La 16ème édition du festival International Vive la Magie a démarrée à Rennes en janvier dernier, et se poursuit actuellement partout en France, Suisse et Belgique jusqu’à l’automne. Au programme : de nouveaux ateliers de magie avec Strobineler, des spectacles pour les jeunes enfants avec La nuit magique d’Anaël d’Anaël Meunier, une exposition et une conférence sur la magie dans le monde avec Céline Noulin (Les Magies de CirCé), et surtout… La nouvelle création du festival intitulée Golden Magic.
Sur scène, c’est seize artistes magiciens, danseurs, musiciens, jongleurs et circassiens qui vont se produire, gérés de mains de maître par les producteurs Monique et Gérard Souchet. Cette nouvelle création écrite et mise en scène par François Normag est innovante sur plusieurs points dont les deux principaux sont les suivants : c’est une véritable « comédie magicale » (une seule et grande histoire dans laquelle les artistes interprètent leur numéro), et où le rideau ne se ferme pas ! 1h45 sans interruption et menée sans aucun temps mort.
Le spectacle plonge le public dans l’univers des années folles aux États-Unis au travers du Golden Magic Club ! Les différents artistes sont totalement intégrés dans cette histoire rocambolesque au travers des différentes scènes et des différents tableaux imaginés et créés par François Normag (assisté pour les passages dansés d’Aurore Mourgues et Maxime Pollier). Une autre nouveauté également : on note la présence de la compagnie espagnole Mag Edgard qui contribue au fil rouge du spectacle avec ses grandes illusions, totalement intégrées au décor et à l’ambiance globale. Bien évidemment, impossible d’évoquer les années folles en Amérique sans oublier Al Capone (sous les traits de Strobineler) et de ses complices (Artem Shchukin, Jordi et Pep) aussi maladroits les uns que les autres. Ces personnages hauts en couleur sont devenus sous la baguette de François Normag totalement ridicules pour le plus grand plaisir des spectateurs.
En plus de la compagnie Mag Edgard, on peut noter la présence d’artistes internationaux qui pour certains se produisent pour la première fois en Europe et même en France. C’est le cas du japonais Tomonori Kurokawa. Ce magicien nous emmène dans un univers où se mélangent les dés à jouer, les cartes et les couleurs. Manipulation, transformation de cartes en dés, sont au rendez-vous dans un style très délicat, tout en douceur et bigrement millimétré. Le public est curieux de découvrir cet artiste, puis étonné, surpris, séduit, pour enfin, lui adresser un vif succès.
On peut noter aussi la présence du magicien suédois Axel Adler qui travaille pour la première fois en France dans un festival et est connu notamment pour son numéro des trois jambes, qui interviendra aussi sur quelques tableaux avec quelques-unes de ses créations. Également présents, Tigran Peterson et Kalina Lewicka venus d’Allemagne. Leur numéro de changement rapide est moderne, rythmé et très dynamique ! Par ailleurs, Tigran Peterson est issue d’une famille de magiciens connue pour leur travail sur le Quick change et qui a influencé de nombreux magiciens dans cette discipline !
Parmi les artistes iconoclastes très appréciés du public, on peut ajouter le français David Burlet avec son numéro d’assiettes en équilibre connu dans le monde entier et qui est passé il y a quelque temps dans l’émission La France a un incroyable talent. Le dernier artiste qui complète ce spectacle magique, est le champion du monde de manipulation en titre, le russe Artem Shchukin. Artiste hors pair, il présente un tout nouveau numéro où il revisite le foulard volant à travers la thématique du voyage et des vacances.
Enfin, arrive un final émouvant qui ne laisse personne indifférent par le message transmis sur le festival mais aussi à propos du futur de la magie. La clôture se déroule, là aussi, loin des clichés préconçus. Un spectacle qui donne du sens à la magie et qui, comme chaque année avec Vive La Magie, fait découvrir et aimer l’art magique grâce au travail de fond, de création et d’innovation de toute une équipe qui crée ce festival. Comme le dit si bien François Normag : « ce festival existe pour et par le public et ce depuis 2008 ». Public qui ressort enchanté et enthousiasmé par cette nouvelle approche artistique.
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