Quels sont vos domaines de compétence ?
Bonjour, et merci de vous intéresser à mon parcours. J’ai grandi dans le milieu de la danse grâce à ma maman professeur de danse. À deux ans je mettais mon premier justaucorps. À treize ans, je croisais la route d’une école de cirque, ce qui me permit de découvrir la contorsion. Je faisais mes premières scènes à quatorze ans. À seize ans j’intégrais une compagnie itinérante de music-hall et ce milieu ne me lâchera plus. Après la naissance de mon deuxième enfant je choisis d’arrêter la contorsion et de me consacrer à ma compagnie de spectacles de cabaret et spectacles pour enfants, Les Allumettes, que je venais de créer.
Présentez-nous Les Allumettes. Quand, comment et pourquoi est née cette compagnie ?
Les Allumettes sont nées en 2001. Ma première revue avait été créée en 1999 avec ma sœur et une partie de ma famille, une idée folle pour passer ensemble l’an 2000. Ma famille étant dans le Var et moi à Paris, c’était compliqué de se coordonner. C’est pourquoi un an plus tard j’ai choisi de me détacher des Crazy Girls, et de créer ma propre compagnie avec le soutien de mon compagnon ingénieur du son. Les Allumettes m’ont permis de me réaliser. J’ai créé de nombreux spectacles de cabaret à thèmes, ainsi que des spectacles pour les enfants.
Sur quelle(s) thématique(s) travaillez-vous ?
J’ai développé beaucoup de thématiques, en fonction de mes envies, et parfois sur demande de clients pour des événements comme le Cabaret Parisien, qui est ma spécialité. Mais aussi le tour du monde, le disco, les corsaires, les années folles… Pour les enfants aussi, je me suis amusée à explorer les thématiques du Far West, du cirque, des pirates, des contes de fées, du fantastique, de la ferme, de la féérie de Noël… Je suis un peu boulimique. J’ai toujours envie d’explorer de nouveaux horizons.
Parlez-nous de vos spectacles et de vos créations
Ce que j’aime avant tout dans un spectacle, c’est le partage avec le public, peu importe que ce soit un public d’enfants ou de personnes âgées. Je travaille régulièrement dans les EHPAD, et le lien que nous créons avec les résidents est toujours une source de plaisir. Chaque fois que je conçois un nouveau spectacle, je recherche le moyen de créer des liens de proximité avec le public, que ce soit en descendant dans la salle, en faisant monter quelques personnes sur scène, ou en leur parlant. L’important c’est de susciter des émotions : je suis attachée à trouver l’équilibre entre le visuel (c’est-à-dire les costumes, les décors, les chorégraphies), et les musiques, qui doivent parler au public, avec une variété de styles et de rythmes.
Comment avez-vous rencontré l’art magique ?
Comme beaucoup d’enfants j’ai reçu une boîte de magie vers l’âge de sept ans. Mais ma première rencontre, concrète, était il y a vingt ans. J’ai collaboré avec Gilles Weiss sur des spectacles dans un parc d’attraction pendant quelques mois. Ma seconde rencontre a été décisive : c’est celle avec François Normag et le festival Vive la Magie. Ça a été une véritable révélation, un chamboulement dans ma vie artistique.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
En 2022, j’ai été contactée par François Normag, metteur en scène à Vive la Magie, pour intégrer avec Maxime Pollier, mon danseur partenaire, le prestigieux festival. François m’a rapidement fait confiance. On n’a pas mis beaucoup de temps pour se rendre compte que nos univers, nos expériences, allaient « matcher ». Et ma rencontre avec l’équipe du festival a été fatale, son âme unique m’a totalement conquise.
La première saison, j’étais à ses côtés comme assistante. Nous faisions avec Maxime, mon partenaire, un bonneteau géant, théâtralisé. Il me faisait aussi « perdre la tête », mais heureusement la faisait réapparaître ! Mais le moment le plus impressionnant du show était lorsque Maxime me faisait léviter pour allumer, avec François, le grand cadre Vive la Magie qui annonçait l’ouverture du spectacle. Sur le show actuel, j’ai la responsabilité d’une Malle des Indes avec Gero de la compagnie espagnole Mag Edgard. C’est toujours un moment de stress, … et de plaisir intense !
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. À l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Rien ne m’a freiné. La véritable passion pour la scène, que je porte en moi, me donne des ailes. Gérard Souchet, le producteur du festival qui a rejoint les étoiles il y a trois mois, croyait beaucoup en mon avenir dans la magie. C’est lui, et François, qui m’ont permis de croire qu’une deuxième vie dans le monde merveilleux de l’art magique était possible. J’ai cherché à me former. François est mon mentor. Pour compléter mon apprentissage, j’ai intégré cette année la formation de magicien au Double Fond. Je pense qu’il est important d’avoir une culture générale dans la magie pour pouvoir y faire une carrière.
Comment êtes-vous venue à travailler dans un spectacle de magie ?
Chaque fois c’est la magie qui est venue me chercher. Gilles a contacté ma compagnie pour accompagner son nouveau spectacle, et François m’a « trouvée » sur Internet grâce aux Allumettes. C’est drôle quand on y pense, on n’échappe pas à son destin.
Parlez-nous de vos expériences dans les créations Scala Magica et Golden Magic de François Normag pour le festival Vive la Magie. Comment intervenez-vous dans ces représentations ?
Au départ, Maxime et moi avons été engagés uniquement pour danser mais il s’est avéré que François nous a tout de suite inclus comme des artistes complets. Dès Scala Magica nous sommes devenus un trio indissociable. Nous étions à la fois danseurs, assistants de magicien, et acteurs. Nous avons proposé nos compétences comme chorégraphes. Golden Magic est un spectacle tout à fait original. François avait le souhait de concevoir une « comédie magicale ». Avec les grandes illusions de la compagnie espagnole Mag Edgard, le magicien breton Strobineler, la danseuse Claire Camille, le magicien russe Artem Shchukin, nous formons une extraordinaire équipe. Nous avons aidé François à la création chorégraphique et nous l’avons assisté à la mise en scène. C’est une expérience fabuleuse de partager la scène avec toutes ces personnalités, c’est vraiment enrichissant.
Quelles sont vos influences artistiques et les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marquées ?
Dans mes souvenirs d’enfance, j’ai été marquée par les prestations de beaucoup de magiciens à la télévision. En effet, je regardais tous les vendredis soir l’émission de télévision Le Plus Grand Cabaret du monde. Je me souviens plus particulièrement des effets magiques de Bernard Bilis en close-up, et de David Copperfield pour les grandes illusions. Puis est venue notre vedette française Dani Lary. Je me souviens aussi d’une prestation bluffante d’hypnose lors d’une soirée associative dans mon village, j’avais dix ans.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
La magie s’est démocratisée ces dernières années. Dans la rue, au restaurant, sur la scène, à la télévision… C’est très riche, chacun peut y trouver sa source d’émerveillement. Il y a aussi la « magie nouvelle ». Je ne suis pas friande de tout ce que je vois, mais il y a des artistes absolument fantastiques dans ce mouvement. C’est malin, accessible à un public qui au départ n’est pas attiré par la magie. Elle se combine à d’autres disciplines : au théâtre, à la danse, au jonglage… J’aime beaucoup le mélange des genres.
Vos hobbies en dehors de la danse ?
Il est rare d’avoir plusieurs passions en même temps. La danse a rythmé toute ma vie. La magie vient aujourd’hui s’y faire une place. J’ai toujours eu besoin de faire du sport, essentiellement du fitness, mais me sentir en bonne santé, pour garder ma ligne. J’aime aussi la couture, qui est une branche indispensable lorsqu’on a sa compagnie, et qui est complémentaire lorsqu’on se crée un numéro de magie.
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Interview réalisée en octobre 2024. Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : Anne Bordier / Franck Boisselier / Céline Legendre-Herda / Aurore Mourgues. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.