lieu de représentation et sont adeptes du referencing, une parade qui consiste à faire miroiter des choses exceptionnelles au public s’il reste.
Merlin commence par nous projeter une intervention de l’américain Sonny Holliday qui attire la foule en annonçant qu’il va présenter son « nouveau numéro ». Dans ses premières années, Sonny Holliday de son vrai nom Rocky Ficara (né en 1952) a cumulé un certain nombre de petits boulots en essayant de joindre les deux bouts. À l’âge de trente ans, fatigué de faire cuire des hamburgers, il voulut faire autre chose de sa vie, mais ne savait pas trop quoi… En 1980, dans les rues de la Nouvelle-Orléans, Holliday fait la rencontre d’un artiste de rue, maquillé comme un clown, qui divertissait les passants et lui demande des conseils concernant son activité. Sonny Holliday se trouva vite fasciné par l’art ambulant et quitte son emploi au restaurant pour enfiler le costume « de clown-magicien » et apprendre les ficelles du métier. Les premiers tours qu’il apprit furent des routines de pièces de monnaie, le foulard qui disparaît et quelques sculptures sur ballons.
En 1984, Holliday rencontre le légendaire magicien de rue Jim Cellini à la Nouvelle Orléans. Il ira chez lui à Manhattan (New York) pour étudier la prestidigitation pendant 4 ans, plusieurs nuits par semaine, de 10 à 14 heures par jour. Il a également pris des cours avec Tony Slydini et Frank Garcia. Il a ensuite mit en application ses routines dans les rues de Central Park à New York pendant 3 à 5 heures par jour, en interaction avec le public ; ce qui lui a permis d’affiner ses routines. Sonny Holliday a ensuite voyagé en Europe (Suisse, Angleterre, Ecosse, Pays-Bas) puis au Canada. Il s’est vite imposé comme un magicien de rue majeur.
C’est au tour de Jim Cellini d’apparaître sur l’écran avec un montage de cinq passages différents. Il commence par une routine de disparition de foulard au FP. Selon lui : « si vous voulez arrêter du monde, commencez par arrêter un enfant. » Il enchaîne ensuite par une routine de bâton empruntée à FLIP, une routine de pièces, une routine de cigarette, une corde coupée classique, les trois cordes et finit par la routine des gobelets version Malini/Vernon. Etant enfant, Jim Cellini, de son vrai nom Richard Timothy Sullivan (1940-2009) fut témoin d’un spectacle de magie dans un orphelinat. Le magicien qui intervenait se nommait Cabbie Dieon et fit disparaître son couteau de table. C’est à partir de ce moment, que Cellini est devenu accro à la magie. Alors que la plupart des magiciens en herbe s’intéressent à l’exercice du close-up, Cellini était, quant à lui, fasciné par la magie de scène. Il fut influencé par des magiciens plus âgés, comme Cardini, Malini et Silent Mora.
Dans les années 1960, Jim Cellini rencontre le magicien Tony Slydini à New York, et devient son élève après avoir effectué une routine de pièces à travers la table. Il se lance ensuite comme magicien sous le nom de Cellini, en hommage à l’artiste italien de la Renaissance Benvenuto Cellini, et reprend une partie du répertoire de Slydini jusqu’à ce qu’il rencontre le magicien Johnny Fox. Au début des années 1970, Jim Cellini se spécialise dans la magie de rue qu’il perfectionne en changeant les règles. Son approche révolutionnaire de cette pratique ancienne a inauguré une nouvelle ère pour la magie de rue et ses pratiquants.
Cellini voyagea dans le monde entier et donna des conférences sur la magie de rue. Son travail a été une source d’inspiration pour beaucoup de magiciens, et son influence est visible dans le travail de pratiquement tous les magiciens ambulants d’aujourd’hui. Cellini a publié deux livres, intitulées The Royal Touch (1997), et Cellini’s Dreamer’s Highway (2006). Il a sorti une série de DVD en trois volumes, intitulé The Art of Street Performing (2004-2005) et Cellini : Street magic Lecture – Zurich (2006). Cellini pris sa retraite après les années 1990, et acheta une maison à Baden en Suisse avec son épouse Marianne. Il passa la plupart de ses dernières années à donner des conférences partout dans le monde jusqu’à sa mort à l’âge de 69 ans.
Le troisième magicien se nomme Gazzo Macee. Il est le premier magicien de rue à avoir introduit le chapeau melon pour remplacer le « cône » de l’antiquité. Sa routine de gobelets est un modèle du genre et est considérée comme une des meilleures au monde. Il finit cette légendaire routine par l’apparition d’un énorme melon sous son chapeau. Son passage à l’émission Fool Us fut un grand moment d’admiration pour Penn and Teller. Garry Osbourne alias Gazzo (né en 1960) a été pris dans les mailles de la magie lorsqu’il a vu le légendaire magicien Tony Slydini à la télévision à l’âge de 9 ans. A l’âge de 14 ans, Gazzo, il est l’une des sentinelles du fameux jeu du bonneteau, une escroquerie dirigée par Cracker Parker dans les rues de Londres. C’est là qu’il apprit à organiser et à contrôler la foule.
Malgré cette première expérience illégale, Il décide par la suite d’utiliser son habileté pour divertir les gens au lieu de les escroquer. Il monte alors un spectacle de rue à Oxford et par la suite à Covent Garden (Londres). Il étudia le livre Phantom of the Card Table de Walter Scott. En 1983, à l’âge de 23 ans, il quitta le Royaume-Uni pour les Etats-Unis avec moins de 100 $ dans sa poche et partit à la recherche de la légende vivante Walter Scott, un artiste semblant être doué d’une adresse impossible. Gazzo rencontra ce dernier à Rhode Island. Les deux hommes devinrent amis et Gazzo devint l’unique élève de Walter Irving Scott alias the Phantom.
En 2002, Gazzo et David Britland écriront un livre intitulé Phantoms of the Card Table en hommage à Walter Scott. Gazzo devient rapidement un des meilleurs magiciens de rue de son temps mais en 1994, il est victime d’un AVC qui l’empêcha de travailler pendant quelques années. Il récupéra doucement une grande partie de ses capacités et continua à travailler dans les rues des Etats-Unis et fut reconnu pour sa magnifique version du jeu des gobelets. Il voyagea beaucoup pour travailler et dispenser des conférences au Canada, en Espagne, en Allemagne, en France, en Hollande, en Suisse, en l’Autriche…
Michael Vadini.
En complément, nous pouvons citer quelques grands noms, actuels, de la magie de rue comme : Pop Haydn, Hörbi Kull, Eric Evans, Ted McKoy, Todd Various et les français Vadini, Mimosa, Max Zargal et Eric Roumestan.
LES MAGICIENS DE GRAND CHEMIN A LA RENAISSANCE par Thibaut RIOULT
Le jeune historien T. Rioult va nous parler des « magiciens de grand chemin » à la Renaissance en évoquant le fameux jeu des gobelets.
Son but est de « rendre sensible nos anciens » qui s’inscrivent aussi dans une filiation. Ou pratiquaient-ils et comment vivaient-ils ? Le jongleur médiéval est à l’origine du bateleur standard. Il se caractérise par son caractère extrêmement multiforme : il exécute, entre autre, tours d’illusionnisme, acrobaties et jonglerie….
Selon Jérôme Cardans, les inventions de cet art sont infinies : le feu, les clous, les liquides, le fakirisme, les anneaux chinois, les décapitations, les marionnettes, le maniement du serpent venimeux… Pour illustrer ces propos, nous voyons un manuscrit allemand où trois bateleurs s’adonnent à différentes disciplines : le cracheur de feu, l’illusion du couteau truqué ou fakirisme et le charmeur de serpent. Les bateleurs sont moralement condamnés par l’église et les clercs mais ne sont pas particulièrement persécutés : la fameuse âme noire des bateleurs, « perpétuelle errance, insatiables et vagants, double infamie… » Les bateleurs sont des âmes à sauver pour les clercs.
La tentation de St Antoine, peint par Jérôme Bosch en 1506, figure un bateleur qui présente avec une tête de sanglier. Les bateleurs ont pour but de capter l’attention des badauds et Rabelais décrit cette concurrence comme un bien qui va mettre l’église dans l’embarras. Dans son livre De la démonomanie des sorciers (1580), Jean Bodin porte un jugement vicieux et sans appel envers les bateleurs qui ont recourt à des moyens diaboliques à 90% et de la prestidigitation à 10%.
Est-ce que les bateleurs proposent un spectacle diabolique ? En tout cas, ils jouent sur l’ambiguïté comme le montre si bien le fameux tableau de Bosch où apparaît un magicien-charlatan. Les frontières sont brouillées. La chouette, animal voleur, qui apparaît dans la gibecière indique le dupeur ou le dupé, le dupe qui refuse de voir. Nous voyons également dans cette représentation une intéressante apparition d’un crapaud dans un gobelet (décrit par Scot dans The Discoverie of Witchcraft, 1584) Les bateleurs officiaient dans les foires et les marchés couverts. Ils plaçaient des tréteaux ou des « banques » (bancs). La séquence du bateleur dans Le Bâtard de Dieu (1993) de Christian Fechner illustre parfaitement ce dispositif.
Le Bâtard de Dieu.
Reginald Scot décrit dans The Discoverie of Witchcraft (1584) l’arsenal du bateleur, qui lui a été montré par un vrai bateleur français du nom de Jean Cautarès. Au programme : pièces, piquant-coupant-tranchant, cartes, tour d’appareil, fil, cordes, ruban et le jeu des gobelets sans gobelets où sont préconisés des bols, des salières ou des chandeliers flamands, qui ont une convergence de forme avec les coupes orientales de type Tayade. Brueghel illustre dans ses tableaux plusieurs effets du livre de Scot dont le couteau dans la bouche, dans le nez et les transpercements. Scot écrit également des détails techniques importants, ou comment rendre les effets crédibles ? Comment choisir correctement le sang utilisé ? Ou comment optimiser l’aspect cadavérique d’un enfant ? Dans le Hocus Pocus junior (1634), la moitié des tours décrits par Scot sont repris et 69% sont inédits dont la magie des liquides, la magie des œufs et la première description du jeu des gobelets. Le bateleur va utiliser sa « braguette » ouverte comme poche ou réceptacle au lapping. Il utilise également une gibecière (sorte de sac). Il a aussi toute une gamme d’outils truqués dont les faux couteaux.
Comment sont rémunérés les bateleurs ? Et bien, en vendant des produits dérivés (horoscopes, onguents de guérison) en éditant et vendant des petites brochures de magie ou blow books, en usant du charlatanisme et en escamotant. Thibaut Rioult finit son impeccable intervention par une citation de Jacques Delord dans son livre L’éternel magicien : « Je salue le magicien de grand chemin pour la légende, le mythe, la poésie ; cela n’enlève rien au gentleman sorcier pour l’histoire et la culture. Etranges détours que ceux de l’Eternel Magicien. »
ROUTINE DE GOBELETS par Jean MERLIN
Merlin nous présente une incroyable routine originale à 15 gobelets jamais décrite ! Elle combine les versions de Vernon, Malini et Bloom plus des apports de Jean Merlin. Les Gobelets sont de Gérard Majax et ont été dessinés par Merlin lors de ses études aux Beaux-arts. L’ensemble des gobelets gigognes a été réalisé sur mesure par Le belge Léon Chapelier, qui a travaillé pour Fred Kaps.
Ce set unique sera décrit pour la première fois dans les deux livres de Jean Merlin à paraître en 2017. Que dire de cette routine qui est un vrai feu d’artifices d’effets et de climax à rebondissement dynamitant le schéma classique des gobelets. Une très belle découverte et un beau cadeau offert par Jean Merlin.
EXPOSITION DE GOBELETS par Antoine LEDUC
Antoine Leduc, nous présente une rapide histoire du jeu des gobelets pour introduire la magnifique collection de Christian Chelman.
Il y a des traces du jeu des gobelets chez Sénèque avec un bol en terre et des petites pierres. Au XVIe siècle, Reginald Scot décrit dans The Discoverie of Witchcraft des manipulations de balles et présente un chandelier-bougeoir substitut du gobelet classique. La forme des gobelets n’évolue plus par la suite et reste de forme conique et droite. A l’époque des magiciens du Pont-Neuf, l’apparition des grosses balles (en final) se faisait dans la première partie de la routine. Les muscades utilisées étaient très petites comme des petits pois. Les effets et les techniques d’escamotages étaient donc spécifiques. La muscade était le plus souvent une boule de liège ou de la mie de pain.
La fameuse gibecière a été remplacée par une nappe avec le magicien-physicien Comu, Nicolas-Philippe Ledru (1731-1807). C’est Bosco qui est à l’origine de l’utilisation de muscades plus grosses et qui a développé tout une gamme d’empalmages encore utilisé de nos jours…
Antoine Leduc nous présente ensuite, un par un, sa collection :
– Gobelets Petrie Lewis, hauts et coniques. Le plateau du gobelet est incurvé pour poser les muscades.
– Gobelets Paul Fox (années 1930). Ils paraissent plus petits de l’extérieur mais possèdent une grande contenance. C’est le modèle le plus vendu à l’heure actuel.
– Gobelets de Brett Sherwood qui permettent des « décapitations » (tip off move) de balle sur le plateau. Plateau qui permet aussi de faire tenir 3 balles dessus.
– Gobelets d’argent de Dai Vernon (Persi Diaconis en possède aussi un set)
– Gobelets spéciaux avec des pics à l’intérieur, pour garder les balles en liège à l’intérieur (un ancêtre du chop cup actuel).
– Chop cup de Paul Daniels
– Coupes indiennes, dérivées des clochettes et grelots d’éléphants.
– Coquilles de noix et dés à coudre (1837).
– Moules à cup cake avec les techniques de coquilles.
– Gobelets du film Le Bâtard de Dieu (1993). Ils font partie de la collection de Christian Fechner et appartenaient au légendaire Bartolomeo Bosco (1793-1863).
– Coupe indiennes de Will Ayling (1914-1992).
– Une tasse de Yann Frisch.
Jean Merlin intervient et donne son hypothèse sur l’origine des gobelets, qui d’après Ali Bongo, daterait de l’âge des cavernes et « viendrait de la mer ». Des coquillages auraient été utilisés avec des algues (fucus vésiculeux comme boules) avant les premiers vases de l’âge du bronze…
Gaëtan Bloom, fait remarqué que Jeff Busby (1954-2014) utilisait des gobelets fabriqués dans un bloc d’acier inoxydable qui sonnent comme des cloches et qui permettent une illusion d’optique quand ils sont montrés de l’intérieur.
Faisant écho aux apparitions de grenouille chez Bosch, le magicien espagnol Anton Lopez utilise des grenouilles de terre pour les faire apparaître sous ses gobelets, ce qui évite le côté visqueux de l’animal. Il y a aussi la magnifique routine impromptue de Patrick Page. James Hodges nous informe également de l’existence de gobelets en tissu…
Jeff SHERIDAN
Né en 1948, Sheridan, de son vrai nom Jeff Mazzio, est considéré comme le père de la magie de rue moderne. C’est en voyant travailler un magicien dans Central Park, devant la statue de Walter Scott, que naît sa vocation. Il prendra sa place, bien plus tard, à sa mort.
A partir de ce jour, Sheridan commença à pratiquer la manipulation et à apprendre des tours dans des livres, des catalogues et par le biais d’autres magiciens. Il répétera devant son miroir jusqu’à ce que ses méthodes soient invisibles et portées à un haut degré de perfection. Il rejoint ensuite le club FAME (Future American Magical Entertainers). Sheridan abandonne vite ses études et commence à donner des spectacles privés et des soirées au Seahunt Supper Club, un club de nuit pour les noirs dans le Bronx. Il travailla un temps pour une firme de Wall Street et termina ses études secondaires en prenant des cours du soir. Il continua, en parallèle, à pratiquer la magie quand il le pouvait.
Sheridan débuta sa carrière de magicien professionnel à l’âge de 19 ans. Il étudia brièvement à l’École des arts visuels de New York à la fin des années 1960, alors qu’il devenait de plus en plus populaire comme magicien de rue dans Central Park. En 1970, il co-fonde le Theatre of the Surreal, une troupe d’artistes qui utilisaient les principes de la magie pour créer des images vivantes et oniriques. Il travailla pour la compagnie de jouets Milton Bradly, ainsi que pour la société magique Tenyo basée au Japon. Il a sorti un ensemble de 3 DVD où il dévoile son travail.
En 1977, il est le co-auteur avec Edward Claflin du livre Street Magic, An Illustrated History of Wandering Magicians and Their Conjuring Arts, publié par Doubleday aux éditions Dolphin Books. Sheridan a enseigné et a influencé certains des plus grands noms de la magie comme David Copperfield, David Blaine ou Jeff McBride.
Jeff Sheridan réside actuellement à Francfort, jouant fréquemment au Tigerpalast, le célèbre théâtre de variétés d’Allemagne. Au cours des dernières années, il a consacré beaucoup de son temps à mélanger l’art de la magie avec l’art surréaliste, créant ainsi des oeuvres d’art originales. Son travail a été exposé en Allemagne, ainsi qu’à New York. Merlin projette des extraits de ses tours comme le truc de la montre, une routine de corde, la cigarette à travers la veste, les cartes diminuantes d’Al Becker (expliquées), une disparition d’eau au FP.
Gaëtan Bloom intervient car il a bien connu Sheridan qui était toujours habillé d’une veste, d’un pantalon noir et portait son sac sur le côté. Il était ainsi toujours prêt n’importe où et n’importe quand. Il ne savait pas trop s’exprimer par la parole car s’était un mime. Il adorait Magritte et le surréalisme. Il combinait magie et surréalisme dans des effets magiques comme un yoyo rouge transformé en poisson et à construit un spectacle entier avec des objets surréalistes. Il a notamment inspiré David Blaine et Vito Lupo.
LES COUPS DE COEUR de Jean MERLIN
Disparue des éditions précédentes, ce moment est un incontournable pour Jean Merlin, une parenthèse dans la journée qui rend compte de ses coups de cœur magiques de l’année en cours.
– C’est ça Pierre Etaix de Odile et Marc Etaix. Une rétrospective de l’artiste où chaque page est une peinture de maître.
– Le syndrome de Cassandre de Yann Frisch où comment utiliser des trucs de magie pour ne pas faire des tours avec.
– La sorcellerie dévoilée de Reginald Scot (1584) traduit de l’anglais et commenté par Philippe Saint-Laurent aux Editions Georges Proust.
– Première partie des subtiles et plaisantes inventions de Jacques Prevost (1584). Texte adapté en français moderne et amplement commenté par Hervé Guillard aux Editions Georges Proust.
– La magie du Pont-Neuf. Philippe Saint-Laurent, historien émérite de la magie a fait renaître un livre manuscrit inédit, pratiquement inconnu, écrit entre 1643 et 1654 par un auteur anonyme. Un dialogue entre deux personnages où est décrite pour la première fois, de façon embryonnaire, la première routine de gobelets. Aux Editions Georges Proust.
– Le pouvoir de l’illusion de Jacques.H. Paget où l’on découvre le rôle joué par les sciences en tant que stratège.
– Magic : Stage Illusions and Scientific Diversions de Albert A. Hopkins (1897). Une encyclopédie de tous les trucs de foire et de side show des fêtes foraines.
– Ultra mental de Florian Severin chez CC Editions. Le style est drôle et les routines et gags décapants.
– House of mystery de David P. Abbott aux éditions Teller and Todd Karr Published (2005) où l’on apprend que Abbott avait entièrement truqué sa maison. On y découvre également la description de la bouilloire qui parle, de la boule volante, de la rinsing rope et un document sur le dé grossissant de Buatier de Kolta.
– Créations d’Illusions Théâtrales tome 2 de James Hodges (2016) aux Editions Georges Proust. Dans chaque page il y a de quoi monter un numéro.
– La boîte magique d’Houdini, une nouvelle de 40 pages de Brian Selznick aux Editions Bayard jeunesse (2016).
– La nouvelle programmation Mille et une magies de La maison de la magie de Blois concoctée par Céline Noulin.
– Hommage à Paul Daniels décédé le 17 mars 2016.
– Hommage à la disparition brutale de la revue L’Illusionniste et intervention de son directeur de publication Claude Nops qui explique le pourquoi et le comment de l’arrêt de la plus belle revue magique du monde. Il retrace son historique et sa volonté de faire se rencontrer l’art, l’esthétisme, la magie et la culture au travers d’une revue moderne, design et esthétique. Allé à la rencontre de peintres, de photographes, jusqu’à rencontrer l’ancienne maquettiste de Vogue qui composera les plus belles pages de la revue jusqu’à la fin, à l’été 2015. Après avoir donné 15 ans de sa vie à cette revue mythique, créée par Caroly en 1902, L’illusionniste disparaît dans l’indifférence générale (avec son n°390) car, selon certains membres du CFI, « ce n’était pas la revue d’une association ». Au fil du temps, Claude Nops a perdu des adhérents mais a gagné en abonnés (surtout en dehors de la France : nul n’est prophète en son pays !). Il regrette surtout un nivellement par le bas de certaines personnes et finit son intervention par une formule cinglante : « Inculte je suis, inculte je le reste ! » Chapeau bas Monsieur Nops pour avoir relevé le niveau artistique de la magie dans cette revue.
LES FAKIRS par Didier MORAX
Le mot « Fakir » signifie à l’origine « pauvre ». Il a un sens proche du mot persan « derviche » signifiant « mendiant », avec lequel il est parfois confondu. Ils viennent de différentes parties du globe : Les fakirs, Derviches Tourneurs et les Aissaouas.
Morax en fakir.
Il y a trois types de fraternités qui n’ont pas les mêmes rituels : les musiciens qui pratiquent l’aumône, des fakirs aux comportements violents perçus comme des signes de pouvoirs miraculeux et les Fakirs s’adonnant à des mortifications sévères.
L’un des instruments rituels des fakirs est le diara ou gurz, une pointe de fer d’une trentaine de centimètres, emmanchée dans un cylindre métallique auquel sont fixées de petites chaînettes. Le feu est un élément essentiel des fakirs.
Les fakirs du 20ème siècle vont continuer à faire les supplices volontaires, sur eux-mêmes ou, encore mieux, sur des pénitents volontaires qui vont les rétribuer. Le cadre va être plus public. Le commercial gagne sur le pseudo-religieux. Quand ils ne subissent pas, ils font exécuter !
Vers 1920 Le fakirisme a une grande vogue en France et en Angleterre. Le journaliste Paul Heuzé pose la question : « Est-il vraisemblable qu’un de ces personnages vienne exhiber ses macérations sur une scène de music-hall ? ». Son ouvrage Fakirs, fumistes et cie va être la réponse. Sa cible va être Thara-Bey (Kriskor Kalfayan, arménien né à Constantinople le 17 mai 1900 cousin de Charles Aznavour). Un défi sur la piste du cirque de Paris est organisé.
Effets produits par les fakirs selon l’analyse de Paul Heuzé, en trois grands groupes :
GROUPE A : Phénomènes qui dénoteraient une action du fakir sur lui-même. Mélange de faits normaux réels et de faits supranormaux truqués.
– Catalepsie provoquée, avec tous ses états concomitants.
Depuis 2010, les capitales européennes comme Rome ou Madrid, voient se poster dans leurs rues des Yogis modernes qui lévitent sous les yeux médusés des passants. La plupart d’entre eux se préparent sous un grand parapluie munis d’un tissu en forme de tube, à l’abri des regards indiscrets.
– Immobilité.
– Insensibilité provoquée, locale ou généralisée (Brochette humaine unipersonnelle, Invulnérabilité au feu, Invulnérabilité ordinaire ou la physique amusante revisitée, Invulnérabilité au fer, Invulnérabilité aux coups, avaleurs de sabres, Invulnérabilité aux verres pilées et aux fils des armes blanches.)
– Suspension des mouvements de la vie (La mort apparente ou les enterrés vivants)
Précautions à prendre pour cette performance : Réserve, recyclage et approvisionnement en air, Résistance du cercueil, Moyens de communication, Etanchéité du réceptacle, Moyens d’interventions rapides et adaptée.
GROUPE B : Phénomènes qui dénoteraient une action du fakir sur d’autres êtres vivants. 1ère hypothèse : réalité des faits (à rejeter). 2ème hypothèse : suggestion collective (à rejeter)
– Accélération de la croissance des animaux (expérience des œufs de poisson).
– Accélération de la croissance des végétaux (expérience de la plante qui pousse, La germination instantanée).
Préparation pour La germination instantanée ou Tour du manguier : une graine de mango de 5 à 10 cm de longueur et 14 cm de circonférence. La graine est coupée en deux et évidée. Une pousse de mango (très élastique) est roulée et introduite entre les 2 coquilles. Les coquilles sont maintenues par de la terre glaise.
Exécution pour La germination instantanée. La graine est plantée dans le sable. Le fakir arrose avec de l’eau « Vitalisée ». La glaise ramollie, permet à la pousse d’écarter (par son élasticité) les 2 coquilles de la graine. La pousse s’élance comme poussée par la vitalité débordante du faiseur de miracle qui pendant l’opération de « déblayage » a continué à amuser avec ses boniments et tours de prestidigitation.
GROUPE C : Phénomènes qui dénoteraient une action du fakir sur la matière inerte. 3ème hypothèse : tours d’illusionnisme (à adopter)
– Faculté de mouvoir des objets sans les toucher (danse des feuilles sèches, lévitation)
– Dématérialisation.
– Expérience de la corde lancée en l’air (le tour de la corde).
A partir de la fin du 19ème siècle, des milliers de personnes vont venir aux Indes pour essayer de voir le mystérieux et légendaire « Truc de la corde hindoue » ou The Indian-Rope trick.
L’effet de La corde hindoue ou l’enfant à la corde. Un jeune enfant grimpe à la corde et disparaît à la vue des spectateurs. Jean Boullet (1921-1970) dessinateur, illustrateur, critique de cinéma, nous a laissé un ouvrage qui montre clairement l’effet supposé que personne n’a jamais vu, dans sa description complète.
Le « Truc de la corde hindoue » fut révélé dans le Chicago Tribune le 15 avril 1890. L’Origine d’un canular devenu une réalité, démenti 4 mois plus tard. Mais malgré la révélation, le public ne fait pas marche arrière ! Faisant suite à la forte somme prévue pour celui qui fournirait des documents visuels sur l’expérience faite dans un espace vide d’arbres et de bâtiments, Arthur Claude Darby (1888-1970) alias The Great Karachi, magicien anglais réussit à faire une partie de l’expérience devant un photographe en novembre 1934. La suite a été un long feuilleton entre le Magic Circle et son représentant le colonel Eliott, Harry Price et notre collègue Darby magicien inventeur d’un système secret pour l’élévation de la corde.
The Great Karachi.
Depuis, La corde hindoue est devenue l’expérience la plus sensationnelle des fakirs. La scène se passe toujours à la tombée de la nuit. Le fakir commence par le tour du panier indien avec un enfant. Puis une corde de 4 à 5 m montrée au public est introduite dans le panier. Progressivement elle s’élève et un jeune enfant peut y grimper sur environ 2,50 m. Des extraits d’une émission de télé orientale nous sont proposés. On y voit une troupe de fakirs Adurs modernes jouer à un jeu de massacres en se mutilant jusqu’à l’écœurement. Une démonstration de la fascination pour la torture qui éclate au visage de chaque spectateur-voyeur.
Nous voyons ensuite le fakir angevin Syndra Khan s’allonger sur un lit constitué de fil de fer barbelé (qui remplace la planche à clous) et avaler un tube fluorescent puis un fusil chargé dans sa gorge (à la place du traditionnel sabre).
Dernier extrait vidéo avec le mythique tour de la corde Hindoue revisité et simplifié avec un enfant qui monte et redescend immédiatement sans être découpé…
Anecdote de Gaëtan Bloom concernant le fakir André Parisis alias Karadji. Ce dernier devait être enfermé dans un cercueil de verre pendant une semaine après avoir été hypnotisé par Dominique Webb. Des vraies bouteilles sont cassées et on allonge le fakir dessus puis on ferme le couvercle. On vient alors signaler que le fakir s’est endormi et ronfle ! Il était en réalité saoul car les bouteilles de bières cassées n’avaient pas été lavées. Après avoir lavé les tessons, Karadji fut renfermé dans le cercueil. Ce dernier en sortait discrètement tous les soirs pour rentrer dormir à l’hôtel et reprenait sa place le matin avant l’ouverture au public. Le dernier jour, le fakir s’était rasé ! Une parade fut trouvée pour démontrer qu’en plus sous hypnose sa barbe avait arrêté de pousser !
BACK TO THE STREET avec Jacques H. PAGET
L’intervention du rare et discret J.H.Paget prend la forme d’une discussion avec Jean Merlin, où le premier raconte son parcours et, pour la première fois, explique ses techniques, son timing, le choix de ses tours, et la façon de se faire rémunérer par des gens qui ne sont pas venus pour cela.
Paget a fait des études de droit et a commencé la magie de close-up dans la rue car il n’y avait pas de lieux dédiés à cette discipline. A Paris, il trainait dans les Halles avec Michael Vadini et Eric Przybysz. Très vite s’est posée la question de gagner sa vie avec le close-up, car il fallait se faire payer pour ce travail. Comment gagner du pognon avec la magie ? C’est une bonne formation que de commencer dans la rue, la meilleure école et la plus difficile. Avec Vadini, Paget trouve une méthode en forme de compétition où chacun devait monter puis redescendre les Champs-Elysées de chaque côté et ramasser le plus d’argent possible, jusqu’à 2 heures du matin. A cette époque, le close-up n’était pas connu et la presse n’en parlait pas. Il fallait trouver un moyen pour intéresser les gens à la magie de proximité. Paget se mettait devant la table des gens sans rien dire, sans être aimable et en sortant son arme fondamentale : le tapis.
Le tapis de close-up servait à instaurer sa zone de travail dans laquelle il allait être respecté. Il attendait ensuite une interrogation de la part des gens, du style : « c’est pourquoi ? » et commençait ses effets de close-up. Dans ce contexte, le premier qui parle a perdu. On peut aussi aborder une table en posant une question après avoir ramassé quelque chose par exemple : « c’est à vous ? »
J.H.Paget réalise ensuite une routine de dés à jouer où il va deviner un chiffre au hasard après que le spectateur ait lancé deux dés, additionner le total et ajouter, par deux fois la face opposée des dés. Un vieux principe « tout bête » à redécouvrir dans les premières pages de La magie dévoilée de Ponsin, qui a un fort impact sur les profanes. Pour Paget, il ne faut jamais être ordinaire. Les gens veulent voir de l’extraordinaire, soit avec un costume différent ou des accessoires qui provoquent le mystère. Ne pas oublier que c’est pour les gens que l’on travaille. Mais revenons au pognon, car le seul moyen d’en gagner, c’est d’en manipuler ou d’évoquer l’idée de l’argent. Paget nous fait la démonstration d’un tour très simple (encore une fois) qui a, selon lui, un gros impact sur le public profane : les deux billets roulés vers le spectateur qui permutent. Il enchaîne ensuite avec un bel effet de billet emprunté déchiré et reconstitué dans la main du spectateur après en avoir fait une boulette. Le principe des balles éponge détourné avec de l’argent. Avec ce tour impactant, il est fort probable que le spectateur vous laisse son billet froissé.
Ce qui attire les gens c’est également la tricherie aux cartes car il y a un potentiel et un résultat derrière. Quand vous travaillez dans la rue, trois tours suffisent et ils ne doivent pas dépasser les 8mn. L’idéal serait un tour d’introduction, un tour plus « poétique » et un tour de billet pour insister à être réglé à la fin. Paget évoque l’astuce du livre d’or quand on travaille au restaurant pour insister les gens à payer l’artiste. Cette idée de Gaëtan Bloom est diabolique car, en laissant déjà quelques billets entres les pages, les gens sont forcés de donner quelque chose et surtout pas de pièces ! Paget finit son intervention avec, comme bonus, sa version du piano qui disparaît (en vidéo mais sans trucage) qu’il a réalisé sans rideau de fond en 1998 sur une idée de David Berglas (publié dans un livre de Patrick Page).
COMMENT PIQUER DU FRIC ? par Jean MERLIN
C’est au tour de Jean Merlin de dévoiler sa méthode avec laquelle il prenait de l’argent dans les restaurants avec un rendement de +/- 70% !
Merlin prend pour cobaye J.H.Paget et une spectatrice et les mets en confiance en leur touchant les épaules. Il fait sortir à l’homme un billet qu’il prête à la femme (en « bonne banquière » qu’elle est). Le magicien réalise alors un tour qui voit le billet déchiré dans un coin, disparaître et atterrir dans une petite bourse en compagnie de pièces de monnaie. Au final, après vérification du bout déchiré, la femme remet elle-même le billet dans la bourse et le magicien repart avec comme si de rien n’était !
STANISLAS, le numéro de rue
Stanislas, de son vrai nom Philippe Stanislas André est de nationalité belge et est né en 1953. Il a été l’élève de Flip et de Jean Merlin et s’est constitué un bagage impressionnant de tour pour commencer à travailler au coin d’une rue de Bruxelles quand il était encore étudiant en droit. Ce qui est important dans un numéro de rue c’est le final du numéro et la cascade de « blagues » que vous sortirez pour conquérir le public et le faire « cracher au bassinet ». Quand il travaillait en restaurant, il serrait les mains des spectateurs quand il avait fini de travailler en disant « merci, il fallait pas », alors que les gens ne donnaient rien ; ce qui incitait les autres à donner quelque chose !
Après avoir raconté ces anecdotes de travail, Merlin présente Stanislas qui est enfin prêt après avoir emmené sur scène tout un tas de choses comme s’il s’apprêtait à faire un vide grenier. Le personnage est rare dans le milieu magique et plus connu dans le théâtre de rue qu’il a commencé à l’âge de 16 ans. Le magicien belge nous présente son numéro de rue en commençant par une routine de balles qui sortent de la bouche de façon répétitive et l’empêche de parler à son public : « Mesdames et monsieur…. Je m’appelle Stanislas ». La magie de rue est pour lui un truc basique. Les gens se promènent et il faut constituer un cercle pour ensuite réaliser des tours d’une façon correcte pour ensuite leur soutirer des sous.
La première chose à faire est de trouver le bon endroit au bon moment. Le bon endroit est dos à quelque chose pour avoir son arrière « protégé », pour sauver aussi son matériel des voleurs, mais aussi des enfants ! Avoir toujours un regard attentif et périphérique. Le bon moment est celui où les gens flânent avant ou après les repas. Stanislas a dans un sac une série d’accessoires, un tabouret et une gibecière qu’il porte sur lui avec une série de choses dedans, qui sert aussi de lapping. Le tout facilement transportable seul. Il se fond dans la foule en s’habillant d’une façon adéquate, avec un costume un peu extravagant.
Avant de commencer la représentation, il faut tracer un cercle, défini par la projection de sa voix, en le matérialisant à l’aide d’une craie pour contenir 200 à 300 personnes. Stanislas dessine parfois les contours des pieds de certains spectateurs et bloque les gens de manière progressive : à droite, à gauche, puis au centre. Il distribue ensuite des accessoires de musique rigolos et invite les gens à faire du bruit. En 30 secondes, une centaine de personnes arrivent, ce qui est le bon moment pour commencer le spectacle. Une variante consiste à regarder une façade d’immeuble et bientôt une trentaine de personnes font de même, intriguées, et se font piéger.
La structure du numéro se déroule en 3 parties et ne dure pas plus de 10mn : un tour rapide et marrant comme les balles dans la bouche ou des ballons, un tour plus long, très rigolo avec un enfant par exemple et un final fort et intense. Après avoir introduit son spectacle avec les balles dans la bouche, Stanislas prend un enfant dans le public et le maltraite volontairement, ce qui fait marrer les gens. Il fait aussi un gag en volant une poussette et en échangeant les enfants avec leurs parents… Il exécute ensuite une routine catastrophe de corde coupée et raccommodée avec des ciseaux truqués donnés à l’enfant.
Pour terminer son numéro, il effectue les coupes inépuisables version Michael Vadini (également utilisé dans leur répertoire par Jeff Mc Bride et Mimosa). Il annonce qu’il va demander des sous car c’est son métier et qu’il gagne sa vie avec ça. Il nous montre un truc avec un chapeau où un billet de 20€ rentre à l’intérieur grâce à un barillet pour faire sourire les gens. Pour les « radins », ils peuvent mettre des pièces dans un tambourin. Stanislas utilise également un filet avec un billet à l’intérieur, une astuce psychologique pour éviter les pièces de monnaie. Il finit son spectacle par un feu d’artifice (des petits sacs de confettis qui éclatent). En bonus, Stanislas nous montre sa routine du lapin en peluche, un doudou confié à une spectatrice dont les membres s’arrachent un par un pour finalement être reconstitué dans un tube magique mais à l’envers (les pattes à la place des oreilles). Un deuxième passage dans le tube le remet d’aplomb.
L’artiste belge nous montre également comment il a confectionné un sac à échange avec une poche qui suit la couture, une baleine amovible et une couture disposée plus haut que le fond afin d »éviter que le sac se déforme si celui-ci est secrètement chargé (très astucieux).
Eric LEBLON
Eric Leblon arrive sur scène, emprunte une veste à un spectateur, prend un verre vide, le passe dans la manche de la veste et le ressort plein de jus d’orange : « Je suis le seul magicien qui fait la manche ». Bel effet pour introduire son intervention en forme de confidence.
Eric a commencé à travailler dans la rue comme automate avant de se consacrer pleinement à la magie. A 6 ans, il vendait des bracelets dans les rues d’Antibes et passait souvent le restaurant Paul le pêcheur où les stars faisaient escale. Un été, un artiste automate est venu travailler et Eric allait le voir tous les soirs, fasciné par sa gestuelle. Par la suite, Ils sont devenus amis mais l’été suivant il n’est jamais revenu…
En 1988, à 10 ans, Eric décida de se lancer comme automate et alla acheter pour 800 francs de costumes dans une friperie du coin. Il commença à travailler devant la terrasse de restaurants et le premier soir il ramassa 1010 francs. Sa petite entreprise se développa de juin à septembre avec en moyenne 1000 francs par jour. Au fil du temps, quand il rentrait dans un restaurant, il savait combien il allait se faire. Mais cet argent, il n’en a jamais vu la couleur car sa mère dépensait tout. C’est en observant les autres automates qu’il a mis au point son numéro. Le masque de l’automate permet de faire des choses que l’on ne ferait pas en temps normal. Eric Leblon nous fait une démonstration d’automate en effectuant un faux dépôt d’une pièce de monnaie et en roulant des yeux. Fixer les gens et réaliser des focus, mais aussi diriger l’attention, l’automate aide à ce genre de chose.
Mais sa passion est vite devenue un dégoût et la magie l’a sauvé par la suite grâce à la rencontre avec Gérard Majax qui l’a fait venir à l’émission 40° à l’ombre, alors qu’il était âgé de 12 ans. Pour Eric, la magie à toujours été un prétexte pour faire quelque chose devant un public durant les fêtes de famille, il faisait des trucs. 9 fois sur 10, la magie est quelque chose que l’on a en soi dès le départ, elle ne doit pas être ou devenir une thérapie. Eric prend alors des cours avec Jean-Pierre Vallarino à Nice et devient vite « sérieux » dans sa pratique ; l’antithèse de ce qu’il faisait avant. Au cours de son apprentissage, il a eu pleins de pères de substitution : Vallarino, bien sûr, mais aussi Stanislas. La magie lui a permis de s’exprimer oralement. Il a ensuite trouvé sa voie dans un humour anglo-saxon en allant en Angleterre rencontrer Mc King et Mullica.
Il a peaufiné son personnage en se débarrassant de son aspect « smart guy » et beau gosse qui l’handicapait plus tôt qu’autre chose. Il nous parle du concept qu’il a développé appelé le concept Columbo. Concept centré sur le personnage inspiré par Peter Falk. La puissance qu’il a ne se ressent pas quand il arrive vers les gens. Il ne paie pas de mine mais renverse tout à la fin. Eric Leblon adopte cette stratégie : faire en sorte de ne pas payer de mine, se prendre les pieds dans le tapis avant de se « moquer » des autres. Eric nous livre ses sources d’inspirations : les camelots le fascinent car ils connaissent tout sur la nature humaine. Tommy Wonder est son mentor.
David BLAINE / Criss ANGEL / Cyril TAKAYAMA : Guerrilla Magic
Des extraits vidéo nous proposent de redécouvrir quelques tours et épreuves réalisés par Blaine, Angel et Takayama. Jean Merlin fait remarquer que les américains font souvent des « concours de Bible » : l’un arrache la tête d’un poulet (Blaine) et l’autre marche sur l’eau (Angel).
La carte à l’épée exécutée par le franco-japonais Cyril Takayama vaut le détour. Du haut d’un promontoire, après un saut à l’élastique, le magicien va planter une carte choisie dans une piscine !
David Blaine White (né en 1973) a bousculé l’image que l’on se faisait de la magie et des magiciens en général. Il est le symbole parfait d’une génération désabusée. Il se promène en jeans et T-shirt dans les rues des Etats-Unis, de façon très détendue, et présente quelques tours impromptus à des inconnus rencontrés dans la rue.
La magie de proximité est à l’honneur et, avec elle, une discipline en plein essor : la street magic et plus précisément la Guerrilla magic ; dont la première spéciale a été diffusée sur la chaîne américaine NBC en 1997 sous le titre David Blaine : Street Magic. Ici, pas de table, pas de chaise, et des conditions de travail sans filet. La magie de Blaine n’est ni novatrice, ni exceptionnelle, elle repose en grande partie sur des montages judicieux et est axée sur les vives réactions d’étonnement des spectateurs. Blaine fascine et rend la magie accessible. Selon ses propos, il « ramène la magie là où elle était présentée il y a 100 ans ». Il est le chef de file d’un mouvement qui verra naitre une multitude de « clones » avec plus ou moins de réussite dont Criss Angel, Derren Brown, Cyril Takayama, Dynamo, Yif Wang, Florian Zimmer et Kamel.
Blaine ajoute également une autre dimension à ses prestations : les défis d’endurance. C’est une sorte de fakir moderne. Là où les magiciens terminent avec des grandes illusions, lui termine avec des challenges physiques impressionnants (la plupart financés par un certain Donald Trump). Il se fera enterrer 7 jours dans un cercueil de verre (Buried Alive, 1999), restera enfermé 63 heures dans un bloc de glace (Frozen in Time, 2000), se tiendra 35 heures debout sur une colonne à plus de trente mètre de haut (Vertigo, 2002) et réalisera bien d’autres défis dont Above the Below (2003), Drowned Alive et Revolution (2006), Drive of Death (2008), Electrified (2012).
L’héritage d’Harry Houdini est évident dans les défis physiques de Blaine. Même-ci Houdini se concentrait presque exclusivement à l’escapologie, il a aussi fait l’expérience de l’enterré vivant…
Extrait des vidéos de David Blaine:
– Décapitation d’un poulet vivant façon Dedi l’égyptien
– Drowned alive (2006)
– Electrified (2012)
– Frozen in time (2000)
– Routine de rinsing card et de carte ambitieuse
– Tour de la cendre
– Pièce mangée et reconstituée
Christopher Nicholas Sarantakos alias Criss Angel (né en 1967) est un phénomène possédant des talents multiples : Illusionniste, maître de yoga, cascadeur, danseur, acteur et musicien. Il est également présent dans le monde de la mode avec sa propre collection de vêtements. Son style est celui d’une rock star d’heavy metal gothique.
Il fait sa première apparition télé en 1994 sur ABC : one-hour special Secrets. En 1995, le réalisateur de film d’horreur Clive Barker lui demande d’être conseiller sur son film Lord of Illusions. En 1997, il apparait dans une émission télévisuelle : The Science of Magic. En 1998, Angel monte sur scène pour un show de 10 minutes au Madison Square Garden. De 2001 à 2003, il joue dans son premier vrai spectacle Criss Angel Mindfreak au World Underground Theatre sur Times Square. Entre temps, Angel fait la promotion de son show dans les rues de New-York et se met en scène sur dans un défi physique avec Water torture cell in (2002).
En 2002, il apparaît dans l’émission spéciale de l’ABC family : Criss Angel Mindfreak: Postmodern illusionist, puis en 2003 sur SciFi Channel avec Supernatural. 2005 est l’année charnière pour l’illusionniste puisqu’il devient créateur, réalisateur et producteur de sa propre série Criss Angel Mindfreak (titre repris de son premier show) diffusée sur A&E Network. Les épisodes sont filmés en extérieur dans les rues de Las Vegas, et dans des hôtels tels que l’Aladdin et le Luxor. Angel mélange des effets de magie impromptue, des classiques du close-up, des expériences de fakirisme et des grandes illusions à ciel ouvert. Il s’entoure de conseillers comme Banachek, Johnny Thompson, Luke Jermay et Jay Sankey. Parmi ces grandes illusions, il marche sur l’eau (walking on water), arpente un côté de la pyramide du Luxor (levitating), lévite entre deux building (Floating), coupe un homme et une femme en deux dans un parc public, fait disparaitre un éléphant, s’échappe d’un hôtel de bord de mer avant sa démolition…
Les tours télévisuels de Criss Angel sont volontairement « choquants » et s’attardent sur la réaction du public présent. Sa street magic fait la part belle aux effets de cadrage et de montage (editing) en « sacrifiant », le plus souvent, une partie du public qui devient alors complice du tour. Seul compte, l’image et l’effet que voient les téléspectateurs. Une réalité doublement tronquée ; une fois par le « truc » de l’illusion et une autre fois par le montage de l’image. Il n’empêche que l’émission a un succès foudroyant et réalise des scores d’audiences historiques lors de ses 6 saisons et ses nombreux prime-time jusqu’en 2010.
Criss Angel devient une pop star planétaire en ayant réussi à mélanger la culture gothique, métal-rock et l’illusionnisme. L’IMS (International Magicians Society) l’a décoré des titres de « Magicien de l’année » à 5 reprises (2001, 2004, 2005, 2007 et 2008), de « Magicien de la décennie » en 2009 et « Magicien du siècle » en 2010. En 2007, Angel participe, en tant que juré avec Uri Geller, à l’émission de télé réalité Phenomenon sur NBC pour élire « le nouveau grand mentaliste ».
Emporté par le succès, Angel s’engage avec le Cirque du Soleil pour créer un nouveau spectacle au Luxor Hotel : Believe (titre en hommage à Harry Houdini). La première a lieu en septembre 2008 et le spectacle, bien que mauvais, est toujours à l’affiche actuellement.
En 2013, Angel revient avec une nouvelle série télévisuelle nommée BeLIEve mettant en scène onze illusions en forme de Challenges pouvant mettant en
péril sa vie. En 2014, Angel produit et dirige au Luxor le spectacle Criss Angel Magicjam avec des guest de marque comme Banachek, Russ Merlin, Nathan Burton, Krystyn Lambert, Jason Byrne, Tony Clarke et Armando Vera. La même année, le show Mindfreak LIVE! part en tournée à travers les Etats-Unis. Il crée, dirige et produit ensuite The Supernaturalists en 2015. Criss Angel détient plusieurs records mondiaux d’endurances inscrits au Guinness. Il est également le seul à avoir fait disparaître le plus de personnes en même temps (100 spectateurs) lors d’un show au Luxor en mai 2010.
Extrait des vidéos de Criss Angel :
– L’homme araignée sur la façade d’un immeuble de Las Vegas
– Ecrasé, dos à un mur, par une voiture lancée à pleine allure sur lui.
STANISLAS, Talk-show avec Jean MERLIN
C’est l’heure du traditionnel talk-show du soir avec comme invité le discret et mystérieux Stanislas, déjà entrevue lors de son numéro de rue.
Jean Merlin : « Vous aviez 5 ans lors de l’Exposition Universelle de 1958 à Bruxelles ».
Stanislas : » La Belgique se réveillait de la Guerre et je me souviens de l’Atomium de Bruxelles, de nombreuses couleurs, des feux d’artifices chinois avec des fumées colorées et des bombes en forme de parachutes. J’ai été, très tôt, inspiré par ces spectacles. »
Jean Merlin : « Comment la magie est entrée dans votre vie ? »
Stanislas : « Un jour, j’ai flashé sur une boîte le petit magicien. Une belle boîte avec des objets tournés en bois et en métal. Mais, je n’ai pas eu cette mallette pour la St Nicolas (l’équivalent de Noël en Belgique) mais celle de Dominique Webb. Je me rappelle aussi d’un démonstrateur qui faisait le jeu radio. A 8-10 ans, j’ai rencontré Klingsor qui détestait tout le monde ! Dans son magasin, on se faisait jeter. Mon premier tour, je l’ai acheté dans un magasin de farces et attrapes : une boîte d’allumettes avec un bloc en métal qu’une allumette traverse magiquement.
Je faisais de la magie et de la chimie. J’aimais les explosions ; on faisait exploser les arbres de mon quartier avec des copains.
Mes premiers livres furent le Payot, le Rémi Cellier puis le Kaplan à 16 ans. Je me rappelle que je faisais des tours de magie en classe. Je faisais également un numéro avec une poule en peluche et des œufs. »
Jean Merlin : « Y a-t-il une législation sur les spectacles de rues ? »
Stanislas : « Les spectacles sont pratiquement interdits partout ou alors il faut des autorisations et cela dépend des pays mais aussi des villes et des préfectures. J’ai déjà eu plusieurs amandes mais je m’en fou royalement. »
Jean Merlin : « En 1979 vous créez le Cirque du Trottoir, année de notre rencontre à la FISM de Bruxelles. »
Stanislas : « Oui, je vous ai rencontré ainsi que Flip et d’autres magiciens lors de ce congrès. L’aventure du Cirque du Trottoir a commencé avec des amis musiciens qui jouaient de la musique Folk. J’ai ensuite rassemblé des copains d’Université et nous avons fait la connaissance de deux danseurs extraordinaires de Boleadoras du groupe argentin Los Indianos. On s’est mis à écumer les festivals folks en proposant en plus un spectacle. On faisait 200 dates par an et on jouait dans toutes sortes d’endroits pour les festivals, les mairies, les théâtres (en adaptant la mise en scène pour la scène), dans le monde entier. Parallèlement au cirque, je continuais la magie en solo et j’ai travaillé de nombreuses fois pour le président François Mitterrand qui est devenu un ami. Plus tard, en 2003, j’ai reçu le titre de champion du monde de magie de rue à La Haye. »
Jean Merlin : « Pourquoi vous avez monté un Cirque ? »
Stanislas : « Je suis un homme de spectacle. Nous étions un cirque de rue qui créait des images fortes avec un premier degré de compréhension pour les spectateurs. L’aventure a duré jusqu’en 1988.
Nous voyons des extraits de spectacles qui s’avèrent avant-gardistes mêlant danses, musique, pantomime, arts du cirque, avec un orchestre autonome constitué de comédiens. Une partie de ces musiciens participeront au premier spectacle du Cirque du Soleil, L’homme en noir.
Nos spectacles ont instauré le pointing, où tout le monde regarde et amplifie la performance d’un artiste qui est en train de réaliser. Le Cirque du Soleil a repris ce principe dans beaucoup de ses spectacles depuis. »
Jean Merlin : « Comment est né le Cirque du Soleil ? »
Stanislas : « Nous étions de plus en plus connu et en 1982, nous avons été invité au festival d’été de Québec devant 15 000 spectateurs. Nous avons rencontré une autre troupe qui s’appelait la Fanfafonie dont l’arrangeur était René Dupéré, le futur compositeur du Cirque du Soleil (dès 1984). L’année suivante, nous avons créé avec la Fanfafonie, le Théâtre National Populaire de Lux (TNPL) en réaction au Théâtre Populaire de Jean Vilar. En 1984, le gouvernement de Québec et son 1er ministre nous demande si cela nous intéresse de fonder une compagnie au Québec. Nous répondons oui et les subventions tombent pour construire un chapiteau à une piste, sur le modèle du cirque Knie en Suisse (les mâts étant à l’extérieur du chapiteau).
La Fanfafonie rassembla alors une troupe québécoise de Baie-Saint-Paul, le Club des Talons hauts dans lequel Guy Laliberté (l’actuel propriétaire du Cirque du Soleil) faisait partie comme échassier. Nous avons ensuite créé, en trois semaines, un spectacle de 50 artistes, Le Grand Tour, prévu pour ne durer qu’une semaine, dont j’ai assuré la mise en scène. »
Jean Merlin : » Pendant 10 ans, de 1984 à 1994, le Cirque du Soleil n’était pas connu, jusqu’à ce qu’il ait un spectacle permanent à Las Vegas avec Mystère. D’ailleurs, d’où est venu le nom du Cirque du Soleil ? »
Stanislas : « Un hommage à Ariane Mnouchkine et à son fameux Théâtre du Soleil. »
Jean Merlin : « Pourquoi avez-vous arrêté l’aventure du Cirque du Soleil ? »
Stanislas : « J’avais d’autres projets en Europe et la structure était dure à bouger. Je ne voulais pas devenir un avocat. Le but était de rassembler des individualités et de faire un spectacle ensemble. En 1988 est né le Théâtre de l’Attrape et la pièce Les magiciens avec un groupe de 9 comédiens-magiciens alignés qui font des tours de magie à tour de rôle lors de l’introduction du spectacle. Parmi ces magiciens se trouvaient Daniel Adrian, Fredini et Philippe Lelouchier. »
Philippe Lelouchier a reconstitué, spécialement pour l’occasion, son passage avec une infirmière-assistante (Corinne Rigaud) où il joue le rôle d’un aveugle. Il nous propose en live de rejouer cette séquence 28 ans après ! Un beau moment nostalgique. Bravo pour ce travail de reconstitution.
Jean Merlin : « Le dragon est une obsession chez vous. »
Stanislas : « Oui, notre premier spectacle à utiliser le dragon fut La nuit des enragés, qui se déroulait dans toute la ville de Charleville-Mézières à la manière du film Mad max, où le feu était manié au bout de grands bâtons. Notre deuxième spectacle fut Le jeu du dragon en 1988 et quatre autres ont suivi derrière. »
Jean Merlin : « Parlez-nous de Babel. »
Stanislas : « C’est un spectacle sur le mythe mésopotamien avec la construction d’une tour de 15 mètres de haut et de 300 mètres de large, avec au centre des musiciens et des danseurs. La musique fut spécialement créée pour la pyrotechnie. »
Jean Merlin : « Vous avez fait d’autres projets ? »
Stanislas : « Oui, j’ai réalisé des entre-sorts, travaillé avec la compagnie du Tarmac, réalisé un spectacle nommé Trio avec le magicien Mimosa, qui a tourné pendant 12 ans. Mon dernier spectacle en date s’appelle Le maître des ruses. »
Trio avec Mimosa.
Le maître des ruses.
Le talk-show s’achève avec une dernière surprise concoctée par Stanislas et son assistante Monika : une tournée générale de bières belges servies sur un plateau par Jean Merlin !
A lire :
– Le premier tour de magie.
– Les gobelets.
– Les escamoteurs.
– Les précédentes éditions du Magic History Day.
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