Comment êtes-vous entré dans la magie ? Quand avez-vous ressenti le premier élan vers cette passion ?
Tout a débuté à l’âge de sept ans lors d’un événement où j’ai été captivé par un magicien lors d’une représentation de close-up. Son spectacle a éveillé une fascination incroyable pour la magie, et ce n’était que le commencement. Le lendemain, lors d’un autre événement, j’ai croisé à nouveau ce magicien. Toujours impressionné, j’ai demandé à mes parents de s’approcher pour en apprendre davantage sur ses tours. Bien que gardant ses secrets, il m’a dirigé vers La Cité Magique, un magasin à Pontillas, Belgique, où j’ai acquis mes premiers tours de magie. L’enthousiasme suscité par ma première présentation de tours à ma famille a été une révélation qui a alimenté ma passion grandissante pour la magie.
Quand avez-vous fait vos premiers pas et comment avez-vous appris ?
J’ai commencé à pratiquer la magie à l’âge de sept ans. Rapidement attiré par la magie de scène, mes parents m’ont inscrit à des stages de théâtre, de cirque et de magie à huit ans. Durant l’un de ces stages, un magicien, Yann Lejeune, est intervenu pour nous enseigner quelques tours. Par la suite, j’ai suivi ses cours une fois par semaine, consacrant d’innombrables heures à l’apprentissage et à la pratique magique. Les livres, DVD et tours de magie sont devenus une source inépuisable pour enrichir ma collection et développer mon répertoire. À dix ans, j’ai commencé à animer des anniversaires pour enfants, ouvrant la voie à des évènements de plus en plus significatifs.
Quelles sont les personnes ou opportunités qui vous ont aidé ? En revanche, un événement vous a-t-il freiné ?
Mes parents ont toujours soutenu mon développement dans la magie. Ils m’ont accompagné lors de mes prestations, géré ma promotion ; mon père a recherché des musiques, et ma mère a conçu les décors. Ils ont produit mon tout premier spectacle devant plus de cent personnes lorsque j’avais quatorze ans. Yann Lejeune a été précieux pour la conception des scénarios et la mise en scène. Participer à des réunions de magiciens à Bruxelles m’a permis de rencontrer Paul Mandrex, un mentor incroyablement compétent dans ce domaine. Vers mes dix-sept ans, je me suis entouré d’un éclairagiste, d’un costumier, et d’un webmaster pour m’aider dans mon parcours. À dix-huit ans, j’ai décroché un contrat au cabaret Le Canon d’Or à Lille, où j’ai eu l’opportunité d’échanger avec des artistes professionnels, notamment Nicolas Bernard, qui m’a enseigné la rigueur et m’a guidé dans la rédaction de mes textes de scène pour les transformer en histoires captivantes.
Depuis cinq ans, ma compagne Sophie Detry, diplômée en décoration intérieure et en marketing, s’investit activement dans la promotion de mes spectacles et étudie l’aménagement de l’espace pour mes représentations. Les nombreuses rencontres facilitées par ce métier offrent d’innombrables opportunités pour des collaborations fructueuses et le développement d’idées innovantes. Cependant, un événement majeur m’a freiné : ma première tournée en autoproduction avec dix-huit représentations en deux mois dans les plus grands théâtres de Belgique (Namur, Mons, Forum de Liège…). Bien que cette expérience ait été incroyable, elle s’est avérée complexe à gérer, combinant des aspects artistiques et la gestion. J’ai investi énormément d’énergie dans ce projet et même si j’ai rencontré des difficultés, cette expérience m’a permis de gagner en assurance et en expertise. C’était une véritable leçon enrichissante et aujourd’hui, mes échanges avec les producteurs sont bien plus éclairés grâce à cette expérience vécue !
Quels sont vos domaines de compétence et comment travaillez-vous ? Parlez-nous de vos créations, spectacles et numéros à travers votre société Magic Minds Creation.
Magic Minds est la structure essentielle pour développer mon activité, grâce au bouche-à-oreille et aux nombreux contacts générés par mes spectacles. Elle soutient la gestion administrative et financière en appui au travail de marketing et de réseautage. Ma principale compétence est de déborder d’idées et d’ambitions artistiques et magiques. Mais développer une idée artistique implique aussi la gestion d’équipe, des réseaux sociaux, ainsi que la gestion administrative et financière, aspects que j’ai progressivement appris par essais et erreurs. Dans le monde du show-business, le mot « business » est plus long que le mot « show » pour une raison. La partie business est cruciale pour le développement artistique. Ceux qui réussissent possèdent non seulement du talent, mais également une fibre pour le show-business.
Je travaille dans mon atelier de création et de répétitions, mais aussi à travers mes contacts avec mon équipe de créatifs qui collaborent pour élaborer de nouveaux projets : costumiers, éclairagistes, assistants, community managers et décorateurs. Je couvre différents aspects de la magie : le close-up, la magie digitale, pour des sociétés, des évènements, par exemple l’animation magique et en présentiel du WOM (WORLD OF MIND, à Bruxelles). Bien que je dispose de moins de temps aujourd’hui, j’ai animé d’innombrables anniversaires, mariages, etc. Ma préférence va à la magie de scène et aux grandes illusions.
Quels sont les spectacles de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué et influencé ?
David Copperfield, dont j’ai regardé les spectacles en boucle, imitant ses gestes et m’inspirant de sa musique ! Dani Lary, pour sa créativité, son talent à créer des univers et des histoires. Laurent Beretta, un artiste complet et très inspirant qui a su conserver une humilité que j’apprécie énormément. Siegfried & Roy pour l’ensemble de leur œuvre et ce moment intimiste où je les ai croisés au Secret Garden, à Las Vegas. Et aussi James Thierrée, le Cirque du Soleil, des comédies musicales telles que Mozart, l’opéra rock ou encore Les Misérables que j’ai eu la chance d’applaudir à Londres.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Je suis particulièrement intéressé par la « magie nouvelle », cherchant à renouveler la magie classique sans la renier, en utilisant notamment les nouvelles technologies. J’apprécie les spectacles qui mettent en avant la magie au sein d’une histoire touchante, transmettant un message positif. Parallèlement, j’ai une attirance pour la magie vintage avec ses magnifiques objets et ses superbes boîtes ! En définitive, j’essaie de combiner la magie ancienne et la « magie nouvelle ». On ne naît pas de rien, il est nécessaire de connaître le passé pour évoluer vers l’avenir. Créer une histoire dans un décor sublime, une ambiance magique, voilà ce qui m’enthousiasme. Car, comme le disait Jean-Eugène Robert-Houdin : « le magicien est avant tout un comédien qui joue le rôle d’un magicien… »
Quel conseil et quel chemin conseilleriez-vous à un magicien débutant ?
Lorsque l’on débute dans le monde de la magie, outre la pratique constante de la conception et de la présentation des tours, il est crucial de plonger dans la richesse de la littérature magique existante. Comprendre l’évolution de la magie au fil du temps, les différentes écoles de pensée, les artistes révolutionnaires, et les grands classiques de l’illusionnisme est fondamental pour forger sa propre voie. Les livres spécialisés, les écrits historiques, ainsi que les biographies et les ouvrages techniques constituent une mine de connaissances. Ils offrent une perspective globale de la magie, tout en ouvrant des portes vers des perspectives et des approches novatrices.
En parallèle, l’interaction avec d’autres magiciens et illusionnistes est inestimable. Participer à des cercles magiques, des clubs, ou des forums dédiés à la magie permet d’échanger des idées, de partager des expériences, de discuter des nouvelles tendances et des techniques émergentes. Ces interactions offrent des opportunités d’apprentissage continu, en permettant de découvrir de nouvelles méthodes, astuces et points de vue diversifiés. Ces contacts dans le monde magique offrent également un espace pour confronter ses tours et performances à un public bienveillant, en obtenant des retours constructifs qui peuvent grandement contribuer à l’amélioration de son art.
En somme, pour tout jeune magicien en devenir, la richesse du bagage littéraire et l’interaction avec la communauté magique sont des éléments fondamentaux pour progresser et s’épanouir dans le monde de l’illusionnisme. Il est essentiel d’explorer, d’apprendre des générations précédentes et de s’inspirer de la créativité contemporaine pour se forger sa propre voie magique.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
La magie actuelle est en pleine effervescence, mêlant traditions ancestrales et innovations contemporaines. Elle évolue dans un monde où les frontières entre réalité et illusion s’amincissent grâce aux avancées technologiques et aux nouvelles tendances artistiques. L’essor des nouvelles technologies a considérablement élargi les horizons de l’illusionnisme, en offrant des possibilités inédites pour repousser les limites de la créativité.
À titre personnel, j’observe la magie actuelle avec fascination et enthousiasme. Les magiciens d’aujourd’hui excellents dans la création de performances toujours plus immersives et captivantes. L’hybridation entre la magie classique et la magie numérique offre des spectacles d’une incroyable diversité, alliant astucieusement les techniques traditionnelles à des effets innovants. Ces évolutions ouvrent de nouveaux horizons, offrant aux spectateurs des expériences inédites et novatrices, renforçant la magie comme une forme d’art en constante transformation.
D’ailleurs j’essaye de faire en sorte que ma magie reflète la créativité, la diversité des approches artistiques, et l’intégration des nouvelles technologies, conservant en même temps le charme intemporel des classiques de l’illusionnisme. C’est une véritable source d’inspiration pour les nouvelles générations de magiciens, permettant de puiser dans un passé riche et de se projeter dans un futur aux possibilités infinies. Je reste donc empli d’admiration pour cette magie actuelle qui conjugue le passé, le présent et l’avenir, offrant une large palette d’expressions artistiques et de performances.
Quelle est l’importance de la culture dans l’approche de la magie ?
La culture revêt une importance capitale dans l’approche de la magie. Elle est à la fois une source d’inspiration et un terreau essentiel pour développer une magie authentique et en résonance avec le public. Elle offre une diversité de références historiques, de traditions et de récits qui enrichissent mes performances. En s’inspirant de faits réels, de comte, et d’histoires, le magicien peut tisser des liens entre l’art de l’illusion et les particularités culturelles du public. De plus, la culture agit comme un fondement pour l’originalité et l’authenticité des performances magiques. Elle offre des possibilités infinies de création, permettant au magicien de développer des histoires, des univers et des représentations en adéquation avec les attentes de son public. L’importance de la culture dans la magie réside dans sa capacité à offrir une palette infinie de références, de traditions et de symboles, permettant aux magiciens de transcender les frontières artistiques et de créer des spectacles magiques plus riches, engageants et adaptés au public du XXIe siècle.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Je suis un passionné de musiques de films. J’ai la chance d’avoir une oreille musicale, ce qui m’aide considérablement en magie, mais également me permet de jouer plusieurs instruments pendant mon temps libre, comme le piano, la guitare, etc. J’adore voyager et vivre de nouvelles expériences ! Cependant, j’avoue que la magie est toute ma vie. Il est difficile pour moi de trouver des moments où je n’y pense pas, étant ma première passion autour de laquelle tout gravite…
– Interview réalisée en novembre 2023
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