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TRAITS SECRETS / Dans l’oeil du zograscope

Musée Paul-Dupuy (Toulouse, le 13 novembre 2015)

Sébastien Bazou

Cette exposition sur les vues d’optiques prend place au musée des arts décoratifs et des arts graphiques de la ville de Toulouse. Les progrès de l’optique du XVIIIe permettent la naissance de nombreux divertissements fondés sur l’illusion. Illusion du mouvement de la profondeur, du temps qui passe. L’exposition Traits secrets fait découvrir le monde des vues d’optique, ces gravures auxquelles les lentilles grossissantes donnent une impression de profondeur et nombre d’autres récréations d’optique qui émerveillaient le public des cabinets de physiques, des salons aristocratiques et des colporteurs sur les marchés et les foires.

Très en vogues au XVIIIe siècle dans toute l’Europe, les vues d’optique gravées à l’eau-forte et colorées à l’aquarelle, faisaient pénétrer le spectateur dans un décor – paysages, villes, monuments célèbres, épisodes historiques – révélé en perspective par un ingénieux petit appareil inspiré de la Camera Obscura ; le zograscope, lointain ancêtre de la stéréoscopie et de la 3D.

L’engouement était tel que les monteurs d’optique attiraient un public nombreux, sur les places publiques et les foires, autour de démonstrations scénarisées et mettant en scène des vues perforées aux surprenants effets de jour et de nuit.

« Venez voir, amateurs, Professeurs, connaisseurs, Mon optique ; Vous verrez, à la fois, Les exploits Des Suédois Des Hongrois, Des Danois, Des Chinois, Les travaux Des héros, Tant anciens que nouveaux, En cinquante tableaux ». Desaugiers

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Père Jean-François Nicéron, Thaumaturgus Opticus (1646). La perspective curieuse ou magie artificielle des effets merveilleux (1638)

Les œuvres ont été sélectionnées parmi les 200 vues d’optique que conserve le Musée Paul-Dupuy, la plupart du XVIIIème siècle. Quelques-unes par ailleurs sont issues d’une collection privée toulousaine.

Qu’est-ce qu’une vue d’optique ?

Il s’agit d’une estampe, généralement à l’eau-forte et colorée au pochoir, représentant un sujet traité avec une perspective très accentuée, un premier plan et un point de fuite situé au centre. La feuille imprimée pouvait être vue à travers deux appareils : le zograscope et la boîte d’optique. Le zograscope se composait d’une lentille biconvexe montée sur un support coulissant et d’un miroir fixé à 45° à l’arrière. Il suffisait de placer l’appareil sur une table devant la feuille disposée à l’envers : en regardant à travers la lentille, l’image redressée et magnifiée par le miroir apparaissait alors en relief.

La boîte d’optique était une caisse en bois percée d’une ou plusieurs ouvertures garnies de lentilles. Les feuilles étaient présentées :
– soit à l’horizontale, comme pour le zograscope, et l’on regardait les images en relief à travers la lentille, à l’aide du miroir intégré à la boîte (on parle alors de vision catoptrique)
– soit à la verticale pour être montrées avec des effets spéciaux, en particulier de jour et nuit, obtenus grâce à un éclairage à l’avant et à l’arrière de la feuille (on parle alors de vision dioptrique) dont le verso était perforé et agrémenté d’une doublure au papier de couleur.

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Edmé-Gilles Guyot, Nouvelles Récréations physiques et mathématiques (1772-1775)

Que le spectacle commence !

A l’origine, le zograscope est un objet scientifique, utilisé afin d’enseigner aux étudiants les lois de l’optique. Au cours du XVIIIe siècle, la diffusion des avancées techniques et de l’esprit de curiosité en firent un objet de spectacle dans les cabinets de curiosités et les salons des classes sociales aisées. La boîte d’optique est avant tout un objet de foire : transportée à dos d’homme par les colporteurs, elle était un formidable vecteur de diffusion d’images dans les provinces et les campagnes. Les œuvres exposées dans cette exposition illustrent leurs différents modes d’utilisation aux XVIIIe et XIXe siècles.

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Maux et merveilles

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le succès des spectacles de vues d’optique témoigne d’un mouvement d’ouverture et de curiosité de l’ensemble de la société, rendu possible par l’évolution des moyens de diffusion. Les éditeurs européens accordaient une place importante aux sujets d’actualité, souvent dramatiques – guerres, catastrophes naturelles et industrielles, événements politiques -, sans oublier de faire rêver leur public avec l’évocation d’un passé magnifié, telles les grandes compositions consacrées à l’histoire antique et aux Merveilles du monde.

Menus plaisirs

Genre populaire par excellence, le spectacle de vues d’optique était un outil très efficace au service du pouvoir. Les montreurs d’images diffusaient en province une vision heureuse et idyllique de la monarchie : bals masqués, fêtes privées ou officielles, feux d’artifice, mariages royaux étaient l’occasion de fédérer le peuple autour du souverain, mais aussi de diffuser en province les modes de la Cour et de la haute société.

Points de vues et images du monde

La mode des vues d’optique traduit le goût du voyage et de l’exotisme du XVIIIe siècle. Les jeunes gens de la haute société de l’époque effectuaient souvent un Grand Tour d’Europe, dont les vues sont le souvenir idéalisé. Les grands sites et monuments italiens, français, anglais et allemands forment le cœur de la collection du musée Paul-Dupuy. Si le graveur se contentait souvent de copier des œuvres existantes des monuments européens, il arrivait qu’il se fonde, pour les sujets plus lointains, sur des croquis et des descriptions de voyageurs, voire sur sa seule fantaisie.

Animations autour de l’exposition

Au Siècle des Lumières, colporteurs et montreurs d’images parcourent l’Europe. Dans leur boîte d’optique, aux yeux grands ouverts sur le monde, s’illuminent palais fantastiques, capitales lointaines et grands événements du royaume pour le plus grand étonnement des spectateurs. C’est à un fantastique voyage dans le temps et l’image que nous invitent Les Machines du Fantasmagore qui nous font revivre la magie simple et ingénieuse des effets d’optique du XVIIIe siècle. Autour d’une boîte foraine, accompagné par le boniment du colporteur, nous voyons s’embraser le phare d’Alexandrie, le soleil se coucher sur le pont triomphant de Rome et surgir bien d’autres merveilles…

La leçon de chant , automate de Jean-Eugène Robert-Houdin

Au détour d’une visite dans la collection d’horlogerie du musée, nous découvrons une merveille d’automate fabriqué par Robert-Houdin.

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Chaque premier mercredi du mois au musée Paul-Dupuy, à 15 heures sonnantes, une drôle de leçon se déroule : une jeune femme orientale tourne la manivelle de sa serinette à un oiseau qui reprend ensuite la mélodie en s’agitant sur son perchoir, ouvrant le bec, battant des ailes et remuant la queue.

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Le célèbre prestidigitateur et horloger du XIXe siècle Jean-Eugène Robert-Houdin a mis tout son art dans la fabrication de cet automate exceptionnel de par sa prouesse technique et sa rareté. Un trésor à découvrir absolument !

Texte extrait du dossier de presse de L’exposition Traits Secrets qui s’est déroulée du 6 octobre 2015 au 3 avril 2016 au musée Paul-Dupuy de Toulouse. Crédits photos – Copyrights avec autorisation : S. Bazou. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayant droits, et dans ce cas seraient retirés.

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Classé sous :BEAUX-ARTS

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