Nous retrouvons pour la cinquième édition ce festival pas comme les autres qui a su imposer sa vision et son originalité depuis plus de quinze ans sous l’impulsion du regretté Gérard Souchet qui nous a brutalement quitté en juillet dernier. Ce fut un énorme choc dans le monde magique mais aussi pour le grand public car Gérard était un homme de conviction et de passion qui s’est donné corps et âme pour son festival malgré les nombreuses difficultés du quotidien à mener à bien une entreprise sans la moindre subvention. Retrouver sa femme Monique, son fils Antoine ainsi que toute l’équipe artistique et technique fut un fort moment d’émotion ! La création annuelle Golden Magic ne pouvant pas être présentée à cause de problèmes logistiques et d’une scène trop petite, le public semurois s’est vu proposé comme chaque année un programme spécial avec le spectacle pour enfants Docteur Anaël et Mister Corantin d’Anaël Meunier, une séance de close-up, un Gala international et une conférence-spectacle de François Normag.
CLOSE-UP (par Antoine Souchet)
Après un spectacle matinal consacré au jeune public par le magicien Anaël qui a affiché complet, voici le moment du close-up. Comme à son habitude, il a pris place dans la bibliothèque municipale de Semur-en-Auxois. Trois magiciens étaient présents : François Normag, Artem Shchukin et David Burlet. Durant les deux heures de déambulation, le trio impressionne petits et grands par leurs tours de passe-passe.
En entrant dans la bibliothèque, les spectateurs sont accueillis par François Normag, qui présente quelques tours tel que Les trois soeurs de Jean Merlin (Profesor Nightmare), Les trois gobelets (passe et muscades), Le lapin magicien (une spectatrice choisit librement une carte dans un jeu puis le mélange, le magicien annonce qu’il ne va pas retrouver la carte mais un petit partenaire, un lapin. Le jeu est perdu dans le chapeau où se trouve le lapin, ce dernier s’exécute mais en ressort une carotte. Très vite, il repart chercher la carte de la spectatrice qu’il retrouve), la carte au couteau, et un effet comique avec une clochette (la clochette fonctionne lorsque le magicien l’agite, mais elle ne fonctionne pas lorsqu’un spectateur l’utilise).
David Burlet se situe au rez-de-chaussée de la bibliothèque, il présente des tours de magie avec des accessoires facilement reconnaissables : des Rubik’s Cubes. Il fait mélanger trois cubes librement par les spectateurs puis les met dans trois sachets en papier. Il annonce qu’il peut les remettre en place en très peu de temps. Ce qui est le cas, mais le public reste un peu sur sa fin et demande à vérifier les sacs en papier. Dans chacun d’entre eux, on retrouve les Rubik’s Cubes mélangés par les spectateurs au début du tour (gag). David Burlet propose alors aux spectateurs de résoudre les trois Rubik’s Cubes en jonglant avec. Ce qu’il fait et tous les cubes sont remis dans le bon ordre sous le regard stupéfait de l’assemblée.
Le magicien russe Artem Shchukin présente ses routines dans le magnifique fond ancien. Il commence en musique avec une routine de dés à coudre qui apparaissent et disparaissent. Il fait ensuite choisir une carte auprès d’un spectateur, qui est remise dans le jeu. Ce jeu est ensuite mis dans un sac en papier, le magicien demande au spectateur de compter jusqu’à trois, la carte choisie saute alors du sac. Artem présente ensuite un tour avec un billet de banque emprunté dans l’assemblée. Il demande au propriétaire du billet de le signer et de mémoriser les trois derniers chiffres du numéro de série. Le billet est ensuite plié puis brûlé. En guise de remerciement, le magicien lui remet une boîte avec un kiwi à l’intérieur. Après avoir examiné le kiwi, ce dernier est coupé en deux et le billet de banque est retrouvé dans le fruit. Pour terminer, Artem demande à une spectatrice de le rejoindre pour un dernier tour. Deux paquets de cartes sont posés faces en bas sur la table côte à côte, ainsi qu’une clochette. Le magicien explique qu’après chaque étape du tour, la spectatrice doit tinter la clochette. Artem commence et fait tinter la clochette, la spectatrice s’exécute jusqu’à la fin du tour, où les mêmes cartes sont retrouvées par le magicien et la spectatrice dans le même ordre.
GALA
Un plateau d’artistes internationaux composé de François Normag, Tomonori Kurokawa, David Burlet, Artem Shchukin, Maxime Pollier, Tigran Peterson & Kalina.
François Normag est le traditionnel maître de cérémonie pour cette nouvelle édition semuroise. Comme le Monsieur Loyal, il va chauffer la salle avec trois degrés d’applaudissements, du plus mou aux hurlements hystériques. Son partenaire Maxime Pollier amène sur scène un coffre transparent vide d’où apparaît une multitude de billets de banque, après l’insertion d’un seul billet dans une fente (Référence : Appearing Money Box).
Tomonori Kurokawa
C’est la première fois que cet artiste japonais présente son travail en Europe et en France, faisant initialement partie du casting de Golden Magic. Il campe dans ce numéro solo très graphique, en noir et blanc, une espèce de personnage mécanique inspiré de Lewis Caroll qui bouge comme une poupée-mime, faisant apparaitre des dés à jouer, un pinceau (faisant office de baguette) et des points blancs. Ces mêmes points blancs (du dé) deviennent vides, se déplacent… Une face d’un dé se transforme en carte et un éventail est produit, puis apparait un autre dé transformé ensuite en jeu de cartes. Tomonori Kurokawa poursuit par une production d’éventails qui se transforment en cinq dés. Le pinceau blanc change de couleur (en rouge) et le dé suit ce changement puis se dédouble pour finalement voir sa taille grandir. Les cartes changent de couleur, en bleu et jaune comme les dés. Le pinceau se multiplie lui aussi avec différentes couleurs. Le numéro se termine par le mot « END » inscrit sur une des trois faces des dés.
François Normag arrive sur scène avec un grand carnet où il va présenter « un tour sans parole ». Il va s’en suivre différentes demandes et actions de la part du magicien envers un spectateur : « J’ai besoin de vous », « Restez assis », « Parlez plus fort », « Pensez à un numéro entre 1 et 20 », « Dites-le à voix haute », « Votre numéro est écrit sur la page d’après » (gag de plusieurs numéros écrits dont celui choisit), « Je ne pouvais pas parler depuis le début »… Le magicien sort alors de sa bouche un seul papier avec le numéro correspondant au choix initial (Référence : The Silent Treatment de Jon Allen).
David Burlet
Ce jongleur, magicien et clown français issu d’une grande famille de cirque est un irrésistible personnage comique. Habillé d’un costume criard bleu et d’une cravate jaune, il va jongler avec des assiettes et les faire tourner en équilibre sur huit longues perches1. Il apporte sur scène une petite table qui perd ses pieds (gag), puis lance une (fausse) assiette (en carton) dans le public. Il exécute ensuite des jongles et un équilibre avec neuf briques sur son menton. Tout se casse la gueule et le jongleur s’explose la tête sur la table, ce qui provoque la chute de sa moumoute (un moment hilarant) ! Il lance cinq assiettes en plastique dans le public qui reviennent comme des boomerangs. Il place ensuite six cuillères à côté de six petits verres disposés sur un plateau et en un mouvement toutes les cuillères sautent dans les verres. À la fin de sa prestation, François Normag vient discuter avec David Burlet mais celui-ci est essoufflé et la tête ailleurs à chercher son bout de perruque !
François Normag confie à un enfant une ampoule qui allume à distance et qui s’éteint par un souffle. Un chiffre entre 3 et 10 est demandé à un spectateur (exemple 8), puis au compte de 8, l’ampoule scintille. Le magicien cueille alors la lumière avec ses doigts et la fait disparaitre. Il demande ensuite à une spectatrice de venir expérimenter un phénomène d’hypnose. Aidé de son partenaire Maxime Pollier qui apporte un tapis, la spectatrice s’allonge sur ce dernier disposé sur une petite table à roulette, avec sa tête maintenue par un coussin. Le magicien-hypnotiseur demande de visualiser un arbre, puis un morceau de bois solide et de respirer en élevant les mains. D’un coup, la « force de l’arbre » fait léviter la spectatrice à une soixantaine de centimètres, puis redescend sur la table. (Référence : Spontus 360).
Artem Shchukin
Ce formidable artiste russe expatrié, découvert en 2021, est un personnage solaire, clownesque attachant et virtuose. Il nous propose ici un numéro de papier toilette facétieux ! Un voyageur arrive sur scène avec une valise sur roulettes et des sacs de shopping, en trainant au sol une bande de papier WC qui reste collée à sa chaussure. Il s’y prend à plusieurs fois pour retirer le papier qui se coince ensuite dans l’anse télescopique de la valise ; puis c’est la tête du voyageur qui se retrouve prisonnière de la même anse ! Le papier commence alors une course poursuite et un combat (de boxe) avec Artem en se faufilant partout : dans ses poches, dans sa braguette, dans les sacs, derrière son dos, sur son crâne, autour de ses poignées (comme des menottes)… Un des sacs de shopping lévite, le T-shirt du voyageur change de couleur en blanc. Un coup de pistolet (mimé) est donné en direction du sac où apparait le papier et un drapeau blanc en sort pour déclarer l’abandon du combat, mais Artem est pris par surprise et repart avec le papier collé sous sa chaussure, comme au début, et en étant trainé au sol jusqu’en coulisse en agitant son petit drapeau blanc. Ce numéro présenté et primé aux championnats FISM Europe (ECM) en juillet 2024 est un moment de vraie comédie décalée et irrésistible revisitant un classique de la magie scénique le Foulard spirite (Spirit handkerchief) 2 avec un objet du quotidien insolite.
David Burlet
David Burlet revient avec un numéro de Rubik’s Cubes. Il place un cube mélangé dans un sac et en ressort un cube en ordre de couleurs. Il montre que le sac est vide à l’envers (gag en tenant le deuxième cube). Il reprend alors le cube mélangé et demande à un spectateur d’annoncer une couleur (exemple : rouge) et résout une face en rouge immédiatement. Ensuite, au bout de quatre lancés, le Rubik’s Cube est résolu entièrement. Un cube mélangé est confié à un spectateur et David Burlet en tient aussi un entre ses mains. Le spectateur et le magicien mélangent en même temps les cubes et au stop de David, ils se retrouvent avec les six mêmes faces mélangées. Les deux cubes sont alors jetés en l’air et résolus par le magicien-jongleur. Trois cubes sont mélangés par un spectateur et mis dans trois sacs opaques. Le magicien va les résoudre un par un à l’aveugle. L’assistant plateau vient retirer ensuite les trois cubes mélangés des sacs (gag). David Burlet prend alors ces trois cubes et les résout, très rapidement, en jonglant avec dans les airs.
François Normag propose d’initier un enfant à la magie et lui confie une baquette magique. L’assistant Maxime Pollier amène sur scène une table sur laquelle est disposée un gros cylindre montré vide (Le Tube Raymond)3. L’enfant fait un geste magique avec la baguette et apparait successivement à l’intérieur un foulard, un lapin en peluche, un chapelet de foulards en trois séries, un caleçon et un gros vase avec des diamants. Pour terminer, le magicien montre que le vase produit ne rentre plus dans le cylindre.
Tigran Peterson & Kalina
L’allemand Tigran Peterson reprend le numéro de ses parents (datant de plus de vingt ans), les célèbres Sos & Victoria Petrosyan, avec sa partenaire Kalina Lewicka. Au programme, six changements consécutifs : trois changements de robes dans des cerceaux-tubes, un changement sous un grand drap, un changement de costume pour Monsieur dans un cerceau-tube et l’apparition d’une robe blanche sous une pluie de paillettes. Ce numéro old school, aussi bien dans ces effets, sa technique, sa présentation et son maniérisme, a du mal à exister en comparaison avec la révolution qu’a connu l’art du Quick change ces dernières années avec Léa Kyle et Solange Kardinaly. Dommage pour un final.
CONFÉRENCE-SPECTACLE
Cette « Histoire du Merveilleux » dispensée par François Normag relate l’évolution de la magie à travers les siècles. Elle est étoffée de démonstrations qui illustrent quelques aspects marquants de cette histoire et montrent, entre autres, le passage du concept de magie à celui d’illusion. En effet, l’art magique, qui trouve ses racines dans les temps les plus reculés s’est transformé pour devenir un art du spectacle : celui des illusionnistes, qui a pris un essor considérable au XIXe siècle et se renouvelle de nos jours afin d’enchanter un public toujours plus important. Au travers de cinq courtes histoires, qui suscitent l’imagination de l’auditoire, François Normag conte la grande aventure du « Merveilleux », de la préhistoire à nos jours.
François Normag arrive sur scène et allume un chandelier à distance, d’un geste de la main. Il va nous conter « l’Histoire du Merveilleux », de la magie, de la sorcellerie ; nous faire découvrir des paysages, des personnages et des rêves à travers différents voyages où les parfums, les sentiments et les sensations sont au centre d’histoires singulières. La « sensation du merveilleux » se passe dans la tête mais aussi dans le cœur. Par exemple, devant une peinture, chacun a un sentiment différent et a un rapport personnel à l’œuvre suivant sa culture, sa sensibilité et son éducation. Dans le spectacle en général et l’art magique en particulier, il y a une multitude de sensibilités et d’approches pour que tous les publics s’y retrouvent. C’est avant tous une histoire de sentiments et de gens que l’on raconte. Au-delà des accessoires, ce qui est important c’est la personnalité de l’artiste et non pas ce qu’il fait.
« Suis-je magicien ? » se demande François Normag. Il constate qu’il n’a pas de pouvoir et que la « vraie » magie serait celle de Merlin l’enchanteur. Il se considère comme un illusionniste, un prestidigitateur, un manipulateur qui produit de la magie simulée. « Est-ce que la vraie magie existe ? » À cette question, François Normag nous parle des civilisations et sociétés anciennes avec leurs chamans et sorciers qui jouaient le rôle de sage, guérisseur et de magicien. Avant de commencer son conte, il demande à la salle de deviner quel est l’objet commun qui va apparaître dans les cinq histoires.
Commence alors la narration de la première histoire il y a 15 000 ans à l’âge préhistorique quand les premiers hommes et les premières femmes dessinaient sur les parois des cavernes. Les personnages sont Isba, une femme qui ne peut pas avoir d’enfant, Mosuk un sorcier qui procède à des rituels de fécondité grâce à sa baquette magique (un os) et son fils qui fait disparaître des cailloux. La deuxième histoire se situe il y a 4000 ans en Égypte dans le palais du pharaon Ramsès avec un scribe et un bâton qui se transforme en serpent (première trace écrite d’un prêtre-magicien exécutant un tour)… La troisième histoire a lieu en 1636 où un père demande au magicien Alcandre de retrouver son fils disparu, qui réapparaît (au coup de trois grâce à un brigadier) en costume de Prince sur une scène de théâtre comme comédien, en référence à l’Illusion comique de Pierre Corneille. La quatrième histoire prend place à Paris en 1864 au théâtre Robert-Houdin où l’on assiste à La suspension éthéréenne, une lévitation extraordinaire sur canne. La cinquième et dernière histoire se situe en 1971 à Noël, où un jeune enfant (François Normag) reçoit comme cadeau une boîte de magie avec des accessoires dont une baguette magique, déclenchant chez lui le sentiment du merveilleux.
L’objet commun aux cinq histoires est bien la baguette magique, un accessoire symbolique représentant une forme de pouvoir et qui revête différentes formes : os, sceptre, bâton, brigadier, canne, baguette (que fait léviter sur scène François Normag). À la question « Comment devient-on magicien ? » la réponse est par l’intermédiaire de livres spécialisés, de tutoriels sur Internet et d’associations magiques comme La FFAP ou de concours nationaux et internationaux comme la FISM. François Normag conseille aux débutants de ne pas vouloir à tout prix chercher « le truc », qui n’est pas la bonne méthode car il existe parfois des dizaines de techniques pour réaliser un seul effet. Il y a différente discipline en magie dont le mentalisme qui est revenue à la mode depuis le début des années 2010 avec notamment les numéros de transmission de pensée. François Normag réalise alors une routine où il confie une enveloppe à un spectateur (prédiction) et demande à deux autres personnes d’écrire un chiffre entre 1 et 60 sur un carnet. Les deux chiffres sont additionnés et le résultat correspond à la prédiction.
François Normag parle ensuite de la révolution du cinématographe et de l’inventeur des effets spéciaux Georges Méliès. Vient ensuite l’évocation de l’âge d’or de l’art magique entre 1880 et 1930 avec ses grandes figures (Kellar, Herrmann, Thurston, Goldin…), le spiritisme, initié par les sœurs Fox, avec la démonstration d’une table tournante (lévitation d’un guéridon Losander) avec une clochette spirite confiée à une spectatrice. La magie a aussi le goût de l’exotisme et de l’Orient avec les fameux Anneaux chinois, les Yogi en lévitation et La corde hindou. Au XVIIe siècle les opéras de Jean-Baptiste Lully font apparaître une imposante machinerie provoquant des effets spéciaux mécaniques de lévitations et de disparitions sur les scènes théâtrales, comparables à de grandes illusions.
François Normag parle de la magie au Moyen Âge avec ses charlatans et escamoteurs vendant des potions miracles en même temps qu’ils pratiquaient Le jeu des gobelets. La sorcellerie y était très souvent évoquée provoquant des mises à mort. Le magicien, dans le rôle de l’inquisiteur, propose de rejouer une scène de procès avec un spectateur dans le rôle du sorcier se voyant disposer un collier en fer avec des chaînes traversé par une longue épée, vérifiée au départ (Référence : Sword through neck)
François Normag termine son intervention par une définition de la magie, qui ont l’a vu est multiple avec différentes entités. Pour lui, ces faiseurs de miracles et de merveilleux ont tous JOUÉ avec leurs semblables. Ce qui les réunit c’est le goût du jeu qui provoque l’illusion et la manipulation. On termine par cette citation de Mark Twain : « Parce qu’ils ne savaient pas que c’était impossible, ils l’on fait ! »
Cette conférence-spectacle est un vrai challenge et un pari pour le magicien et son public qui n’est pas habitué à cette forme hybride. Il faut louer le travail de conteur hors pair de François Normag, étudié et travaillé lors de son passage au Conservatoire d’Art Dramatique de Rouen. On pourra juste regretter qu’il n’y ait pas assez d’effets magiques qui viennent ponctuer chaque épisode. Malgré cela, il arrive tout de même à captiver son auditoire avec ses histoires habitées et ses personnages haut en couleur pour révéler une autre magie, celle de la transmission, de l’échange et de l’émotion.
Notes :
1 L’origine des Assiettes chinoises est inconnue, mais leur existence est mentionnée dès le Moyen Âge. Il y a 2000 ans, sous la dynastie chinoise des Han, elles figurent dans la Théorie des Cent divertissements, en 108 avant notre ère. Dès l’avènement du cirque moderne, l’art de faire tourner une assiette au bout d’une tige constitue l’un des exercices de jonglerie effectués à dos de cheval. Au début du XXe siècle, le tour des assiettes entre dans la composition de nombreux numéros. C’est l’allemand Barny qui invente le numéro désormais classique des Assiettes volantes, qui consiste à faire tournoyer en même temps plusieurs assiettes en équilibre sur autant de tiges fichées dans un support. Il réalise entre temps un autre tour, comme lancer d’un coup de poignet une série de cuillères qui retombent dans autant de verres posés en rang sur un plateau. L’exercice réussi, il retourne au présentoir d’assiettes assez vite pour les rattraper ou relancer leur mouvement. Source : CNAC-BnF
2 Le Spirit Dancing Handkerchief (Mouchoir spirit) est une illusion où un mouchoir semble prendre vie et se déplace sur la scène aux commandements du magicien. Il est présenté pour la première fois sur scène par John Nevil Maskelyne en 1888. Il est ensuite copié aux États-Unis par Frederick Eugene Powell en 1891. Puis d’autres grands magiciens s’emparent de cette lévitation singulière et poétique comme Harry Kellar (en 1894), Charles T. Aldrich, Harry Blackstone, Howard Thurston, Harry Willard, David Copperfield, Lance Burton, Dani Lary, Gilles Arthur, etc. La médium Anna Eva Fay, quant à elle, présentait un effet similaire comme une véritable démonstration spirite. Actuellement cet effet est renouvelé et réinterprété par une nouvelle génération d’illusionnistes comme Laurent Piron (Paper Ball, 2019) ou Artem Shchukin (2024).
3 Le Tube Raymond est un gros cylindre équipé d’une chambre de chargement secrète pour la production de foulards ou de divers autres objets. Publié pour la première fois sous le titre The Silver Tube Illusion par Jules Danby dans The Magic Wand, en avril 1919, il sera plus tard commercialisé en Grande-Bretagne sous le nom de Ghost Tube et aux États-Unis sous le nom de Phantom Tube en 1920. En 1926, The Great Raymond le présente en Amérique du Sud, où il devient connu sous le nom de El Tubo Raymond.
À lire :
- L’édition du festival à Dijon
- La conférence d’Hector Mancha lors de la première édition du festival à Semur-en-Auxois
- La deuxième édition du festival à Semur-en-Auxois
- La troisième édition du festival à Semur-en-Auxois
- La quatrième édition du festival à Semur-en-Auxois
À visiter :
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