Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours été fasciné par le théâtre, les marionnettes, le cirque et le jeu de l’acteur. J’ai tout essayé, mais la magie me semblait la chose la plus facile et naturel à faire. J’avais l’habitude de regarder un grand spectacle de magie à la télé hollandaise chaque semaine, le show de Hans Kazan (qui dans les dernières années a été l’hôte d’un spectacle pour lequel j’ai travaillé). J’ai adoré cette émission et dans la même période, j’ai reçu un petit livre de magie pour Noël. C’est ainsi que tout a commencé.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Tout d’abord, merci à une personne nommée Dick Sieben. Je suis également en contact avec le club de magie de Rotterdam, qui a eu un grand vivier de jeunes magiciens talentueux. Sous la supervision du maître-magicien Paul Morak, j’ai appris tous les tenants et les aboutissants de la manipulation et autres subtilités. Il a été un grand entraîneur dans mes années d’apprentissages ; je lui dois beaucoup.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Au fil des ans j’ai participé à de nombreux championnats magiques avec mon numéro de manipulation (The rose act), ce qui m’a beaucoup aidé à me faire connaître. Tout a commencé en 2006, et je continue à travailler pour arriver en haut de l’échelle du showbizz. Les personnes qui m’ont aidé le plus sont Joop Schobben, Paul Morak et au tout début Dion. Pour le côté artistique l’Allemagne Ger Copper (ancien champion du monde) m’a donné de précieux conseils. Et tellement d’autres personnes…
C’est un long chemin et vous avez besoin d’amis et de contacts. Votre réseau est la clé. Mon premier vrai travail professionnel est venu de mes amis : la famille Hanson. Ils ont un cirque d’hivers incroyable et Arlette Hanson m’a engagé dans un festival de cirque en Allemagne, où j’ai gagné un contrat dans un théâtre de variétés à Francfort. J’ai eu beaucoup de grands moments au début de ma jeune carrière professionnelle.
Quelques faits :
– Cirque-Gert Simoneit Barum en 2012-2013
– Prix spécial de jury, Festival internationale du Cirque de Monte-Carlo en 2012
– Prix du public au Wintercircus Martin Hanson, (NL) en 2011/2012
– 2 fois champion de hollande de magie en 2010/2011
– Le cirque de la jeunesse européenne (DE) en 2010
– 2 fois champion de Belgique de magie en 2009/2010
– 2ème au Hans Klok Trophée européen (NL) en 2008
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Je travaille habituellement dans des théâtres, des cabarets, des soirées de gala et quelques fois dans les cirques. Mais je fais aussi de la magie de table dans les restaurants et les événements d’entreprise. J’essaie d’être « un artiste de classe » et généralement j’ai la chance de travailler dans des lieux chics et selects. Pour mes numéros de scène, la condition est qu’il doit y avoir une scène de 2×3 mètres minimum et parfois un dressing privé (avec un bol de M and M´s bleus uniquement !) et personnes sur les côtés.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Au début, j’étais fasciné par Hans Klok, Christian Farla et aussi Fred Kaps (je pense toujours que ce sont des artistes incroyables). Je voulais devenir un illusionniste, alors j’ai essayé… Plus les années ont passé et plus ma vision a changé, j’ai commencé à m’intéresser à d’autres arts. Maintenant, l’inspiration me vient d’autres formes artistiques comme le théâtre où les stars de cinéma comme Fred Astair, Frank Sinatra et Donald O’Connor. Je pense également à Sammy Davis Jr. (le plus grand artiste pour moi). Ces gens ont définitivement marqué mon style !
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
La magie scénique. Construire un spectacle. J’aime les numéros classieux. Des gens comme Lance Burton et Marco Karvo, où la perfection est absolument partout.
Quelles sont vos influences artistiques ?
J’aime les vieux films et particulièrement les comédies musicales comme Top Hat (1935) avec Fred Astaire et Singin’ in the rain (1952) avec Gene Kelly. Tous les genres de musique ont une influence sur mes spectacles. Les magazines de vêtements et de couture des années 1940 : le sentiment d’une autre époque, plus chic, à mon avis, que de nos jours. Bien sûr, nous vivons dans un monde moderne, mais nous pouvons apprendre du passé et intégrer ses meilleurs éléments à aujourd’hui.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Si vous voulez vraiment quelque chose que vous savez réalisable et que cette chose vous rendra heureux : alors allez-y et n’abandonnez jamais. Quoi que vous fassiez, profitez-en ! Découvrez en quoi vous êtes bon et travaillez dans cette direction. Reconnaissez aussi vos faiblesses ! Et surtout, ne tentez pas d’imiter d’autres magiciens.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Le point de vue du public est en train de changer en raison d’un grand nombre d’émissions de télévision genre streetmagic. Ce qui est une bonne chose pour notre profession ! (pour se débarrasser de l’image stéréotypée du « lapin dans le chapeau »). Le revers de la médaille est que le public voit tellement de choses spectaculaires et incroyables qu’il est difficile de faire mieux pour un magicien ! Pour faire la différence, ce qui est important est de créer une atmosphère que les gens n’auront pas expérimenté ailleurs que pendant un spectacle ou un numéro en live.
Si vous pouvez leur offrir ça, le public continuera à venir voir de la magie dans les salles de spectacle. Le public ne sait pas grand-chose en ce qui concerne « l’autre côté de la magie ». Mais je pense qu’il y a beaucoup de grands magiciens qui élèvent la magie à un grand niveau artistique et qui créent des numéros singuliers. Donc tout va bien, pour le moment, pour notre art !
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
La magie est une forme de théâtre qui remonte à l’époque des pharaons de l’Égypte ancienne. C’est une partie de la culture. J’essaie toujours d’incorporer un peu de culture et d’histoire dans mes spectacles. Pour que les gens éprouvent un moment glamour, chic et agréable. Comme dans les numéros et les spectacles du 20ème siècle, mais bien sûr avec une touche innovante, moderne et personnelle. Ce n’est pas un remake. Les influences culturelles sont très importantes pour la magie, et pour mes numéros.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Outre la magie, je fais des claquettes et du ballet (en premier lieu pour obtenir une bonne mise en scène, mais c’est aussi une très bonne formation et c’est amusant). Je vais souvent au cirque. Bien sûr, mon travail est mon passe-temps !
– Interview réalisée en mai 2014.
A visiter :
– Le site de Rafael Scholten.
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