Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Lorsque j’étais enfant, j’ai toujours rêvé d’être capable de voler et de disparaître. Je me suis intéressé à la magie à l’âge de neuf ans après avoir vu David Copperfield pour la première sur une cassette VHS de mon père. A cette époque, je ne savais pas qui était cette personne, mais je voulais faire ce qu’il faisait.
Quelque temps plus tard, il y a eu un spectacle de magie dans ma ville organisé par un ami de mon père. J’ai assisté à toutes les représentations, même si tous les tours étaient semblables les uns aux autres et pas très bons. Depuis cet événement, j’ai été totalement fasciné par la magie. Au début, j’étais très timide pour effectuer des tours de magie face à des inconnus mais, progressivement, j’ai construit ma confiance en pratiquant beaucoup.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Un jour, mon ami m’a demandé de faire des tours de magie pour sa fête d’anniversaire. C’est à ce moment que ma vie a basculé et que la magie est devenue ma voie professionnelle. J’ai commencé à travailler pour des soirées privées, des dîners et des anniversaires en essayant de développer une approche personnelle avec mes tours.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé ?
Ma famille et mes amis.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Dans ma société, la magie est méprisée, en raison de ses références à la magie noire. Le mot « Magique », traduit en arabe, est « Sihr », qui évoque parfois des images négatives. Mais ce que je fais est différent ; c’est du divertissement.
Mais malgré ça, il est difficile pour une personne arabe « d’explorer » l’art de la magie dans une société qui condamne cette pratique. Ma famille était contre mon art, et la société a également été contre moi. Mais j’ai fait ce que je pensais être la bonne voie pour moi, et j’ai décidé de suivre mon rêve. Maintenant, je suis devenu un des rares magiciens (prestidigitateur) du monde arabe, une sorte de pionnier dans cet art.
J’avais tellement peur au début de ma carrière que j’ai utilisé le nom de Momi Illusions pour cacher mon identité. Jusqu’à ce que j’aie décidé que s’en était assez et que j’avais besoin de dire aux gens qui j’étais vraiment. C’est ainsi qu’est né Moein Al Bastaki, qui est devenu une personnalité de la télévision arabe.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Pour ma part, chaque grand artiste / magicien m’a donné quelque chose pour mon auto-développement.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Le mentalisme. Une grande partie de mon numéro comprend de la lecture de pensée.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Je suis inspiré par l’environnement, les gens, et tout autour de moi. Mes magiciens favoris sont David Copperfield et Derren Brown. Mes performances sont influencées par ces deux maîtres.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Croyez en vous. La magie est en vous.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
En ce moment, le champ de la magie se développe très rapidement. Beaucoup de nouveaux talents émergent. L’industrie de la magie devient de plus en plus ouverte au monde.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
La magie, d’un point de vue culturel est très différente à la télévision et sur scène. Tout dépend si l’on exécute des tours de manipulations et des illusions artificielles plutôt que des soi-disant pouvoirs surnaturels. Je pense qu’il ne faut pas mélanger les deux et garder cette différence à l’esprit.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Beaucoup de choses m’intéressent. Chaque jour m’apporte quelque chose de nouveau et de passionnant.
– Interview réalisée en septembre 2014.
A visiter :
– Le site de Moein Al Bastaki.
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