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MAGIQUE !

Musée Français de la Carte à Jouer (Issy-les-Moulineaux, le 29 décembre 2024)

Sébastien Bazou

Commissariat : Georges Proust. Communication : Issy Media. Illustration de l’affiche : David Cochard. Scénographie : Serge Dubuc. Graphisme : L’Atelier sur la Colline. Éclairage : Raymond Belle. Construction et aménagement : Aymeric Gherrak.

Cette exposition qui prend place au Musée Français de la Carte à Jouer1, est à l’initiative de son directeur, Monsieur Denis Butaye, grand passionné de magie. Elle présente une partie de la collection personnelle de Georges Proust. La scénographie est volontairement mystérieuse et nimbée de rouge pour faire ressortir les différentes pièces de la collection. Les espaces sont organisés par thématiques et certaines grandes illusions sont accompagnées de leur démonstrations en vidéo par leur créateur (Thurston, Harbin…) sur trois écrans suspendus. Un bonimenteur (l’acteur et magicien Sylvain Solustri, ce jour-là) accueille les visiteurs et les guide dans les époques évoquant les histoires d’Howard Thurston, J.E. Robert-Houdin, Houdini… et présentant l’« entresort » de la Femme fleur en réalisant avec elle un numéro de divination d’une carte choisie par un spectateur.

La Voyante, automate divinatoire (Allemagne et France, XXe siècle). Installée dans une cabine vitrée, la voyante automate captive les regards. On l’observe alors qu’elle semble consulter son jeu de tarot, tournant délicatement la tête et promenant son doigt sur les cartes avec un mystère palpable. Elle distribue des horoscopes dissimulés dans de petites enveloppes colorées (roses pour les filles et bleues pour les garçons). Vestige du siècle dernier, la voyante automate était autrefois l’une des attractions phares des fêtes foraines allemandes, où elle attisait la curiosité des passants et promettait un instant de rêve.
Vue générale de l’exposition avec les projections vidéos

Georges Proust : une vie dédiée à l’art magique

Georges Proust est né le 28 juillet 1945 à Constantine. Durant son enfance, il montre un vif intérêt pour la magie et les arts du cirque. Quelques années plus tard, il achète son tout premier tour de magie au marché d’Annecy. Cette première acquisition marque ses débuts de collectionneur d’objets magiques. En 1971, il fonde le Ring 191, la branche française de l’International Brotherhood of Magiciens (IBM), qui réunit des magiciens amateurs et professionnels autour de leur passion commune. Parallèlement, il commence à se produire en tant que magicien, accumulant de l’expérience de scène tout en développant son style. Cette période voit le développement de son activité de collectionneur, rassemblant livres, objets anciens, accessoires de prestidigitation et affiches. En 1978, il fait l’acquisition d’une importante collection en Bretagne, incluant des objets rares comme des automates et des accessoires d’illusions. C’est le début d’une série d’expositions itinérantes en France et en Europe destinées à partager sa passion pour la magie avec le public.

À partir de 1978, la rencontre avec le producteur de cinéma et collectionneur Christian Fechner, transforme sa vision de la magie, devenant éditeur et gardien du patrimoine magique, avec plusieurs ouvrages consacrés à J.E. Robert-Houdin, contribuant ainsi à la reconnaissance internationale de cet artiste. Sa bibliothèque personnelle compte plus de 68 000 ouvrages, ce qui en fait l’une des plus grandes collections de littérature magique au monde. En 1981, Georges Proust fonde l’Académie de la Magie, 47 rue Notre-Dame-de-Lorette à Paris. Il crée les Éditions Georges Proust en 1982 qui ont publié depuis, plus de 150 livres.

En 1984, l’exposition Le Monde Merveilleux des Magiciens, présentée à Boulogne-Billancourt, connaît un succès retentissant. En 1989, il est invité par le KaDeWe, le grand magasin berlinois, pour y présenter une exposition de 1 500 m2, attirant des milliers de visiteurs et consacrant sa renommée internationale.

En 1993, Georges Proust crée le Musée de la Curiosité et de la Magie, 11 rue St Paul à Paris, un espace unique en son genre qui présente une partie de sa collection d’objets magiques et d’automates. En parallèle, il s’investit dans la création de la Maison de la Magie Robert-Houdin à Blois, un musée dédié au célèbre illusionniste français, souvent considéré comme le père de la magie moderne.

Personnalité incontournable du monde magique, Georges Proust continue à enrichir sa collection et à promouvoir cet art à travers le Musée de la Magie et ses publications. Son parcours témoigne d’une vie entièrement dédiée à la magie, animée par la curiosité et la passion de transmettre. Grâce à ses contributions, la magie est reconnue non seulement comme un divertissement mais comme un art à part entière, avec une histoire et un héritage précieux à préserver. L’art magique n’est pas seulement un spectacle, c’est un langage universel, capable de rassembler et de faire rêver.

Les magiciens français

En France, Robert-Houdin (1805-1871) révolutionne l’art magique. En 1845, il ouvre au Palais Royal, le Théâtre des Soirées Fantastiques. Il crée des expériences inédites telles la Bouteille inépuisable ou la Suspension éthéréenne. Après avoir fait fortune en quelques années, Robert-Houdin se retire à Blois. Parallèlement, le Théâtre Robert-Houdin s’installe en 1853 boulevard des Italiens, à Paris. Son dernier directeur, Georges Méliès, peintre, magicien puis pionnier du cinéma, y projette ses premiers films. Haut lieu de la prestidigitation, ce théâtre voit passer sur sa scène les meilleurs illusionnistes et prestidigitateurs français de leur temps. Après-guerre, des festivals ponctuels continuent à attirer le public vers des « plateaux d’artistes » regroupant manipulateurs, ventriloques, numéros de « double vue », et présentateurs de magie générale. En France, citons parmi tant d’autres Jean Valton pour les cartes, Marc Albert, Odips, Li King Si, Dany Ray, Keith Clarck et Freddy Fah. Sous les chapiteaux des cirques s’illustrent particulièrement Yanco, Mireldo, Myr & Myroska, De Rocroy et Al Rex.

Entrée de l’exposition reprenant la lithographie Markusio, l’homme aux doigts magiques. Henri Vogelsinger dit Markusio (1910-c2007), France, milieu du XXe siècle.

Les magiciens aux États-Unis et en Angleterre

Aux États-Unis, un jeune magicien américain prend le nom de Harry Houdini (1874-1926) en référence à Houdin. Avec sa réputation d’évadé perpétuel, il devient en quelques années le magicien le plus célèbre des USA. L’avènement du chemin de fer permet à Alexander Herrmann, Chung Ling Soo, Harry Kellar, Howard Thurston, puis Charles Carter, George, Harry Blackstone et Dante de se rendre célèbres par de fastueux spectacles qui allaient de ville en ville. En Angleterre, la famille Maskelyne, dans son théâtre l’Egyptian Hall, présente des spectacles inventifs qui se terminent en 1949 avec Jasper, le dernier des Maskelyne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, on voit éclore des cabarets où se produisent des artistes qui présentent avec un matériel restreint, des numéros de manipulations. L’anglais Cardini est le plus représentatif de ces artistes étonnants.

Les tonneaux de Selbit (Percy Thomas Tibbles, 1879-1938). Magicien inventif et directeur du périodique mensuel The Wizard (1905-1910), Selbit créa cette illusion qu’il nomma : Par le chas d’une aiguille. L’effet consiste à faire passer d’un tonneau à l’autre l’assistante du magicien, alors que les tonneaux sont séparés par une cloison constituée par une plaque de métal percée d’un trou minuscule. Ce tour énigmatique, créé en 1924 à New York, bluffa le public et les magiciens de l’époque. Howard Thurston le reprit pendant de nombreuses années dans son grand spectacle d’illusions.

Les affiches

C’est au cours du XIXe siècle, avec la technique de la lithographie, que l’affichage se développe et devient le principal support publicitaire des magiciens et cela jusqu’au milieu du XXe siècle où radio et télévision supplantent ce mode de réclame. De grands imprimeurs ainsi que des graphistes mettent leur talent au service des magiciens. Les affiches représentent tantôt des portraits, tantôt des spectacles. Les artistes suggèrent le merveilleux et s’efforcent de faire rêver les futurs spectateurs. Les concepteurs d’affiches sont nombreux. En France des imprimeurs graphistes comme Charles Levy (1880) Parrot et Cie (1889), Émile Levy, Louis Galice (1900) ou encore Harfort (1940) se distinguent. Pepermans et Marcy en Belgique, James Hupton en Angleterre, Mercy en Autriche et Adolph Friedlander en Allemagne ont également produit de splendides affiches de magie.

Pommade magique pour polir et conserver les métaux. Société générale des cirages français, Imp. L. Manel, Lille, après 1881. Lithographie en couleurs.

Objets de magie

Il existait à Paris plusieurs fabricants chez qui se fournissaient d’une part les « physiciens », comme se nommaient entre eux les professionnels, d’autre part les riches amateurs de « physique amusante » toujours à la recherche d’appareils coûteux, somptueusement décorés et souvent fabriqués à la pièce. Vers 1853, la Maison Aubert proposait dans son catalogue, outre les classiques objets en bois tourné, de nombreux appareils en métal qui constituaient le répertoire de l’époque. Les appareils de son concurrent Voisin, lui-même magicien, furent également très recherchés pour leur luxe et leur raffinement. Outre ces deux importantes boutiques, il faut citer également à Paris, Roujol, Fournay, Devaux, Delion et Couthier ainsi que la maison Giroux pour laquelle Robert-Houdin fabriqua des automates. Certains objets sont en métal peint, typiques du Second Empire (Napoléon III), reconnaissables à leurs décors dorés sur fond rouge ou noir.

Physique amusante. Sacs à apparitions (1-3) – Boîtes de Physique amusante (4-8) dont une par Jullien Editeur à Paris, avec tours, coquetiers, gobelets et autres accessoires de magiciens en buis et métal – Couvercle de Boîte de magie « Nouvel apparat d’escamoteur », Allemagne (9) – Gravure « L’arracheur de dents » (10)
Le siècle de Robert-Houdin. Dictionnaire encyclopédique des récréations et amusements scientifiques, Éditions Pancoucke, 1792 (1-4) – Bouteille inépuisable (5) – Quille au verre bleu (6) – Vase à la tabatière (7) – Plateau à apparition (8) – Pistolet, cible et montre par Voisin (9)
La magie en 1900. La Boule aux foulards (1) – La Cage à apparition (2) – Gobelet à production (3) – Trépied à la carte (4) – Quêteuse (5) – Casserole aux tourterelles (6) – Présentoir à boules (7) – Éventail à apparition de cartes (8) – Miroir représentant un escamoteur (9) – Baguette en métal à apparition de foulards (10) – Vase au millet (11)
Tubes de production d’Howard Thurston (1869-1936). Ces deux magnifiques tubes de production ont été utilisés par Thurston dans ses spectacles. Ils sont peints en noir, avec des anneaux en laiton à chaque extrémité qui sécurisent les couvertures en soie noire merveilleusement brochées en fil d’or avec des dragons et des nuages. L’un des deux tubes est un « tube Raymond » qui, grâce à une illusion d’optique, parait parfaitement creux alors qu’une cache y a été aménagée pour y dissimuler d’innombrables foulards (par exemple) que le magicien sortira comme par enchantement.

Les Grandes illusions

Les numéros de Grandes illusions appartiennent à la magie de scène. Développés au XIXe siècle, ils utilisent un matériel plus imposant et réunissent une ou plusieurs personnes aux côtés de l’illusionniste. Les effets se veulent impressionnants et visibles par un large public. En 1847, Robert-Houdin inaugure le tour de la Suspension éthéréenne avec son fils Émile, une Grande illusion ingénieuse où le corps humain semble flotter dans l’air. La chaise inventée par Joseph Buatier de Kolta, en 1886, fait disparaître instantanément une jeune femme assise, recouverte d’un tissu. Vers 1910, Charles de Vere fait apparaître sa fille, lonia l’Enchanteresse, dans un vase géant qui se transforme en un splendide buisson de fleurs. Le célèbre tour de la Femme sciée est réalisé pour la première fois par le magicien britannique P.T. Selbit, en 1921, à Londres, avant d’être perfectionné par l’américain Horace Goldin. La collection de Georges Proust possède une version richement décorée de la Femme coupée en deux, exécutée par le grand magicien américain Howard Thurston, à partir de 1923. Un second modèle, plus élaboré, se sépare en deux parties.

L’Égyptienne d’après Wolfgang von Kempelen (1734-1804). Pour présenter cette illusion, le magicien fait apporter sur le socle qui semble contenir un mécanisme compliqué le buste d’une énigmatique égyptienne. Chacune des deux parties de cet étrange appareil est trop petite pour contenir une personne vivante. D’ailleurs aussitôt le buste posé sur son socle, on ouvre les portes du socle : rien à l’intérieur si ce n’est le mécanisme. Dès que les portes sont closes, l’automate s’anime, deux mains sortent du buste et rédigent des horoscopes et des réponses aux questions posées par le public. L’appareil dissimule en fait un assistant secret. Sa conception est dérivée de celle du célèbre Joueur d’échecs imaginé par von Kempelen.
Le Sarcophage de Dicksonn (Paul Alfred de Saint-Génois de Saint-Breucq, 1857-1939). Dicksonn, fut directeur du théâtre de Robert-Houdin avant de créer son propre théâtre où il présentait ce sarcophage. Une assistante habillée en égyptienne y était enfermée. Le magicien tirait un coup de pistolet, immédiatement le sarcophage était montré vide tandis que l’égyptienne réapparaissait au milieu du public.
La Chaise à porteurs d’Howard Thurston (1869-1936). Succédant au célèbre magicien américain Harry Kellar (1849-1922), Thurston, connu jusque-là pour être un manipulateur exceptionnel, se met à présenter un spectacle de Grandes illusions (La Femme coupée en deux, La corde indienne, etc.). Au cours de son fastueux spectacle, Thurston arrive sur scène, assis sur une chaise à porteurs. Il descend ensuite, s’avance et se retourne vers la chaise. Le rideau qui l’entourait est levé. L’actrice principale de Thurston sort de la chaise vide et s’avance vers le public pour faire sa révérence.
Le Vase aux fleurs d’Ionia (Clémentine de Vère, 1888-1973). Clémentine de Vère était la fille du grand magicien anglais Charles de Vère, qui s’était établi en France pour y ouvrir un magasin d’articles de magie réputé pour leur qualité. Elle débuta sa carrière en 1910. Le numéro du Vase aux fleurs, dans le style égyptien, se caractérise par son luxe et son élégance. Au début de l’expérience les aides déversent de nombreux seaux d’eau dans le vase. Puis, la magicienne tire un coup de pistolet sur le vase qui se disloque aussitôt, laissant apparaître des centaines de fleurs et, au milieu d’elles, une jeune et jolie femme.
Le Panier hindou d’Howard Thurston (1869-1936). Dans son fabuleux spectacle de grandes illusions, Thurston avait intégré ce tour créé en 1865 par le magicien anglais John Jack Alfred Inglis (1831-1866). Cette expérience consiste à enfermer dans le panier une jeune femme, puis le magicien transperce le panier à l’aide de sabres. Il ôte le couvercle et pose un voile sur l’ouverture du panier. Pour finir le magicien monte dans le panier, entrainant le voile à l’intérieur de celui-ci : la femme s’est volatilisée. Le magicien sort du panier, enlève les sabres. Il fait un geste et le voile s’agite, se gonfle, sort du panier comme animé par un fantôme. Le magicien arrache le voile et la jeune femme est là, indemne.
Sylvain Solustri présentant La Femme fleur de Yanco (Jean-Louis Conte, 1928-1990). Dans les métiers de la fête foraine Les « entresorts » désignent des baraques dans lesquelles les clients, attirés par un bonimenteur, venaient découvrir un phénomène unique ou un personnage hors du commun. La Femme fleur est dérivée de la célèbre illusion du Décapité parlant présentée pour la première fois en France au début du XIXe siècle. Les goûts du public moderne, les conditions économiques et l’engouement des forains ont fait disparaître ces courts spectacles vivants au profit des attractions mécaniques (manèges, grand-huit, etc.)
Le Chaudron de Steens (Fernand Brisbarre, 1881-1939). Dérivé du Pot à lait présenté par Houdini, cette illusion consiste à enfermer l’artiste dans la cuve de l’appareil. Les aides du magicien assistés par des spectateurs remplissent d’eau le chaudron et fixent sur son ouverture un couvercle en métal qu’ils bloquent à l’aide de solides cadenas. L’appareil est masqué quelques secondes par un rideau. Incroyable, dès le rideau relevé, on retrouve Steens assis sur le couvercle du chaudron.
La Femme Zig Zag de Robert Harbin (1908-1978). Premier magicien présentant un spectacle à la télévision anglaise en 1940, Harbin fut un grand créateur. Sa Zig-Zag Girl présentée pour la première fois en 1953 est l’illusion la plus copiée par ses confrères. À l’époque les magiciens furent complètement mystifiés par cette femme coupée en trois dont la partie centrale se décale d’une façon impossible.

Illusions d’optique / Nos yeux sont-ils sourds ?

En parcourant le domaine des illusions d’optique, grands et petits vont découvrir avec une surprise amusée que l’œil n’est pas la caméra infaillible que l’on croit. Chaque enfant sait très vite que l’œil agit comme une sorte d’objectif photographique et saisit l’image du monde qui nous entoure sur sa rétine. Mais les illusions d’optique ébranlent cette belle certitude : voilà que ce que l’on voit diffère radicalement de ce qui se trouve devant nos yeux ! Passée la première surprise, et la joie qu’elle engendre, l’illusion devient matière à réflexion et nous aide à comprendre ce qui se passe quand nous regardons le monde.

Les différentes illusions qui sont proposées au visiteur lui font immédiatement comprendre que notre perception n’est pas infaillible et que la juste appréciation des distances, des dimensions, du relief ou des couleurs est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. L’enfant qui aura éprouvé par lui-même ces distorsions de la perception en s’amusant des illusions que nous lui proposons, en tirera vite les leçons qui s’imposent : il percevra globalement la fragilité du témoignage de ses sens et développera ses facultés critiques.

Les images à transformation, les dessins à double signification, les perspectives faussées donnent d’une même image des représentations totalement différentes. Il en est de même dans la vie, un même fait est perçu et relaté de façon différente par chaque témoin. Si, après avoir été trompés par les illusions auxquelles vous êtes confrontés, l’ambiguïté des images qui vous ont été offertes vous a fait hésiter sur leur interprétation, vous quitterez ce parcours en ayant acquis une certitude : décrire objectivement une image ou une scène est certainement beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Nous souhaitons au visiteur que les illusions qui ont assourdi son regard lui donnent le goût d’aller au-delà des apparences, et lui permettent dès le plus jeune âge d’acquérir le goût du savoir et la notion de la relativité de la vérité. Tel est le paradoxe de l’illusion, faire rire et susciter la rigueur, en nous renvoyant aux questions essentielles de la perception du monde par une cabriole des sens ! Que vous soyez naïf ou sage, puisse votre promenade vous faire retrouver cette démarche !

Vue télescopique. Très recherchées et très rares ces vues restituent des scènes en relief représentant des paysages, des palais ou des cérémonies prestigieuses. Ce sont de véritables dioramas miniatures dont les éléments peints ou imprimés sur du papier translucide donnent au spectateur une sensation de profondeur remarquable. Repliées, elles ont à peine 1 cm d’épaisseur.

Spectacle de magie

Tous les week-ends, et pendant les vacances scolaires, le musée propose en parallèle à l’exposition thématique un spectacle de quarante-cinq minutes réalisé par « les amis d’Antonio » (Antonio Bembibre), le magicien résident. Ce dimanche de décembre c’est Owan Nemo (Daniel Krellenstein) qui va amuser et étonner petits et grands. Le magicien commence par nous parler d’inflation avec une routine de trois pièces (3 Fly – Triple C wild coin). Il fait apparaître un à un trois demi-dollars. Il en met un en poche et il revient dans la main. Les trois pièces d’argent se transforment en trois pièces chinoises, puis inversement. Pour finir, les trois demi-dollars disparaissent un à un.

Daniel Krellenstein alias Owan Nemo

C’est l’heure de la loterie. Le magicien confit une enveloppe (prédiction) et un jeu invisible de 52 cartes à un spectateur. Celui-ci le mélange et choisit une carte au hasard (roi de cœur). Owan Nemo sort alors un autre jeu de cartes imprimé avec au dos des tarots, différentes sommes en euros écrites dessus. Il fait défiler les cartes et montre les sommes gagnées sur plusieurs d’entre-elles. Arrive alors le roi de cœur qui est retourné et on découvre un gain ridicule de 5 centimes. Le magicien ouvre alors l’enveloppe du début qui contient une pièce de 5 cents.

Le magicien nous propose un classique de l’art magique, les fameux Anneaux chinois datant du XVIIIe siècle. Une routine de quatre anneaux avec également la bague d’une spectatrice qui entre en jeu. Cette dernière traverse un à un les quatre anneaux et disparait. Après plusieurs minutes, le magicien retrouve la bague derrière le rabat de sa veste et la fait encore disparaître en la rendant à sa propriétaire. Owan Nemo sort alors de sa poche intérieure un portefeuille qui contient plusieurs contenants (boites gigognes) d’où il retrouve la bague.

Deux verres sont disposés sur un guéridon. Dix cartes de pique (de 1 à 10) sont placées dans l’ordre dans un des verres. Dix cartes de cœur (de 1 à 10) sont mélangées et éventaillées vers un spectateur qui dit « stop » et tombe sur une carte, qui est ensuite retournée face en bas (4 de cœur). Tout le paquet est ensuite placé dans le deuxième verre. Un foulard recouvre alors le verre contenant les dix cartes de pique et tout à coup, toutes les cartes se mettent dans l’ordre des cœurs, sauf une retournée qui est aussi un 4 !

Voici le détecteur de mensonge avec quatre billes blanches et une bille rouge placées une à une dans un sac par deux enfants. Différents spectateurs choisissent une bille au hasard dans le sac, sans regarder, et après avoir mélangé. Chacun prend connaissance de leur bille secrètement dans leur main. Le magicien va ensuite deviner la couleur de chaque bille après avoir posé la même question : « as-tu pris la bille rouge ? » (et que le spectateur réponde toujours « oui »).

Et maintenant la dernière routine avec un jeu de cartes. Après avoir réalisé différents mélanges du monde (français, américain, hindou, belge, corse…) le magicien demande à une spectatrice de faire le vide dans sa tête et de rendre une carte. Celle-ci est blanche. Elle est remise dans le jeu où toutes les cartes sont blanches et retrouvée (gag). La carte est alors personnalisée par trois dessins de trois personnes différentes pour la rendre unique.  Owan Nemo exécute alors un autre classique cartomagique de la Carte ambitieuse où la carte choisie est perdue plusieurs fois dans le paquet et remonte à chaque fois au-dessus. Il demande ensuite un élastique et sort un gros portefeuille, de sa poche intérieure, entouré d’une multitude de ruban élastiques. Il en donne un à la spectatrice pour qu’elle emprisonne le jeu de cartes, mais la carte dessinée ne remonte pas sur le dessus. La femme inspecte le jeu et s’aperçoit que la carte à disparue. Elle est retrouvée dans une enveloppe scellée à l’intérieur d’une fermeture éclair du portefeuille entouré d’élastiques !

Note :

1 Le Musée Français de la Carte à Jouer, inauguré en 1997, est l’un des rares musées existants dans le monde consacrés à ce thème. Initiées en 1930 par une exceptionnelle donation au profit de la ville d’Issy-les-Moulineaux, ses collections comprennent plus de 25.000 œuvres (jeux de cartes, gravures, dessins, affiches, coffrets et marqueurs de jeux, objets d’arts décoratifs…) illustrant l’histoire de la carte à jouer du XVe siècle à nos jours et dans le monde entier. Conscient de ses missions de conservation, d’étude et de mise en valeur de ce patrimoine exceptionnel intéressant tous les publics, du simple curieux au chercheur le plus exigeant, le musée a reçu l’appellation « Musée de France » ainsi que le Prix européen du musée de l’année (European museum of the year award) en 1999. Il propose chaque année des expositions et manifestations faisant appel aux institutions les plus prestigieuses.

À voir :

  • Exposition Magique ! au Musée Français de la Carte à Jouer, du 18 décembre 2024 au 14 août 2025

Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : © Musée Français de la Carte à Jouer – Ville d’Issy-les-Moulineaux / David Cochard / Georges Proust – Musée de la Magie / S. Bazou. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.

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