Création le 23 mai 2013 au Mandalay Bay Resort and Casino.
Réalisation et écriture : Jamie King. Direction créative : Welby Altidor. Concepteur musical : Kevin Antunes. Scénographe et accessoiriste : François Séguin. Costumier : Zaldy Goco
Avant de pénétrer dans la salle de spectacle, nous traversons le magnifique Hôtel-Casino du Mandalay Bay (1999), une tour dorée baignée par le soleil avec, à ses pieds, un superbe écrin de verdure luxuriante sur le thème de la Birmanie.
Avant le spectacle
Arrivé devant la salle, d’immenses caissons lumineux nous montre Michael Jackson réaliser son moonwalk comme une décomposition photographique à la Étienne-Jules Marey. La boutique de souvenirs propose de magnifiques objets et autres vêtements à l’effigie du roi de la pop pour les fans.
Les portes de la salle sont décorées comme le veston rouge et doré de la star avec des cordes tressées. Le hall nous fait découvrir un bel espace décoré avec du velours rouge et de grands lustres en cristaux. Les ouvreurs sont tous habillés comme Michael Jackson, avec un veston noir et doré, un chapeau et un pantalon à bandes latérales. Des paparazzis, habillés en imperméables rouges et chapeaux, proposent aux spectateurs de se faire prendre en photo avant la représentation (on les retrouvera plus tard…)
Nous pénétrons dans une salle immense entièrement équipée d’un système son Dolby surround comme au cinéma, avec, cerise sur le gâteau, un système audio incorporé dans chaque siège pour une immersion musicale totale. Chacun des 1 804 sièges du théâtre sont munis de 3 enceintes acoustiques intégrées : une à droite, une à gauche et une au centre. Un total de 5 412 haut-parleurs !
Au niveau visuel, l’équipement scénique n’est pas en reste ! Un énorme cadre sculpté, avec des projections, entoure la scène. Sur les côtés, sont disposés six grands panneaux rectangulaires où est projetée de la vidéo. La salle est équipée de plus de 550 lumières, près de 300 projecteurs D.E.L. intégrés aux différents éléments scénographiques, 26 vidéoprojecteurs, un dispositif de géocalisation GPS des vidéos, 11 écrans numériques et un mur D.E.L. de 9,1 mètres de haut par 12,2 mètres de large.
Des couvertures de magazines à sensation commencent à apparaître sur les écrans avec en une les portraits des spectateurs qui se sont fait prendre en photo par les paparazzis à l’entrée ou dans la salle.
Au milieu de la scène, un écran transparent diffuse une projection représentant les 4 symboles de Michael Jackson : ses lunettes, son chapeau, ses chaussettes et chaussures, et son gant. Ces objets iconiques tournent autour d’un tabouret de bar renversé.
Privacy (Chauffeurs de salle)
Outre, les paparazzis qui se déplacent dans la salle, parmi les spectateurs pour les prendre en photo par surprise, nous découvrons 4 individus (2 filles et 2 jeunes hommes), Shy, Smarty Pantsn, Clumsy et Sneaky jouant aux faux spectateurs, changeant de place, chahutant, se retrouvant sur scène pour prendre des photos, se faisant virer de la salle mais revenant par une petite porte…
Xavier Mortimer entouré de Siegfried and Roy et d’Irène Larsen.
Parmi ce groupe, leur leader Sneaky est interprété par le jongleur-magicien et comédien Xavier MORTIMER ; ce dernier assurera toutes les parties de prestidigitation du show.
The Vortex
Une montre géante est projetée en avant-scène, ainsi que différents écrans de télévision.
Les 4 compères reviennent sur le côté de la scène, disparaissent par une porte et se retrouvent au milieu de la scène.
La voix off de Michael Jackson retenti : « it’s me, Michael… »
Les 4 objets fétiches de Michael Jackson tournent toujours sur eux-mêmes (cette fois-ci en vrai) et Sneaky (Mortimer) vole le gant de la star. C’est alors que tout se déchaîne autour de lui. La lumière et le décor changent. Des hommes en costumes volent dans la salle, au-dessus des spectateurs, sur la scène. Les 4 compères vont alors traverser différentes épreuves illustrées par une série de tableaux musicaux.
L’intrigue du spectacle est centrée autour de ces quatre « marginaux » qui vont entrer dans le monde de Michael Jackson à cause de leur curiosité, en recevant chacun, un objet personnel du chanteur : ses chaussettes blanches et ses chaussures noires, ses lunettes de soleil, son chapeau, et son gant blanc. Ces objets représentent les 4 valeurs principales de Jackson : l’agilité, le courage, le jeu et l’amour.
Beat it
La musique de Beat it retentit et deux grandes structures métalliques apparaissent en fond de scène avec des danseurs en costumes blancs à l’intérieur. Au-dessus des cintres est disposé un bungee rotatif où les acrobates tournent à tour de rôle comme des toupies.
Pour compléter le tableau, Gina Gleason, une guitariste virtuose, fait son apparition pour un solo de guitare endiablé (elle reviendra régulièrement dans le spectacle…)
Leave Me Alone / Tabloid Junkie / 2 Bad
Les compères réapparaissent par des trappes au-dessous de la scène. Sneaky voit le gant de Michael léviter et les hommes en rouge (la menace) reviennent autour de lui danser sur 2 Bad.
Des vitrines sur roulettes arrivent sur scène avec à l’intérieur un squelette et un homme unijambiste à béquilles. Sneaky reste prisonnier des hommes en rouge.
Noir dans la salle.
Stranger in Moscow
Une chanteuse assise sur une demi-lune arrive dans les airs du fond de la salle et va se placer en avant-scène. Des projections de neige et de visages qui s’évaporent constituent un beau tableau nostalgique que vient magnifier un acrobate réalisant des figures sur une corde descendue des cintres.
Sneaky traverse la scène avec le gant de Michael, poursuivi par les hommes en rouge, c’est alors qu’une tempête de neige virtuelle secoue l’acrobate, qui tombe de sa corde au sol.
Le visage de Jackson apparaît en projection dans la neige et fait éloigner la lune qui repart dans la salle. Superbe.
Bad
Un tableau urbain avec pour toile de fond un métro, une structure métallique et de grands élastiques jaunes tendus de cour à jardin, sur lesquels des acrobates, arrivés en tyrolienne, tentent des équilibres, rebondissent et réalisent des sauts périlleux virtuoses.
La guitariste réapparait pour un solo à mettre le feu.
Les chaussures de Michael arrivent toutes seules sur scène et réalisent le moonwalk. Un des compères Clumsy est chaussé avec les chaussures de Michael et entame une danse et des acrobaties sur les élastiques jaunes.
Smooth Criminal
Deux hommes en imperméable arrivent en tyrolienne de la salle rejoindre 3 autres danseurs sur scène. Ces personnages sont inspirés des yakuza et sont coiffés de chapeaux Fedora et de costumes rayés.
Derrière eux, dans les structures métalliques, évoluent 16 autres danseurs acrobates. Arrivent les hommes en rouge et les hommes en imperméables changent de costume, qui deviennent fluorescents et jonglent dans le noir.
Des hommes en blanc réalisent des équilibres impossibles (dont le fameux anti-gravity illusion, à 45°, breveté en 1992) ainsi que des sauts tout en suspensions et en rebonds comparables à des ressorts.
I’ll Be There
Sneaky (Mortimer) revient sur scène en essayant de rattraper le gant qui court tout seul sur la scène à la manière de « la chose » de la famille Adams. Arrive un coffre où se trouvent des affaires personnelles de Michael. Ce dernier est ouvert et, en même temps, l’écran vidéo projette un album photos avec des souvenirs de Jackson enfant.
Sneaky découvre un pied de micro qui lévite entre ses mains à la manière d’une canne volante. Un voile est alors tendu à l’horizontal et apparaît son comparse Clumsy en habit de lumières (à paillettes) qui tourne sur lui-même comme un jouet sortant d’une boîte à musique.
Une vidéo de Michael est projetée sur l’écran géant et Clumsy danse en interaction avec lui en se contorsionnant et en réalisant le moonwalk.
2000 Watts / Jam
Sur l’écran vidéo apparaient des baffles menaçantes qui prennent l’apparence de plantes carnivores et entourent Shy, qui casse une vitrine où se trouvent les lunettes de Michael. Elle met celles-ci sur son nez, saisit un bâton et commence à réaliser des figures d’art martiaux avec, se battant contre les HP vidéos et 6 autres « méchants » danseurs qui disparaissent dans une trappe.
They Don’t Care About Us
Sur l’écran vidéo tombent des missiles. 16 danseurs et 8 structures arrivent sur scène. Les structures sont en forme de miroirs sur roulettes qui s’inclinent et font office d’écrans où sont projetées des lettres en vidéo formant un mot. La guitariste réapparaît d’une trappe et joue un solo. Le tableau se termine par un message écrit sur les écrans à roulettes : « Hope, comfort, dreams, believe ».
Planet Earth / Earth Song
L’écran d’avant-scène est éclairé par l’arrière où commence une séance d’ombres chinoises avec les corps des danseurs et comédiens (à la manière de la compagnie Pilobolus et des travaux d’Alwin Nikolais). Différentes échelles apparaissent aux yeux des spectateurs, les corps dessinent un arrosoir humain, un éléphant et d’autres éléments architecturaux.
Sneaky arrive au milieu de la scène et se fait enfermer dans une télévision. Pour finir, tous les personnages disparaissent sous l’énorme chapeau de Michael.
Smile / Wanna Be Startin’ Somethin
Sneaky et Smarty Pants s’emparent du chapeau de Michael, mais celui-ci s’échappe par deux fois (effet du chapeau volant par Mortimer). Finalement, Smarty Pants s’en empare en mode mime (effet de la valise avec un chapeau) et est rejoint par des jongleurs de chapeaux qui font voler leur couvre-chef dans tous les sens, tout en réalisant des équilibres (un tableau qui dépoussière sacrément cette discipline considérée comme ringarde, ici justifiée à 100%). Une vidéo montrant des chapeaux qui flottent dans l’air au ralenti, accompagne les artistes sur scène.
The Way You Make Me Feel
Deux structures avec bras métalliques, une voiture tremplin, un banc et une cabine téléphonique suspendus composent le prochain tableau sous le signe des pin-up qui apparaissent d’une grande cabine et qui ont pour partenaires 7 hommes coiffés de manière punk avec des cheveux fluos.
Dangerous / Dirty Diana
Une femme, habillée de rouge et de noir, descend du fond de la salle en tyrolienne jusque sur la scène où sont disposées deux barres de pole danse, à cour et à jardin, plus une barre serpentine au centre. L’acrobate-pole danseuse Jenyne Butterfly commence à évoluer sur les barres classiques, avant de pratiquer la barre ondulée de manière virtuose en couplant ses figures classiques d’exploits athlétiques (réalisant, entre autre, le drapeau humain). La femme fini par s’envoler dans les airs avec sa barre serpentine et disparaître dans les cintres.
Sur fond de vraies flammes projetées en arrière scène, une des séquences les plus sensuelles et sidérantes du spectacle.
This Place Hotel / Workin’ Day and Night
Sneaky Mortimer, revient sur scène avec une valise à la main d’où sort le gant de Michael qui le gifle. Sneaky ouvre la valise et en ressort le haut du costume de Michael qui s’anime tout seul. Le gant sort une nouvelle fois et gifle Sneaky. Ce dernier arrache le gant de la valise et on voit qu’il s’anime tout seul, sirotant même un jus d’orange pour le recracher ! Le gant essaie ensuite d’étrangler Sneaky et finit par l’assommer avec un micro.
Un beau numéro soliste de Xavier Mortimer, qui montre son talent de mime avec des effets magiques adaptés à la sauce Jackson, qui sont justifiés par le matériel utilisé.
Billie Jean
L’écran vidéo passe un extrait de Michael Jackson dans son clip Billie Jean exécutant le moonwalk. La salle est ensuite plongée dans le noir et deux danseurs, habillés de combinaisons à diodes (dance LED), descendent de part et d’autre du cadre de scène, à la verticale !
Onze danseurs apparaissent sur scène progressivement et leurs costumes changent de couleur suivant la progression de la chorégraphie. L’effet cinétique est incroyable et provoque tout un panel d’effets magiques : apparitions, disparitions, transposition, multiplication, etc. Les danseurs disparaissent ensuite dans un scintillement.
Marey et Muybridge sont convoqués ainsi que tout un pan du pré-cinéma dans cette séquence hautement cinématographique.
Scream
Les 4 compères sont sur scène et un voleur vient subtiliser le gant de Michael dans les mains de Sneaky. Quatre autres hommes-loups surgissent et entourent la bande.
La suite du tableau est projetée en forme de dessin animé où l’on retrouve nos 4 héros d’un soir dessinés et animés, se battant contre les méchants dans un style japonisant. Ils finissent par se faire enlever leurs fétiches, un par un, qui regagnent la structure matrice du début.
Thriller
Les hommes loups envahissent la scène ainsi que des zombies qui font des figures acrobatiques sur trois tremplins, dont un situé en bas et en haut sur le même plan. Ils marchent sur un mur vertical et de la fumée inonde la scène. Pendant ce temps, les 4 compères se cachent.
Quatre zombies surgissent des cintres de la salle, en élastique, au milieu des spectateurs. Le court-métrage de Thriller est diffusé en même temps sur l’écran géant où l’on voit la transformation de Jackson en loup-garou. Les zombies commencent la danse des morts-vivants sur scène et dans la salle ; sensations et frissons garantis !
Speechless
La bande des 4 reviennent par des trappes sur scène surmontant des montagnes d’écrans d’ordinateurs et de téléviseurs. Clumsy, en habit de lumières, se met à danser comme Michael et ses 3 autres compères récupèrent un à un leur fétiche.
I Just Can’t Stop Loving You
Sneaky produit une lumière scintillante à la pointe de son gant (D’light) et envoie cette lumière dans la salle qui fait apparaître 8 trapézistes dans la salle, au-dessus des sièges des spectateurs. Ces derniers sont entièrement habillés avec des diodes blanches semblables à des constellations. Une vidéo de comètes et d’étoiles filantes défilent sur l’écran d’avant-scène.
Les costumes commencent à changer de couleur et Sneaky reprend sa lumière en faisant disparaître les 8 trapézistes dans le noir absolu. Grandiose.
Man in the Mirror
Une vidéo représentante le portail de NeverLand apparait sur l’écran et un arbre se transforme en profile de Michael Jackson. La scène s’ouvre alors et l’on découvre l’hologramme de Jackson entouré des 4 héros.
Jackson danse, apparaît et disparaît en poussière d’étoiles dorées, puis revient parmi la troupe de danseurs qui est venue rejoindre les 4 compères. Après la disparition de l’hologramme de Michael, ces derniers sont « transportés » par la poussière dorée et ramenés sur le devant de la scène. Michael revient pour une dernière fois virtuellement sous les traits d’un enfant et disparaît.
Can You Feel It
Quatre sphères métalliques descendent sur scène de la salle et les 4 héros se placent dedans avant de repartir par les airs vers les spectateurs. Sur scène, les danseurs et acrobates réalisent des équilibres festifs sur les mains. Les hommes en rouge et blanc reviennent, ainsi que les jongleurs à chapeau pour un dernier tour de piste.
Black or White
Extrait de la vidéo du clip Black or White avec le comédien Macaulay Culkin et apparition de la guitariste de la trappe pour un dernier solo rageur.
La scène se transforme pour laisser apparaître une plate-forme sur laquelle tous les artistes de la soirée apparaissent. Des jongleurs lancent leur chapeau et font voler leur lassos ; les hommes en rouge se déplacent en monocycles électriques, la pole danseuse fait sont apparition et les 4 héros reviennent sur la scène à bord d’un petit vaisseau spatial qui arrive de la salle par les airs.
Don’t Stop ’til You Get Enough
Comme une communion, différents drapeaux du monde entier sont projetés sur les écrans. Les artistes défilent alors dans la salle pour remercier le public et les invitent à danser avec eux dans un dernier élan participatif.
Jackson is ALIVE !
Un fabuleux spectacle qui convoque 60 artistes du Cirque du Soleil dans une débauche de moyens visuels, sonores et acrobatiques. Le pari de toucher à une icône telle que Jackson était risqué ; encore plus celui de mixer arts du cirque et musique. Il fallait éviter les multiples hommages en forme d’imitation avec un clone jouant le rôle du « roi de la pop » et s’aventurer dans une expérience inédite. C’est ce qu’a su magnifiquement bien réussir Le Cirque du Soleil en dosant chaque ingrédient à la perfection.
Une très grande réussite de la compagnie québécoise ! Plus que jamais, Michael Jackson est bien vivant, inspirateur et symbole d’un monde qui communie, rassemblant des artistes d’horizons diverses et réussissant une magnifique greffe artistique.
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