Le comédien et magicien comique Mac King s’est fait connaître aux Etats-Unis à la fin des années 1980 en participant à des émissions télé de « stand-up comedy » comme An Evening at the Improv et Comic Strip Live. Il collabore ensuite avec David Copperfield et Penn and Teller en tant que conseiller créatif. Les producteurs de la NBC lui font confiance et il est l’une des têtes d’affiche de The World Greatest Magic shows avec The Mac King School of Magic.
Arrivé en 1997, dans la ville du divertissement, Mac King apparaît dans les spectacles Spellbound au Harrah’s, puis dans The Great Radio City Music Hall Spectacular au Flamingo Hilton, et dans Splash ! au Riviera. La première de son one man Comedy magic show a lieu le 11 janvier 2000. Aujourd’hui, Mac King fait figure de dinosaure parmi la centaine de spectacle de Las Vegas. Une longévité exceptionnelle comme ses amis Penn & Teller.
Il faut dire que son spectacle familial est un must intemporel, un classique de la comédie qu’il ne faut pas louper lors d’une visite dans la capitale du Nevada.
Mac King en couverture du magazine Magic en novembre 1992.
Chaque après-midi, du mardi au samedi, aux séances de 13h et de 15h, le théâtre Clint Holmes du Harrah’s ouvre ses portes dans une ambiance glaciale, due à une climatisation excessive (comme dans beaucoup de lieu de Vegas), que le maître des lieux va s’empresser de réchauffer par son incroyable showmanship. Celui que le magazine Magic a qualifié de meilleur magicien comique du monde va amuser son public, durant une bonne heure, avec des numéros bourrés de subtilités qu’il maîtrise à la perfection.
Rope trick
Sur la musique entrainante, Clap your hands… from Kentucky, Mac King arrive sur scène avec un costume écossais old school, très british. En racontant l’histoire de son grand-père, il exécute une routine avec une corde (one rope routine) en coupant celle-ci par deux fois et en la reconstituant. La corde est coupée en deux, les bouts voyagent et disparaissent pour former un cercle fermé. Un nœud saute de la corde et cette dernière est recoupée en 16 petits morceaux, qui sautent sur le public pour laisser apparaître une corde reconstituée.
The Houdini’s naked challenge
Une spectatrice est invitée sur scène à tenir une corde et le magicien lui propose de le ligoter tout nu façon Houdini !
Il change ensuite d’avis et lui propose un tour de carte. La spectatrice choisit une carte et la signe (gag, car elle signe sur le dos de la carte). L’opération est recommencée sur la face et la carte est perdue dans le jeu.
Mac King retrouve la carte choisie et signée à l’intérieur de sa braguette de pantalon, deux fois de suite (running gag du spectacle où sortira également plusieurs cookies Fig Newtons), puis elle disparaît à nouveau dans le jeu.
Aidé par la spectatrice, il va ensuite se lier les deux pouces grâce à du fil de fer. Accidentellement une chaise se retrouve coincée entre ses mains, puis emprisonnent la spectatrice dans un effet impossible.
Dans cette situation improbable, le magicien demande à la spectatrice de regarder dans sa poche si sa carte a voyagé. Une mini boîte de céréales est sortie et la carte est retrouvée à l’intérieur.
Une série de situations rocambolesques pour un simple effet de carte retrouvée, qui démontre à merveille l’importance de la présentation et de la mise en scène.
Camping
Mac King fait ensuite apparaître de sa braguette un ver de terre nommé Billy et le fait disparaître dans une petite boîte après avoir soufflé dedans, en l’avalant (une scène hilarante).
C’est l’heure du camping. Au son des crickets, une tente est apportée sur scène par un assistant. Un enfant assiste le magicien pour « planter » la tente et en examiner l’intérieur avec une lampe torche. Il vérifie s’il n’y a pas de trappe, si la tente est bien fermée de partout.
Mac King se met alors à produire des ombres avec ses mains grâce à la lampe torche, à l’intérieur de la tente : un chien, un lapin (gag avec une figure en carton), puis un ours… qui apparaît en vrai (un assistant déguisé) et sort de la tente pour effrayer l’enfant et le public !
Une belle mise en situation qui replonge le public dans les camps de vacances très fréquentés aux Etats-Unis. Une variation de L’illusion Shadow box (de Cyril Yettmah) créée par Brian South sous le titre The Shadow Tent.
Poisson
Suite du camp de vacances avec l’activité pêche…
Mac King sert deux grands verres de « vodka » (de l’eau en réalité) et l’enfant est invité à tenir le pied d’un des verres.
« Quand j’étais petit, mon père m’a appris à attraper les poissons… »
Le magicien construit une canne à pêche en assemblant plusieurs bouts, place un appât (un cookie Fig Newtons), qu’il fait voler au-dessus du public, et pêche un vrai poisson rouge qui apparaît dans le verre. Il prend ensuite le poisson rouge et le mange (gag). Il réapparait dans le verre.
Mac King épluche alors une carotte et avec la peau sculpte un poisson (fake). Il place le leurre dans sa bouche et il se transforme en vrai poisson qu’il recrache dans son verre d’eau.
Le magicien raccompagne l’enfant après lui avoir offert un livre dans le thème des expériences qu’il a vécu : Mac King’s Campfire Magic (Hachette Books, 2010).
Un numéro devenu incontournable et symbolique que l’on retrouve sur toutes les publicités de l’artiste.
Le cochon d’Inde
Mac King place une valise sur un tabouret et propose au public de refaire son entrée comme la première fois en l’applaudissant. Le magicien montre une boîte de cookies vide qui est posée sur la valise. Un foulard roulé en boule est placé dans sa poche de veste et réapparaît sous la boîte.
Le foulard couvre ensuite un verre, une balle est placée dessus et recouverte par la boîte. Pénétration de la balle dans le verre et le mouchoir se retrouve dans la braguette du pantalon du magicien. La boîte est à nouveau soulevée et apparaît un cochon d’Inde.
Mac King met L’animal dans sa bouche et l’avale en buvant un verre d’eau derrière ! (superbe effet) et le fait réapparaître dans sa braguette pour le remettre dans une cage.
Un incroyable finish surréaliste avec le cochon d’Inde et utilisation subtile de la cage comme boîte à disparition « cachée », inspiré de Harry Anderson.
Cartes voyageuses
Deux spectateurs sont invités sur scène pour expérimenter un tour de cartes voyageuses (Cards Across). Le premier spectateur distribue 10 cartes qu’il garde en poche et le magicien donne 10 cartes à l’autre spectateur qu’il place également en poche.
Mac King part dans les coulisses et revient sur scène avec sa cape d’invisibilité… un ciré à capuche jaune. Plus invisible il n’y a pas ! Il mime alors, au ralenti, le passage de trois cartes d’un spectateur à l’autre.
Les paquets de cartes sont alors sortis et comptés. Les cartes ont bien voyagé : 7 pour l’un et 13 pour l’autre.
Ce tour fait partie d’un nombre incalculable de répertoire et est un effet que les magiciens affectionnent tout particulièrement parce qu’il fait participer les gens et permet de soigner sa présentation (ou pas) grâce à une technique très simple à mettre en place.
L’ancêtre de ce tour est la multiplication des cartes dans la main d’une personne, du livre Nouvelle magie blanche dévoilée, Tome 1 (1853) de Jean-Nicolas Ponsin. La version utilisée par la plupart des magiciens est celle de Jean Hugard et Frederick Braue décrite dans leur livre Royal Road to Card Magic (1948) sous le titre Three Cards Across.
Réaliser l’effet de façon basique n’apporte donc rien de nouveau aux spectateurs qui sont habitués à voir des spectacles de magie et de tomber 5 fois sur 10 sur cette routine. Il faut sacrément se démarquer par une présentation originale pour faire vivre aux gens une vraie expérience de téléportation de cartes comme le fait admirablement Mac King.
Mac King et son péché mignon, les cookies Fig Newtons, qu’il fait apparaître de sa braguette, de façon régulière !
Tête écrasée
Mac King place un sac de papier kraft sur sa tête, se retourne dos au public et s’écrase la tête d’un coup et la remet en place.
Une excellente illusion parfaitement exécutée qui remet les idées en place.
Dollar trick
Le magicien demande à un spectateur de lui confier un billet de 100$. Il fait semblant de le déchirer en deux et le reconstitue immédiatement. Le spectateur le signe et le plie en deux. Le billet est ensuite placé dans une des quatre enveloppes que le magicien mélange et numérote de 1 à 5 (gag du numéro 4 manquant).
Le spectateur choisit alors un numéro d’enveloppe et la place dans sa poche. Le magicien brûle ensuite les trois autres et propose un tour de cartes au spectateur pour le faire patienter et jouer avec ses nerfs.
Le spectateur choisit une carte et le magicien va s’auto hypnotiser pour la retrouver. Il entre en transe de façon comique en prenant une voix de prophète et en se trompant constamment de prédiction.
Le spectateur est invité à ouvrir l’enveloppe dans sa poche et y retrouve… sa carte choisie. Mac King prend alors sa valise et part en douce, habillé de sa cape d’invisibilité jaune. Il revient vers le spectateur contrarié par la perte de son billet et lui offre en échange un T-shirt (d’une valeur de 100$). Le magicien sort alors un gros caillou de sa chaussure, puis sous l’action d’une baguette magique, Billy, le ver de terre apparaît. C’est ensuite au tour d’un combiné téléphonique, sans son cadran, de sortir de la chaussure. La partie circulaire du microphone est ouverte et apparaît dedans le billet signé du spectateur !
Elvis and Liberace
Le magicien « coupe » la salle en deux et demande au public de crier son prénom et son nom à tour de rôle pour chauffer les gens.
Un grand carton sur une plate-forme à roulette est placé sur le devant de la scène. Mac King enfile une cape dorée avec d’un côté le portrait d’Elvis et de l’autre celui de Liberace. Il commence alors une discussion imaginaire entre les deux icônes de Las Vegas, en les imitant, et s’enferme ensuite dans le carton. Il se recouvre d’un drap et au compte de trois se transforme en tigre blanc… en peluche.
Mac King réapparaît au fond de la salle, habillé d’une cape écossaise doublée en doré, en frappant deux cymbales.
Il fait apparaître un objet demandé par un spectateur, ayant participé dans un des numéros précédent, en l’occurrence une bouteille de Bud et en profite pour lui rendre sa montre !
Conclusion
Mac King est une personnalité incontournable de la magie comique. Il a un sens inné de la présentation et sait instantanément se mettre son public dans la poche. Ses tours de magie, très classiques, ne sont qu’un prétexte pour déployer son potentiel comique dévastateur.
Sa marque de fabrique est « la révélation à la braguette », une situation irrésistible qui ne tombe jamais dans la vulgarité grâce au personnage « bien élevé » qu’interprète Mac King.
Dix-sept ans maintenant que le Mac King Comedy magic show est à l’affiche sur le Strip. Un répertoire qui n’a pas bougé d’un iota pour lequel le magicien a eu « une éternité » pour peaufiner ses routines, les faire les yeux fermés et apporter au fil des années une multitude d’améliorations en tout genre pour arriver à une fluidité et une perfection remarquables.
Courez voir ce show mythique et incontournable qui fait partie des meilleures comédies magiques de tous les temps !
A visiter :
– Le site de Mac King.
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