Proposée et organisée par la Cinémathèque Méliès, cette journée autour de l’illustre magicien du cinéma Georges Méliès a présentée différentes approches autour du père des effets spéciaux, avec l’intervention de collectionneurs magiciens (François Voignier, Didier Morax et Pascal Friaut) et descendants de Georges Méliès (Anne-Marie Quévrain et Jacques Malthête). Parmi les nombreux spectateurs présents, on pouvait noter la présence de Céline Noulin, Bébel, Gérard Majax, Daniel Rhod, Alain Slim ou encore Frédéric Tabet.
Avant la première conférence, un interview de la Radio diffusion Française daté de 1937 est diffusé. On y entend Georges Méliès évoquer la découverte du cinéma par l’intermédiaire des frères Lumières. Tout au long de la journée, Pascal Friaut sera le modérateur et présentateur de chaque conférence. Sans plus attendre, commençons par la première conférence :
« Les théâtres forains à l’époque de Georges Méliès »
Conférence présentée par François Voignier, collectionneur en histoire de la magie et évènements forains.
Repères historiques :
Les premières apparaissent au Moyen Âge et à la Renaissance et sont organisées par des religieux comme la foire de Saint Laurent et de Saint Germain, ou la fête des Loges (1652). D’autres foires ont lieu en Europe comme celle de Southwark en Angleterre. A l’intérieur de ses foires, sont installés des petits théâtres avec entresorts, bonimenteurs et autres jongleurs. A la fin du XIXe siècle, de grandes inventions technologiques vont grandement aider au développement des fêtes foraines : La machine à vapeur, les chemins de fers et l’électricité. A noter que la présence d’une machine à vapeur était considérée comme un élément de richesse des propriétaires d’attraction foraine, comme le théâtre Gamby qui diffusait une nouvelle attraction pour l’époque : le Cinématographe. Autre exemple avec Maurice Dulaar qui mis en place un groupe électrique pour permettre d’illuminer son music-hall dans les années 1910 partout en France.
Les spécificités d’un théâtre forain :
De grandes façades en bois (20 à 40 m de long) avec un prix d’emplacement compris entre 90 et 130 francs. Les panneaux de devantures sont en toiles peintes pliables (pour faciliter les déplacements) devant lesquels évoluent les parades composées d’un orchestre et de quelques comédiens attirants (et amusants) les visiteurs curieux dans leur théâtre. Le prix des places est relativement bas (comparé au théâtre Robert-Houdin qui était quatre fois plus élevé) et est accessible aux personnes peu fortunées (les prix allant de 1 franc à 10 centimes).
Les types de spectacle dans les théâtres forains :
En plus des panoramas et dioramas historiques, on pouvait découvrir des vitrines d’exposition dans des théâtres d’anatomie (comme dans un cabinet de curiosité), assister à des combats de luttes, observer des animaux sauvages dans des ménagerie et sur piste.
Pour les amateurs de théâtre, il était proposé des spectacles d’opérettes avec des vedettes de l’époque (comme la Goulue) ainsi que des comédies (elles attiraient beaucoup de monde en raison du faible prix d’entrée) comme au théâtre du Petit Poucet (qui propose des spectacles pour le jeune public) ou le théâtre Becker.
Deux types de théâtre étaient très sollicités par les spectateurs : les entresorts (typiquement forains) qui présentent des « femmes sans tête » (ou à « trois têtes »), les célèbres « puces savantes » (deux espaces par foires au maximum), « Les ondines du professeur Harry » (deux nageuses ordinaires vivent une vie aquatique extraordinaire) ; et les spectacles de music-hall présentant des numéros visuels (magie, transformisme, animaux sauvages, jonglerie…) comme au music-hall Gallici-Rancy et le théâtre Iunk.
De nombreux magiciens étaient présents (avec leur théâtre) dans ses foires : Le théâtre Gallici-Rancy (magie et projection cinéma), Grenier (expérience électrique, spiritisme et ventriloquie avec Macford), Carnelli (voyance/mentalisme, danse papillon), Bénévol (et son final avec la tête coupée), « Le Palais magique » de Léo d’Alcy, la ménagerie Laurent (avec notamment une danse serpentine présentée dans une cage aux lions), la ménagerie Rédenbach (qui présente des films de Méliès)…
Le déclin des théâtres dans les fêtes foraines :
L’âge d’or du théâtre forain prend fin au moment de la Première Guerre mondiale en 1914, en plus du cinéma qui commence à s’installer dans des salles en dur et donnant un meilleur confort pour les spectateurs. En 1895, une attraction foraine de la Belle époque (cinématographe) est présentée à la Foire du Trône à Paris.
En conclusion de cette première conférence, François Voignier remercie (sous forme d’hommage) les artistes forains qui ont offert de nombreux spectacles dans différentes bourgades et pour des publics avec peu de revenus. Il termine par cette phrase : « Dans le théâtre fixe, le spectateur va au théâtre, alors que dans une fête foraine c’est le théâtre qui va au-devant des spectateurs. »
« Les magiciens du théâtre Robert-Houdin sous la direction de Georges Méliès »
Seconde conférence de cette journée avec le collectionneur Didier Morax, magicien, conservateur de la collection de Christian Fechner, organisateur du festival de magie du Goëlo depuis 2020, membre du M.H.C et de l’Amicale AMBM de Lorient.
A partir de 1870, Georges Méliès assidu du Théâtre Robert-Houdin a vu tous les magiciens qui se sont produits sur cette scène. Tous ceux qui ont été engagés à partir de la Direction Léonie Robert-Houdin ont connu la direction Méliès.
Les magiciens cités sont présentés succinctement, dans l’ordre chronologique : Jacobs, Duperrey, Raynaly, Lemercier de Neuville, Henry’s, Okita, Hawa-Djinah, Florini etc. En 1888 Georges Méliès devient Directeur avec dans le personnel deux personnes emblématiques qui travaillent sur place depuis quelques mois ou années. Jehanne d’Alcy qui deviendra Madame Méliès, et Marius l’impayable « servant de scène ». Fauque et Chelu sont engagés et deviennent Harmington et Arlington. Les départs et retours d’artistes et d’assistants se succèdent. Les grands magiciens de passage font des visites. Arnould, Legris, Tolrom, Charley, Folletto, Maurier complètent la liste des magiciens titulaires.
Des commentaires écrits par Méliès, initialement prévus pour la revue Passez muscade mais non publiés, éclairent sur les magiciens sociétaires et sur ceux de passage.
« Le trucage cinématographique selon Georges Méliès »
Troisième conférence présentée par Jacques Malthête. Arrière-petit-fils de Georges Méliès, il rédige de nombreux ouvrages et présente de nombreuses conférences sur son aïeul en France et en Europe. Pour débuter, Jacques Malthête évoque le fait que Georges Méliès n’a jamais cherché à divulguer les secrets de ses trucages.
Premier type de trucage : Trucage par pellicule
Autrement appelé l’arrêt de caméra (ou substitution), cette technique de trucage était utilisée pour remplacer un élément de décors (ou accessoire) par un autre. Malthête donne un premier exemple avec le film L’exécution de Mary, reine des écossais d’Alfred Clark et William Heise (1895).
Autre exemple avec la transformation d’un corbillard en omnibus par Georges Méliès, comme évoqué dans l’extrait de l’article suivant paru dans la Revue du cinéma (1929) : « Veut-on savoir comment me vint la première idée d’appliquer le truc au cinématographe ? Bien simplement, ma foi. Un blocage de l’appareil dont je me servais au début (appareil rudimentaire dans lequel la pellicule se déchirait ou s’accrochait souvent et refusait d’avancer) produisit un effet inattendu, un jour que je photographiais prosaïquement la place de l’Opéra ; une minute fut nécessaire pour débloquer la pellicule et remettre l’appareil en marche. Pendant cette minute, les passants, omnibus, voitures, avaient changé de place, bien entendu. En projetant la bande, ressoudée au point où s’était produite la rupture, je vis subitement un omnibus Madeleine-Bastille changé en corbillard et des hommes changés en femmes. Le truc par substitution, dit truc à arrêt, était trouvé… »
On retrouve dans bons nombres de films de Méliès cette technique du trucage par pellicule comme dans Le diable noir (1905) qui compte près d’une soixantaine de colure ou dans Escamotage d’une dame au théâtre Robert-Houdin (1896).
Deuxième technique utilisée : la surimpression
Après une première prise de vue, Méliès rembobine la pellicule et tourne de nouvelles images sur les premières. Il privilégie cette technique pour les songes, les cauchemars, et les scènes fantastiques.
On retrouve ce procédé dans plusieurs courts métrages de Méliès : L’homme-orchestre (1900), Barbe-Bleu (1901), Le Mélomane (1903), Le voyage de Gulliver (1902), L’homme mouche (1902)…
Troisième technique utilisée : le fondu enchaîné
Méliès bouche progressivement l’objectif avec une soie ou un tissu feutré de couleur noir, rembobine sur quelques dizaines de photogrammes, redémarre la caméra dont l’objectif est obturé par la soie, enlève progressivement la soie, débouchant ainsi l’objectif ; les prises de vues se succèdent après un bref mélange des deux. Jacques Malthête évoque une autre technique aussi utilisée chez Méliès : « l’effet de grossissement », utilisé dans L’homme à la tête en caoutchouc (1901) et dans Le voyage dans la lune (1902).
Pour effectuer ce procédé, Méliès s’approche de la caméra, le corps caché derrière un pan de tissu noir percé d’un trou par lequel il passe la tête. Puis, il se rapproche (ou s’éloigne) de la caméra. Méliès utilisera ses nombreux trucages pour ses films et pour des publicités .
Présentation de dessins inédits de Georges Méliès
Une vingtaine de dessins de Georges Méliès sont présentés à l’écran par Pascal Friaut, tous datés d’avant 1888 et jamais publiés. On y découvre des croquis de lieux de spectacles, de personnalités politiques de l’époque, mais aussi des magiciens (Robelly, Maurier…), de travailleurs à la gare Montparnasse (quand il tenait son magasin de jouet)… Lorsqu’il avait quatorze-quinze ans, il s’amusait à reproduire ses professeurs en dessin. Dernière image, qui est (peut-être) le seul programme de Georges Méliès effectué au Château royal de Blois. Il a eu lieu le 26 juin 1887 et était consacré aux Amis de la Société des Sciences et Lettres du Loir-et-Cher.
Petite pause repas bien méritée après cette matinée riche en documentation et anecdotes !
Atelier trucage
Au retour de la pause déjeuner, un atelier trucage est présenté avec la participation de deux spectateurs et orchestré par Pascal Friaut. Cette partie a pour but de présenter les notions de trucages à l’heure actuelle avec la technique du fond vert qui est présent sur scène avec deux projecteurs LED (pour éclairer le sujet) et une caméra placée face à celui-ci. Une fois le sujet placé, la magie du numérique peut opérer. En retirant (numériquement) le fond vert, on peut le remplacer par un décors (ou action) dans lequel le sujet va pouvoir évoluer (sur la lune, dans la jungle, dans un bureau…).
« Georges Méliès : Magnétisme et spiritisme dévoilés »
Après cet atelier ludique et participatif, reprenons le programme avec une nouvelle conférence présentée par Pascal Friaut qui présente les origines et l’évolution du spiritisme en France et en Europe.
Il commence avec le médecin allemand Anton Mesmer (1734-1815) et la découverte du magnétisme animal ainsi que la création de ses séances de baquet à partir de 1784 dans les salons parisiens. Un peu plus tard, en 1843, le médecin écossais James Braid (1795-1860) présente une nouvelle technique intitulée « somnambulisme magnétique » qui sera appelée peu après par ce même médecin « hypnose ». En France, l’âge d’or de l’hypnose (1882-1892) est notamment marqué par le neurologue Jean-Martin Charcot (1825-1893) avec ses nombreuses expériences afin de mieux cerner les paralysies hystériques et les différencier des paralysies organiques.
En 1848, tournant de l’histoire des sciences occultes avec trois sœurs américaines originaires de Hydesville : les Soeurs Fox. Cherchant à faire peur à leur mère, elles ont imaginé un esprit malicieux appelé « Monsieur Pied fourchu » (splitfoot en anglais), elles donneront naissance sans le savoir, au phénomène du spiritualisme. Vers la fin de sa vie, Margaret Fox annoncera en public que cela n’était qu’un jeu d’enfant et que les coups donnés sur le plancher de leur chambre étaient dus aux craquements de leurs doigts de pieds et autres articulations.
Presque au même moment en Europe (1855 précisément), un professeur d’école, Hippolyte Léon Denizard Rivail (1804-1869) plus connu sous le nom d’Allan Kardec, découvre l’existence des tables tournantes avec (notamment) le scientifique Victorien Sardou.
Il sera appelé à fonder une nouvelle philosophie autour de cette discipline : le spiritisme. Cette philosophie sera notamment diffusée à travers de nombreux livres : Le livre des esprits (1857), Le livre des médiums (1861) et L’Évangile selon le spiritisme, écrit par lui-même et avec un véritable succès en Europe et dans le monde.
D’autres scientifiques et écrivains se prêteront au jeu des tables tournantes comme Victor Hugo à Jersey, Camille Flammarion, Sir Douglas Home, ou encore Arthur Conan Doyle et le célèbre magicien américain Harry Houdini.
Très vite, les magiciens se sont inspirés du spiritisme pour créer leurs numéros, à commencer par les frères William et Ira Davenport en 1855, avec leur célèbre « Armoire spirite ». D’autres magiciens français reprendront cette thématique tels que Henri Robin, Jean-Eugène Robert-Houdin ou le professeur Dicksonn…
Georges Méliès aussi a présenté le spiritisme, non pas que sur scène, mais aussi à travers ces courts métrages comme par exemple dans Charlatan de fin de siècle, Le portrait spirite (1903), L’évocation spirite (1899), Spiritisme abracadabrant (1900) ou L’armoire des frères Davenport (1902) pour ne citer qu’eux.
Médaille Georges Méliès
Après cette rétrospective historique consacrée au spiritisme chez Georges Méliès, arrive un moment important et solennel dans cette journée : la remise de la médaille Georges Méliès à Georges Proust. Il est à la fois magicien, collectionneur, éditeur de livres, créateur d’effets spéciaux pour le cinéma, et surtout fondateur de deux célèbres musées consacrés à l’histoire de la magie en France (Le Musée de la Magie à Paris, et la Maison de la Magie Robert-Houdin à Blois). Après la lecture d’un discours évoquant le grand intérêt de Georges Proust pour le cinéma et notamment Méliès, Jacques Malthête et Anne-Marie Quévrain lui remettent la médaille sous une salve d’applaudissements.
« À la recherche des trésors perdus de Georges Méliès »
Suite à ce remerciement, Anne-Marie Quévrain, arrière-petite-fille de Georges Méliès et secrétaire de la Cinémathèque Méliès, présente à son tour une conférence où elle parle de l’héritage laissé par Méliès et les actions effectuées depuis la création de la Cinémathèque Méliès pour préserver et promouvoir la mémoire de leur arrière-grand-père.
Georges Méliès a créé des œuvres multiples tout au long de sa vie : dessins, croquis, décors, techniques… Cela a donc laissé à ses descendants un héritage important à conserver et à présenter au plus grand nombre. Méliès ne possédait pas de scénario, mais faisait quelques croquis présentant l’atmosphère du film (une sorte de storyboard mais en plus synthétique).
Pour réaliser ses projets de films, Georges Méliès fait construire (en 1897) à proximité de sa maison de Montreuil, le studio A, qui sera le premier dans le monde du cinéma avec tous les équipements nécessaires (machinerie, décors…) En 1907, pour effectuer plus rapidement ses films (et constatant que Thomas Edison développe de façon industrielle le cinéma aux Etats-Unis), Méliès fait construire un second studio (studio B), qui sera transformé, en 1917, en théâtre des variétés artistiques. Il y présentera des petites pièces avec ses enfants et ses amis comédiens. Méliès racontera à sa petite fille Madeleine, que ses meilleurs souvenirs de vie étaient dans ce théâtre des variétés-artistiques, et non quand il faisait ses films.
En 1912 (quand il arrête de tourner ses films), les dettes commencent à s’accumuler. Il met en vente par adjudication à vil prix son studio A, et brade, confie (ou détruit ?) de nombreux décors, affiches, costumes ou stock de films. Concernant la destruction des stocks de film en nitrate, il n’y a aucune preuve qu’il les aient réellement brûlés comme dans le film Hugo Cabret de Martin Scorsese.
1925 marque l’année de la destruction du théâtre Robert-Houdin (et des bureaux de Méliès) pour faciliter le prolongement du boulevard Haussmann. C’est cette même année qu’il se marie avec Jehanne d’Alcy et qu’il gère le magasin de jouets dans la Gare Montparnasse.
En 1929, Madeleine, âgée de six ans et demi, assiste au gala en hommage à son grand-père (et en sa présence). Ce gala sera présenté dans le film de Martin Scorsese, Madeleine est représenté sous les traits du personnage d’Isabelle (interprétée par l’actrice américaine Chloë Grace Moretz). En 1936, la presse française annonce que 94 films de Méliès ont été retrouvés à Hollywood.
Faisons un bon dans le temps, en 1961 (année du centenaire de la naissance de Georges Méliès), avec la création de la Cinémathèque Méliès (aussi appelé Les Amis de Georges Méliès). Cette association est à l’origine de René Malthête (mari de Madeleine Malthête) qui encourage son épouse à préserver ce patrimoine exceptionnel. La même année, la FIAF (Fédération Internationale des Archives de Films) de Budapest (en partenariat avec la jeune Cinémathèque) présente une exposition sur Méliès notamment avec la diffusion de films inédits, et d’une exposition présentée au Musée des Arts décoratifs de Paris. Madeleine Malthête-Méliès s’engage en tant que présidente de la Cinémathèque Méliès, et propose dès 1977 des ciné-concerts présentant des films Méliès (avec musiques et bruitages).
1980 marque une année pleine de projets et de patrimoine pour la Cinémathèque Méliès : parution d’un essai de reconstitution d’un catalogue français de la Star Films suivi d’une analyse catalographique des films de Georges Méliès en français organisée par le CNC ; exposition sur Méliès au Centre Georges Pompidou ; première projection intégrale des 140 films au centre culturel international de Cerisy. La même année, de nombreuses bobines de films sont découvertes en Belgique, dans le poulailler d’un particulier, notamment une de son film Le Voyage dans la lune.
Pendant plus d’une trentaine d’années, la Cinémathèque Méliès ne cessera de propager son patrimoine en France et dans le monde à travers des expositions (Cinémathèque française, Japon, Amérique Latine…), des expériences de cinéma forains et ambulants, colloques Méliès à la Sorbonne Nouvelle, édition en DVD des films fraîchement restaurés (près de 200 films)… C’est en 2016, que le film Match de prestidigitation (1904) est identifié par Anne-Marie Quévrain et Jacques Malthête, il est découvert aux archives du film à Prague en République Tchèque.
Parmi la collection « non films » de Madeleine Malthête-Méliès, on peut compter un millier de pièces (toutes conservées et présentées à la Cinémathèque française). On peut y trouver le manteau du professeur Barbenfouillis du Voyage dans la lune, le carton fantastique de Robert-Houdin, l’armoire du Décapité récalcitrant, affiches et dessins divers… Ces quelques éléments sont présentés dans le nouvel espace de la Cinémathèque française consacré à Georges Méliès et à ses successeurs contemporains (Georges Lucas, Jacques Demy, Martin Scorsese…).
De plus, près de 70 films (issus de tirage originaux), ont été numérisés en 4K, permettant d’une part de conserver les films en version numérique, mais aussi d’éviter la détérioration des pellicules au fil du temps (soit dit en passant, aucune subvention n’a été apportée pour effectuer cet important travail de numérisation.)
Projection de films de Méliès
Afin de terminer cette sublime journée, une projection de films de Méliès est présentée et commentée par Anne-Marie Quévrain. L’intégralité des films diffusés sont numérisés en 4K. Aucune retouche ou traitement n’ont été effectués sur les films, ils sont donc en version « brut » et en noir et blanc.
Le premier film présenté (et pas des moindres) est Le voyage dans la lune dans une version 4K. Dont on fête en cette année 2022, les 120 ans ! Le tournage s’est déroulé pendant l’été 1902 pour une durée de tournage inconnue. Le film s’inspire des œuvres d’Offenbach et de Wells The man in the moon (1901), du livre de Jules Verne et de l’attraction foraine de Frédéric Thompson intitulée A trip to the moon.
Suite de la projection avec : Escamotage d’une femme chez Robert-Houdin (1896), Un homme de têtes (1898), Une indigestion (1902) – un patient se présente chez un médecin pour un problème de digestion. Le médecin s’amuse à le démembrer et à le remembrer en entier avec l’aide de ses assistants) – , L’impressionniste fin de siècle (1899), L’homme-orchestre (1900), Le diable noir (1905), Evocation spirite (1899), La sirène (1904), La chrysalide et le papillon (1901), Excelsior (1901), L’oeuf du sorcier (1902) et Le chaudron infernal (1903) diffusé en couleur.
À Lire :
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