Comment êtes-vous entré dans la magie ? À quand remonte votre premier déclic ?
J’ai découvert la magie à l’âge de seize ans. Je venais d’arriver en France depuis le Liban. C’est en me baladant dans les rues de Lyon que j’ai découvert Magic Boutique qui appartenait à Yves Doumergue. J’y suis entré par curiosité et j’ai été fasciné par les démonstrations d’un magicien : Jean-Philippe Halm.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Dès ma première visite dans ce magasin de magie, je suis reparti avec deux ouvrages, Techno cartes et Techno pièces de Daniel Rhod. J’ai de suite accroché aux techniques décrites et la passion ne m’a plus quitté. J’ai ensuite rencontré d’autres magiciens et suivi des cours particuliers et collectifs.


Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. À l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Un événement majeur a été l’incroyable concept qu’a mis sur pied Stephan Leyshon : le CIFAMM. Il a réuni les meilleurs illusionnistes du monde dans la ville de Mâcon et a permis à de nombreux magiciens comme moi de côtoyer et d’apprendre avec les plus grands. À l’inverse, j’ai connu une phase de ma vie où mon entourage proche était un frein. Heureusement cette époque est maintenant révolue.
Quels sont vos domaines de compétence ? Dans quelles conditions travaillez-vous ? Parlez-nous de vos créations, spectacles et numéros
Pendant longtemps j’ai été un touche-à-tout et je me suis sans doute dispersé. Je n’avais pas vraiment d’encadrement. Avec le temps, j’ai appris la rigueur. Mon niveau d’exigence a beaucoup augmenté ces dernières années. Je remercie l’équipe de France de Magie de m’avoir guidé dans ce parcours. De même, j’ai énormément progressé dans mon jeu sur scène et c’est grâce à l’investissement de Thibaut Martinent. J’adore travailler avec lui. Grâce à son travail, j’exploite de nouveaux horizons. C’est vraiment enrichissant. Et finalement, j’ai la chance d’être accompagné et soutenu par ma femme Émilie qui n’est pas de ce milieu, mais qui est devenue une spectatrice avisée.



Mon numéro Tape Act avec lequel j’ai gagné le titre de « Champion de France de magie de scène », à Troyes, cette année est un numéro de manipulation, mais il y a aussi des touches d’humour et je pense que c’est sa force avec en plus l’originalité d’utiliser du scotch. Dans mes spectacles, en général, je veux qu’il y ait du rythme et de l’humour. J’apprécie également beaucoup la présentation, ces intermèdes qui donnent du liant, du rythme et finalement mettent en valeur les artistes qui partagent la scène. J’ai énormément de respect pour les autres artistes.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
À mes débuts, je regardais beaucoup Jeff McBride et Lance Burton, des références. Dans un autre registre, j’aimais aussi Wally Eastwood le jongleur. Je pense à la folie de Yann Frisch, à la perfection de Yu Hojin, à l’humour de Mac King, à la révolution qu’a emmené Léa Kyle et il y a encore plein d’autres exemples…

Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
J’aime tous les styles de magie. La magie traditionnelle par respect des monstres sacrés, la magie moderne et nouvelle qui a été brillamment portée par nos jeunes magiciens. Il est vrai qu’en magie, celui qui amène de la modernité ou de l’originalité va sortir du lot.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Je ne pense pas avoir une influence particulière. J’en admire beaucoup sans en être particulièrement influencé. Dans mon temps libre, je ne regarde pas que de la magie, mais aussi des humoristes, des imitateurs, des clowns, des grands orateurs et des sportifs. Il y a beaucoup à apprendre d’autres disciplines.
Quels conseils et quels chemins recommander à un(e) magicien(ne) débutant(e) ?
Il faut du travail et de la curiosité. Mais ce n’est pas toujours suffisant. Il faut également bien s’entourer et saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent. Dans un parcours, il y a forcément des échecs et il ne faut pas baisser les bras. Au contraire, il faut s’en servir pour rebondir plus haut.


Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Je la trouve en constante évolution. Il y a toujours quelque chose à réinventer et c’est super de savoir que tout est possible. Je suis sûr que l’avenir nous réserve des numéros magnifiques et des artistes qui marqueront l’histoire de notre art.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Pour moi qui suis d’origine libanaise, je peux vous assurer que les spectateurs ne s’intéressent pas aux mêmes numéros qu’en Europe. Au sein même de l’Europe il y a des différences culturelles qui font que le public ne répond pas de la même façon à une performance magique ou artistique en général.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
En dehors de la magie j’aime faire du sport, apprendre et développer de nouvelles compétences. Passer des moments de qualité avec les gens que j’aime et découvrir le monde.
À visiter :
Interview réalisée en octobre 2025. Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : Edouard Boulanger / Dan et Nat / Jad. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.