Criss Angel est LA superstar actuelle de la magie, le magicien du XXIe siècle décoré par l’International Magicians Society en 2010. Son statut est équivalent aux rock stars comme Marilyn Manson ou Alice Cooper, dont il serait un ersatz. Christopher Nicholas Sarantakos a créé un personnage d’illusionniste gothique et asexué, jouant volontiers le jeu de l’ambiguïté, de la provocation et du spectaculaire. Au fil des années, « l’artiste multicartes », Criss Angel a su développer son image de magicien de l’extrême par de savants coûts marketing comme son modèle Harry Houdini. Dans les années 2000, il a été à la lutte avec David Blaine dans des matchs d’épreuves physiques et de fakirisme.
Criss Angel sait à merveille utiliser tous les moyens de communications modernes pour asseoir sa suprématie dans le domaine de l’illusion. Et pour cela, quoi de mieux que la capitale mondiale du divertissement Las Vegas et un mausolée en forme de pyramide pour résidence !
Depuis 2008, le Luxor Hotel (4ème plus grand hôtel du monde créé en 1993) abrite son roi-pharaon auquel rien ne résiste. Angel a immortalisé à jamais le lieu, telle une icône contemporaine, lors de sa spectaculaire lévitation au-dessus, et sur, la pyramide de verre en 2007 et 2010 (Luxor light et Luxor walk). Sa performance est le symbole du Luxor et trône dans le hall de l’hôtel sous forme de sculpture.
Le grand théâtre qui accueille le show d’Angel est précédé de deux énormes espaces qui abritent la collection de motos, sous vitrines, de l’artiste, ainsi qu’un nombre hallucinant de photos prises avec des personnalités du showbiz. Pour couronner le tout, des costumes, accessoires et éléments de décors des anciens spectacles de Criss Angel viennent ponctuer ce parcours en forme d’introduction. Les spectateurs sont tout de suite immergés dans son univers et conditionnés à voir une méga star.
L’artiste people est aussi friand de produits dérivés en tout genre, ressemblant à un bric à brac outrancier (sac, T-shirt, casquettes, bijoux, verres, porte-clés, badges, magnets, tatouages, médiator, jusqu’aux baguettes de batterie !) et possède même sa ligne de vêtements que l’on retrouve dans sa boutique attenante.
Le Cirque du Soleil ne s’est pas trompé en s’associant à l’illusionniste et ont entrepris ensemble la production de deux spectacles : Believe (2008) et MindFreak live ! (2016), vitrines spectaculaires taillées pour le succès public et commercial !
Le spectacle
Deuxième production du Cirque du Soleil avec Criss Angel après Believe, MindFreak live ! reprend de nombreux tableaux du précédent mais est débarrassé de tout folklore et du bestiaire un peu décalé et Steampunk qui plombaient la représentation.
Le spectacle prend pour sujet la série d’émissions cultes de l’illusionniste (2005-2010) et propose une immersion dans son univers gothique et dérangé. La mise en scène accentue de façon spectaculaire différentes performances réalisées pour la télévision en sublimant la dramaturgie grâce à une débauche de technologies.
Introduction n°1
Dans l’immense salle de spectacle du Luxor, reste l’imposant cadre de scène du précédent spectacle Believe avec ses lapins stylisés genre Alice au pays des merveilles. Dans la pure tradition des magiciens mégalos, l’écran disposé en fond de scène projette, en une dizaine de minutes, l’irrésistible ascension de Christopher Nicholas Sarantakos. Plusieurs extraits vidéos nous montre les débuts de Criss Angel avec son groupe de hard rock sur la chaîne MTV, une interview de Randi, le fameux escapologiste, l’épisode douloureux de la mort de son père en 1998, ses différentes performances et défis physiques, comme passer 24 heures dans l’eau ou rester suspendu par la peau pendant 6 heures.
Une annonce en voix off se fait entendre : « Suite à un problème technique, il y aura 10 minutes d’attente avant le début du spectacle. »
Maestro et Fifi
Un magicien mexicain arrive sur scène avec sa partenaire. Son nom est Maestro et il propose au public d’exécuter le tour des « épées de la mort ». Dans un style comique et décalé, Il avale une épée comme un fakir. Il fait ensuite choisir une carte par un spectateur dans un jeu jumbo. Il déguise ce dernier avec un chapeau et lui tend un pistolet pour qu’il « tire » sa carte. Le spectateur appuie sur la gâchette et fait voler le chapeau du magicien, puis fait tomber une malle des cintres qui manque d’écraser Maestro et « tue » accidentellement un technicien derrière l’écran vidéo qui projette un décor de western. Pour finir, une carte apparaît sur l’écran, celle du spectateur.
L’assistante Fifi, une blonde enrobée, annonce de façon comique Criss Angel et nous voyons arriver sa doublure. Il s’agit en fait de Maestro déguisé avec une perruque et de faux abdos cabotinant et faisant apparaître une colombe… en plastique qui est mal traitée, puis l’apparition d’une vraie colombe sur sa tête.
Introduction n°2
Séance narcissique n°2 avec la projection de vidéos présentant Criss Angel et ses diverses distinctions, ses apparitions sur les plateaux de télé, dans la série Las Vegas, dans des publicités, etc. Un épisode rappelant l’autocongratulation de David Copperfield dans son show de 2005.
Apparition
Une vidéo nous montre Criss Angel au lit qui est réveillé par un bruit d’horloge. Le grand rideau de scène s’ouvre et l’on voit pendre des centaines d’ampoules à des fils électriques. Un voile est tendu sur une grande plate-forme vide et le magicien fait son apparition dans un déluge de feu et de fumée avec la musique en live d’un guitariste. Il crie « Las Vegas, êtes-vous prêt ? »
S’ensuit une série d’illusions qui s’enchaînent pour en mettre plein la vue.
Une grande boîte transparente vide arrive sur scène, puis un rideau est placé dessus et apparaît quatre filles (tour d’entré de Nathan Burton). Une autre fille apparaît ensuite sur un porte bagage vide, après avoir sauté virtuellement de l’écran.
Arrive un effet saisissant de transposition. Une assistante est assise sur une chaise et recouverte d’une cape. Ses mains dépassent ainsi que sa tête. Une malle est montrée vide. La fille disparaît de la chaise pour se retrouver dans la malle.
Escapologie et transposition
Harry Houdini est une inspiration constante pour Criss Angel qui a effectué plusieurs évasions Houdiniennes et obtenu 3 records du monde. Nous voyons des vidéos de ses exploits et de son séjour à l’hôpital pour cause de chute (beau conditionnement et dramatisation de la séquence qui va suivre). Le rideau se lève et on découvre Angel se faire attacher par deux assistants, tout de noir vêtu, dans une camisole de force et se faire suspendre par les pieds en haut des cintres du théâtre.
La scénographie projette une image de ville et les six écrans LED latéraux des visages de papier. Un décompte de 30 secondes est déclenché et Criss Angel se libère progressivement en tournoyant dans les airs au rythme de la musique et de la vidéo qui accentuent la dramaturgie de la performance, puis il tombe vers le sol dans un grand bruit.
Les assistants le place alors dans un sac, puis dans une malle fermée. Une partenaire se place au-dessus et effectue une transposition grâce à un rideau. Criss Angel apparaît libéré dans un effet pyrotechnique brûlant.
Fin de cet hommage à Houdini avec l’évasion et la malle des Indes popularisée par le maître sous le nom de Metamorphosis.
Intermède
Maestro revient sur scène accueillir les applaudissements du public, tandis que Criss Angel parle de ses inspirations de jeune magicien quand il a vu pour la première fois Lance Burton à Las Vegas. Maestro lui projette une photo souvenir sur l’écran vidéo : Criss enfant sur des toilettes, effet décalé garanti. « Le public veut voir de la magie révolutionnaire » dixit Criss Angel.
Vidéo game
Un grand écran en tulle enferme Criss dans un château (projeté sur l’écran en fond de scène). Un « chevalier » arrive sur scène et se bat à l’épée avec le magicien. L’impact des armes produit des effets visuels en 3D sur le tulle. Ils tournent alors à 360° sur une plate-forme dans un effet rappelant le film Matrix, dans un équilibre impossible. Débarrassé du « méchant », Angel court dos au public et face à l’écran comme dans un jeu vidéo ; l’image avance. Le tableau se finit par une transposition du méchant avec le magicien sur une malle.
Colombes
Une femme arrive sur scène et ouvre un livre. Cela a pour conséquence de faire apparaître des danseurs avec les yeux bandés. Deux autres femmes, habillées de noir, portent de l’encens. Criss Angel produit du feu de ses mains, puis une flamme lévite et se transforme en colombe. Le magicien retire son masque blanc et fait apparaître une deuxième colombe. Il produit encore des oiseaux dans un foulard rouge.
Une colombe disparaît et se transforme en foulard qui s’envole dans les airs et se dirige vers une cage, pour se retransformer en oiseau ! Un effet de toute beauté. Une multitude de foulards tombent alors des cintres vers le magicien qui produit une dizaine de colombes. Une plume est transformée en confettis qui se transforment en une centaine de colombes qui viennent envahir la salle et les spectateurs puis se nichent dans un refuge. Un superbe tableau romantique doté d’une puissance émotionnelle forte magnifié par le décor et les effets vidéo.
Le Houdini mexicain
C’est au tour de Maestro de démontrer ses talents de manipulateur. Il dit faire le tour des colombes avec des poulets ! et disparaît derrière un drap en rampant sur le sol (gag). « Je suis Criss Angel », Maestro disparaît derrière un rideau ayant la même texture que celui d’avant-scène et se transforme en vrai Criss Angel.
Close-up
Viens un moment de close-up rediffusé sur grand écran. Angel vient s’asseoir à une table dans les premiers rangs de la salle et effectue une routine de matrix avec 4 pièces qui finissent par voyager dans un verre retourné par pénétration. Il enchaine ensuite avec la production d’une multitude de pièces qui recouvrent entièrement la table, puis sort des demi-dollars de son nez en cascade. Il finit son intervention par le saut d’un élastique à cheveux entre ses doigts !? Un effet basique que l’on apprend dans les cours de récré, dommage.
Triple transposition
Une grande structure sur roulettes, à trois étages, arrive sur scène avec au-dessus Maestro et Fifi saluant le public. L’assistante descend d’un niveau et fait remarquer au public que la partie centrale est vide.
Sous couvert d’un grand tissu, les deux comiques disparaissent de la plate-forme et trois assistants habillés en noir apparaissent dans le cube central, tandis qu’une assistante disparaît de scène pour se retrouver au-dessus de la structure. Nous retrouvons ensuite Maestro et Fifi à cour et jardin sur le devant de la scène. Une grande illusion impressionnante par son triple effet en cascade.
Marionnette
Maestro et Criss Angel jouent la comédie avant que ce dernier ne disparaisse derrière le rideau (bras toujours visible) pour revenir sur scène sous la forme d’une marionnette manipulée par Maestro, qui fait pipi sur le public (du bon goût !). La marionnette est placée sur une chaise et se transforme en vrai Criss Angel.
Moto Collection
Angel présente ses deux guitaristes et on voit sur écran sa collection de moto. Huit noms de motos apparaissent avec le profil des bécanes et une spectatrice est invitée à choisir au hasard un modèle. Une plate-forme vide, décollée du sol, est disposée sur la scène et vérifiée par la spectatrice dans tous les sens. Maestro dispose alors trois pans en carton et une projection vidéo diffuse, en boucle, les images des huit motos et s’arrête sur celle choisie par la spectatrice. Les cartons sont retirés puis apparaît immédiatement la vraie moto.
Belle mise en scène et idée judicieuse de la vidéo projection qui rend l’apparition plus impactante.
Chloé Crawford
Angel nous présente sa collègue magicienne Chloé Louise Crawford, ancienne assistante du magicien Murray, « The Celebrity Magician » ayant participé à l’émission Britain’s Got Talent 2015 et faisant partie de la tournée The Supernaturalists 2016. Elle place une autre partenaire dans une boîte en plexiglass sur pied, recouverte d’un tissu. Le tissu est retiré et la femme est transformée en caniche géant.
Un passage très anecdotique et sans intérêt, déconnecté du reste pour cette assistante qui est apparue auparavant dans différentes saynètes.
Lames de rasoir
Une vidéo nous montre Criss Angel en train de se maquiller façon masque gothique entre le Joker et The Crow. Un message « Warning » apparaît, puis le mot « Death », et la mention « Ne faites pas ça chez vous ». Angel arrive sur scène et avale des lames de rasoir une à une en prenant le soin de découper des feuilles de papier avant chaque « bouchée ».
La scène est retransmise sur l’écran du fond et l’image se démultiplie au fur et à mesure que les lames sont avalées. Criss Angel bouge comme une marionnette avec des mouvements de mime et place ensuite un fil dans sa bouche, avale de l’eau et la recrache pour ressortir les lames en chapelet sur un rythme de musique rock et finir par un filet de sang noir s’échappant de sa bouche.
The nightmare
Le tableau précédent était une « mise en bouche » de ce qui va suivre. Un lit est suspendu au-dessus du sol. Une musique douce accompagne des images de fleurs sur les six écrans LED. Les fleurs se fanent doucement et les images se teintent de rouge.
Un personnage muni d’un masque blanc aux yeux rouges perçants arrive avec un couteau à la main ; le cauchemar prend le pas sur le réel et le lit s’envole, alors qu’une énorme scie circulaire, surmontée d’une femme avec un fouet, arrive sur scène.
Criss Angel tape alors sur la grande scie avec un marteau pendant qu’une assistante est ligotée sur une grande plaque métallique. Le magicien et Maestro lancent des boules de papier dans la salle et les deux spectateurs qui tombent sur un logo sont invités à monter sur scène pour vérifier l’installation « de la mort », ainsi que la femme qui est prisonnière de la plate-forme suspendue.
La musique rock tonitruante des deux guitaristes retentit pendant que la scie descend sur la pauvre partenaire ligotée et la découpe en deux dans un flot de sang arrosant la scène, puis la plaque se coupe en deux séparant nettement le buste et les jambes.
Criss Angel joue au clown déjanté et l’on voit arriver sur scène une femme sans tronc déambuler avec un chariot sur roulette. Une scène trash dans la tradition d’Horace Goldin et de la magie gore, très bien amenée dans sa mise en scène mais un peu gâchée par la longue préparation de l’assistante sur la plaque pendant la séance des boulettes de papier.
Lévitations
Des extraits vidéo montrent les différentes lévitations exécutées par Angel lors de ses émissions Mindfreak. L’illusionniste en profite pour délivrer un message d’urgence vis-à-vis des enfants atteints de cancer via son association H.E.L.P. Un circassien contorsionniste exécute des équilibres sur deux tiges plantées au sol sur des images d’enfants malades et une musicienne jouant de la harpe traverse la scène, suivie du circassien qui part en coulisse.
Angel, habillé d’une chemise blanche immaculée entre sur scène avec une danseuse, fait tournoyer un voile autour d’elle et fait apparaître sa partenaire derrière ce même voile en fond de scène. La femme lévite dans les airs, Angel la rejoint et la fait disparaître dans un effet d’Asrah. Une double lévitation suivie de l’Asrah de Servais Leroy, que tous les magiciens utilisent aujourd’hui sans grande originalité et plombée par des « secousses » récalcitrantes comme toujours ! On voit ensuite le magicien en pleurs car son propre fils a été diagnostiqué cancéreux. Une chaise roulante vide arrive sur scène. Angel lévite sous un drap jusqu’aux cintres et disparaît. Une assistante apparaît alors dans le fauteuil roulant et Criss Angel surgit dans la salle en tapant dans les mains et invitant tous les spectateurs à « célébrer la vie » avec lui pendant que des circassiens, des acrobates et des danseurs exécutent leurs numéros au rythme d’une musique entraînante. Séance tire larmes comme les affectionnent tant les américains et où Angel se mélange les pinceaux dans la justification de ses effets.
Laser man
Angel réapparaît sur scène et joue avec un laser vert qu’il dédouble et envoie dans la salle sous forme de projections à la manière du maître du genre Theo Dari. Il revient ensuite tel un « ange » et lévite jusque dans les cintres.
Tous les artistes saluent le public.
Lévitation n°2
Le rideau s’ouvre une dernière fois sur l’illusionniste qui se tient en équilibre, les pieds nus, au-dessus d’une très grande échelle. Il se met à descendre celle-ci à la verticale en suivant les marches et lévite totalement dans les airs en passant sous l’escabeau et en faisant des saltos. Il entre ensuite dans une énorme roue transparente, telle un hamster, et tourne à l’intérieur comme un cosmonaute en apesanteur. Il ressort ensuite de la roue et une femme vient léviter avec lui. Ils disparaissent dans les cintres et laissent sur la scène un masque blanc aux yeux rouges brillants.
Un tableau très fort visuellement et une lévitation faite en pleine lumière, fait rare pour ce genre d’effet, mais avec le rideau de fond qui va avec. La progression dramatique est parfaite même si le tout perd de la puissance à cause des flying précédents qui redoublent l’effet dans le même spectacle !
Disparition
L’illusionniste revient sur scène pour parler de son association H.E.L.P et de l’urne prête à recevoir les dons des spectateurs à la fin du spectacle, puis disparaît sur la même plate-forme qu’au début du show. La boucle est bouclée.
Conclusion
MindFreak live ! assume son côté mégalo par son déploiement d’effets scéniques, pyrotechniques et technologiques dernier cri. Le spectacle « envoie du bois » et les spectateurs en prennent plein la vue et les oreilles. Avec une débauche d’effets visuels et sonores, le rythme ne descend jamais et est bien contrebalancé par des saynètes comiques avec l’excellent Maestro, alias Mateo Amieva Brenes, qui se moque gentiment de l’icône Criss Angel (avec son consentement et sa bénédiction). Cette dérision apporte plus d’humanité à un personnage public semblant inatteignable et hautain. L’artiste « touche » définitivement son public par son implication contre le cancer chez les enfants avec son association H.E.L.P (Heal Every Life Possible), mise en place après que son propre fils de 2 ans ait contracté une leucémie en 2015.
On sent bien évidemment la patte du Cirque du Soleil, multinationale du divertissement, qui commence à uniformiser ses shows par la mise en place de dispositifs et mécaniques répétitives tels l’emploi d’énormes écrans LED, de musiciens jouant en live, de créatures étranges et maniérées, ainsi que de circassiens jouant leur numéro. Ces éléments rappellent furieusement l’excellent Michael Jackson One créé au Mandalay Bay en 2013, et marque aussi l’épuisement d’une certaine formule.
Que reste-t-il de l’artiste Criss Angel dans ce flot incessant de technologies ? Une présence assez discrète à la limite de l’accessoire dans certains tableaux, quand il se contente d’être un démonstrateur d’effets. Par contre, l’illusionniste atteint un vrai degré d’étrangeté et dérange son public lors de ses interventions gothiques qui sont les meilleures du spectacle. N’oublions pas que le personnage de Criss Angel est construit sur un univers très référentiel et qu’il s’épanouit dans une certaine forme d’excès métalo-gothico-gore. Au final, MindFreak live ! ressemble à une monstrueuse créature pas vraiment finie à l’image de celle du docteur Frankenstein, un show un peu bancal avec des éléments et des tours recyclés du précédent show Believe (dont le cadre de scène en est le symbole), une ligne directrice sommaire et une finalité un peu vaine. Reste que l’impression générale est bonne car l’illusionniste sait conjuguer les talents et se faire entourer de techniciens et de scénographes de premier ordre. Il n’est pas non plus avare en effets et donne au public ce qu’il attend : du spectaculaire et des émotions (mêmes fabriquées).
A visiter :
– Le site de Criss Angel.
Cet article a été publié pour la première fois dans le MAGICUS magazine n°204 (mars-avril 2017). Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : S. Bazou. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayant droits, et dans ce cas seraient retirés.