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A LA RENCONTRE DU MUSÉE MÉLIÈS

Cinémathèque française (Paris, janvier 2022).

Antoine Souchet

Le musée Méliès est le nouvel espace de la Cinémathèque française. Consacré au père des effets spéciaux, il a ouvert en mai 2021, et y présente l’histoire des effets spéciaux de Georges Méliès jusqu’à George Lucas. Sur près de 800 m2 d’exposition, on peut admirer plus de 300 machines, décors, accessoires, affiches ou encore costumes portés par de grands acteurs (et même par Méliès lui-même). Une dizaine d’espaces, sur deux étages, sont visibles par les visiteurs et curieux du septième art.

Lanternes magiques et premiers contacts avec Méliès

Dès l’entrée du musée, sont exposés les premiers projecteurs d’images de l’histoire (appelés « lanternes magiques ») avec différents modèles (en bois, en forme de Tour Eiffel, avec plusieurs lunettes)… On peut aussi découvrir des croquis de Méliès réalisés pendant sa jeunesse. Il y a également une vitrine consacrée à Jean-Eugène Robert-Houdin, le père de la magie moderne, dont Méliès sera le dernier directeur de son théâtre au 8 Boulevard des Italiens à Paris, de 1888 à 1924.

Lanterne magique « tour Eiffel » de Louis Aubert (1889).
Vitrine Jean-Eugène Robert-Houdin avec : les sphères truquées (boîtes au boulet) d’Emile Voisin, le Carton fantastique (1847), la table de milieu de Devaux (1860), Pierrot sortant de sa boîte de Caroly (1890), le buste truqué de la Sybille de Cumes (1888), le coffre électrique transparent aux pièces d’Emile Voisin (fin XIXe).

Dans cette vitrine, on peut y voir un des accessoires utilisés par le magicien (table truquée, cages pour colombes, le carton fantastique de Robert-Houdin…) et même un automate similaire à Antonio Diavolo, le célèbre voltigeur au trapèze longtemps présenté dans son théâtre. En parlant d’automate, on peut ajouter la présence d’un prototype de l’automate écrivain utilisé pour le tournage d’Hugo Cabret (2011) de Martin Scorsese.

Automate écrivain utilisé dans le film Hugo Cabret, fabriqué par David Balfour (2011). Cet automate a été réalisé d’après les dessins de Brian Selznick, auteur du roman original, L’Invention de Hugo Cabret (2007), inspiré d’un automate scribe et dessinateur construit par Henri Maillardet vers 1805.

Avant de changer d’espace, on peut admirer la célèbre tête de Mme Bates du film Psychose (1960) d’Alfred Hitchcock entourées d’autres têtes utilisées par Méliès dans ses films ou saynètes au théâtre Robert-Houdin tel que Le décapité récalcitrant (1891).

La tête momifiée de Mme Bates dans Psychose (1960), réminiscence des fantasmagories du XVIIIe siècle, et la tête truquée de Belzébuth (à gauche) fabriquée par Emile Voisin (1890). Cette dernière répondait aux questions qu’on lui posait. Au coup de pistolet, des objets empruntés aux spectateurs s’accrochaient à ses cornes et à ses oreilles. On pouvait aussi y faire apparaître des cartes à jouer.
Meuble original du sketch magique American spiritualistic mediums ou Le décapité récalcitrant, créé au théâtre Robert-Houdin en mars 1891. Séparée de son corps, la tête du professeur Barbenfouillis continue à parler à l’intérieur du meuble.

Les jouets optiques et le pré-cinéma

Cet espace (ludique pour les petits comme les grands) permet d’apprendre (et de comprendre) le fonctionnement d’une illusion d’optique avec les jouets d’optique d’époque, en plus du principe scientifique de persistance rétinienne. Les jouets d’optique exposés (praxinoscope, praxinoscope-théâtre, phénakistiscope…) sont de véritables pièces de curiosité au XIXe siècle.

Anamorphose cylindrique.
Praxinoscope-théâtre et praxinoscope classique d’Emile Reynaud (1878).

En plus de cet espace ludique, on découvre les approches scientifiques du découpage d’un mouvement notamment avec Étienne-Jules Marey et son « fusil chronophotographique », ou encore, Muybridge et ses décompositions d’un cheval à différentes allures ; on peut aussi observer au travers d’un kinétoscope (créé par Thomas Edison) quelques images en mouvement de la vie quotidienne aux États-Unis au début de cette nouvelle approche de la photographie.

« Fusil chronophotographique électrique » de E.J. Marey (1899). Marey reprend le principe de son premier fusil de 1882, mais le perfectionne : le mécanisme fonctionne désormais à l’électricité et utilise du film 35 mm non perforé. C’est la première caméra électrique et portable moderne.
Kinétoscope-Kinétophone de Thomas Edison et William Kennedy Laurie Dickson (1894). Mis au point en 1891 et exploité en 1894, le Kinétoscope permet le visionnement d’un film 35 mm perforé, long de 15 m environ, monté en boucle. Ce très rare exemplaire (n°69) a été augmenté en 1895 d’un phonographe, pour les premiers films sonores Kinétophone.

Méliès vs Frères Lumière

Diffusé en face à face, on peut voir des vues « ordinaires » par les frères Antoine et Louis Lumière (Arrivée d’un train en gare de La Ciotat, L’arroseur arrosé, la sortie de l’usine Lumière, Le repas de bébé, Démolition et reconstitution d’un mur – effet spécial au passage… ). La plupart de ses vues date de 1895 ; et aussi des vues spectaculaires ou « extraordinaires » par Méliès, comme : Escamotage d’une femme au théâtre Robert-Houdin (1896), Évocation spirite (1899), L’homme-orchestre (1900), Un homme de tête (1898)…

Escalier donnant accès au second étage du musée Méliès.

Méliès dans ses créations

Présentés sous la forme d’une Rotonde, on peut écouter des entretiens audio de Méliès à propos de ses films, quelques croquis de films, publicités (Bière Picon, biberon…) ainsi qu’un prototype de caméra utilisée par Georges Méliès.

Le studio de Montreuil

Cet espace présente le studio qui permet à Méliès, de créer et réaliser ses projets de films. Créé en 1897 à proximité de sa maison, Georges Méliès fera de ce studio, le premier dans le monde du cinéma à posséder tous les équipements nécessaires pour le bon déroulement d’un film (machinerie, décors, emplacement caméra…). Sont exposés dans cet espace, une maquette du studio, des croquis et photos du studio (intérieurs et extérieurs)…

Maquette du studio de Méliès reconstituée par la Cinémathèque française.

Dans ce même espace, il est possible d’effectuer un voyage dans quelques films de Méliès grâce à une technique de réalité virtuelle (VR), mise au point par la Société Ubisoft. Muni d’un casque, le visiteur navigue entre trois films de Méliès à travers l’intrigue et les décors dans Le géant des neiges (1912), Le chaudron infernal (1903) et Le voyage dans la lune (1902). Une expérience complètement magique en soi !

L’héritage magique de Méliès

A travers une grande vitrine, sont présentés des éléments de décor et de costumes de films de Méliès (comme le Nain jaune), mais également des accessoires utilisés par d’autres grands acteurs (ou magiciens) pour le cinéma : le masque-oiseau de Channing Pollock dans Judex (1963) de Georges Franju, ou le masque de cheval issu du film Orphée (1950) de Jean Cocteau.

Deux panneaux de bois du Nain Jaune, saynète conçue par Méliès au théâtre Robert-Houdin (1890). Une armoire, fermée par ces deux portes décorées, abritait le Nain jaune. Après l’invocation suivante : « Fils de Triboulet, gnome bizarre, informe sorcier, sortez du néant et apparaissez ! », les panneaux s’ouvraient et le Nain jaune apparaissait dans un nuage de fumée.
Le masque-oiseau en forme de tête d’aigle du magicien Channing Pollock dans Judex. Conçu par Christian Courcelles en 1964.
Masque empreinte de Jean Cocteau pour son film Le sang d’un poète (vers 1930).

On y trouve également des croquis issus de films de Méliès évoquant la notion de la magie et du fantastique comme dans Cendrillon (1899) par exemple. On peut aussi (re)découvrir d’autres extraits de films en cours de visite comme Les Parapluies de Cherbourg (1964) ou Peau D’Âne (1970) de Jacques Demy, la traversée du miroir dans Orphée de Cocteau, ou encore quelques apparitions de colombes par Channing Pollock dans Judex de Franju. On peut aussi contempler quelques croquis de décors et de costumes de ses films.

Le Voyage dans la lune

Pleinement consacré au plus célèbre film de Méliès, cet espace regorge de croquis publicitaire du film, d’essai d’affiches de diffusion, en plus de nombreux dessins de décors illustrant l’atmosphère du film. Une pièce iconique du film est d’ailleurs présentée à l’entrée : le costume du Professeur Barbenfouillis (porté par Méliès lui-même). Le court métrage est diffusé en version restaurée et en 4k afin de profiter au maximum des détails du film. A travers cet espace, on découvre que Georges Méliès est un des grands précurseurs des mondes inconnus.

Dessin préparatoire original de Méliès pour l’affiche du Voyage dans la lune.
Cape de magicien portée par Méliès au théâtre Robert-Houdin et dans au moins trois de ses films : le costume du Professeur Barbenfouillis, dans Le voyage dans la lune (1902), Eclipse de soleil en pleine lune (1907) et Pochardiana ou Le rêveur éveillé (1908).

Présentation des différents effets spéciaux numériques

Présentés sur une table tactile à disposition des visiteurs, quatre techniques d’effets spéciaux sont proposés : le fond vert, le système de cache, le morphing et le mapping. Chaque technique s’illustre avec des extraits de films majeurs de l’histoire du cinéma.

L’héritage du Voyage dans la lune

En pénétrant dans le dernier espace du musée Méliès, il est question de présenter quelques grands héritiers du monde du cinéma et notamment des effets spéciaux. Dans une grande vitrine, on peut observer quelques affiches, accessoires et reproductions en miniature de décors ayant été influencés par le Voyage dans la Lune, comme un vaisseau du Voyage au centre de la terre (1959) d’Henry Levin, le robot-femme du film Metropolis (1927) de Fritz Lang, ou une affiche du film Frau im Mond (1929) de Fritz Lang. Plus proche de nous, les films Star Wars de Georges Lucas sont aussi présentés avec quelques croquis inédits accompagnés d’une phrase écrite sur le mur qui prend tout son sens dans ce musée : « Méliès est clairement le père de tout ce que nous faisons aujourd’hui en effets spéciaux. »

Le robot de Metropolis (1927) créé par le décorateur et sculpteur Walter Schulze-Mittendorff pour le musée du cinéma Henri Langlois au Palais de Chaillot à Paris (1970).
Maquette d’affiche d’Otto Hunte pour La femme sur la lune de Fritz Lang (vers 1928).

En fin de visite, sont diffusés des extraits de films reprenant l’univers de Méliès notamment au travers de l’espace : 2001, l’Odyssée de l’espace (Stanley Kubrick, 1968), Gravity (Alfonso Cuaron, 2013), Star Wars, un nouvel espoir (Georges Lucas, 1973), Interstellar (Christopher Nolan, 2014)…

A lire :

– La rubrique spéciale consacrée à Méliès.
– Musée Méliès : la magie du cinéma de la Cinémathèque française (Editions Flammarion, 2021).
– Méliès : la magie du cinéma de Laurent Mannoni (Editions Flammarion, 2020).

Crédits photos : A. Souchet et S. Bazou. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants-droit, et dans ce cas seraient retirés.

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Classé sous :CINEMA, PRESTIDIGITATION Balisé avec :Méliès

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