Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
J’avais environ 7 ans lorsque j’ai découvert le monde extraordinaire de la magie : j’étais au restaurant avec mes parents, et c’est le serveur qui me fit voir quelques tours de close-up. J’ai aussitôt été captivé et émerveillé.
J’aimais déjà faire le clown, me déguiser, j’étais très farceur. Mais dès que j’ai vu ce garçon de salle faire ses tours de magie, j’ai su que je voulais devenir « MAGICIEN ».
Dès qu’il y avait une occasion, pour la Saint-Nicolas, pour mon anniversaire ou même Noël, je demandais des coffrets de magie comme cadeaux. Mais voilà, j’en avais vite fais le tour, car c’était toujours à peu près les mêmes choses qui étaient présentées, c’était très basique.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Ce n’est qu’à 12 ans, que j’ai découvert un magasin de magie à Bruxelles, tenu par monsieur Klingsor et je suis devenu membre du Club des jeunes magiciens de Bruxelles.
J’y ai rencontré d’autres jeunes tous passionnés comme moi : Bob Alan, Ariel Fraillich, Philippe Lelouchier, Stanislas, Daniel Adrian, Marc Decoux, depuis nous continuons à nous voir et nous restons toujours de grands férus de magie.
Frédéric Veracx avec Claude Klingsor.
A l’époque, nous n’avions pas les mêmes facilités que maintenant. Avec Internet, il suffit de taper : « secret de magie » et on peut télécharger énormément d’explications. De mon temps ce n’était pas aussi facile, tout était secret et il fallait vraiment faire preuve de volonté pour apprendre un tour. Ce qui conférait, le charme de la magie.
Par la suite, j’ai connu un autre magasin, celui de Monsieur Raimoni, c’était une maison privée, et à l’étage j’ai pu y découvrir une multitude de tours allant du plus simple aux grandes illusions.
J’étais très impressionné et je ne savais plus où regarder tant il y avait du choix. C’était pour moi la caverne d’Ali Baba….
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Je n’ai pas vraiment eu de personnes pour m’aider mais j’ai eu l’opportunité et la chance de pouvoir me produire, à mes tout débuts, dans plusieurs cabarets. Ensuite, j’ai fait 7 mois dans un club de vacances en Grèce, suivit directement par de nombreuses croisières.
Par la suite, j’ai travaillé 14 années dans un parc d’attraction : Walibi, en Belgique, pour ne pas le citer, où je présentais mon spectacle 4 fois par jour, 7 jours/7 et cela 6 mois par an, et chaque année avec un nouveau spectacle. Ceci a été pour moi, une très bonne école : rien n’est mieux que de travailler directement devant le public.
Ce qui a été difficile pour moi, c’était le fait, d’être toujours seul, mon entourage n’étant pas très enthousiaste à l’idée de me voir faire ce métier, mais malgré cela, mes parents m’ont laissé la liberté de devenir magicien et par la suite, ils ont été fiers du choix de leur fils.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Après Walibi, j’ai réalisé un spectacle féerique sur le thème de Merlin et l’épée Excalibur et j’ai été alors amené à travailler sur de petites scènes comme sur de biens plus grandes, j’ai dû simplement m’adapter à toutes les configurations possibles et imaginables.
Mon personnage de Merlin m’a également permis de me produire dans des fêtes médiévales et fantastiques où je présente alors de la magie de proximité, pour être au plus proche des gens, ainsi qu’une animation de fauconnerie, car c’est une de mes autres passions. Je possède depuis une vingtaine d’années, une buse de Harris qui se prénomme Gipsy, et durant mes déambulations, ma buse décolle de ma main pour se poser sur le bras de ceux qui veulent bien tenter cette expérience. Ce n’est pas de la magie à proprement parlé mais c’est tout aussi surprenant de la voir se laisser caresser par des inconnus.
Au cours de ces différents festivals je présente aussi des petits spectacles de rue toujours sur le thème de Merlin.
Ce que j’apprécie le plus dans mon métier, c’est le fait que je puisse au cours de mes nombreux voyages à travers la France, la Belgique, la Suisse et le Luxembourg, rencontrer d’autres artistes ainsi que de nombreuses personnes.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
J’ai été et je le suis encore, un grand fan de David Copperfield et de Doug Henning qui sont pour moi de grandes Stars de la magie. Tous les deux ont compris que pour être un bon magicien, il faut être avant tout un excellent comédien.
Pendant 4 années, j’ai organisé le festival de magie de Tubize, la commune où je réside. C’est alors, que j’ai engagé de nombreux magiciens que j’apprécie tout particulièrement pour leur talent et leur professionnalisme ainsi que pour leur amitié comme : Daniel Adrian, Hans Davis, Philippe Warein, David Alan, Stanislas, Xavier Sourdeau…..et même Dani Lary qui est venu nous présenter une heure de spectacle de grandes illusions.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Je ne suis pas attiré par un style particulier de magie, mais ce que j’apprécie le plus c’est le contact que peut avoir le magicien avec son public, c’est le jeu, l’échange qu’il va avoir avec lui. Il doit apporter du rêve et du bonheur aux gens et non faire de la magie seulement pour satisfaire son propre ego.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Je m’inspire de films, de spectacles mais surtout de la légende de Merlin et du Roi Arthur sans toutefois copier sur mes collègues. J’attache aussi beaucoup d’importance à ce que mon matériel reste de fabrication artisanale et unique.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
En premier lieu, apprendre les bases de la magie, puis se trouver une personnalité. Ensuite, répéter un maximum et le plus souvent possible devant un public.
Comme je le disais plus haut, ne pas faire son numéro pour soi mais plutôt à l’attention de son public, malheureusement, j’ai vu souvent le contraire se produire.
Il faut aussi être tenace car c’est un métier compliqué et difficile par bien des aspects.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Je trouve que la magie a énormément évoluée, surtout ces dernières années, on trouve de plus en plus de jeunes gens très doués. Par exemple en manipulation, les Coréens sont extrêmement talentueux.
De nos jours, c’est de plus en plus difficile d’impressionner les gens, bien évidemment Internet y est pour beaucoup. C’est pourquoi, il ne suffit pas de faire de la magie, mais il faut faire rêver, rire son public pour lui donner des émotions.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
La culture est importante, il faut pouvoir apporter autre chose au public, et pas seulement leur présenter de simples tours de magie, il faut les accompagner dans votre monde. Pour moi, c’est la légende de Merlin, mais il a fallu que je maitrise et que je connaisse, un tant soit peu mon sujet, pour ne pas faire n’importe quoi.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
J’aime le cinéma, la musique, je pratique le yoga et la méditation qui me font un bien fou, la fauconnerie, les bons repas et les voyages font partie aussi de mes pêchers mignons.
Mais ce que j’apprécie le plus c’est de me retrouver entre amis devant une bonne bouteille de vin 🙂
– Interview réalisée en septembre 2015.
A voir :
– Les sites de Fredini : www.fredini.com et http://spectacle-animation-magie-medievale.com
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