Quand et comment l’aventure C. C. Éditions a commencé ?
Un jour, juste avant l’an 2000, on voit débarquer au club de Poitiers un petit jeune de dix-sept ans. Il nous présente un effet de cartes, plutôt technique et très bien exécuté. Mais surtout, bien que l’effet soit classique, sa méthode l’est beaucoup moins, et je n’arrive pas à reconnaître le créateur… « C’est vachement bien cette version, elle est de qui ? » « Bah… Je crois qu’elle est de moi… J’ai cherché et j’ai trouvé ça… » Bon… Le mois d’après, même chose : il nous présente un super tour, avec sa méthode à lui… Et cela encore plusieurs fois… Un jour je finis par lui demander : « Tu sais que tes idées sont géniales ? Tu les as consignées quelque part ? Et ce serait bien de les faire connaître, je pense que tu peux les envoyer à un magazine, elles seront sûrement publiées… » Et il me répond : « Non elles ne sont pas écrites… Tu sais, moi je n’aime pas trop écrire ; j’aime bien chercher, et quand j’ai trouvé je passe à autre chose… »
Altitude de Stéphane Chenevière (C. C. Éditions, février 2004).
Je lui propose alors de l’aider à mettre tout cela par écrit pour l’envoyer aux magazines de magie pour publication. Et, plus j’avance dans l’écriture, plus je trouve qu’il y a matière à faire un livre… J’ai toujours aimé les livres, l’écriture, les belles mises en pages, la rigueur de la typographie… Alors oui, l’idée d’en faire un livre continue de germer… À l’époque, je voulais également faire publier un de mes textes (hors magie), et après pas mal de recherches (techniques, juridiques, etc.) j’en étais arrivé à l’idée de le publier par moi-même. Donc, l’envie de « faire naître » un livre était déjà bien présente dans un coin de ma tête… Finalement, après une étude de faisabilité (pour le moins empirique et approximative), c’est décidé, je vais produire un livre ! Le petit jeune en question, c’est Stéphane Chenevière, et le livre sera Altitude. Cette première publication m’ouvre des perspectives et conforte mes envies. Je pensais depuis longtemps à « créer des livres ». Altitude, qui ne devait n’être qu’une aventure ponctuelle, devient le déclic qui me fait quitter mon ancien métier pour créer la société C. C. Éditions en janvier 2004…
Pourquoi as-tu voulu ouvrir une boutique en ligne malgré la concurrence ? Comment t’es-tu démarqué ?
Il n’y avait pas beaucoup de boutiques en lignes en 2004… C’était le début de Magic Dream et ce doit être à peu près tout… Jean-Pierre Hornecker (Magix), Georges Proust (Académie de magie) ou Dominique Duvivier (Mayette Magie Moderne) n’étaient pas encore sur Internet me semble-t-il, et François Montmirel (Joker Deluxe) était resté sur le Minitel (eh oui !). Quant aux autres auxquels on peut penser aujourd’hui, certains ne faisaient même pas encore de magie à cette époque… Rappelons-nous également que le commerce électronique était très marginal il y a quinze ans, et que la plupart des gens refusaient de donner leur numéro de carte bancaire sur un site internet… Tout cela s’est profondément transformé ces dix dernières années… Cela dit, je ne me suis jamais vraiment positionné en tant que « marchand de trucs ». Mon envie a toujours été d’être éditeur et je voulais vivre en créant (et en distribuant) des livres… Mais le marché des livres de magie est vraiment très, très, très petit et il est difficile d’exister en ne faisant que cela. J’ai donc commencé à distribuer des cartes (après tout, c’est aussi du papier imprimé…), puis quelques DVD qui me paraissaient importants (Max Maven, Tommy Wonder, etc.). Et, de fil en aiguille, j’ai étendu petit à petit la gamme des produits à la vente. Mais, je ne distribue pas tout ce qui existe, je choisis attentivement la qualité de ce que je propose.
A l’heure de la démocratisation de la magie, comment te positionnes-tu en tant que marchand par rapport au débinage et aux contrefaçons qui inondent le marché ?
Par rapport aux contrefaçons, je suis sans pitié. La propriété intellectuelle me passionne et est au cœur de mon métier d’éditeur. Le vol intellectuel est du vol. Point. C’est inadmissible et ce doit être sanctionné. Mais il faut aussi beaucoup éduquer sur la question. Dans de nombreux cas, les gens ne réalisent même pas qu’ils commettent un vol. De nos jours, il est souvent considéré comme normal d’avoir tout, tout de suite et gratuitement ; sans aucune idée d’un éventuel préjudice commis. L’éducation est la base de tout. Éduquons, éduquons, éduquons… (Hé, du c… !)
Je suis plus mesuré sur le débinage. D’une part, parce qu’il faudrait se mettre d’accord sur ce que l’on met derrière ce terme… Je suis contre le débinage forcé et inutile, du genre des émissions télévisuelles du magicien masqué qui expliquent des trucs à des gens qui n’ont rien demandé. Par contre, je suis pour un accès à la culture et à la connaissance et, en ce sens, je trouve bien que quelqu’un qui s’intéresse à l’illusionnisme puisse trouver facilement des informations, fussent des « explications » de tours. Le « truc » n’est qu’une composante de l’impact magique, et ce n’est même pas toujours la composante essentielle. Le débinage a toujours existé (il y a plus de cent ans, une marque de cigarettes révélait à l’intérieur de ses paquets les secrets des grandes illusions de l’époque) et cela n’a jamais tué la magie. Même si la magie est basée sur la notion de secret, le débinage est un faux problème qui n’inquiète que la partie des magiciens qui se sentent en insécurité, ceux qui n’ont pas assez de talent pour considérer que l’expérience magique qu’ils veulent faire vivre à leurs publics va bien au-delà d’un bout de miroir judicieusement placé. Je vois de plus en plus de jeunes qui ont appris tout ce qu’ils connaissent en magie grâce à YouTube, et beaucoup sont plutôt bons et créatifs ! On ne peut pas tout apprendre de cette façon, mais c’est une façon rapide et efficace de rentrer dans « notre milieu ». Donc, bon, je n’en fais pas l’apologie, mais je ne m’en offusque pas plus que cela.
Parle-nous de ton travail d’éditeur. Comment choisis-tu les auteurs ou les livres que tu veux mettre en avant ? Sur quels critères choisis-tu les ouvrages que tu veux traduire ou rééditer ? Comment se passe la collaboration avec les magiciens pour un vrai travail de créations ?
C’est plutôt simple et relativement égoïste : je publie les livres que j’aimerais avoir ! Je publie ce qui me paraît « important », ce qui apporte quelque chose à celui qui le lira. Je publie ce qui me plaît… Oui, c’est très subjectif, et je l’assume comme tel… Je dois bien sûr également prendre en compte l’aspect commercial des choses, car je ne suis pas philanthrope millionnaire (c’est surtout millionnaire que je ne suis pas…). Chaque livre est un risque financier énorme, donc il faut en tenir compte. Mais créer un livre est un mélange entre une démarche artistique et des choix de gestionnaire. Je suis sûrement un peu trop porté par le premier aspect et pas assez par le second, mais je me soigne…
Magie Absolue de Derren Brown. Traduction Jean-Jacques Sanvert (C. C. Éditions, février 2005).
Quelles relations as-tu avec tes collègues qui œuvrent également dans une édition magique française exigeante ?
Les relations sont plutôt bonnes, je te rassure ! C’est un petit milieu, et on a plutôt intérêt à s’entraider plutôt qu’à se tirer dans les pattes… On se diffuse mutuellement nos livres, parfois on collabore ensemble sur des projets (j’ai par exemple fait plusieurs mises en pages pour le compte de Magic Dream, Marchand de trucs ou Magix). De toute façon, ce n’est pas une véritable concurrence directe, car chaque livre est unique et la vie ne nous donnera jamais assez de temps pour tout publier…
Strong magic de Darwin Ortiz, mise en page de Frantz Réjasse (Magic Dream Éditions, septembre 2012).
Ton activité ne se limite pas qu’à l’édition mais aussi à la mise en page. Tu as collaboré, entre autres, avec le Collectoire pour leurs ouvrages sur le Jean Merlin Magic History Day, mais aussi pour La Revue de la Prestidigitation. Comment arrives-tu à absorber tout ce travail et quelles sont tes motivations ?
Mise en pages, mais aussi relectures/corrections, parfois écriture complète et aussi traductions… Oui, j’aime tous ces aspects des livres, et j’aime y « mettre mon nez »… J’ai relu et corrigé chaque livre que j’ai publié. Même ceux que je ne traduis pas, je relis toujours les traductions avec le texte original à côté et je compare… Non pas que je ne fasse pas confiance aux traducteurs avec lesquels je travaille (comment ne pas faire confiance à des personnes aussi compétentes que Richard Vollmer ou Ludovic Gorges, que je ne remercierai jamais assez pour leur excellent travail ?), mais je souhaite connaître et assumer personnellement chaque mot des livres que je publie. Ma motivation est toute simple : l’envie et le plaisir… Quant à l’absorption de ce travail… bah… je ne dors pas beaucoup, je ne regarde pas les émissions de téléréalité et je ne sais pas à quoi ressemble une console de jeux, donc ça laisse du temps… Cela dit, si on pouvait me rajouter quelques heures de plus par jour, je prendrais volontiers… En vous remerciant…
Jean Merlin Magic History Day 2014, Mentalisme. Composition, mise en page et impression par Frantz Réjasse (Éditions Le Collectoire, février 2015).
Peux-tu nous parler de tes collaborations artistiques dans le cadre de la création d’un spectacle comme celui de Maurice Douda ?
C’est également un travail d’écriture et de création. La différence c’est que le résultat n’est pas un paquet de feuilles imprimées, mais un bonhomme qui bouge sur scène ! J’adore ce genre de travail. Cela fait longtemps que j’écris des spectacles ou des numéros isolés. Depuis plus de quinze ans, j’ai notamment participé à l’écriture de plusieurs numéros primés. Et, en ce moment, deux spectacles que j’ai coécrits sont en tournée (Tricheur de Maurice Douda et Mentalisme musical de Pascal Faidy). J’ai toujours aimé cela. Quand j’étais jeune et qu’il m’arrivait de rêver à faire ma propre carrière artistique, j’écrivais pour moi. Aujourd’hui j’écris pour d’autres, mais c’est le même travail…
Tricheur de Maurice Douda, coécrit par Frantz Réjasse (novembre 2014).
Comment es-tu entrée dans la magie ? A quand remonte ton premier déclic ?
Houlà ! J’ai commencé tellement jeune que je ne m’en souviens plus… Tout petit j’aimais les émissions de Gérard Majax et les gadgets magiques de Pif Gadget… J’ai commencé « pour de vrai » auprès de Renélys, quand je suis rentré au club de Poitiers. Il me présentait à l’époque comme « le plus jeune magicien de France » ! C’était en 1984 et je n’ai jamais arrêté depuis…
Frantz Réjasse vers l’âge de 14 ans, premiers essais de mains en feu et de cracheur de feu.
Quand as-tu franchi le premier pas et comment as-tu appris ?
J’ai appris grâce aux magiciens du club de Poitiers, notamment aux côtés de Renélys. Et puis grâce à d’autres personnes moins connues, comme Jean Coirier ou Jean Valsen qui me prêtaient tous leurs livres et m’enseignaient tout ce qu’ils savaient ! Je dois aussi énormément à Didier Laurini qui, quand il est arrivé à Poitiers et a pris la présidence du club, a toujours été un modèle… Qu’ils soient ici tous remerciés… J’allais également consulter les Payot à la bibliothèque de Poitiers et, comme ils étaient interdits d’emprunt, je passais des mercredis après-midis à les lire en prenant des notes… Je les connais quasi par cœur… C’était un apprentissage long mais merveilleux et efficace ! Je rappelle qu’il n’y avait pas Internet à l’époque… Je dois aussi beaucoup à Jean-Pierre Hornecker : les publicités des Éditions du spectacle (qui sont devenues Magix à la fin des années quatre-vingts) étaient mes seuls liens externes avec la magie. En plus de pouvoir me fournir en livres de magie, je rêvais devant ses publicités qui présentaient des livres ou des tours qui allaient plonger nos spectateurs « dans des abîmes de perplexité »… Je pense sincèrement que ses courriers ont énormément stimulé mon imaginaire et ma créativité…
Frantz Réjasse en 1988, un numéro d’anneaux chinois à deux avec Loïc Butaud, déjà un numéro scénarisé !
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui t-ont aidé. A l’inverse, un événement t’a t-il freiné ?
Dans mon parcours magique pur, je dois tout aux membres du club de Poitiers de l’époque, comme je viens de le dire. Ils m’ont tout appris, y compris le goût de la découverte et de vouloir en apprendre encore plus… C’est aussi dans ce cadre-là que j’ai pu faire mes premières prestations… Par rapport à C.C. Éditions, je dois tout à mes proches qui m’ont toujours soutenu et encouragé. Et ce n’était pas facile : je quittais volontairement un métier sûr et stable pour me lancer dans un inconnu plus qu’incertain…
Frantz Réjasse à 17 ans, avec l’improbable coupe de cheveux des années quatre-vingts…
Dans quelles conditions travailles-tu ?
Les conditions matérielles tu veux dire ? C’est marrant comme question… Je travaille dans les nuages entouré d’arcs-en-ciel et de gentilles fées qui m’apportent en permanence des tonnes de guimauve et de réglisse… Ou plutôt non : je travaille depuis le pont d’un yacht aux Bahamas, et je donne mes ordres au téléphone à une armée de collaborateurs qui s’occupent de tout gérer… Ou alors, moins exotique mais plus réaliste, je travaille tout seul dans un petit bureau dans la zone du Futuroscope… Choisis la version qui te plaît le plus…
Frantz Réjasse à 18 ans, toujours les anneaux chinois, mais cette fois par un étrange scientifique qui parle d’atomes et de molécules…
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui t’ont marqué ?
David Copperfield. Dans les années 1986-1987, il n’était pas encore connu en France, et des amis m’envoyaient des vidéos de ses shows télé. C’était des vidéos en NTSC (incompatibles avec le magnétoscope familial) et je devais les faire transcoder. Cela me coûtait cher et nécessitait une longue attente. Mais, au final, quand je pouvais enfin me passer la vidéo, c’était merveilleux… Après une telle attente de plusieurs semaines, on savoure et on profite… Rien à voir avec l’instantanéité d’un clic sur Internet ! Je connais tous les shows de Copperfield par cœur tellement je les ai vus… Au début des années 1990 un autre ami m’envoyait régulièrement les show télé de Paul Daniels. Là aussi, quel bonheur ! Le début des années 1990 est aussi pour moi le début de mes participations aux congrès de la FFAP, et là j’ai pu approcher des gens comme Max Maven, Eugene Burger, Michael Close, John Bannon, Juan Tamariz, etc. J’ai pu discuter avec toutes ces pointures et les voir présenter en réel ce que j’avais lu dans leurs livres… Quel plaisir et quelles leçons…
Frantz Réjasse à 18 ans, le numéro de cracheur de feu est bien rôdé…
Quels sont les styles de magie qui t’attirent ?
Tous ! Pas forcément à pratiquer, mais à regarder et à étudier. Je pense que chaque discipline peut apporter aux autres spécialités. La base, c’est le rapport entre un artiste et des spectateurs. Le point fondamental de toute prestation artistique c’est : pourquoi l’artiste vient devant ses spectateurs ? Il vient leur dire quoi ? Se poser ces questions n’est pas propre à une spécialité mais les concerne toutes. Elles concernent d’ailleurs également d’autres prestations artistiques que la magie. C’est pour cela qu’il faut aussi aller voir des chanteurs, des humoristes, des conteurs, etc. Je ne comprends pas quand on me dit : « Je suis mentaliste, alors un livre de cartomagie ne m’intéresse pas… » On a toujours à apprendre de ce que l’on ne connaît pas… Un mentaliste devrait étudier la cartomagie, un cartomane devrait aller voir des spectacles de grandes illusions et un magicien pour enfants devrait s’intéresser au mentalisme…
Prisme de Max Maven (C. C. Éditions, octobre 2005).
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Être curieux et patient. Aller voir un maximum de spectacles en vrai, rencontrer un maximum d’artistes. Quand on organise une conférence au club, certains me demandent toujours : « Mais il fait quoi lui ? Des colombes ? Bof, moi je suis mentaliste, je ne viendrai pas… » J’ai envie de hurler à chaque fois ! Un artiste professionnel, qui a vingt ans d’expérience, vient partager son savoir à moins de quinze minutes de chez nous et on préfère rester devant la télé ? J’enrage ! On a tout a gagner à venir rencontrer les autres, surtout s’ils ne sont pas dans notre domaine, et c’est souvent l’occasion de magnifique découvertes… Donc déplacez-vous, allez dans les congrès, les conférences, les spectacles. Allez les voir tous, sans a priori. Lisez un maximum de livres de magie. Regardez aussi un maximum de vidéos de magie, surtout les vidéos de spectacles, mais n’oubliez pas que certaines notions et certains ressentis ne peuvent se transmettre que par la lecture. Donc relisez encore un peu plus… Lisez toujours plus… Soyez respectueux et reconnaissants envers ceux qui vous ont précédés. L’humilité est une grande qualité pour moi… Et soyez patients dans le sens que « faire de la magie » c’est un apprentissage de toute une vie. Tout comme dans les arts martiaux, jamais on ne sera « arrivé », jamais on ne sera « bon ». Chercher à constamment s’améliorer et avoir conscience que l’on restera un éternel étudiant en quête d’apprentissage est le chemin sur lequel on s’engage pour le restant de notre vie…
Mad Magic de Jean Merlin et James Hodges, vol 1 à 5. Réédition (C. C. Éditions, septembre 2006 à octobre 2010).
Quel regard portes-tu sur la magie actuelle ?
L’accès aux connaissances magiques n’a jamais été aussi facile, et c’est une bonne chose. Cela permet à des tas d’artistes très talentueux d’éclore, de grandir et d’exister. J’aime le mélange des arts. J’aime qu’un magicien introduise de la jonglerie dans ses spectacles ou qu’un chanteur fasse de la magie. La seule chose importante est l’émotion dégagée par la prestation de l’artiste, c’est le message qu’il fait passer… La magie actuelle est vivante, variée, et c’est tant mieux !
Espiègleries de Pit Hartling (C. C. Éditions, mai 2010).
Pour toi, l’originalité est-elle nécessaire à la réussite ?
Si on parle de réussite matérielle, on peut très bien y arriver sans originalité. Certains magiciens sont très bons en marketing, maîtrisent à peu près correctement quelques tours classiques et réussissent (dans le sens « gagnent bien leur vie ») comme cela. C’est respectable, mais pour moi ce ne sont pas des artistes. Par définition, un artiste est unique… C’est « lui » qu’il vient exposer devant son public, pas son matériel ou sa technique bien faite. Et, en ce sens, oui, un artiste est forcément original et unique…
Un degré de plus de John Guastaferro (C. C. Éditions, janvier 2014).
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
La même que dans la vie en général… La magie est une discipline de contact et de rapport avec les autres, et ce rapport aux autres est en général plus facile et plus agréable si on donne la sensation de connaître des sujets variés et intéressants plutôt que si l’on n’a comme seule conversation que la pluie et le beau temps… Mais bon, cela est lié à la personnalité de chacun. Notre « culture » vient de notre curiosité, de notre envie de découvrir et d’apprendre. Et on ne peut pas apprendre à être curieux…
Mentalisme émotionnel de Luca Volpe (C. C. Éditions, septembre 2016).
Quels sont tes projets magiques pour les années à venir ?
Je ne manque pas de projets… Certains sont presque prêts, d’autres sont à plus terme, et certains ne verront peut-être jamais le jour… Mais j’ai un tel problème avec la gestion du temps que je préfère ne pas les annoncer en avance, comme cela j’évite les déceptions ou les attentes trop longues…
Frantz Réjasse en 2016, ça tient encore la route…
Tes hobbies en dehors de la magie ?
J’aime beaucoup le cinéma, la lecture (évidemment ?), les sciences (oui, je lis des bouquins de maths pour le plaisir), un peu de sport (arts martiaux, natation), les trucs qui volent (si un jour j’ai les moyens, j’aimerais énormément passer mon brevet de pilote d’hélicoptère, cette machine magique me fascine !). Voir grandir mes enfants et les accompagner du mieux possible dans la vie (ce n’est pas un « hobby », mais ce sont les moments les plus précieux de ma vie alors je voulais les signaler…)
Bibliographie C. C. Éditions (des fiches livres seront régulièrement ajoutées)
- Moins Une, book test d’Emile Barbier (2003)
- Altitude par Stéphane Chenevière (février 2004)
- Pur Effet par Derren Brown (octobre 2004)
- Doubles Faces par Zakary Belamy (octobre 2004)
- L’Art du mentalisme par Robert Cassidy (2004)
- Magie Absolue par Derren Brown (février 2005)
- Carto-Fictions par Pit Hartling (mai 2005)
- Prisme par Max Maven (octobre 2005)
- Sankey Panky par Jay Sankey (janvier 2006)
- Roberto Light par Roberto Giobbi (juillet 2006)
- Mad Magic par James Hodges et Jean Merlin, vol.1 à 5 (septembre 2006 – octobre 2010)
- Roberto Extra-Light par Roberto Giobbi (mai 2007)
- Haïkus par Vincent Hedan (juin 2007)
- Haïku par Vincent Hedan, version anglaise (juin 2007)
- ExTROYdinaire par Troy Hooser (juin 2007)
- Sankey en liberté ! par Jay Sankey (octobre 2007)
- Fleur de coin par Richard Kaufman (août 2008)
- Voyages, book test (2008)
- Roberto Super-Light par Roberto Giobbi (mars 2009)
- L’Art du mentalisme 2 par Robert Cassidy (juin 2009)
- Chaos par Martin Joyal (janvier 2010)
- Espiègleries par Pit Hartling (mai 2010)
- Picto mental, book test de Ralf Fröhlich (2010)
- ACAAB par Boris Wild, version française et version française (mars 2011)
- Magie Verbale par Juan Tamariz (juin 2011)
- Magicabrac par David Ethan (septembre 2011)
- InterMead par Eric Mead (octobre 2011)
- Rappels par Barrie Richardson (avril 2012)
- 52 Méthodes pour tricher au poker par Allan Zola Kronzek (juin 2012)
- Transparence par Boris Wild (juin 2012)
- Transparency par Boris Wild, version anglaise (juin 2012)
- Mystères par Hector Chadwick (septembre 2012)
- Chronos par Philippe Socrate (2012)
- Détour Zen par Shigeo Takagi et Richard Kaufman (février 2013)
- Crime Mental par Harrismatic (2013)
- Fantôme, book test (2013)
- Agenda secret par Roberto Giobbi (mai 2013)
- Bravo ! par Aldo Colombini (juillet 2013)
- Le Professionnel par Luc Apers (septembre 2013) – réédité en 2023
- Confidences par Roberto Giobbi (novembre 2013)
- Un degré de plus par John Guastaferro (janvier 2014)
- Impossible !, vol.1 et 2 par Larry Becker (juin 2014)
- Le passeur d’illusions par Carlos Vaquera (décembre 2014)
- 10 Max par Boris Wild (janvier 2015)
- 10 Max par Boris Wild, version anglaise (janvier 2015)
- Ultra Mental par Florian Severin (mai 2015)
- Secrets Bisontins (septembre 2015)
- Romance par Luca Volpe (2015)
- Minimalistica par John Carey (avril 2016)
- Mentalisme émotionnel par Luca Volpe (septembre 2016)
- K par Patrik Kuffs (octobre 2016)
- Tandem par Julien David (2017)
- Mélodies par Jean-Pierre Vallarino (2017)
- En route par John Guastaferro (2017)
- Philodeck par Fred Darevil (2018)
- Top Carey par John Carey (2018)
- Quintessence par Juan Pablo Ibañez (2021)
- Pile je gagne, face tu perds par Jheff (2021)
- 96 grammes par Roberto Giobbi (2022)
- Interrobang par Jon Allen (2022)
- Mentalisme impromptu par Mark Elsdon (2023)
- Tricheur par Maurice Douda (2023)
- Mentalisme clé en main par Luca Volpe (2023)
- Shabarà par Luca Volpe (2023)
- Les cartes ESP par Armand Porcell (2023)
- Manuel de Close-up par Harry Lorayne (2024)
À visiter :
– Le site de C. C. Éditions.
Interview réalisée en avril 2017. Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : Frantz Réjasse – C. C. Éditions. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.