Spectacle familial par excellence dans la tradition de la variété et des plateaux d’artistes, V – The Ultimate Variety Show est présenté pour la première fois au Venetian en 2001 par son créateur et producteur David Saxe. En 2004, Saxe décide d’ouvrir son propre théâtre pour accueillir sa création et développer d’autres productions et choisit le Alladin (futur Planet Hollywood). L’Ovation Theater (qui deviendra vite le V Theater) est né.
Une douzaine de numéros composent V – The Ultimate Variety Show, offrant au public une performance différente chaque soir (environ sept numéros prennent place dans une soirée et changent suivant le planning des artistes). Le spectacle est présenté depuis sa création par l’indéboulonnable jongleur et comédien Wally Eastwood, dont le charisme et la complicité avec le public font de lui une valeur sure.
David Saxe
David Saxe est né dans le show business. Sa mère était danseuse dans la revue historique des Folies Bergère et son père Richard était joueur de saxophone dans le célèbre groupe The Rat Pack. Saxe grandi dans les coulisses de Las Vegas, aidant à la production de spectacles, organisant des soirées pour des dîners d’entreprise, arrangeant des instruments de musique pour des groupes, allant même jusqu’à concevoir du matériel théâtral pour créer ses propres effets spéciaux. Ses deux sœurs, Suzanne et Melinda, sont toutes deux devenues des artistes de scène.
À l’âge de dix-sept ans, David Saxe produit le premier spectacle de sa sœur Melinda, « la première dame de la magie » au Bourbon Street Hotel and Casino, faisant de lui le plus jeune producteur de l’histoire de Las Vegas.
La carrière de David Saxe décolle rapidement. Il ouvre son premier théâtre à San Francisco et à l’âge de trente ans, il produit vingt-cinq spectacles sur les scènes d’Atlantic City, du lac Tahoe, de Branson, de Philadelphie et au Japon.
En 2004, il ouvre le V Theatre à Las Vegas pour accueillir V – The Ultimate Variety Show, qui est toujours à l’affiche aujourd’hui. Saxe produit plus d’une trentaine de spectacles dans cette salle dont beaucoup de shows magiques : The Mentalist, Marc Savard Comedy Hypnosis, Melinda – the First Lady of Magic, The Magic and Tigers of Rick Thomas, La Femme Magique, Scarlett – Princess of Magic, Showgirls of Magic.
En 2010, il inaugure un deuxième théâtre le Saxe Theater avec la production VEGAS! The show, puis Beatleshow et Nathan Burton, Comedy Magic.
Au fil des années, David Saxe Productions est devenue la plus grande société de divertissement de Las Vegas qui a pris ses quartiers dans un centre ultramoderne de 20 000 m2 comprenant des studios de danse, des salles de répétition, un département marketing, une équipe de graphistes, des salles avec écrans verts pour incrustations numériques, des studios photo et un entrepôt d’accessoires.
Introduction
Le spectacle commence par la projection vidéo de vieilles images des « visuels » ayant fait de Vegas la ville des artistes de toutes les disciplines : cirque, magie, comédie, musique… Cette tradition va revivre avec le show qui va commencer sur scène.
Wally Eastwood (Jonglage, comédie et présentation)
Wally Eastwood est le plus ancien jongleur comique de l’histoire de Las Vegas. Né le 8 décembre 1964 à Alexandria, en Virginie dans une famille américano-mexicaine de trapézistes-acrobates vieille de six générations, connue sous le nom de Padilla (aussi connu au Mexique que Ringling aux Etats-Unis).
Eastwood acquière très tôt diverses techniques de cirque et de gymnastique pour commencer à se produire en public à l’âge de sept ans avec sa famille. À huit ans, il porte un costume de gorille dans un numéro comique. De douze à quatorze ans, il conduit un monocycle pour le cirque Carson & Barnes. C’est là qu’il rencontre le canadien Réjean St. Jules qui l’initie au jonglage. Les deux hommes travaillent ensemble et à la fin de la tournée, Eastwood participe à la performance de St. Jules. Une chute de monocycle fini de convaincre Eastwood de se concentrer uniquement au jonglage et d’apprendre les rudiments du métier. À l’âge de quinze ans, il créé son premier numéro en solo où il associe vitesse et sens du spectacle dans un numéro énergique de sept minutes. Il est très influencé par son idole, le jongleur allemand Francis Brunn. Eastwood mélange sa discipline à la danse et donne une touche chorégraphique à son numéro ponctué de pirouettes et de sauts périlleux.
Au milieu des années 1980, le jeune Wally Eastwood tourne dans les grands cirques d’Amérique comme le Vargas Circus, le Royal Hanneford Circus ou le Shrine Circus et se présente comme « le jongleur le plus rapide du monde ». Il part ensuite dans une grande tournée mondiale traversant plus de vingt-cinq pays, avant de poser ses valises à Las Vegas dans les années 1990.
En plus d’être rapide avec ses mains, Wally Eastwood a la capacité de se connecter avec tout le public, ce qui n’est pas une tâche facile pour un jongleur habitué à se concentrer uniquement sur sa technique. Il jongle avec des massues, des balles de jonglage, des balles de ping-pong (jusqu’à sept en bouche), des chapeaux et des assiettes.
Wally Eastwood est le présentateur de V. Il introduit les différents artistes qui vont se succéder et présente lui-même trois numéros au fil de la soirée. Le premier en jonglant avec des massues de plus en plus vite. Le deuxième en jonglant avec des chapeaux, puis avec des balles de ping-pong dans sa bouche. Le troisième en jonglant avec trois balles sur une structure qui produit des sons, puis ensuite avec quatre balles sur un synthétiseur qui produit des mélodies différentes.
Les passages d’Eastwood sont parfaits et l’artiste a un vrai sens de la comédie. Il ne nous épargne bien évidemment pas ce qui fait la spécificité de la majorité des spectacles à Vegas depuis des décennies : la séquence émotion et success story de « l’american dream ». Il nous parle donc de sa famille circassienne, photos de famille à l’appui, et de son passé d’immigré mexicain qui a réussi dans ce magnifique pays qu’est les Etats-Unis !
The Crazy Gauchos (Musique et comédie)
Anciennement Los Latin Cowboys, les Crazy Gauchos sont un duo argentin fondé en 1984 par le créateur et producteur italo-argentin Jorge DiPaola. Ils font leur première apparition sur les scènes de Las Vegas en 1992 dans Splash au Riviera (pendant huit ans), puis passent au Flamingo, au Plaza, au Sands, au Dunes, au Bally’s, au Sahara puis au Planet Hollywood.
Eduardo Lome et Hugo Latorre incarnent des « gauchos » (une version sud-américaine des cow-boys). Ils proposent un type de divertissement qui remonte à une vieille coutume de l’époque des conquistadores espagnols. Deux gauchos se livrent « une bataille » accompagnés d’un « bombo » (un grand tambour précolombien), et d’un « boleadoras » (une arme de chasse composée de deux cordes et d’une boule de pierre au bout).
En suivant le rythme complexe du tambour, le gaucho balançant le « bolas » contrôle le rythme à l’aide de la danse à claquettes et du mouvement de ses pieds.
Cette danse traditionnelle était utilisée comme passe-temps autour des feux de camp lors de voyages et de partie de chasse. C’était aussi une forme de compétition entre les gauchos, puisqu’un homme interprète une danse avec des poses et son concurrent essaie de répéter les mouvements en y ajoutant d’autres de son choix ; cela se poursuit jusqu’à ce que l’on ne puisse plus « copier » la chorégraphie complète de l’adversaire.
On peut dire que cette première attraction est une catastrophe. Malgré l’indéniable maîtrise de leurs instruments, les deux comparses jouent une petite comédie navrante et vulgaire avec les spectateurs et font durer leur numéro une éternité. On ne comprend vraiment pas comment ce duo a pu réussir à Las Vegas et durer aussi longtemps avec un tel numéro qui n’a pas bougé d’un iota. Ou l’art de se reposer sur ses lauriers et se satisfaire de la médiocrité pendant plus de quinze ans !
Yasu Yoshikawa (Roue Cyr)
Yasuaki Yoshikawa est un gymnaste japonais, onze fois champion du monde de roue Cyr et l’un des tout derniers membres de la distribution de V. Yoshikawa a commencé à faire du sport alors qu’il étudiait à l’Université. Après ses études, il poursuivi une formation sportive tout en travaillant comme enseignant à Nara, au Japon. Il donne en parallèle des cours d’initiations à la gymnastique sur roue et décide de gagner sa vie avec cette discipline en montant un numéro scénique.
Inventée en 1998, la roue Cyr est une discipline artistique du milieu circassien. L’appareil porte le nom de son inventeur et concepteur Daniel Cyr (le fondateur du Cirque Éloize en 1993) qui a développé tout un vocabulaire technique autour de sa roue. Cet appareil est constitué d’un anneau simple en acier ou en aluminium et sa taille est d’environ 10 cm de plus que l’acrobate. Le mouvement de base caractéristique de cette discipline est la « valse » ; mouvement giratoire décrit comme un « spin » ininterrompu, un tourbillon de pirouettes à répétition. Le mouvement est semblable à celui d’une pièce de monnaie qui tourne sur son axe.
La performance de Yasuaki Yoshikawa est excellente. Il commence par faire du hula hoop avec un cerceau qui devient de plus en plus petit et passe à travers en se contorsionnant. Il utilise ensuite la roue Cyr et tourne à l’intérieur, puis réalise des figures de hula hoop avec dans un effet de fluorescence. Pour terminer sa performance, l’artiste se met debout en équilibre sur sa roue ! Ce gymnaste est aussi un comédien facétieux qui ne se prend pas au sérieux, ce qui donne un contre poids intéressant aux différents mouvements techniques, d’une grande difficulté, qu’il réalise.
Jason Byrne (Magie des colombes)
Né à Fribourg, en Suisse, il part très tôt vivre aux Etats-Unis à Windsor, en Ontario. Il commence à s’intéresser à la magie à Rocky River, dans l’Ohio, un jour de Noël, alors qu’il a six ans. Sous le sapin, il y avait un cadeau de son grand-père, une boîte qui faisait disparaître un petit lapin en éponge et qui réapparaissait sous les ordres du magicien.
Jason Byrne se passionne vite pour cette discipline merveilleuse en regardant le cousin de sa mère faire des tours lors de réunions familiales et en fréquentant assidûment le magasin de magie près de chez lui. Les parents de Jason l’encourage dans sa passion et lui paye des cours en embauchant Johnny Ould, un magicien spécialisé en magie pour enfants. Jason entre alors au club de magie local grâce à lui.
Jason rencontre ensuite l’illusionniste Scott Rawlings (Steven Scott) et le magicien Jerry Deneweth. À quatorze ans, il devint l’assistant de Rawlings qui lui apprend les bases de l’illusion et de la manipulation scénique. Le troisième professeur de Jason, Deneweth, est le propriétaire du lieu de rencontre de son enfance, le Calvacade of Magic Shop.
Lors du festival de magie de Colon, dans le Michigan, Jason Byrne rencontre le magicien Brett Daniels qui l’aide à construire son futur numéro de scène qui lui vaudra les premières places au Michigan Magic Day en 1989, au Abbott Get Magic, au Columbus Magi-Fest et au Magie Montréal. Sa rencontre avec la légende Channing Pollock en 1991 est le départ d’une nouvelle carrière et de la reconnaissance internationale. A vingt et un ans, il est embauché au Magic Castle à Hollywood et devient rapidement un habitué des restaurants-théâtres de la région, notamment au Wizardz, et au Comedy and Magic Club.
En 1995, il participe à l’enregistrement de l’émission culte World’s Greatest Magic II au Caesar Palace de Las Vegas rediffusée sur la chaîne NBC au côté de Penn and Teller, Mac King, Max Maven, The Amazing Johnathan, Dirk Arthur, Rick Thomas, Brett Daniels, Paul Gertner, René Lavand, Luis de Matos et Melinda Saxe. En 1997, il fait la couverture du Magic Magazine et est nommé, « magicien de scène de l’année » par l’Academy of Magical Arts en 1998.
Jason Byrne s’est produit partout dans le monde : au Japon, à Hong Kong, en Chine, à Taiwan, en Allemagne, au Portugal, en Nouvelle-Zélande, en Colombie, au Brésil, au Canada, aux Pays-Bas, en Espagne et en France. Ainsi que sur des croisières aux Caraïbes. Il s’installe définitivement à Las Vegas au milieu des années 1990 et apparait dans un nombre record d’hôtels-casinos (plus d’une vingtaine) comme attraction des revues ou des spectacles de variétés du Strip. Parmi eux : Splash au Riviera, Folies Bergère au Tropicana, Beyond Bare Essence au Sands, Les Trix au San Remo (aujourd’hui The Hooster), Ovation, the show au Plaza, Midnight Fantasy au Luxor et V The Ultimate Variety Show au Venetian puis au Planet Hollywood.
Jason Byrne joue, depuis 2004, pour le spectacle V son numéro Post Modern Magic, qui renouvelle une discipline populaire de la magie classique : la production d’oiseaux. Il introduit de nouveaux accessoires comme des écharpes, du papier d’origami, de l’argile et même un yo-yo pour faire apparaitre des colombes, perroquets et aras. Elégante, gracieuse, rythmée, esthétique et techniquement parfaite, sa prestation est influencée par le maître en la matière Channing Pollock. Mais Byrne apporte une vraie plus-value grâce à une gestuelle très précise et chirurgicale de tous ses mouvements pour produire ses oiseaux de manière totalement originale. Le soin porté à son costume, à ses accessoires et au choix des couleurs (bleue, jaune et pourpre) accentue les effets magiques et leur symbolisme. Un numéro parfait.
Kellie Eastwood (Imitation et quick-change)
Kellie Eastwood grandie dans une famille d’artistes. Sa mère Heidi Eastwood est danseuse et acrobate et son père Wally Eastwood est un jongleur de renommée mondiale ainsi que le présentateur de V.
Kellie Eastwood présente un numéro d’imitation avec changement de costumes. Elle va interpréter en play-back des chansons déguisée en Prince, Justin Bieber, Michael Jackson, Bruno Mars, Britney Spears, Lady Gaga, Katy Perry et Beyonce. Pour passer d’un artiste à un autre, elle utilise le quick-change. Malgré le play-back assumé, elle assure quand-même en danse et chorégraphie, accompagnée par des danseurs, qui l’aident accessoirement à changer de costumes. Le numéro se termine par trois changes de robe successifs derrière deux grandes ailes d’ange, une bonne note.
Le numéro de la jeune fille, qui a commencé début 2018, n’est pas encore bien rodé et on sent qu’il manque de l’expérience. Les phases de transition entre les personnages manquent de fluidité et certains changes sont approximatifs ou trop longs. La technique est aussi à revoir. Du travail en perspective.
Russ Merlin (Comédie)
Avant de s’installer définitivement à Las Vegas, le jongleur, magicien et comédien Russ Merlin donne des représentations sur les cinq continents, du Cambodge à l’Angleterre, dans des théâtres, sur des navires de croisière, dans des casinos… Il travaille ensuite à Atlantic City avant de rejoindre la capitale du Nevada et tourner comme attraction dans plusieurs hôtels-casinos, au Flamingo Hilton, au MGM Grand, au Bally’s, au Caesars Palace, au Trump Castle, au Sands, au Claridge, au Golden Nugget, au San Remo, au Tropicana, avant de poser ses valises au Venetian et au Planet Hollywood dans le spectacle V, dont il est un des piliers avec Wally Eastwood.
A la fin des années 1990, Russ Merlin abandonne la jonglerie et la magie pour adopter un style de numéro qui devient vite un succès public et commercial jusqu’à aujourd’hui. Son Random act mélange comédie, marionnettes et participation active du public.
Russ Merlin demande à quatre volontaires de venir s’asseoir sur des chaises disposées en ligne sur scène. Il affuble chaque spectateur de masques caricaturaux et leur demande de faire un geste précis à chaque fois qu’il leur tapera sur l’épaule (signe « OK » avec les pouces, signe « moyen » avec la main droite, faire coucou et envoyer un baiser, jouer au chef d’orchestre). Merlin joue avec les volontaires comme avec des marionnettes qu’il « actionne » quand il veut en les doublant, par moment, avec des voies différentes. Il leur donne ensuite trois ballons à gonfler dans une sorte de concours déjà joué d’avance car les dés sont pipés (le dernier spectateur étant le bouc émissaire de la séance).
La prestation de Russ Merlin est plaisante et divertissante car elle fait participer tout le public, sans ridiculiser les volontaires. C’est une valeur sure de Las Vegas.
Iouri et Gabor (Main à main)
Originaire des pays de l’Est, Iouri et Gabor ont voyagé dans les plus grands cirques du monde avant de rejoindre les revues de Las Vegas. Les deux artistes ont commencé à s’entraîner très tôt. Iouri vient d’une école d’acrobatie en Russie et fait partie du cirque de Moscou. Gabor a développé ses compétences à Budapest, en Hongrie. Il était membre du Cirque international hongrois et se sont rendu aux États-Unis après avoir reçu le prix Ringling.
Les deux athlètes présentent une performance parfaite de main à main exécutant des équilibres défiant les lois de la pesanteur. Leur numéro est une incroyable démonstration de force, de puissance, d’endurance et de précision. Ils effectuent des mouvements extrêmement difficiles et des combinaisons sans effort apparents qui captivent le public. Dans la profusion de cette discipline qui s’est démocratisée au début des années 2000, il faut être les meilleurs pour sortir du lot ou proposer de l’originalité. Iouri et Gabor optent pour la première option et nous offre un moment rare où l’exigence physique, la concentration et la confiance entre les artistes sont indispensables à la réussite finale.
Fin du spectacle avec un numéro parfait. Les spectateurs sont ensuite invités à rejoindre la sortie où les attends tous les artistes de la soirée, Wally Eastwood en tête, qui essaie de vendre ses DVD, puis tous ses collègues qui prennent place sur une étrange estrade comme des mannequins dans une vitrine que l’on a juste le droit de regarder…
Conclusion
Comme tout spectacle qui voit l’enchainement de différents numéros et d’attractions, le résultat est forcément inégal. Le spectateur est obligé de « juger » malgré lui ce qu’il a aimé ou non ; c’est la règle du jeu car il en faut pour tout le monde et pour tous les goûts. A part le duo des Crazy Gauchos, qui n’a pas sa place à Las Vegas, l’ensemble est de bonne facture et propose une diversité dans les performances avec de vrais beaux moments. Pour un prix modique, comme toutes les productions Saxe, le spectacle est au rendez-vous et le public ne s’y trompe pas en venant nombreux aux représentations depuis dix-huit ans !
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