Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
La magie est souvent la magie des rencontres, je suis avant tout joueur d’échecs.
En 2001 j’ai échangé avec James Chadier des techniques d’échecs avec des techniques de magie. J’ai alors pressenti des liens très forts entre ces deux disciplines.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Mon apprentissage est autodidacte, j’essaie de transposer mes compétences de joueur d’échecs en magie, connaître des plans, avoir des coups d’avance, analyser son partenaire.
Le premier pas fut directement la scène devant 200 personnes avec mon premier spectacle Réalité Non Ordinaire, mis en scène par Serge Dupuy et produit par la scène nationale de Dieppe en 2010. N’étant pas magicien, je suis vraiment « sorti du chapeau » puisque ce spectacle tourne encore aujourd’hui.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
J’ai une chance insolente, tout est assez fluide depuis le début, le propos qui se tisse dans mes spectacles intéressent les scènes nationales, je suis devenu aujourd’hui l’artiste associé de L’Avant-Scène Cognac et de la scène nationale Le Volcan au Havre.
J’ai également reçu les soutiens du TAP de Poitiers, de la scène Nationale le Merlan à Marseille et du Cirque Théâtre d’Elbeuf. Que des belles rencontres.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Les spectacles que je propose défendent un propos très précis sur la perception de la réalité, la magie n’est absolument pas la finalité, elle est le moyen, le médium pour développer ce propos.
Je pense que la magie dépend vraiment du contexte, je me produis donc uniquement sur des plateaux de théâtres.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Derren Brown est le premier qui me vient à l’esprit pour la magie mais mes pères spirituels sont Pierre Richard et Bruce Lee.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Quelles sont vos influences artistiques ?
J’aime le travail de Romeo Castellucci, David Lynch, Guillaume Nicloux.
Mes influences sont plutôt cinématographiques…
Ma plus grande influence reste l’ouvrage de Lautréamont : Les chants de Maldoror.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Développer l’écoute, l’attention à l’autre, prendre soin.
La vraie magie est la reliance au spectateur.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Je ne vois pas de différence entre actuelle et passée, pour moi tout est présent, je dirais un regard d’enfant.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Importante bien sûr pour la conception, cela rend humble de voir que la part de création est souvent un imaginaire et que tout nous préexiste.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Je n’ai aucun hobby car je suis quelqu’un de passionné, surtout passionné par la vie.
Je dirais juste pour éclairer que mes centres d’intérêt du moment se portent sur le langage des rêves, sur les archétypes et les égrégores.
– Interview réalisée en mai 2016.
A visiter :
– Le site de Scorpène.
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