Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Mon premier contact avec la magie était avec un membre de ma famille qui était un vrai amateur, pour son plus grand plaisir. Il m’avait fait un tour avec une pièce, elle sortait de mon nez, de mes oreilles, de partout. J’avais 6 ou 7 ans. J’étais tout de suite fasciné par cette pièce magique qui m’enchantait jusqu’à mes 11 ans, âge où je recevais une mallette de magie. A cette époque là je croyais fermement en ce pouvoir magique mais en ouvrant la mallette avec engouement, je me rendais compte que tout était de l’esbroufe, ce pouvoir n’existait pas. J’avais donc rangé ma mallette dans un coin jusqu’à l’oublier totalement.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
A l’âge de 23 ans, je sentais que cette discipline était faite pour moi, elle était enfouie en moi mais pas totalement, jusqu’à la comprendre et connaître ses richesses.
J’ai beaucoup lu et cherché par moi-même certaines façons de procéder, j’ai rencontré des magiciens bien plus tard, ce qui pour moi était une bonne chose.
Mes premières années je passais des journées entières, voire des nuits entières à travailler et encore travailler sans relâche, ce qui m’a permis de rentrer dans ce monde en étant moi-même et non une copie.
J’ai tout de suite commencé à pratiquer la magie dans la rue, ce qui a été une très bonne école, qui m’est encore indispensable aujourd’hui.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Mes deux premières influences étaient (sont et seront encore et toujours) Jérôme Trouslard et Guy Hédelin, du Cercle Magique d’Alsace. Je découvrais une vraie ouverture et richesse d’Esprit, ils m’ont appris encore plus à ouvrir les yeux sur ce qu’est notre art.
La Magie est une vraie révélation, une vraie religion pour moi aujourd’hui.
Giacomo Bertini fut une rencontre déterminante dans ma vie professionnelle de magicien. Après sa rencontre, certaines portes se sont ouvertes et m’ont permis d’intégrer les 4F, la co-création et co-organisation de l’European Coin Magic Symposium à Milan (Italie) durant trois années, des tournées de conférences dans le monde. C’était le début de la formidable aventure que je vis encore aujourd’hui, m’amenant à rencontrer plein d’artistes et intégrer divers projets.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Dans toute condition me permettant d’exercer mon art.
J’essaie de travailler dans pleins d’environnements différents, ce qui pousse à ne pas rester sur ses acquis et avancer encore plus vite, de s’adapter rapidement et de se tester tout le temps sur des chemins encore inconnus. J’aime le risque, les défis, pas la routine.
Je travaille aujourd’hui en rue, discipline extraordinaire où la liberté d’expression prend tout son sens. Là, vous ne pouvez pas tricher en étant quelqu’un d’autre, vous devez être vous-même et avoir un potentiel d’adaptation énorme. C’est un vrai freelance sans filet, la meilleure école que je connaisse et que je conseille à tout le monde. Pas de limite, sauf vous-même. Très enrichissant artistiquement et humainement.
Je coache également beaucoup d’artistes dans le monde entier, qu’ils soient magiciens, musiciens ou comédiens. Je prépare certains d’entre eux pour diverses manifestations et championnats pour certains, dont le Championnat du Monde FISM. En parallèle, j’exporte mes idées à l’étranger et en France, par des conférences et ateliers que ce soit dans diverses conventions et manifestations de magie ou en entreprise sur le développement personnel, par le biais de la magie.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Tommy Wonder, Antony Gerard, Michael Gallo, Slydini, Cellini sont pour moi de vrais magiciens aux vrais pouvoirs, en tout cas, c’est ce que j’aime à penser.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Toute magie, lorsqu’elle est bien faite.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Les Arts en général ainsi que leur histoire. Il est important de lire et relire tous les livres possibles sur ces sujets. Après, ce savoir amènera à se situer dans cet univers, à se trouver et/ou retrouver, se connaître.
Mais mes influences en magie, pour en citer que quelques-unes, sont :
Tommy Wonder (il était ma première grosse influence et l’est encore d’ailleurs), Tony Slydini, Antony Gerard, Arturo de Ascanio, Juan Tamariz, Dai Vernon, Michael Gallo, David Roth, Michael Rubinstein, Cellini, Pierre Edernac, et bien d’autres …
J’aime aussi la musique (également musicien depuis l’âge de 7 ans), le mime. L’avantage de l’art magique, c’est qu’il nous amène à voyager dans pleins d’autres univers (médecine, mécanique, Sciences…)
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Être curieux de tout, s’intéresser à tout, et connaître l’histoire de la magie, lire, se documenter un maximum, enrichir ses connaissances magiques et autres.
Surtout restez vous-même, ne devenez pas une copie d’un autre.
Lors d’une prestation quelle qu’elle soit, soyez dans le partage et non la démonstration, observez et écoutez votre interlocuteur.
Et puis travaillez, travaillez, travaillez, travaillez …
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Du bon et du mauvais. Et je vais plutôt parler du mauvais. J’avoue avoir du mal avec la nouvelle magie télévisée. Pour moi, elle ne reflète pas du tout ce qu’est la magie, notre art. Pour le reste, beaucoup sont dans la copie et suivent l’air du temps pour plaire, sans être eux même. Je pense que le business et star-system dénaturent certains aspects de notre art. Je regrette la grosse tête de certains d’entre nous, on ne fait que des tours de magie, il ne faut pas l’oublier !
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Plus qu’importante, elle est indispensable.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Vivre !!!!
– Interview réalisée en janvier 2015.
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