Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
J’ai commencé à entrer dans le monde de la magie vers l’âge de 8 ans, quand mon grand-père m’a montré quelques vieux tours de poche, bien qu’il ne me laissait jamais jouer avec. C’était un secret bien gardé ! Cependant, ma grand-mère décida que je devais avoir mes propres tours et m’acheta progressivement une petite collection de trucs. Elle m’achetait un tour quand j’avais maîtrisé le précédent et que je pouvais lui montrer sans erreurs.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
À l’âge de 10 ans, j’avais assez de matériel et je me sentais en confiance pour monter mon premier spectacle. A la première occasion (l’anniversaire de mes cousins), armé de foulards, de cartes et d’une multitude de farces et attrapes, “Magic Michael” est entré dans le monde du divertissement.
J’ai ensuite intégré des clubs de magie comme le Northern Magic Circle juniors et le Magic Circle Young Magicians club qui m’ont permis d’approfondir mon intérêt pour la magie. Ils m’ont donné l’occasion de me faire des amis et de rencontrer des magiciens incroyables qui étaient prêts a donner de leur temps et de leurs connaissances.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Rejoindre les clubs et les sociétés magiques, m’ont donné de nombreuses occasions de me produire par la suite. Les magiciens qui dirigeaient ces clubs vous encourageaient à vous produire sur la scène et à effectuer un numéro de 10 minutes chaque mois. De temps en temps nous nous produisions devant des magiciens connus tels que Ali Bongo qui nous donnait ensuite des conseils sur la manière dont nous pourrions améliorer notre performance. Les clubs nous ont aussi donné l’occasion de nous présenter à différentes soirées, de travailler devant un public, en direct, à des conventions et, à l’occasion, de nous recommander à des personnes de l’audiovisuel.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Je suis un artiste à temps plein depuis que j’ai quitté le collège à 18 ans. Nous avons commencé les tournées dans des parcs de vacances autour du Royaume-Uni, en allant d’un lieu à un autre chaque jour, ne sachant pas à quoi s’attendre.
J’ai participé à des congrès de magie, travaillé dans des théâtres et pour la télévision qui m’a donné la chance de rencontrer d’autres personnes et d’apprendre à mettre en place un spectacle.
Durant les 3 dernières années, j’ai été le producteur et de directeur de mon propre spectacle dans le Horseshoe theatre au UK’s Blackpool Pleasure Beach Theme Park. Ça a été une excellente occasion de développer mes compétences, non seulement comme un magicien et illusionniste, mais aussi comme un jongleur, un tourneur d’assiettes et un monocycliste. Avoir un lieu fixe pendant 6 mois de l’année est idéal pour développer son numéro et être en mesure d’améliorer et d’apprendre tous les jours.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Quand j’ai commencé dans la magie, mon père m’emmenait dans les conventions à travers tout le pays, la première que j’ai faite fut Blackpool. C’était la première fois que je voyais un tel spectacle à une aussi grande échelle. C’est à ce moment-là, quand j’ai vu Rafael avec son numéro de vampire, Tony Chapeck avec sa télévision interactive et Norbert Ferré, que j’ai réalisé à quel point le côté théâtral et la création d’un personnage autour des routines étaient primordial. Dès lors, j’essaie de construire mon propre matériel et mes accessoires et de rendre ma routine aussi importante que la technique.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
J’adore regarder les différents types de magie, voir comment différentes personnes présentent différents styles de magie. Je trouve très intéressant de voir comment un illusionniste peut présenter une illusion que je connais, d’une manière nouvelle et inattendue qui me trompe. Ou, voir un magicien de close-up faire des choses incroyables pendant une routine. Si je devais choisir un style particulier de magie, ce serait la grande illusion.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Lorsque nous préparons un spectacle, ma partenaire et moi, nous sommes très influencés par le cirque. J’essaie de mélanger des éléments de magie et de cirque. J’ai toujours aimé être au cirque. Quand je cherche quelque chose d’unique dans la façon de divertir le public, j’essaie d’y intégrer l’univers circassien, par exemple dans la musique, les accessoires ou les numéros d’adresse…
Mes autres influences ne viennent pas du cirque ni de la magie, mais d’autres arts qui divertissent. Je crois que les spectacles que nous créons doivent être divertissants. Il faut se poser la question de savoir comment les gens peuvent être divertis par des choses différentes.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Il y a quelque chose que je voudrais dire à tous ceux qui débutent. Les gens me donnent toujours des conseils et des avis et il est important d’écouter et de prendre quelques éléments qui peuvent vous faire avancer.
Les trois choses les plus importantes qui m’ont aidé sont :
– Apprendre d’autres compétences que la magie. Je pense qu’il est très important d’avoir plusieurs cordes à son arc. Ce sont les petits détails qui font la grandeur d’un numéro. Vous êtes plus impressionnant quand vous faites quelque chose auquel le public ne s’attend pas.
– Avoir un plan B. Quand j’ai quitté l’école, je voulais directement me consacrer à la magie et être un magicien à plein temps, mais mes parents m’ont encouragé à aller à l’université où j’ai étudié les médias, l’animation et le design. Heureusement, je n’ai jamais eu à gagner ma vie avec l’animation ou le design, mais ce que j’ai appris de mon parcours m’a aidé dans ma carrière actuelle.
– Lorsque vous commencez comme magicien, prenez autant de travail que vous le pouvez, même si vous faites des spectacles gratuitement. Plus vous travaillez et plus vous devenez confiant, professionnel et expérimenté. Cette expérience vous apportera très vite de meilleurs conditions de travail. Aidez également d’autres artistes, ils vous le rendront un jour.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Au cours des 15 dernières années, la magie a rapidement changé. Il y a de plus en plus de tours qui sortent du marché. La majorité sont consacrés au close-up et les magiciens ont tendance à reproduire, comme des perroquets, le dernier DVD à la mode. Résultat : de la technique mais très peu de créativité au final.
Quand j’ai commencé, je me suis fortement intéressé à la magie de scène. Il y avait des concours aux conventions et dans les clubs de magie, qui étaient ouverts à tous les autres membres plus jeunes.
En 2009, j’ai gagné le Magic Circle, Young Magician of the Year à la lutte avec 30 autres jeunes magiciens de scène. Quand j’ai vu la manifestation de 2013, il n’y avait plus que 6 personnes en compétition.
Les gens ont très peu d’attention et on doit les surprendre dans les premières minutes. Je ne pense pas que les reality shows télévisuels aident l’art en général. Il y a également trop de numéro de magie à la télévision qui ne peuvent pas être reproduits en situation réelle. Ainsi, les attentes du public, en live, sont parfois artificiellement élevées.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
La grande chose au sujet de la magie, c’est qu’elle peut être exécutée n’importe où dans le monde, parce que c’est une forme d’art visuel et universelle comprise par différentes nationalités. Il est important que nous comprenions notre art, mais nous devons aussi comprendre à qui nous faisons nos tours, lorsque nous créons un effet ou une routine.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Mes autres hobbies s’étendent aux techniques du cirque, qui font partie de mon numéro. Je pratique sans cesse la jonglerie et d’autres compétences circassienne.
J’aime aussi la musique, je joue de la guitare, du banjo et du ukulélé.
J’ai un vif intérêt pour la réalisation de films et l’animation, mais je n’ai malheureusement pas assez de temps pour que cela devienne un passe-temps sérieux… pour le moment.
– Interview réalisée en septembre 2014.
A visiter :
– Le site de High Jinx.
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