Sortie de terre comme par magie au milieu du désert de Mojave, Las Vegas est une métaphore de l’industrie du spectacle et d’Hollywood, une sorte de concentré d’Amérique. Ville du « vice et du pêché », de tous les excès, elle est un immense parc d’attractions, une cité de la démesure tout entière dédiée au divertissement, à l’entertainment. Construite pour répondre aux fantasmes des gens, Las Vegas a toujours su anticiper leur désir. Cette ville artificielle par excellence ne manque pas de superlatifs et tout est fait pour que le visiteur perde toute notion de temps (les horloges sont bannies) pour s’abandonner aux plaisirs du jeu et du divertissement pour dépenser sans compter !
Las Vegas n’accepte pas la demi-mesure : soit on l’adore, soit on la déteste, car c’est la ville de tous les excès et de la surconsommation. Tout est disponible 24/7 et rien ne manque pour satisfaire les clients-visiteurs : nourritures, boissons, drogues (le cannabis est légalisé depuis le 1er juillet 2017 et les points de vente explosent), sexe (la prostitution peut se pratiquer « directement dans votre chambre » en vous livrant la « marchandise »), services en tous genres, attractions et spectacles. Une chose est certaine : « ce qui se passe à Vegas reste à Vegas » ! Selon le célèbre slogan créé en 2003. Vegas est aussi la capitale mondiale du mariage avec une célébration toutes les cinq minutes !
Las Vegas est aussi la ville de tous les contrastes. La pauvreté côtoie au quotidien la luxure. Toutes les classes sociales se mélangent sans incidents, comme si chacun jouait un rôle. L’argent coule à flot dans les casinos et les poubelles se remplissent de nourritures et de boissons à peine terminées faisant le bonheur des sans-abris. Un contraste que l’on retrouve dans le climat qui ensoleille plus de 300 jours de l’année la ville tout en la précipitant dans une surcharge constante de climatisation envahissant les transports en commun, les centres commerciaux et les hôtels-casinos.
Vegas est un théâtre à ciel ouvert, une salle de jeu pour les architectes, une scène de spectacle démesurée où tout est en constante représentation ; des bâtiments qui s’habillent de néons et de LED ou d’immenses visuels imprimés au Strip qui voit défiler des hordes de saltimbanques et « d’artistes » de rue.
Downtown
Le quartier historique de Fremont Street est le repaire du premier hôtel de Las Vegas, le Nevada construit en 1906 et rebaptiser Golden Gates en 1955. Au début du XXe siècle, il offrait le summum du luxe avec l’éclairage électrique et le premier poste téléphonique de la ville. Déserté dans les années 1950 au profit du Strip, Fremont vivote une quarantaine d’année malgré la construction de nombreux établissements : le Four Queens en 1966, le Plaza en 1971, le Fitzgeralds en 1979, et le Sundance Hotel en 1980. L’année 1995 marque la renaissance de ce quartier mythique avec la création de Fremont Street Experience, une formidable attraction.
Première rue de Fremont en 1908.
Première rue de Fremont dans les années 1970.
Le Strip
C’est l’artère principale de Vegas où se déploient les plus prestigieux hôtels-casinos du monde sur pas moins de 6 kilomètres. Le Las Vegas Boulevard concentre toute l’exubérance de la capitale du Nevada avec ses grands trottoirs et ses passerelles labyrinthiques.
Les hôtels casinos
Avec ses plus de 150 000 lits, Las Vegas est la première ville hôtelière du monde. Dans le top 25 planétaire des plus grands hôtels, 15 se trouvent sur la célèbre avenue du Strip.
Les hôtels casinos rivalisent d’audace pour attirer les clients et sont construits sur des thématiques bien précises. Quelques exemples : La Rome Antique au Caesars Palace, Hawaï au Mirage, Les pirates au Treasure Island, l’Italie au Venetian et Palazzo, Hollywood et les mille et une nuits au Planet Hollywood, Le divertissement au MGM Grand, le carnaval au Harrah’s, Les Antilles au Flamingo, Camelot à l’Excalibur, le south beach Miami au Tropicana, l’Asie du sud Est au Mandalay Bay…
Le Strip dans les années 1960.
Le Strip dans les années 1980.
Le Strip dans les années 2000.
Les hôtels casinos possèdent une identité unique, une ambiance et même une odeur particulière (grâce à des diffuseurs et des extracteurs surpuissants qui aspirent les mauvaises odeurs de cigarettes). Tout est réalisé avec une extrême précision, du sol (magnifiques moquettes à motifs ou carrelages à effets géométriques) au plafond (souvent en trompe-l’œil).
Paradoxalement les casinos ne font pas partie des plus grands du monde et sont supplantés par Macao (1). Le premier rentre à peine dans le top 10 mondial, c’est le MGM Grand avec ses 16 000 m2 de superficie dédiée aux jeux (2 300 machines à sous et 178 tables de jeux). Le Wynn, le Caesars Palace et le Mandalay Bay complète le podium de la ville.
Certains complexes abritent dans leur mur d’énormes centres commerciaux. Le premier est le Forum shop du Caesars Palace construit en 1992 comprenant 160 boutiques sur 62 000 m2. Le deuxième est le Grand Canal Shoppes au Venetian, construit en 1999, abritant 208 commerces sur 46 000 m2. Le troisième est le Miracle Mile Shop du Planet Hollywood inauguré en 2000 avec ses 170 boutiques sur 45 000 m2.
Le Flamingo est l’hôtel mythique du Strip construit en 1946 par son commanditaire Benjamin « Bugsy » Siegel, membre notoire de la mafia new-yorkaise venue s’installer à Los Angeles en 1937. Il misa sur le potentiel de Las Vegas qui n’était alors qu’une grosse bourgade en plein désert, en menant des activités illicites et des relations avec les stars d’Hollywood. L’ouverture du Flamingo se fit en grande pompe avec la présence de Clark Gable, Lana Turner et Joan Crawford. Bien que fortement remanié avec le temps, L’hôtel est un des rares vestiges du Vegas mafieux.
Depuis 1966, le Caesars Palace décline le thème de la Rome antique avec beaucoup de pompe et de kitcheries. C’est un des premiers hôtel-casino à thème du Strip. Le hall d’accueil annonce la couleur avec son immense statue centrale et ses miroirs convexes. Statues, jets d’eau et temples agrémentent les jardins, tandis que la décoration du casino marie faux marbre, frises et statues.
Le MGM Grand évoque les années fastes d’Hollywood. Cet immense hôtel de 6852 chambres, construit en 1993, abrite le Garden Arena, une salle de 17 000 places qui propose les plus grands combats de boxe de la planète, faisant de ce sport la capitale mondiale.
Le Luxor (1996) est un bâtiment pharaonique en forme de pyramide où un sphinx géant accueille les visiteurs. L’intérieur est majestueux avec sa pyramide en creux qui est constituée de couloirs menant aux chambres.
Le NewYork-New York (1997) est reconnaissable à ses gratte-ciel (Empire State Building et Chrysler Building), sa statue de la Liberté et son pont de Brooklyn. A l’intérieur, les Village Eateries, une reproduction des ruelles et arrières-cours newyorkaises, font merveille.
Le Mandalay Bay (1999) est un des plus beaux complexes de Las Vegas et ses extérieurs sont les plus dépaysants avec ses immenses espaces verts, ses jardins, sa nature luxuriante, ses fontaines majestueuses et son énorme complexe balnéaire.
Le Paris (1999) est un condensé audacieux et très réussit de la capitale française avec son Arc de Triomphe, son musée d’Orsay, son Opéra Garnier, son pont Alexandre III et son inévitable tour Eiffel !
The Venetian est le plus grand complexe hôtelier du monde avec ses 7 050 chambres (extension du Palazzo comprise en 2007). Cette Venise bis, créée en 1999, est une réplique absolument confondante de la ville italienne. Son campanile de 96 mètre de haut (comme l’original) ainsi que la porte du Palais des Doges sont à s’y méprendre. A l’intérieur c’est une splendeur de faux marbre, dorures, peintures murales et trompe-l’œil du sol au plafond qui culmine par la galerie commerciale du Canal Shoppes, réplique miniature des ruelles vénitiennes avec sa place St Marc aux pavés luisants.
Steve Wynn est le businessman américain le plus mégalomane de Las Vegas qui a joué un rôle important dans le développement de la ville depuis 1989 avec la création d’une nouvelle forme de complexes hôteliers « resort » proposant des attractions. Naitrons le Mirage (1989), le Treasure Island (1993), le Bellagio (1998), Le Wynn (2005) et le Encore (2009).
Le Mirage est le précurseur de la vague des « méga-complexes » qui verront le jour dans les années 1990. Il est doté d’un immense lagon polynésien, avec son volcan entrant en irruption, doté d’une cascade qui trône au milieu de la promenade verdoyante menant à l’établissement iconique du duo Siegfried and Roy, depuis sa création en 1989. Une sculpture fut installée sur le boulevard en leur honneur.
Le Bellagio inauguré en 1998 est certainement un des plus beaux hôtels du monde, véritable centre de gravité du Strip. Loin des constructions kitchs et surchargées (comme celle de l’Excalibur), il est un modèle d’élégance et de chic. Ses proportions sont gigantesques et ses nombreux salons magnifiques permettent de se poser tranquillement dans ses grands couloirs. Le plafond du hall d’entrée orné de fleurs de verre multicolores sur 186 m2 est somptueux, tout comme la grande serre botanique.
Le Wynn est le plus luxueux des hôtels avec ses boutiques de luxe et de grands couturiers. Inauguré en 2005, Il abrite en résidence, depuis sa création, Le Rêve, le plus prestigieux spectacle de Las Vegas.
Les attractions
Las Vegas regorge d’attractions gratuites et payantes très diversifiées et étonnantes.
Le Circus Circus, construit en 1968, est un hôtel familial dont l’entrée se fait par un grand chapiteau qui abrite une véritable fête foraine avec une multitude de stands vintages et une piste de cirque où les numéros se succèdent. Il possède également les plus grandes montagnes russes en salle du monde dans son impressionnante extension Adventuredome, un parc d’attractions indoor composé de 25 manèges construit en 1993.
Les fontaines du Bellagio sont un spectacle son et lumière incontournable présenté sur l’énorme lac artificiel de l’hôtel, véritable ballet de jets d’eau de plus de 140 mètres de haut, pour le plus beau complexe de Las Vegas qui abrite également le Conservatory and Botanical Gardens, une somptueuse grande serre avec des compositions florales de toute beauté.
La Stratosphère, inaugurée en 1996, est une immense tour d’observation, la plus haute dans son genre aux Etats-Unis qui culmine à 350 mètres et offre un panorama exceptionnel sur la ville. Pour y accéder, plusieurs ascenseurs parcours 3 étages à la seconde. Cerise sur le gâteau, elle est dotée de trois attractions, à fortes sensations, installées à son sommet : un bras mécanique soulevant une capsule avec ses passagers au-dessus du vide, un vaisseau se précipitant dans le vide à plusieurs reprises, une montée et descente sanglés dans un siège à plus de 70 km/h sur l’antenne et le saut en élastique depuis le 108ème étage de la tour !
Vulcano au Mirage est un son et lumières qui transforme le décor luxuriant Hawaïen en un spectacle pyrotechnique qui voit l’irruption d’un volcan en direct.
Le Wynn est conçu autour d’un lac artificiel, le Lake of dream, une attraction numérique en animatronique éclairée par 2000 ampoules LED.
Le Venitian propose une ballade en gondole de l’extérieur de l’établissement à l’intérieur du magnifique Canal Shoppes, une Venise miniature.
Le Caesars Palace propose Atlantis, un spectacle d’automates dans son imposant Forum Shops où la pyrotechnie et les effets spéciaux nous entrainent au cœur de la mythologie.
L’Eiffel Tour Experience, propose de grimper à 165 mètres au sommet des 50 étages de la tour Eiffel (échelle ½) avec une vue panoramique et centrale sur le Strip, un bon complément à la Stratosphère.
Le Planet Hollywood (anciennement l’Aladdin) possède la plus belle galerie marchande de Vegas. Le Miracle Mile Shops est construit sur le thème des Mille et une nuits et propose notamment une petite attraction « atmosphérique ».
Le New York-New York propose un impressionnant grand huit à sensation The big Apple coaster qui fait le tour des buildings newyorkais en extérieur.
Le superbe Mandalay Bay abrite le Shark reef, un ensemble d’aquarium géants où l’on voit évoluer 2000 espèces d’animales aquatiques dont une centaine de requins, des crocodiles et des piranhas.
L’intérieur de Mirage comporte un grand atrium tropical sous un immense dôme et un zoo Secret Garden and Dolphin Habitat en hommage à Siegfried and Roy, repaire de lions, tigres blancs, panthères noires, léopards et grands dauphins de l’atlantique.
Madame Tussauds, le très ancien musée de cire fondé en 1835 à Londres a fait des petits dans le monde entier et notamment à Las Vegas. La vraie plus-value de ce parcours est le fait que l’on puisse toucher les stars et se prendre en photo avec de très près. Tout est agencé dans une mise en scène théâtrale et thématique où les visiteurs peuvent se mettre en situation. Détail non négligeable, l’extrême ressemblance avec les modèles originaux, ce qui n’est pas le cas de tous les musées de cire notamment le Grévin à Paris.
Au cœur du Downtown, le quartier nord de Las Vegas, Fremont Street Experience propose une expérience visuelle et sonore inédite avec sa verrière de 460 mètres de long sur 27 mètres de haut, munie de 2 millions de spots LED, qui en fait le plus grand écran vidéo du monde. Cette structure construite en 1995 recouvre la première rue pavée de Las Vegas. Y sont diffusé différents clips absolument psychédéliques dans un déferlement kaléidoscopique vertigineux.
Le panneau Welcome to Las Vegas fut conçu en 1959 par Betty Willis et se trouve à 6,5 km de l’actuelle limite de la cité. Un point de repère touristique pour immortaliser sa venue en photo.
Histoire du divertissement
En 1941, l’hôtel casino El Rancho, construit sur ce qui allait devenir le Strip, offrait un divertissement en continu. L’objectif était d’attirer les visiteurs et les détourner de l’excitation de Fremont Street.
El Rancho.
L’hôtel comprenait une station-service, des chambres à 5 $ la nuit, un casino et une piscine à seulement 20 mètres de l’autoroute. Ce complexe a été le premier à faire appel à de grands noms pour attirer les foules. Les célébrités californiennes ont afflué dans cet oasis du désert dont le symbole était un moulin à vent éclairé au néon. Parmi elles : Sophie Tucker, Joe E. Lewis, Peggy Lee, Zero Mostel, Guy Lombardo, Milton Berle, Dean Martin, Eartha Kitt, Kay Starr, Sammy Davis Jr., les Ritz Brothers, les Marx Brothers, Judy Garland, Nat King Cole, Lena Horne ou Abbott & Costello. La riche histoire du El Rancho s’achève brusquement le 17 juin 1960, lorsqu’un énorme incendie ravage le complexe.
Ce format initié par El Rancho rencontre vite un grand succès et est adopté par plusieurs autres hôtels casinos qui apparaissent sur le Strip comme le Flamingo de Ben « Bugsy » Siegel, qui lui attire, en plus des « vacanciers », les célébrités les plus populaires du moment (Joan Crawford, les Ritz Brothers). Ainsi a commencé l’association entre les artistes d’Hollywood et Las Vegas et la ville a commencé à se bâtir une réputation de « capitale du divertissement ».
Le Flamingo en 1955.
Le Desert Inn ouvre ses portes le 24 avril 1950 avec l’acteur Edgar Bergen et sa marionnette Charlie McCarthy. L’actrice Vivian Blaine et le danseur et chorégraphe Donn Arden font salle comble au Painted Desert Showroom. L’hôtel attire également des personnalités telles que le président élu John F. Kennedy ainsi que le Duc et la Duchesse de Windsor.
En 1952, Milton Prell inaugure le Sahara. John Wayne, Fred Mac Murray et Elvis Presley sont tous clients. Dans les années 1960, les Beatles séjournent au Sahara après avoir joué devant des fans hystériques au Las Vegas Convention Center.
Le Sands ouvre ses portes le 15 décembre 1952, avec le comédien Danny Thomas. Frank Sinatra, arrivé un an plus tôt, annonçait une nouvelle forme de divertissement. Il faudra encore attendre sept ans avant que le Rat Pack apparaisse sur le Strip de Las Vegas. Sammy Davis, Jr., qui rejoindra Sinatra, vivra et se produira aux petites heures du matin au Moulin Rouge avec Nat King Cole et Count Basie. En 1954, l’acteur et futur président américain Ronald Reagan fait sa première apparition sur la scène de Las Vegas en tant que chanteur et danseur au Last frontier…
Le Strip des années 1950 attire les plus grands noms d’Hollywood, acteurs et comédiens dont Jerry Lewis, Dean Martin, les Marx Brothers, Abbott et Costello, Judy Garland et bien d’autres. Mais c’est surtout par ses chanteurs que la ville se fait mondialement connaître. Le Rat Pack, Elvis Presley et Liberace ont permis, très tôt, à Las Vegas de devenir la capitale du divertissement. Suivront dans les années 1960 Lena Horne, Paul Anka, Andy Williams, Tony Bennett. Dans les années 1970 Cher, Diana Ross, Tom Jones, Elton John… Dans les années 2000 Céline Dion, Britney Spears, Jennifer Lopez, Rod Stewart, Lady Gaga… Le plus symbolique est l’inoxydable Wayne Newton qui a commencé sa très longue carrière de chanteur avec sa première apparition à l’âge de 15 ans en 1959. Soixante ans après, en 2019, il est encore à l’affiche du Caesars Palace !
Le Rat Pack
Le Rat Pack (Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr., Peter Lawford et Joey Bishop) posant devant l’enseigne du Sands. Leurs performances dans les années 60 marquèrent l’âge d’or du groupe.
Sinatra appartenait à un groupe d’amis d’hollywoodiens, dont faisaient partie Humphrey Bogart et Lauren Bacall. Après la mort de Bogart le 14 janvier 1957, Sinatra forma son propre groupe avec Sammy Davis Jr (qui était la tête d’affiche du Frontier), Dean Martin (qui s’était déjà produit à Las Vegas en 1949 au Flamingo avec Jerry Lewis), Joey Bishop, Peter Lawford et Shirley MacLaine.
Le Rat Pack devint célèbre en janvier 1959 lorsque Sinatra collabora sur l’album Some Came Running de Dean Martin. Sinatra a joué le rôle de Danny Ocean dans le film Ocean’s Eleven (1960) avec tous les membres du Rat Pack. Après des années de succès, le groupe reste ensemble jusqu’à la fin des années 1960.
Peu de temps après que le milliardaire Howard Hughes ait acheté le Sands en 1967, Sinatra se dispute avec la direction de l’hôtel au sujet de son crédit au casino et part signer un contrat avec le Caesars Palace. Le reste du groupe se dissout également.
Elvis
À 21 ans, Elvis Presley joue pour la première fois à Las Vegas au New Frontier le 23 avril 1956. Il fut surnommé « le chanteur à propulsion atomique » qui faisait référence au style dynamique du chanteur ainsi qu’aux tests d’armes nucléaires dans le désert du Nevada, à 100 km au nord-ouest de Las Vegas.
En 1964, la ville devient le plateau de tournage d’Elvis dans le film Viva Las Vegas. Le 1er mai 1967, Elvis épouse Priscilla Ann Beaulieu lors d’une petite cérémonie privée à l’Aladdin (aujourd’hui Planet Hollywood).
Elvis séduit rapidement le public de Las Vegas et bat des records de fréquentation lors d’une série de 57 spectacles en juillet et août 1969 à l’International Hotel. Son directeur Alex Shoofey propose un nouveau contrat au « King », pour un salaire annuel d’un million de dollars ; résultat plus de 700 représentations à guichets fermés de 1969 à 1976, faisant revivre sa carrière légendaire en le propulsant définitivement comme l’une des icônes immortelles de Las Vegas. La star décède le 16 août 1977 dans sa résidence de Graceland.
Liberace
En 1952, Liberace présente The Liberace Show, sa propre émission de variétés à la télévision américaine, où il est rejoint par les stars du moment comme Debbie Reynolds, Sandy Duncan ou Phyllis Diller. Le Riviera ouvre ses portes le 20 avril 1955, avec Liberace comme vedette. Władziu Valentino Liberace va vite devenir une icône kitch et scintillante de Las Vegas. Il gagne déjà un salaire hebdomadaire record de 50 000 $.
Surnommé « M. Showmanship » pour ses tenues à paillettes fastueuses et flamboyantes, Liberace est un pianiste virtuose (Il a joué du piano au plus haut niveau, ayant suivi une formation de maître classique à l’âge de 16 ans) qui attire un public de fidèles avec son grand sourire, son enthousiasme à toute épreuve et ses mises en scène démesurées où s’étale la surenchère visuelle.
À une époque où les pianistes de formation classique se produisaient en smoking et en queue de pie, Liberace opta pour des costumes et des capes fabriqués à la main, ruisselants de bijoux. Pourquoi jouer avec un piano noir alors que l’on peut l’accessoiriser de strass et de miroirs ! Des décennies avant que la ville ne soit envahie par le Cirque, Liberace a été un précurseur grâce à ses performances et ses effets scéniques, montant sur la scène tout en étant soutenus par de minces câbles accrochés à ses costumes somptueusement décorés. Il était passé maître dans la grande entrée et la magnifique sortie de scène
En 1971, il portait un pantalon rouge, blanc et bleu patriotique sur scène lors d’un spectacle au Caesars Palace. Une tenue de 4 000 $ qui comprenait aussi des chaussettes et des chaussures ornées de bijoux et d’un sac à main assorti.
Liberace et Elvis.
En 1974, Liberace signe un contrat de 2,5 millions de dollars pour un engagement de 25 semaines. En 1975, il gagnait 125 000 dollars par semaine. Un montant qui atteint près de 300 000 dollars à la fin de sa carrière.
Le 15 avril 1979, Liberace ouvre le Liberace Museum à Las Vegas. Un musée qui abrite sa collection de pianos rares et antiques, de voitures classiques, ses costumes de scène et ses bijoux, ainsi que d’autres souvenirs. Tous les bénéfices sont reversés à sa fondation qui finance des bourses d’études pour les écoles et les collèges du pays. Il est alors à l’apogée de sa carrière et continue de se produire sur scène dans les années 1980 jusqu’à son décès du SIDA en février 1987.
Wayne Newton
Alors que l’ère Rat Pack et le phénomène Elvis disparaissaient, une nouvelle « merveille » apparut sur le Strip de Las Vegas : Wayne Newton. Il est LE visage de l’histoire du divertissement à Las Vegas. Surnommé « Mister Las Vegas », il estime avoir effectué plus de 30 000 spectacles dans la capitale du Nevada. Newton détient tous les records de Las Vegas en ce qui concerne le nombre de semaines jouées, le nombre d’heures sur scène (cinq heures ou plus par nuit, sept nuits par semaine).
Newton a commencé sa carrière à Las Vegas après avoir eu sa propre émission de radio à l’âge de six ans à Norfolk, en Virginie. Il fait partie du groupe des Newton Brothers qui se produisent au Fremont Hôtel grâce à son premier mentor Ed Torres. Wayne Newton a ensuite conduit avec brio sa carrière en solo passant de casinos en casinos, et étant résidents dans les plus grands hôtels de la ville, dont la plupart n’existent plus aujourd’hui. Il remplaçait souvent Sammy Davis Jr. au Sands lorsque ce dernier était malade. Dans les années 1970, Newton fut de nombreuses années la star du Frontier et jouait aussi régulièrement dans plusieurs salles de différents hôtels comme le Desert Inn et le Sands au cours d’une même soirée. Dans les années 1990 il évolua au MGM Grand et au Stardust où il signa un contrat de 10 ans en 1999 qui se termina en 2006 avec la démolition de l’hôtel. Il passe ensuite du Hilton au Tropicana en 2009, au Bally’s en 2016 et au Caesars Palace en 2019.
Les spectacles
Les hôtels-casino possèdent plusieurs lieux de spectacle. Une salle principale : « le grand théâtre » d’environ 2000 places et des succursales : « les lounges » de 200 places maxi. Les têtes d’affiche sont la vitrine du casino et investissent la salle principale (principalement des chanteurs), tandis que les « débutants » se contentent des salles annexes comme ce fut le cas de nombreuses années pour les magiciens, qui aujourd’hui ont renversé la tendance et sont les stars de plusieurs casinos.
Aujourd’hui, les spectacles se divisent en plusieurs genres : les concerts, les spectacles de comédie, les stand-up, les spectacles pour adultes (striptease, burlesque), les spectacles « hommage » (tribute to), les spectacles de magie, le cirque (Cirque du Soleil, cirques itinérants), les diners spectacles, les spectacles de variétés, les revues et les super productions. Les représentations commencent l’après-midi pour les spectacles « familiaux » et se poursuivent le soir avec les grandes productions qui doublent leurs horaires.
LA MAGIE
Las Vegas a vu la magie et les magiciens investir les scènes des variétés dès 1941 (2), et le premier magicien a se produire au tout nouveau El Rancho est UNE magicienne du nom de Gloria Dea (née en 1922) (3). Cette dernière appris la magie à l’âge de cinq ans. Elle était danseuse et magicienne et continua ensuite sa carrière comme actrice dans des films de série B.
Gloria (Metzner) Dea, première magicienne à se produire à Las Vegas en 1941 à l’âge de 19 ans.
Parmi les premiers magiciens masculins engagés dans les années 1940, on retrouvent : George Nicolls, Marian Chavez (Delorys), Carl Ballantine… Beaucoup d’entre eux défilent au El Rancho comme : Mathew, J.W. McDonald, Mardoni & Louise, Frakson, Sutton Roley, Glen Pope, Eddie Roberts & Lucille, Ade Duval et Jack Kodell qui présentait un numéro avec des perruches appelé Fantasy in Birds en 1947.
Suivront ensuite, dans les années 1950, Tommy Dowd, Gali Gali, Jackie Kannon ou Jay Marshall, en troisième partie de spectacle au Desert Inn en 1950 et Marvyn Roy, « M. Electric », dans le spectacle Artistry of Light au Last frontier en 1951. Le premier français à investir les scènes de Vegas est le pickpocket magicien Dominique Risbourg qui commence au Sands en 1952, puis passe successivement au Flamingo, Last Frontier, El Rancho et Stardust ; une présence qui s’étale jusqu’en 1979. L’immense Orson Welles donnera des représentations au Riviera en 1956.
Jack Kodell
Dans les années 1960, l’objectif des magiciens était de travailler dans une production ou comme vedette d’une première partie. Les illusionnistes étaient donc embauchés pour « meubler », travaillant devant le rideau de scène pendant que l’équipe remettait en état le plateau pour le prochain grand numéro. Avant de produire leur propre spectacle et d’être rentables, les illusionnistes sont donc associés aux revues à thèmes et à la fantasy.
Les icônes Siegfried & Roy et Lance Burton ont débuté dans des productions mélangeant, comédie, danse et visuels, avant de se produire en solo dans leurs propres théâtres au Mirage et au Monte Carlo. Le magicien Herbert L. Becker est quant à lui un précurseur en produisant, son propre spectacle à l’Hacienda de 1977 à 1979.
David Copperfield préfère les contrats de courte durée au Caesars Palace, lui laissant du temps pour ses émissions spéciales à la télévision au début des années 1990. Il sera ensuite un résident permanent à Las Vegas à partir de 2003 en ayant son « propre » théâtre au MGM Grand.
Johnny Thompson, « The Great Tomsoni », se produit avec sa femme Pam depuis 1974 et est l’homme de l’ombre de Vegas, le conseiller qui a aidé à la réussite de Penn & Teller, Lance Burton, Criss Angel et Mat Franco. The Amazing Johnatan devient une star durant ses treize années de présence à Las Vegas de 2001 à 2014 investissant tour à tour le Golden Nugget, le Flamingo, le Sahara, le Riviera et le Harmon Theatre du Planet Hollywood .
Parallèlement aux shows magiques, on ne compte plus, les illusionnistes qui se produisent dans les grosses productions, au fil des décennies et ce jusqu’à nos jours. Parmi eux, Rico « the Magnificent », se produit dans les années 1970 au Dunes dans le spectacle de variété du célèbre producteur Frederic Apcar. Dans les années 1980, Barclay Shaw figure au générique de Splash au Riviera.
Dans les années 1990, Val Valentino, le futur « magicien masqué », est la tête d’affiche du spectacle Viva Vegas au Sands. Las Vegas a même monté de toute pièce un pur produit en la personne de Melinda Saxe, « la première dame de la magie », qui a joué son propre spectacle, à 18 ans, au casino Lady Luck en 1992. En 2007, le français Stéphane Vanel travaille au Crazy Horse du MGM, puis au Paris (à partir de 2011) avec un numéro de manipulation de cartes et de billes de billard. En 2013, Le magicien français Xavier Mortimer joue le personnage principal dans la méga production du Cirque du Soleil Mickael Jackson One.
La magie de close-up, plus confidentielle, est présente un peu partout lors de soirées spéciales avec des professionnels de renoms comme Paul Harris (au Dunes), Daniel Cros (au Desert Inn), Jimmy Grippo et Johnny Paul (au Aladdin). Le magicien français Jean Merlin travailla même au Caesar Palace en 1999.
En 1996, un nouveau lieu ouvre au Caesar Palace, le Magical Empire, mettant en scène des magiciens reconnus tels que Jeff McBride, Kevin James, Scott & Jenny Alexander, Alain nu, mais aussi des close-up men comme Jon Armstrong, Lee Asher, whit Haydn ou Bob Jardine. Une expérience familiale et immersive sur le thème de la Rome Antique mélangeant restauration, divertissement, animation, attractions, entre-sorts et magie.
Le Magical Empire fonctionne du diner au souper. Les « invités » entrent par la Cour céleste jusque dans la chambre du destin, qui, à travers des effets élaborés d’un « ascenseur magique », semble transporter les gens sous terre dans des catacombes souterraines. Arrivés à destination, des gladiateurs romains conduisent les invités à une rotonde centrale de 20 mètres de haut nommée Sanctorum Secorum après avoir traversé des couloirs faiblement éclairés. Les invités peuvent accéder au couloir infini et être accueilli par une statue de César interactive. Par un effet d’hologramme, un grand vase flotte dans l’espace et verse un flot continu d’eau dans une piscine. Les invités sont ensuite divisés en groupe de 24 personnes et escortés dans une des dix salles à manger pour diner. En plus de serveurs qui interagi de façon comique avec les invités, des sorciers-magiciens anime le repas avec des effets magiques. Après avoir dîné, les invités sont libres de visiter l’un des deux salons à disposition : le Spirit bar (flanqué de deux « seance rooms ») ou la « crypte interdite ». Ils peuvent assister à un spectacle de magie différent joué dans deux théâtres : le Pagoda Theatre (75 places), ou le Grand Palais du Sultan (150 places). Le Magical Empire, a fermé ses portes le 30 novembre 2002, après quoi le bâtiment a été rasé pour faire place à une grande salle de concert créée pour la chanteuse Céline Dion.
Aujourd’hui, Las Vegas est devenue la capitale « non officielle » de la magie dans le monde. Les spectacles d’illusion représentent un quart de l’offre globale avec une belle diversité de répertoire. La magie comique a son « Roi » en la présente du fabuleux Mac King depuis 2000 au Harrah’s. Nathan Burton, propose le spectacle le plus intéressant en termes de qualité/prix au Saxe Theater du Planet Hollywood. La magie déjantée et décalée de Penn & Teller fait des étincelles depuis 1993. Les grandes illusions ont leurs écrins dans les mégas spectacles du maître David Copperfield et les productions du Cirque du Soleil en collaboration avec la star Criss Angel.
Siegfried & Roy
Siegfried Fischbacher et Roy Horn se sont rencontrés en 1959 alors qu’ils travaillaient sur un paquebot allemand : Siegfried en tant que steward de cabine et Roy en tant que serveur. Le duo allemand a rapidement réalisé des tours de magie pour les passagers et présentait leur propre spectacle à bord du navire.
Le propriétaire du théâtre Astoria à Brême, en Allemagne, a recruté le duo pour se produire dans sa boîte de nuit. Cela a lancé leur carrière sur le circuit européen des night clubs et ils ont commencé à se produire avec des tigres (leur marque de fabrique, Roy était l’expert des animaux, ayant grandi entouré de bêtes exotiques). Lors d’une résidence au Lido de Paris avec un acte de trente minutes, ils sont repérés par Tony Azzie, qui leur demande de venir à Las Vegas en 1967 pour se produire dans la revue Folies Bergères au Tropicana pour un numéro de vingt-cinq minutes. Ils investissent ensuite l’ancien MGM (maintenant Bally’s) et le Stardust.
Au début des années 1970, de nombreux patrons d’hôtels se moquaient gentiment de la magie et ne voyaient absolument pas des magiciens investir le Strip. Siegfried & Roy ont non seulement prouvé qu’ils avaient tort, mais ils ont également inauguré une nouvelle ère de divertissement familial à Las Vegas en faisant de l’illusion un spectacle de tout premier ordre. Les deux hommes ont fini par devenir des têtes d’affiche en un temps record. En 1981, Irvin et Kenneth Feld produisent le premier spectacle du duo Beyond Belief au New Frontier faisant d’eux les premiers magiciens stars résidents de Las Vegas.
En 1990, Steve Wynn offre un contrat mirobolant de 57,5 millions de dollars par an pour que le duo soit les résidents de son nouvel hôtel-casino, le Mirage, le premier méga resort du Strip. La salle de spectacle est un superbe écrin pour les illusionnistes aux proportions surdimensionnées, permettant de produire de nombreux effets spéciaux et contenir une énorme équipe sur et hors scène d’une centaine de personnes.
En 2000, Siegfried & Roy sont classés parmi les 10 célébrités les mieux payées des États-Unis, ils ont leur propre zoo et leur propre série de dessins animés (éphémères). Ils signent un contrat à vie avec l’hôtel. Malheureusement, tout prend fin en 2003 avec l’accident tragique de Roy mettant un terme à plus de 6000 représentations et 30 ans de carrière ! Ils restent à jamais LES magiciens de Las Vegas, même si ils n’officient plus aujourd’hui.
Siegfried & Roy auront aussi instauré la mode des numéros de magie animalière dont les deux figures les plus symboliques sont Dirk Arthur et Rick Thomas. L’accident de Roy, ainsi que l’association PETA aura mis petit à petit un terme à ce genre de magie.
Lance Burton
Le tout jeune Lance Burton, âgé de six ans, fait une rencontre décisive lors d’une fête de Noël avec le magicien Harry Collins qui devient très rapidement son mentor et l’initie à l’art magique. Lance Burton participe à son premier concours en tant que « magicien junior » lors d’un congrès en 1977 et remporte le premier prix. Il obtient la « reconnaissance » de ses pairs en 1980, pour ses vingt ans, et devient le premier lauréat de la très convoitée « Médaille d’or pour l’excellence » de l’IBM.
Nouvelle star de la magie, Lance Burton est embauchée dans la revue des Folies Bergère au Tropicana de Las Vegas en 1982 dans un numéro de douze minutes à raison de deux représentations par soir, sept jours sur sept. Ce qui a commencé comme un essai de huit semaines s’est transformé en une résidence de neuf ! Burton décide de mettre sa carrière professionnelle entre parenthèse, le temps de participer au FISM de Lausanne en juillet 1982. Il remportant alors le « Grand Prix » qui le consacre « champion du monde des magiciens ».
Magicien de l’année récompensé à deux reprises, il a ensuite écrit, produit et dirigé son propre spectacle Fire & Ice à l’hôtel Hacienda de 1991 à 1996. Le 12 mai 1994, Lance Burton reçoit le « manteau de la magie » du Maître Magicien Lee Grabel, ce qui fait de Burton le nouveau membre de la « Dynastie royale de la magie ». Cet honneur, qui ne peut être ni acheté ni vendu, est transmis dans une lignée ininterrompue initié par Kellar à Thurston en 1908, à Dante en 1936, à Lee Grabel en 1955.
En 1994, il négocie le plus gros contrat qu’un magicien ait signé dans le futur hôtel-casino Monte Carlo. Un théâtre de 27 millions de dollars conçu selon ses spécifications et un contrat sans précédent de 13 ans.
1996 marque l’ouverture du Monte Carlo et les premières représentations de Lance Burton qui sont un résumé de ses expériences accumulées avec le temps construites dans une magie familiale et spectaculaire, remplie de showgirls, d’effets spéciaux époustouflants et d’énormes saynètes théâtralisées avec une scénographie imposante. Burton s’est retiré petit à petit de la scène après la fermeture du spectacle en 2010.
Notes :
(1) Macao, ancien territoire portugais où les maisons de jeux d’argent ont été autorisées en 1931 (comme pour Las Vegas), est devenu en vingt ans le « Las Vegas asiatique » et a vu son développement s’accélérer à l’aube des années 2000, et sa restitution à la Chine, avec la construction d’hôtels-casino et l’apparition du Cotai Strip. En 2005, la ville devient le principal centre mondial de l’industrie du jeu. Le chiffre d’affaires des casinos y est quatre fois plus élevé qu’à Las Vegas, ce qui fait de Macao l’une des villes les plus riches du monde. Mais depuis 2010, les casinos sont en perte de vitesse et pour relancer l’économie en attirant les touristes, la ville s’est tournée vers la production de shows et d’attractions démesurés repiqués à Las Vegas par l’intermédiaire de ses investisseurs américains comme Steve Wynn et Sheldon Adelson.
The House of Dancing Water est un spectacle conçu par Franco Dragone sur le modèle du Rêve à Las Vegas. Il est le plus chère et le plus vu au monde, jouant à guichet fermé toute l’année. L’illusionniste américain Franz Harary, très prisé en Asie, a ouvert en 2015 sa House of Magic au Studio City en investissant plus de 50 millions de dollars avec l’aide de l’entreprise Melco Crown. Un immense pari qui s’est avéré payant pour proposer le plus gros spectacle de magie au monde qui est une adaptation « en résidence » de son concept de Mega magic. D’autres productions sont apparues comme Thriller live qui est un ersatz de MJ live ! Tribute show. Taboo : the Show of Secret Fantasies, un variety show à la manière des numéros de cabaret conçu par Franco Dragone. Ou Elekron, un show pyrotechnique de machines. La tour de Macao (2001) a aussi son saut en élastique comme la Stratosphère. Le Wynn Palace a aussi ses fontaines comme au Bellagio ainsi que The Tree of Prosperity, un spectacle mécanique avec un arbre à transformation dans la Rotonde de l’hôtel.
(2) Le quartier historique de Fremont Street voit apparaître les premiers hôtels de Las Vegas en 1906, et l’Opera House est le premier à accueillir un magicien, en 1908, du nom de Professor J.V. Morris.
(3) Nous devons la réhabilitation de Gloria Dea grâce aux recherches de Lance Rich, misent à jours en août 2021. La magicienne Anna Rose Einarsen a ensuite découvert un nombre conséquent d’archives, de documents et d’accessoires sur la première magicienne de Las Vegas.
A lire :
- Vegas, les vrais secrets de Jean Merlin, Mad Magic Editions (1995)
- Vegas 97, le triomphe des magiciens de Jean Merlin, Mad Magic Editions (1997)
- A Short History of Las Vegas de Barbara and Myrick Land, University of Nevada Press; 2nd edition (2004)
- Neon Dreams: The Story of Las Vegas Magic de Lance Rich, Vanishing Incorporated (2023)
Article rédigé en 2019. Crédits photos – Documents – Copyrights : S. Bazou et Jean Merlin. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.