Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Avec les tours que je découvrais dans Picsou magazine, Pif gadget (à l’époque les tours étaient faits par l’ami Gérard Bakner) et avec les trucs que nous montraient José Garcimore et Gérard Majax à la TV.
Pour le premier vrai déclic c’est Bernard Bilis chez Dechavanne. C’est là que j’ai vraiment décidé : « je veux être magicien et faire des tours aussi bluffants ». J’avais une quinzaine d’années.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Mes premiers tours remontent à mes 11 ans. C’est mon père qui me les avait montré. Je les faisais tout le temps. Lors des réunions de famille par exemple.
Pour l’apprentissage, par la suite, cela a été au contact d’un Maître : Didier Laurini qui était président du CAMP (Collège des Artiste Magicien du Poitou).
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Didier Laurini, Patrick Gilet m’ont beaucoup aidé au début. Mr David Ethan dans la création de mon numéro. Frantz Réjasse (CC-Edition) pour l’écriture de mon show. Fabien Olicard également dans la mise en scène. Ma femme me soutient et me pousse à aller toujours plus loin. Mais depuis le début de ma carrière Pro quelqu’un me suit et m’a donné de la crédibilité dans le métier, c’est Armand Porcell. Merci à eux tous.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
En close-up pour des événementiels et des grosses soirées haut de gamme ou pour des particuliers aussi. Et sinon en cabaret, et dans les théâtres avec mon spectacle Tricheur, une légende manipulée.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Il y en a pas mal, mais je dirais que les magiciens de scène que j’admire, pour leur classe, leur élégance et l’avance qu’ils avaient sur leur temps sont : Channing Pollock, Le grand Cardini, Slydini, Fred Kaps. Le grand Dai Vernon bien sûr et Ed Marlo bien évidemment. LE grand Juan Tamariz, pour son génie et sa folie.
Je suis également admiratif, pour leur vision et leur approche de l’art magique, de : Luc Apers et Carlos Vaquera. J’ai eu la chance de les avoir cette année dans ma salle à Avignon. Et quelle récompense, puisqu’ils ont apprécié mon spectacle Tricheur.
Des numéros qui m’ont marqué, il y en a énormément mais je n’en citerai que trois :
– Fred Kaps et The homing card. Extraordinaire !
– David Copperfield avec Les As du grand-père. Touchant !
– Yann Frisch dans son numéro Baltass lors du championnat de France 2010 à Paris. Quelle claque nous avons tous pris !
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
La cartomagie bien évidemment. Mais une cartomagie pure, directe et sans fioritures. Qu’elle soit visible par le spectateur. C’est avant tout pour lui que nous travaillons.
Quelles sont vos influences artistiques ?
La magie espagnole. Je suis un grand fan de Juan Tamariz.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
De ne pas s’éparpiller en regardant des vidéos YouTube et de commencer par n’importe quoi. Avant de courir, il faut d’abord savoir marcher. Alors écouter les conseils des anciens. En prendre et en laisser bien sûr, mais rester toujours humble. L’humilité et la simplicité c’est ce qui fait la valeur d’un artiste.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Je trouve que la magie actuelle est chouette. Avec des Alain Choquette, Luc Langevin, Eric Antoine, Bernard Bilis et tous ces magiciens qui nous présentent une magie cool, bluffante et nouvelle pour certains, je pense qu’on s’écarte tout doucement de cette image ringarde que les gens ont de la magie.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Bonne question. Car oui la culture est importante pour la création d’un numéro ou d’un spectacle. En effet les livres, les films ou encore les musiques peuvent être une très grande source d’inspiration. De même à la fin d’une prestation, si votre client vous invite à prendre une coupe à sa table, c’est important d’avoir de la culture afin de pouvoir échanger avec lui et ses invités sur autre choses que la magie.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Le sport et les voitures de collections.
– Interview réalisée en août 2016.
A visiter :
– Le site de Maurice Douda.
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