Avec des moyens beaucoup plus modestes que la grande rétrospective de la Cinémathèque Française, les Monuments Nationaux ont produit une petite exposition, subventionnée par la région Centre dans l’enceinte du château de Talcy. Le choix de ce cadre donne un cachet « magique » à l’ensemble composé d’appareils optiques et d’installations à projections.
Le château
Loin du tumulte des grands sites du Val de Loire, Talcy dresse sa fière silhouette au milieu d’une étonnante campagne, comme si l’édifice était tombé là par hasard. En effet, il faut s’excentrer de la Loire pour découvrir cette charmante demeure renaissance théâtre des amours de Cassandre et de Diane, qui inspira les poètes Ronsard et d’Aubigné.
L’exposition
Le château présente une quarantaine de pièces du XIXe siècle de la magnifique collection de François Binétruy, amateur éclairé de jouets d’optiques et d’autres objets du pré-cinéma :
Boites d’optique, jeu d’anamorphoses, théâtre d’ombres et théâtres miniatures, diorama et panorama miniatures, polyorama panoptique, lanternes magiques des fabricants Lapierre et Aubert, praxinoscope d’Emile Reynaud, zootrope, plaques de fantasmagories et de lanternes magiques, thaumatrope…
Dans certaines salles du château, des installations lumineuses inspirées de l’univers des magiciens de l’optique investissent les lieux. Ainsi voit-on défiler un carrousel d’ombres inquiétantes et de soldats de plomb. Les fantasmagories de Robertson sont évoqué par des projections vidéo où surgissent des têtes de gorgone. Quand aux spectres vivants, ils prennent l’apparence de fées dansant dans un globe de verre.
Nous retrouvons aussi des lanternes magiques qui diffusent leur images poétiques au coin d’un salon privé. Le Grand salon, la plus belle pièce du château, constitue un décor remarquable avec une superbe collection complète de chaises Louis XV. C’est le théâtre final de cette exposition, aménagé en salle de jeu, qui met en lumière quelques scènes à trucs de Georges Méliès.
Si certaine installation sont un peu bricolée, l’ensemble séduit le visiteur qui est transporté hors du temps l’espace d’un moment. Une fois les intérieurs parcourus, il est indispensable de profiter des autres corps de bâtiment avec le remarquable colombier du XVIe siècle et l’énorme pressoir tricentenaire encore en état de marche. La visite se termine par les charmants jardins réhabilités en verger-conservatoire. Il est bien sûr fortement recommandé de rendre visite aux chefs-d’oeuvre du coin : Chambord, Villandry, Chenonceau, entre autre, pour parfaire le séjour !
A lire :
– Lanterne magique et film peint.
– Le monde fantastique des images lumineuses.
– Magie et cinéma.
– Musée de la lanterne magique de Padoue.
A voir :
– l’encyclopédie DVD MEDIA MAGICA.
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