Situé à Ermesinde, dans la municipalité de Valongo (à 20mn de Porto), ce petit musée est une vraie découverte1. Né en 2016, l’association Museu da Magia Portugal2 installe un musée en novembre de la même année dans un entrepôt au 74 de la rua Prof. Correia de Sá3. Elle déménage ensuite en 2022 au premier étage de l’établissement administratif Faria Sampaio. Cet ancien espace ayant servi de centre de vaccination lors de la pandémie de Covid-19 est mis à disposition par la municipalité de Valongo et il faut de nombreux travaux pour cloisonner et condamner certaines baies vitrées qui entourent le bâtiment. C’est le président de l’association et directeur du lieu, Miguel Ângelo Gonçalves Bento4, aidé de son équipe de bénévoles, qui ont mis la main à la pâte, construit les illusions « instagrammables », ainsi que le petit théâtre. Après avoir déménagé une partie de leur collection, le Musée de la Magie du Portugal est officiellement inauguré le 31 janvier 2023 en présence du maire de Valongo, José Manuel Ribeiro5. C’est ainsi la concrétisation et la reconnaissance de l’importance de l’illusionnisme en un lieu symbolique avec cet unique musée dédié à l’illusionnisme au Portugal. La magie est un domaine des arts du spectacle qui mobilise déjà un large éventail d’amateurs et de passionnés dans la commune de Valongo, avec une longue tradition nourrie par l’organisation du festival international MagicValongo depuis 1992.
Pourquoi ce lieu ?
Pour Miguel Ângelo, ce nouvel espace vise avant tout à promouvoir la magie auprès du grand public et à rendre les familles heureuses. Il veut que les gens s’amusent et viennent apprendre l’art magique, qui pour beaucoup commence par une boîte ou un livre de prestidigitation. Un musée vivant, dynamique, interactif et polyvalent, où le visiteur se sent comme un acteur, et non comme un simple spectateur. Les autres objectifs sont de rechercher, collecter, préserver et diffuser l’art magique en rassemblant des collections (d’aujourd’hui et d’hier) et présenter l’évolution des magicien(ne)s portugais(es) pour perpétuer et partager leur histoire, leur travail, leur style, leur répertoire, sans exception. Réhabiliter les grandes figures qui ont participé au rayonnement de l’art magique national, qui ont laissé un héritage qui perdure de nos jours et qui demande à être (re)découvert. Enfin, faire connaître et reconnaître les chercheurs, auteurs et historiens importants de l’histoire de la magie portugaise au travers de leurs travaux et de leurs publications.
LA COLLECTION
L’association Museu da Magia se consacre depuis quelques années à rassembler, de manière informelle, de nombreuses collections privées (la plupart offertes par des collectionneurs et magiciens) qui réunit aujourd’hui des milliers de pièces du monde de l’illusionnisme national et international : œuvres littéraires, livres, manuscrits, magazines, vidéos, photos, affiches, appareils et accessoires magiques, artefacts, jeux, jouets, costumes, objets, etc.). On découvre notamment une collection de boîtes de magie portugaise des années 1945 à nos jours, un ensemble de jeu de gobelets et chop cup, des appareils manufacturés des années 1950-60 de la maison Magiarte6 de Porto, des cages, tubes et casseroles à apparition, des boîtes gigognes, des multiplications de bouteilles, etc. Mais aussi des objets entièrement décorés à la main et fabriqués en très peu d’exemplaire comme ce porte cartes pour un effet de mentalisme Pensamento Imposto de 1964, commandé par le Dr. Pires de Carvalho, et décoré par Germinal, un artiste unique qui a peint plusieurs pièces pour différentes maisons de magie, dont Magiarte.
Les grands magiciens portugais
La collection du musée met en évidence les grandes figures de l’illusionnisme portugais sur un mur des célébrités où l’on retrouve Luis de Matos, Helder Guimarães, David Sousa, Mário Daniel et Solange Kardinaly, mais aussi et surtout par des mises en scène de costumes, accessoires, affiches et objets personnels ayant appartenu au Conde d’Aguilar, Jolson, Fred Allen, Dick Marvel ou Maury. Miguel Ângelo, nous fait également découvrir d’autres magiciens lusitaniens en ouvrant de gros classeurs contenants de nombreuses photos promotionnelles et publicitaires. Parmi eux : Barko, Cardinal, Coelho de Sousa, Serip, Henry Tony, Maik Magic…
Conde d’Aguilar (Saúl Fernandes d’Aguilar, 1909-1988) est né à Lisbonne. Il fait ses débuts comme fakir en 1926 et devint dix ans plus tard un magicien de renommée internationale en se produisant au Coliseu dos Recreios de Lisbonne en 1936. Saúl Fernandes d’Aguilar se construit un personnage aristocratique de comte très caractéristique à la sympathie perfectible, arrogant et indifférent, habillé d’un long manteau, d’une écharpe verte et rouge sur la poitrine, de gants, d’un chapeau haut-de-forme et de nombreuses médailles. Son répertoire de magie générale est composé de l’apparition et de la disparition d’un canari dans une cage, de l’apparition d’une carte choisie entre deux plaques de verre7, des apparitions de colombes… Dans les années 1940, il travaille dans des cirques, des casinos, des grandes salles de théâtre, accompagné de son épouse et partenaire July (Júlia Domene Cruz de Aguilar, de nationalité espagnole) dans tout le Portugal, dans les anciennes colonies portugaises (Angola, Mozambique…), en Espagne, au Maroc, en Grèce, en Allemagne et en Argentine. En 1949, il s’installe en Espagne pendant douze ans et joue dans le spectacle El Imaginarium au Teatro de la Zarzuela à Madrid. Le journal espagnol ABC le présente comme « un grand illusionniste et magicien lusitanien qui réalise des tours pleins d’habileté et d’élégance, vraiment étonnants ». En 1954, le spectacle pose ses valises à Barcelone au Teatro Barcelona. En octobre de la même année, il débute à Madrid un nouveau spectacle Intrigue et humour, une comédie magico-comique écrite par le magicien espagnol Antonio de Armenteras. Conde d’Aguilar réalise de nombreuses interventions à la télévision portugaise sur la chaîne RTP et, en 1954, il a une émission rien qu’à lui où il enseigne quelques tours au grand public. Il publie ensuite ses tours pour les profanes dans un livre intitulé Curso de Magia, sponsorisé par Milo-Nestlé.
Dick Marvel (Manuel Alves Oliveira da Silva, 1940-2015) est né à Porto et réalise la majorité de sa carrière artistique hors du Portugal, en Amérique du Sud, mais également dans différents pays d’Europe, dont l’Espagne (et les Canaries), la Hollande, l’Angleterre, la France l’Italie, la Tchécoslovaquie, l’Allemagne. Dick Marvel parcourt avec succès pratiquement toute l’Amérique latine, accompagné de sa femme et partenaire Mary : Brésil, Venezuela, Argentine, Uruguay, Chili, Bolivie, Paraguay, Pérou, Équateur, Costa Rica et participe aux principaux programmes télévisés de ces pays. À Rio de Janeiro, il apparait très régulièrement sur TV Globo, dans l’émission TV Fone. Au Venezuela, il contribue à trois programmes télévisuels importants diffusés aux États-Unis, pays où il va travailler lors de son séjour à Miami. En 1969, il reçoit le prix spécial du Festival Mondial du Cirque au Pérou. En 1976, il devient entrepreneur de cirque en Argentine avec le Cirque Magique Portugais. Il acquiert alors une grande renommée à Buenos Aires lorsqu’il participe à l’hommage à Fu Manchu, diffusé à la télévision nationale. De retour au Portugal, à la fin des années 1970, il participe en tant qu’inviter au IVème Festival Magique de Figueira da Foz, surprenant le public avec la production d’une colombe « sortant » de sa bouche. Dans sa ville d’Espinho, il organise des événements d’illusionnisme importants de 1991 à 1993 avec la participation de grands magiciens comme Juan Mayoral ou Paul Daniels.
Fred Allen (Ivo Helder Welch Martins de Sousa, 1955-2017), né à Valongo, est éduqué dans un milieu familial assez conservateur. En 1968, il tombe sur la page Arte Mágica signée d’Eduardo Relvas et publiée chaque semaine dans le magazine Plateia. Très intéressé et enthousiasmé par la magie, il dévore la Magia Teatral de Martins Oliveira et, en 1969, il commence à fréquenter l’Académie portugaise de l’illusionnisme, où il consulte et acquière d’autres ouvrages de la littérature magique, ainsi que des appareils et des tours. Ce n’est qu’en 1971 qu’il se fait connaître et commence une carrière professionnelle. En 1972, il est invité pendant six mois dans le programme Isto é Espectáculo, présenté le dimanche sur la scène du Cine-Teatro Vale Formoso à Porto, un bâtiment inauguré en 1949, avec une capacité d’accueil de neuf cents spectateurs. Généreux de nature et très impliqué dans la vie associative magique (membre du Clube Ilusionista Fenianos), il aime partager ses connaissances et collabore à la réalisation de nombreux événements, dans le domaine de la formation des jeunes illusionnistes, mais aussi dans l’organisation de festivals internationaux à Figueira da Foz, des Jornadas Mágicas de Lisbonne, de MagicPorto et bien sûr de MagicValongo.
Jolson (Raúl da Silva Pinto, 1922-1995) est né à Idanha-a-Nova. Avant de devenir illusionniste, Raúl da Silva Pinto travaille dans le cabinet d’un avocat réputé du centre-ville de Lisbonne, consacrant son temps libre à sa passion. Grâce aux visites des compagnies de cirque qui y stationnent, il décide de créer un spectacle qui peut être présenté sur une piste, où le public entour l’artiste. Il commence son activité artistique en tant qu’illusionniste professionnel en 1947 au Teatro Luisa Tody à Setúbal. Avec sa femme et partenaire Nita (Maria Eclipsina), il travaille dans plusieurs cirques, notamment au Circo Mariano. Il parcourt le Portugal et ses anciennes colonies, l’Afrique du Nord et est le grand promoteur de l’illusionnisme portugais en Europe, se produisant pendant quarante-huit ans, sur les scènes et dans les salles de divers pays, mais surtout sur les pistes des grands cirques européens. En 1957, il obtient un très bon contrat de plusieurs mois avec le plus célèbre cirque portugais Mariano. La même année, il est invité à travailler sur RTP, la seule chaîne de télévision du Portugal à l’époque. En 1958, son spectacle considéré comme « moderne » suscite l’intérêt du célèbre Berlin Zircus de Christoforo Cristo, qui engage Jolson pour une durée de douze mois, suivi d’un contrat au Circus Carl Busch en Allemagne, puis au Cirque Jas Mullens aux Pays-Bas. En 1961, il parcourt l’Italie d’un bout à l’autre comme « attraction visuelle » du Cirque Palmiri-Benneweis et du Cirque de Césare Togni. En 1962, toujours en Italie, Jolson participe au film documentaire Sexy al neon d’Ettore Fecchi.
Nita, sa femme et partenaire ne se limite pas à être figurante mais intervient aussi comme magicienne dans l’exécution de quelques tours, imposant son charme et son élégance naturelle. En 1974, Eulália Rossi la belle-fille de Jolson, rejoint le duo et participe au spectacle. Jolson travaille aussi en France, Autriche, Norvège, Maroc, États-Unis, Belgique, Italie, Espagne, Norvège, Angleterre, et est présent dans nombreux programmes télévisés de ces pays. En 1985, au sein de la compagnie Circus on Ice, il parcourt les Canaries, les Baléares et Gibraltar. Revenant à ses origines, Jolson termine sa carrière en 1988 au Circo Chen. Tout au long de sa carrière, il reçoit des « médailles du mérite artistique » décernées par diverses entités, telles que des compagnies de spectacle et des associations d’illusionnisme, entre autres. En 1995, il donne sa dernière interview publique, quinze jours avant sa mort, dans l’émission Noite Mágica de Luis de Matos.
Maury (Maurício Afonso Nogueira de Moura, né en 1941 à Miragaia – Porto) est un jeune lecteur du magazine Mandrake dès ses six ans. Il se rend avec ses parents au Circo Royal où joue le grand illusionniste D. Aguinaldo. C’est alors une source d’inspiration et de motivation pour devenir un futur magicien. Cette passion est si grande qu’il se faufile plusieurs fois sous le chapiteau du cirque pour le voir jouer. Employé commercial et technicien de vente dans des entreprises de la ville de Porto, Maurício Afonso Nogueira de Moura entre au Clube Ilusionistas Fenianos grâce au parrainage du Prof. Marcel. Il suit des cours, en plus de ceux du Prof. Marcel, avec Magalhães Aguiar, Savil, Horta et plus tard avec Eduardo Franco, le Dr Armindo de Matos et le Dr Pires de Carvalho. Le premier spectacle dans lequel il se produit est à la Prison Centrale du Nord, sous son premier nom de scène « Osnofa ». En 1961, il change son nom en « Maury », comme diminutif de Maurício, et l’utilise jusqu’en 1973. À partir de cette date, il commence à travailler avec sa femme Albertina, ce qui donne naissance au duo « Maury & Tany ».
La bibliothèque magique nationale David Castro
Le musée a décidé de rendre hommage à une figure historique incontournable de l’illusionnisme portugais du XIXe siècle en lui dédiant sa bibliothèque, le poète, écrivain et magicien, David Augusto Borges d’Alvim Morais de Castro (1838-1888). Né à Porto, David Castro hérite du titre de baron à cause de sa mère qui est la troisième baronne de Nevogilde, seigneurs du Palácio dos Carrancas de Porto (aujourd’hui musée Soares dos Reis). Dès son plus jeune âge, David Castro entend ses grands-parents raconter des histoires sur les spectacles du célèbre magicien italien Joseph Pinetti, alors de passage au Portugal. Plus tard, à l’âge de quatorze ans, il assiste aux spectacles du français Saint-Hyppolite à Porto et tombe définitivement amoureux de l’art magique.
En plus de pratiquer l’illusionnisme en tant qu’amateur (il créé plusieurs méthodes et systèmes), David Castro est l’auteur d’ouvrages importants et fondateurs qui ont servi d’inspiration et d’école aux générations suivantes, à savoir : O Prodígio nas Salas (1872) avec les deuxième et troisième éditions respectivement en 1880 et 1890 (les deux premières étant éditées par la Livraria Internacional de Porto et la dernière par Lugan & Geneoioux, également à Porto), O Thesouro da Magia (1884) réédité en 1890 et 1892 et Carteira de Satan (1888). David Castro organise des séances de prestidigitation dans un théâtre privé qu’il a spécialement aménagé dans le Palácio dos Carrancas. C’est ainsi que l’illusionnisme est lié à la vie et à l’histoire de ce célèbre palais de Porto. En 1864, il construit et inaugure un nouveau lieu avec le théâtre de la Minerve. Dans ces deux théâtres, il présente plusieurs spectacles de magie dont il est le protagoniste, et fait intervenir d’autres artistes talentueux. Malheureusement ces théâtres ont disparu. Son fils unique ne s’intéressant pas à la magie et ne laissant aucune descendance. Martins Oliveira compare David Castro au fameux Jean-Eugène Robert-Houdin par l’importance qu’il a eu dans la promotion, la diffusion, la clarification et le développement de l’art magique au Portugal.
Nous découvrons d’autres trésors littéraires et d’autres auteurs, illusionnistes portugais importants comme J.G. de Oliveira et Martins Oliveira.
J.G. de Oliveira (Joaquim Gonçalves de Oliveira, 1854-1928) né à Abadim – Cabeceiras de Bastos, fait ses débuts officiels, en tant qu’illusionniste, au Teatro da Figueira da Foz, à l’âge de seize ans. Tout au long de sa carrière artistique exemplaire, il joue dans les principaux théâtres du Portugal, dans les pays lusophones et à l’étranger. En 1884, il collabore un temps avec Maria Antonieta, la première prestidigitatrice portugaise connue. Il travaille dans l’espace publique, dans les rues et les places de certaine ville. Il est aussi l’auteur de plusieurs livres sur l’art magique, dont six titres sont connus, certains avec plusieurs éditions. Parmi eux : O Manual do Prestidigitador, O Prestidigitador Moderno, O Prestidigitador Moderno: Recreaçoes Scientificas (1907). Il enseigne pendant longtemps des cours d’illusionnisme. J.G. de Oliveira est également considéré comme le premier fabricant national de matériel d’illusion. Dans sa boutique, il vend des accessoires importés d’autres pays, en plus de ses propres illusions qu’il éditait dans des catalogues. Avec António Pinheiro, Pedro de Freitas, Rafael Marques et d’autres personnalités, il fonde une association des illusionnistes.
Martins Oliveira (Saturnino José Martins Oliveira, 1895-1965) est né à Porto et est l’un des fondateurs de l’IIRS (Instituto Internacional de Recreações Scientíficas) et fondateur de l’API (Academia Portuguesa de Ilusionismo), dont il est également propriétaire et directeur. Il est l’auteur prolifique d’une multitude d’ouvrages littéraires : O Rei das Diabruras, O Ilusionista, Inaudisme Scientifique, Recreações Científicas, Os Grandes Perigos do Hipnotismo, Mundo Científico, Le Monde Occulte, Blacaman e os seus truques, Marte é habitado?, A Astrologia é uma ciência?, Descoberta do planeta Plutão, Como se calculam as fases da Lua, Os Filtros do Amor e a Ciência, Cms, Kronos, Magia Teatral, Magia do Fogo, Magia do Hipnotismo, Psicoses da Morte e da Vida, Ilusionista, Magia do Amor, Magia do Século XX, et Magia Teatral. En 1959, pendant quelques mois, il écrit une rubrique sur la magie dans le journal Diário do Norte, dans la section Abracadabra. En 1978, sa bibliothèque est donnée à l’API (Associação Portuguesa de Ilusionismo, créée en 1976).
Les expositions temporaires
Soucieux de rendre le musée vivant et en constant mouvement, l’équipe organise très régulièrement des expositions temporaires sur des magiciens et magiciennes actuel(le)s. Une manière de leur rendre hommage de leur vivant. Pour cette année 2024, honneurs à Salazars et Antonio Cardoso.
Salazars (Salazar Ribeiro, né en 1952 à Porto) rejoint le CIF (Clube Ilusionistas Fenianos) avec le parrainage de René (Renato Caldevilla) en 1968. Il a comme maître Joferk (Fernando Coimbra). Il adopte comme premier nom de scène « Kalunga » en hommage au mystère et au mysticisme africain, influencé par son expérience en Angola étant enfant puis ensuite comme marin. Il fait partie du bureau du CIF entre 1975 et 1985, et dirige le club pendant trois mandats durant six années. En 1975, il choisit le nom de scène « Joy » et collabore, la même année, en tant qu’assistant au spectacle du magicien américain John Calvert au Teatro Sá da Bandeira. En 1978, il co-organise les premières Journées Magiques de Lamego. En 1980, il co-organise les Journées Magiques de la Ville de Lisboa. Il présente, pendant huit années consécutives son spectacle O Cantinho do Nicolau. En 1982, il apparaît avec sa femme Maria Madalena et forment le duo « Joy & Lay ». De 1983 à 1984, il est membre de l’organisation du MagicPorto. En 1987, il change son répertoire de magie générale pour la grande illusion sous le nom de « Joy & Companhia », avec l’aide de son ami Fred Allen. Il prend ensuite comme nom de scène « Salazars ». Il collabore à la création du magazine A Folha Mágica, l’organe de diffusion du Club Fenianos Portuenses. Sa maîtrise du français, de l’anglais et de l’espagnol lui permet de présenter ses spectacles dans toutes ces langues.
Les attractions et spectacles
Le musée est pourvu de quatre attractions interactives sur le modèle des Musées de l’Illusion. L’illusion du Sphinx (de Thomas Tobin), L’homme ou la femme coupé(e) en deux, le décor sans dessus-dessous et un sol en trou noir. Des démonstrations de magie rapprochée sont effectuées pendant la visite sur le comptoir de la bibliothèque et dans le petit théâtre pourvu d’une scène pour des effets de salon.
Le commencement d’une belle aventure
La volonté du Musée de la Magie du Portugal est de s’installer prochainement dans un espace plus grand pour accueillir et présenter le maximum de leur collection qui croit d’année en année (actuellement une partie est stockée dans un entrepôt). Il y a aussi la volonté d’être présent dans la ville de Porto pour plus de commodité et de visibilité. Souhaitons à cette association de passionnés bénévoles que leur vœu se réalise rapidement pour découvrir tous leurs trésors cachés et que la magie se démocratise en devenant de plus en plus populaire dans ce beau pays.
Notes :
1 Nous avons été très gentiment accueilli pour une visite privée de trois heures par Miguel Ângelo et son collègue Cristóvão de Lima, avec toute la générosité et le sens de l’hospitalité portugaise.
2 Le bureau de l’association Museu da Magia Portugal est composé de cinq membres dont le président est Miguel Ângelo et son vice-président / administrateur Cristóvão de Lima.
3 Actuels locaux des sociétés Festas com Arte et Pyromagic Effects de Miguel Ângelo. Des articles de fête et du matériel pyrotechnique d’effets spéciaux pour le spectacle vivant.
4 Miguel Ângelo est issu d’une famille de magiciens et suit les traces de son père dès son plus jeune âge. Sa persévérance et sa passion pour la magie l’amène sur la scène nationale de Lamego (dont il est originaire), où il obtient plusieurs prix et reconnaissances de la part de ses pairs. Il apprend auprès de grands maîtres et forme ensuite de nouveaux magiciens qui se sont imposés sur la scène nationale et internationale.
5 Après l’inauguration, un Gala magique a eu lieu au Forum culturel d’Ermesinde (lieu du festival MagicValongo) avec les performances de Solange Kardinaly, Arkadio, José de Lemos, Rafael Titonelly, David Sousa, Zé Mágico, Ricardo Pimenta et André Gomes.
6 Magiarte est la maison la plus réputée de la magie portugaise dans la construction d’appareils pour l’illusionnisme. Située à Porto, Rua Ferreira Cardoso, elle est fondée en 1956 par Le Dr. Armindo de Matos (1905-1996) et Eduardo Franco (1920-2001). En 1963 le siège de Magiarte est transféré Rua de Costa Cabral. La décoration originale et manuelle des appareils représente, à elle seule, une valeur ajoutée dans chacune des pièces, lorsqu’elle est signée par Germinal Lourenço, un nom illustre de l’illusionnisme portugais de l’époque. Armindo de Matos commence son activité, dans l’illusionnisme, au milieu des années 1940, à l’IIRS (Instituto Internacional de Recreaçaes Scientaficas) qui donne plus tard naissance à l’Académie Portugaise de l’Illusionnisme située à Campo Mártires da Pátria, à Porto, dirigée par Martins Oliveira qui, à son tour, met fin à ses activités en 1965, en raison du décès du propriétaire. Armindo de Matos contribue de manière décisive à Tertúlia Ilusionista Tripeira, la société portugaise d’illusionnisme, créée en février 1954, à l’initiative d’Eduardo Relvas. Armindo de Matos est l’un des principaux fondateurs de l’actuel Cube Ilusionista Fenianos, auteur de la « littérature magique » de toute l’activité Magiarte, y compris le Catalogue Boleton Magiarte, avec la présentation de cent-cinquante effets, pour certains inédits. Armindo de Matos est également l’auteur de l’ouvrage ABC da Cartomagia, avec quarante effets publiés par Magiarte en 1963. La maison Magiarte est ensuite reprise par António Ribeiro et Tony Klauf, qui donnent une nouvelle direction tout en maintenant la qualité et l’innovation dans la ligne de fabrication d’appareils magiques.
7 En 1993, Luis de Matos consacre une partie de son émission Isto é Magia ! au répertoire du Conde d’Aguilar : https://arquivos.rtp.pt/conteudos/isto-e-magia-17/
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