Pour cette troisième édition, Didier Puech a étendu son salon qui commence dès le mercredi avec un spectacle magique pour enfants intitulé Enchanté par Yurgen et Florette pour se finir le dimanche après-midi en soufflant les 200 bougies du magazine Magicus.
TOULOUSE, CAPITALE MONDIALE DE L’ART MAGIQUE par Didier Puech
Le titre de cet exposé est un clin d’œil à une conférence donnée par René Laquier à Blois, il y a de cela plusieurs années… Didier Puech va faire défiler une liste impressionnante de personnalités de l’art magique toulousain, des plus connues au plus confidentielles. Il dédie son intervention à son ami Rolty (1962-2011), alias Thierry Guillot.
Jean Prévost (1520-1592)
Le fameux auteur du premier livre entièrement consacré à la magie blanche en 1584 : La Première partie des subtiles et plaisantes inventions. A noter que l’ouvrage anglais de Reginald Scot : The Discoverie of Witchcraft, publié la même année, est postérieur au Prevost de quelques mois.
On sait que Prévost était toulousain mais rien de plus. Dans son livre, comprenant 234 figures et 84 tours, apparaissent du papier, un vase, des liquides, des œufs, une corde coupée, des anneaux, le couteau dans le bras, mais aucuns tours de cartes.
L’auteur avait prévu une suite à son ouvrage, qui n’a jamais été édité.
Didier Puech souligne que L’édition originale était un fac-similé écrit en vieux français et qu’elle est rééditée chez Georges Proust avec des annotations.
Casimir Belmas
Physicien toulousain, Belmas connaissait bien les secrets de la magie et donnait des cours payants de physique amusante. Il fut le professeur d’Auguste Lassaigne.
Auguste Lassaigne (1819-1885)
Il fabriquait lui-même son matériel de magie. C’était un homme habile qui aimait les mots d’esprit. Il commence à prendre des cours avec Casimir Belmas avant de monter sur scène à Toulouse au théâtre de la Cité des Violettes. Il loue ensuite la Philharmonique en 1846 pour quelques représentations où il présente des tours de prestidigitation, de la ventriloquie et des séances de projection. Son tour fétiche était Les bocaux de poissons reprit de Philippe Talon (1802-1878).
En 1851, il est l’auteur de Mémoires d’un magnétiseur.
Photo : Collection Didier Morax.
Il joue ensuite en Italie, en Suisse et revient à Toulouse en 1856 pour ouvrir son propre théâtre en face de la place du Capitole (Bartholomeo Bosco était en représentation au même moment).
En association avec De Linski, il se produit, avec sa femme, à Bordeaux dans un numéro de somnambulisme magnétique.
Lassaigne part ensuite en tournée avec un théâtre ambulant accompagné de jongleurs et acrobates. Puis il donna des représentations à Paris au théâtre de la salle Bonne-Nouvelle.
Marius Cazeneuve (1839-1913)
D’une famille espagnole qui s’appelait Casanova, le petit Marius Bernard Cazeuneuve vendait des allumettes dans la rue avec ses parents.
Il apprend très tôt la magie en 1852 avec Bartolomeo Bosco et devient professionnel à 19 ans. Entre temps, en 1856, il fait des études de médecine et devient « officier de santé ».
Cazeuneuve est un homme de petite taille qui a toujours porté la moustache. C’était un intellectuel élégant qui avait une bonne élocution; Il travaillait aussi sa mémoire, dont il en faisait un numéro. Il était également très fort en publicité, n’hésitant pas à jeter du haut d’une montgolfière des prospectus de son spectacle. Et comme Bosco, il arrivait deux à trois jours avant sa représentation et se donnait en spectacle sur le marché en découvrant des pièces dans les œufs ou en tuant et ressuscitant des volailles.
La spécialité de Cazeneuve était l’effet d’auto-décapitation, sa tête coupée avec un sabre qu’il « servait » ensuite sur un plateau. On raconte qu’il réalisa cette illusion saisissante dans un restaurant à Toulouse.
Photo : Bill Taylor A.S.C.
Didier Puech soupçonne Cazeneuve d’avoir arrangé et romancé certains faits dont il décrivait, même s’il a voyagé à travers le mode et remplit son « livre d’or » de mots d’empereurs et autres rois.
Il acheta la villa Gabès à Toulouse et rencontra ensuite Alice, sa future femme, à Lyon. Ils eurent trois enfants. Alice l’assistera en France puis à l’étranger, en Orient, en Asie et en Afrique.
En 1863, il joue devant l’Empereur Napoléon III et réalise des tours de salon dans un répertoire classique de prestidigitation, mais aussi de magnétisme, somnambulisme, physique, cartomancie, transmission de pensée… on retrouve aussi des tours de Robert-Houdin comme Le fusillé vivant et Le coffre lourd / léger.
En 1870, il crée un régiment auto financé. C’est de là que lui vient probablement le nom de « Commandeur ».
Cazeneuve donne des conférences anti-spirites, notamment à la Sorbonne de Paris en 1878.
En 1886, il part en mission diplomatique à Madagascar. Cazeneuve s’était déjà rendu sur l’île en 1860. Il parcourt alors 300 kilomètre sur une chaise à porteur en pleine forêt tropicale et arrive devant la reine Ranavalo, qui était convertie au protestantisme par les anglais. Cazeneuve avait pour mission de montrer que les français étaient les plus forts.
Cazeneuve transporté en palanquin (détail, huile sur bois de Marius Cazeneuve. Musée du Vieux-Toulouse).
Il présente ses expériences au premier ministre malgache comme de « la science française ». Par la suite un incendie se déclare au palais de la reine et Cazeneuve démontre alors sa bravoure.
Une première séance de magie est organisée devant les personnalités de la cour où Cazeneuve présentait un étonnant numéro de barbe récalcitrante, où un barbier s’y prenait à six fois pour le raser entièrement, la barbe repoussant à chaque fois ! Il présentait également un tour avec une ardoise où apparaissaient des messages patriotiques français.
Cazeneuve discourant devant une tribu d’indigènes (détail, huile sur carton de Marius Cazeneuve. Musée du Vieux-Toulouse).
Très vite, il se produit devant la reine et lui présente un jeu de cartes ou il manque une carte, que la reine nomme au hasard. Cette carte est retrouvée à l’endroit de son choix… sur le clavier d’un piano fermé.
Cazeneuve se produit ensuite devant une centaine de personnes, dont des anglais, et présente des liquides qui changent de couleur, de la mnémotechnie, des effets de suggestion, The Bullet catch à la manière de Robert-Houdin, le cornet au piston qui joue la marseillaise, etc. Les anglais n’ayant pas apprécié d’être ridiculisés sont revenus le soir d’après pour saboter son spectacle.
La reine Ranavalo à vent de ses études en médecine et le fait venir à son chevet où commence une petite idylle.
Cazeneuve s’introduisant dans la Cité Interdite (détail, huile sur carton de Marius Cazeneuve. Musée du Vieux-Toulouse).
Cazeneuve quitte ensuite Madagascar avant d’avoir de sérieux problèmes. Entre-temps, la reine s’exile en Algérie et vient en France à Agen en 1901, où elle rencontre à nouveau Cazeneuve.
Fatigué par les voyages en bateau et fragilisé par un accident de voiture, Cazeneuve s’établit à Toulouse où il donne quelques représentations et se met à peindre dans un style figuratif et naïf.
Autoportrait en militaire (huile sur toile de Marius Cazeneuve. Musée du Vieux-Toulouse).
En 1884, il se présente sur une liste électorale mais échoue. Il crée Le cercle républicain socialiste et s’engage aussi dans le bénévolat social pour la jeunesse. Cazeneuve s’adonne également à sa passion de collectionneur d’automates (faux automates qui réalisaient des tours comme Le papillon du Diable, Le café Lilliputien, La maison aux cartes ou Le cosaque) et de peinture européenne dont il possédait des chefs-d’œuvre comme Raphael, Michel-Ange, De Vinci, Rubens, Titien, Véronèse, etc.
Il meurt à 74 ans et ses funérailles, données à l’église St Exupère, sont grandioses et précédées d’un énorme cortège. Mais son corps finit dans une fosse commune comme un vulgaire inconnu. Aucun monument funéraire ne sera dressé pour cette figure marquante.
Photo : Collection Didier Morax.
Cazeneuve était un patriote mais n’a jamais été décoré officiellement de par sa position de magicien saltimbanque.
Didier Puech relate que Michel Hatte a récupéré beaucoup d’objets de Cazeneuve dans un grenier familial comme un coquetier, un damier, un obus aux fleurs et deux houlettes…
Auguste-Marie Latapie (1869-1941)
Latapie s’intéresse fortement à la magie lors de ses « stationnements » comme agent de service devant le Théâtre Robert-Houdin à Paris, dirigé alors par Legris. Il se met alors très vite à la pratique en refusant de travailler avec du matériel truqué, privilégiant la manipulation de cartes. Latapie avait d’énormes mains, ce qui lui permettait de tenir trois jeux de cartes comme un. C’était un autodidacte qui avait des procédés personnels selon Jules Dhotel. Ce n’était pas un grand performeur et sur scène il était un peu pataud. Il aimait parler de lui à la troisième personne. Il pratiquait la magie de près, un précurseur du close-up, bien avant les américains.
Photo : Collection Hjalmar.
En 1910, Méliès lui rend hommage dans un quatrain humoristique avec un jeu de mot sur son nom.
La revue L’Illusionniste publiera plusieurs de ses tours comme Le Bonneteau Latapie.
Affiche : Collection Hjalmar.
En 1931, les deux clubs de Toulouse (Celui du Commandeur Cazeneuve et celui de Robert-Houdin) fusionnent et en 1932, Latapie en devient adhérent et secrétaire adjoint.
Maurice Magre (1877-1941)
Cet écrivain, dramaturge et poète écrira plusieurs ouvrages sur la magie dont Magiciens et Illuminés (1930) et Inde. Magie, tigres, forêts vierges… (1936).
Roger Barbaud (1845-1936)
Directeur des postes de métier, Il crée le Club Commandeur Cazeuneuve en 1931, dont il devient le président dans la foulée. Il écrit et édite plusieurs ouvrages de prestidigitation entre 1910 et 1935 dont Traité complet de tours de cartes à l’usage des gens du monde (1910), Foulard et drapeaux (1933), Hydromagie (1935) et Tours de cartes sans appareils (1947).
Max Reywils (1901-1960)
Jeune, il fait des tours pour ses camarades de classe. Il présente ensuite un numéro d’évasion, puis de la grande illusion avec sa femme Katya pour partenaire. Parmi ses tours, une cabine spirit et une guillotine. Il sera le fondateur, puis le président de l’amicale Robert-Houdin de 1944 à 1956.
Dody Willtohn (1921-1980)
Ce prothésiste dentaire devient un magicien connu grâce à un excellent numéro de cigarette allumée. Il avait également à son répertoire la cabine aux fantômes, la scie électrique, le journal déchiré, le papier de cigarette transformé en balle de ping-pong et un beau numéro de pickpockétisme, premier prix FISM à Liège en 1961.
Didier Puech relate qu’il joua devant les princes et les rois et s’en servait bien pour sa publicité : « Le roi des pickpockets et le pickpocket des rois ».
Yanco (1928-1990)
Clair de notaire, projectionniste puis huissier, Yanco a ensuite travaillé au cirque où, à l’âge de 26 ans, il fait le tour du monde, puis au théâtre avant de devenir illusionniste avec un personnage de mage oriental. Yanco fabriquait tous ses accessoires et costumes de scène à la main (il sera également costumier pour d’autres productions). Il présentait des tours comme le pressoir de la mort, la femme fleur (entresort), les anneaux chinois. Son matériel était volumineux mais extrêmement bien décoré.
On peut l’apercevoir dans un petit rôle dans le film de Beinex : Roselyne et les lions (1989). Il sera le premier assistant de Christian Fechner qui l’aida beaucoup à la fin de sa vie.
Carolus (1891-1987)
Carolus était un bel homme avec une voix de baryton. Il écrivit des textes pour une troupe de comiques troupiers dont il fait partie. Il fait ses débuts avec Maurice Chevalier.
Photo : Collection Didier Morax.
En 1930, il crée un numéro original d’ombromanie, puis un numéro de télépathie avec sa partenaire Magdola (1913-2002) sur le modèle de Mir et Myroska qui est primé à la FISM en 1952.
Llorens (1910-2006)
Llorens est né près de Barcelone et à l’âge de 8 ans il aide sa mère à vendre du café dans son village. Il distribue aussi des journaux et organise des loteries en faisant gagner des animaux.
A 9 ans, il possède un costume sur-mesure car il est groom chez un médecin barcelonais.
A 10 ans, il découvre la magie dans un livre chez un camelot, puis arrive en France à 13 ans.
Jusqu’à ses 25 ans, il fait pleins de petits boulots dont bookmaker, apprenti menuisier, etc. et se fait engager comme vendeur de bonbons dans un cinéma ; ce qui lui permet, en passionné, de voir des films à l’œil.
Vers l’âge de 45 ans, il se trouve un talent d’inventeur et invente une quinzaine de tours dont le tableau magique en 1965.
Photo de Magicus magazine pour La Revue de la Prestidigitation n°552 (mars-avril 2006).
Llorens a été le magicien le plus primé dans les congrès de magie français avec ses différentes inventions, dont un prix pour un numéro de lévitation d’une femme entre deux chaises entièrement mimé !
A noté que la fille et petite-fille de Llorens étaient présentent à la soirée (madame Llorens à 99 ans et n’a pu venir en raison de soucis de fémur après une chute malheureuse), tout comme Gaëtan Bloom, qui en a profité pour intervenir et rendre hommage à un de « ses papas magiques ». L’ayant découvert dans des galas et lors des différents congrès AFAP lors de ses interventions dans la catégorie « inventions ». Llorens montrait ses tours et les expliquait dans une partie de rigolade où la solution était plus « magique » que le tour en lui-même. Bloom raconte l’épisode de la disparition de 3kg de café qui se retrouvaient secrètement dans son pantalon ! Il nous narre aussi l’épisode des Feux de signalisation avec une divination aux foulards tricolores, La pêche aux moules, La cible avec une carte choisie et retrouvée grâce à une fléchette lancée au hasard…
Bloom nous propose ensuite de nous montrer deux tours qu’il a fabriqués dans l’esprit de Llorens : Un jeu de pêche à la ligne où deux spectateurs viennent pêcher une à une des petites boîtes disposées sur un plateau tournant, qui contiennent des bonbons. La dernière restante, pour le magicien, contenant un billet de banque ; et un diabolique système de disque de stationnement, en zone bleue, qui se met à l’heure tout seul grâce à l’adjonction d’un réveil et de sa grande aiguille.
René Laquier (1915-2016)
A 10 ans, il pratique la magie pour amuser ses amis. Passionné de jeux de mots, il écrit dans la revue hebdomadaire Le Hérisson, où il rencontre James Hodges.
Inspecteur de police dans les vraies brigades du tigre, il écrit des chansons pour des interprètes dont la fameuse A bicyclette de Bourvil. Il compose une partition pour servir de base à l’apprentissage de l’accordéon. Il touche différents droits d’auteur.
Il participe aux tournées d’André Sanlaville comme présentateur et reçoit un prix dans cette catégorie à la FISM de Genève en 1952.
Laquier avait un numéro de magie et de jonglage où des boules de billard disparaissaient au topit une à une.
C’était une personne drôle avec un accent rocailleux. Pour l’anecdote, il arrivait dans un restaurant avec une canne et repartait sans elle (pliée dans sa poche).
Photo : Didier Morax.
Pour finir son exposé, Didier Puech nous parle rapidement d’autres magiciens toulousains comme Ralpho, deux fois primé à la FISM en 1952 et 1961, Stomo (Etienne Sotom) et Fran-Tou-Pas (François Toussaint Pascal).
Bibliographie :
– L’auta n°46, spéciale Marius Cazeneuve (Revue des Toulousains de Toulouse et Amis du Vieux-Toulouse, juin 2013).
– Magie blanche, magie noire en ville rose de René Laquier (Edition Loubatières, 2003).
– Histoires, Farces et attrapes d’illusionniste de René Laquier (Edition Rabelais, 1954).
– Demi-siècle de Magie de Llorens (Edition Tribu, 1988).
– Magicus n°34, spécial Llorens (1984).
CONFERENCE D’ALI NOUIRA
Ali Nouira nous présente ses créations personnelles et nous met en garde sur la notion de « création ». Il y a, selon lui, deux problèmes : ce qui a déjà été créé et comment faire pour protéger ses créations de la reproduction et de la copie. La solution n’est pas de cacher ses créations mais de les diffuser au maximum pour que les gens soient au courant et propagent l’information.
Ali insiste également sur la recherche de la simplicité dans ces effets et l’utilisation minimum de fioritures. Si un gimmick lui permet de réaliser un effet irréalisable autrement, alors il l’utilise : seul compte le résultat final.
La Bourse
Une bourse est confiée à un spectateur qui en révélera le contenu à la fin de la conférence.
Cartes choisies et retrouvées
Un spectateur vérifie et mélange un jeu de cartes. Il distribue ensuite les cartes une à une et s’arrête sur celle qu’il veut. Elle est retournée face en haut et signée. Un deuxième spectateur fait la même chose avec le choix d’une seconde carte.
Les deux cartes sont perdues dans le jeu, qui est mis dans la poche de la veste du magicien. Ce dernier glisse sa main et retire rapidement deux cartes faces en bas, qui sont ensuite révélées comme celles des spectateurs avec les signatures dessus.
La méthode est inspirée du magicien Adrian Sullivan, mais sans utiliser des duplicatas. La méthode ingénieuse d’Ali Nouira est réalisée avec deux cartes gimmick qui servent de « guide ».
Parallèle
Une enveloppe à prédiction est mise de côté.
Un jeu de cartes est présenté avec au dos de chaque cartes des numéros de 1 à 52. Quatre spectateurs choisissent à tour de rôle une carte, qui est sortie du jeu face en haut. Le magicien retourne les cartes côté tarot marquées du nombre. La prédiction est ouverte et on découvre une photo représentant les quatre cartes tarot marquées avec les mêmes nombres.
Jeu troué
Un jeu de cartes est percé de part en part par un boulon. Après avoir libéré les cartes, le spectateur prend le jeu qu’il met sous la table et suit les indications du magicien qui lui demande d’étaler les cartes et d’en choisir une au hasard et de la retourner dans le reste du jeu, qui est remis dans son boîtier et déboulonné.
Le magicien écrit alors une prédiction sur un carnet. Le jeu est étalé face en bas et la seule carte retournée, choisie par le spectateur, correspond à la prédiction.
Cadenas
Cet effet est inspiré d’un tour de Gérard Bakner mais offre plus de liberté dans son utilisation.
Le magicien saisit son code, en secret, qui ouvre le cadenas. Il le ferme et brouille les quatre numéros. Un spectateur est invité à essayer une combinaison pour l’ouvrir mais n’y arrive pas.
Le magicien sort un jeu de cartes pour aider le spectateur à deviner la bonne combinaison. Quatre spectateurs nomme un chiffre entre 1 et 9, numéros qui sont notés sur des feuilles s’éparées. Le magicien propose de rajouter un cinquième numéro au hasard.
Les papiers sont roulés en boulettes puis sont choisis au hasard par un spectateur. Une autre personne les mets dans l’ordre qu’elle veut et choisit son sens de lecture qui correspond à une combinaison qui n’ouvre pas le cadenas (alors qu’il y avait un portefeuille en jeu). Le magicien compose alors la combinaison du spectateur à l’envers et le cadenas s’ouvre.
Effet bluffant qui, présenté avec une histoire, peut devenir une routine fascinante sur le hasard, avec un objet usuel. Il faut savoir bricoler un peu pour préparer son cadenas normal qui ne nécessite aucun gimmick particulier mais beaucoup de patience.
Carte choisie au portefeuille
Une carte est choisie oralement par un spectateur. Le magicien sort alors son portefeuille et montre sa carte favorite à l’intérieur d’un compartiment fermé. Celle-ci ne correspond pas à celle du spectateur, mais en la retournant, on voit le nom de sa carte marqué au feutre noir.
Dans cet effet, le jeu doit être préparé.
La bourse 2ème
La bourse confiée et tenue depuis le début par un spectateur révèle son contenu : une montre qui est arrêtée indiquant une heure précise ainsi qu’un bout de papier où il est écrit une prédiction : « … si vous rajoutez 1h23 à l’heure indiquée sur la montre, cela correspondra à l’heure actuelle. »
Cet effet d’anticipation et de voyage dans le temps à un très fort impact et est facilement réalisable avec un peu de bricolage.
MAGIC IMPRO
Initialement prévu comme un affrontent improvisé entre deux équipes de magiciens qui ont quelques minutes pour réaliser un enchaînement d’effets magiques à partir d’objets hétéroclites découverts dans une malle miraculeuse (sur le modèle de l’émission Wizard Wars avec Penn and Teller), et faute de concurrent, l’impro s’est transformée en démonstration de tours et de routines.
Trois magiciens, présentés par Didier Puech, se sont succédés devant un public composé d’initiés et de profanes.
Le premier, Xavier Constantine, présente une routine de balle qui rebondit, s’écrase au sol en devenant molle, rebondit à nouveau, disparaît, se dédouble, lévite dans les airs et finit par disparaître dans les cintres du plateau.
C’est ensuite au tour de l’inénarrable Gérard Kunian d’arriver avec un sac contenant des différents objets. Le magicien commence par sortir un sac à pois blancs et le retourne quatre fois de suite, ce qui a pour conséquence de le transformer en différentes couleurs : bleu rayé, pourpre, orange et écossais. C’est alors qu’une boîte contenant un ruban et une bague tombe du sac.
On s’attend à une routine de ring and string, mais il en est tout autre. Car la bague va être enfilée et nouée sur le ruban pour servir de pendule. Avant cela, une spectatrice choisit une carte par hasard dans un jeu après l’avoir mélangé. La carte est perdue. C’est alors que le pendule improvisé est trimbalé au-dessus des cartes et « pêche » la carte de la spectatrice.
Le troisième participant s’appelle Prompto et il nous présente une routine de corde nouée qui fait apparaître un foulard en son centre. Ensuite, il exécute la corde à travers le doigt d’un spectateur (avec le gag de ses essais ratés avec des bouts de doigts sur une autre corde). Il enchaîne avec le truc du billet lâché que le spectateur ne peut pas attraper, puis refait l’expérience avec un anneau métallique et une chaînette. L’anneau tombe au sol deux fois et à la troisième s’enclave sur la chaînette. Pour finir, la chaînette est placée entre les deux pouces du spectateur avec l’anneau prisonnier à l’intérieur, que le magicien libère magiquement sans toucher les bords.
CONCOURS DE CLOSE-UP
Devant un jury de 9 personnalités du monde magique présidé par Armand Porcell, 7 candidats présélectionnés ont 10 mn maximum pour présenter une routine de close-up qui sera notée sur 20. Leur passage a été tiré au sort par le jury au préalable et leur présentation confiée à Alain Sénéchal.
La liste des candidats : Maxime Lamotte, Damien Herrera, Abdelali Nour, Bradley Benson, Aurélien Braban, Yacine Monné et Léo-Maxime Fabris.
Les tours présentés seront variés : Ribik’s cube, perles, cartomagie, mnémotechnie.
Le jury a déclaré vainqueur Bradley Benson, un jeune australien, ingénieur du son de formation, pratiquant la magie depuis 2001 en amateur et venu à Toulouse, depuis un an, pour parfaire son français. Comme un signe, ce dernier repartira dans son pays le lendemain.
Bradley Benson.
Il a présenté une routine de mnémotechnie avec un jeu de cartes entouré de quatre spectateurs. Malgré une mise en condition un peu longue, manquant d’effets, la suite monte en puissance jusqu’à un final bluffant. Une belle prestance et une expérience convaincante. Il repart avec un bon d’achat de 1000 € valable chez les partenaires du salon (L’Académie de magie Georges Proust, Mayette Magie Moderne, Marchand de trucs, CC Editions, Magicaplanet, Fantaisium et Myrrdin).
Armand Porcell et Léo-Maxime Fabris.
Par ailleurs, le jury a décerné un prix spécial pour le très jeune et pimpant Léo-Maxime Fabris qui a présenté un enchainement, très bien exécuté, d’effets classiques avec des cartes. Il repart avec un bon d’achat de 50 € valable chez Myrrdin.
Les candidats du concours de close-up M.I.A.M 2016.
ATELIER DE CARTOMAGIE avec Armand PORCELL
Armand Porcell, l’actuel directeur de la publication de La Revue de la Prestidigitation, créateur de l’Apotecari Magic Magazine et spécialiste des cartes a proposé un atelier de cartomagie pour six participants privilégiés.
BON ANNIVERSAIRE MAGICUS
Magicus magazine souffle les 200 bougies de son magazine en présence de personnalités de la culture et d’invités surprise. L’équipe de Magicus retrace brièvement les 37 ans du magazine fondé en 1979, édité à Toulouse et diffusé auprès de centaines de magiciens en France et dans le monde. Pour finir, merci à Jean-Marc Galès, le directeur du Centre d’animation Lalande et le partenaire privilégié du M.I.A.M pour sa gentillesse et son omniprésence sur le Salon.
Cet article a été publié pour la première fois dans le MAGICUS magazine n°201 (septembre-octobre 2016). Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : S.Bazou, Eric Hochard, Didier Morax, Hjalmar, Musée du Vieux-Toulouse. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.