Comment êtes-vous entré dans la magie ? À quand remonte votre premier déclic ?
J’ai eu l’opportunité de prendre la magie pour compagne à l’âge de quatorze ans à la suite d’une rencontre avec un magicien de rue. Ce monsieur vendait du matériel de magie pour débutants et professionnels.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Le premier pas a été franchi à la suite de ma venue à Lyon, où la recherche de cartes Bicycle m’a conduit à entrer dans la boutique Abracadabra. C’est là que tout a commencé. J’ai appris par le biais de livres et de vidéos et beaucoup d’expérimentations en autodidacte.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. À l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Le gérant (dont je tairai le nom pour conserver un certain anonymat) de la boutique Abracadabra montait, avec un partenaire, une association de magie pour proposer du close-up dans les différents bars et bistrots lyonnais. C’est grâce à cette association que j’ai pu apprendre le métier de magicien professionnel et d’être confronté à la réalité du terrain. Aucun événement ne m’a freiné, les expériences effectuées ont été plus que bénéfiques pour alimenter cet engouement et amour pour l’art magique. Le gérant de la boutique m’a permis également de rencontrer une multitude de magiciens en conférence, ce qui a été une expérience extrêmement riche et plaisante.
Quels sont vos domaines de compétence ? Dans quelles conditions travaillez-vous ? Parlez-nous de vos créations, spectacles et numéros.
Les compétences acquises et développées au fil du temps, sont la patience, la remise en question et le travail de l’art magique et de la rhétorique. Je pratique maintenant uniquement du close-up sous forme d’histoire où les personnes deviennent acteurs et spectateurs de mon récit. J’ai la chance de travailler dans toutes sortes de conditions, de table en table, en déambulation, de façon statique, en intérieur comme en extérieur, avec beaucoup de place et parfois très peu. J’ai monté un spectacle de magie sur scène où j’ai eu l’opportunité de faire plusieurs concours avec un numéro de manipulations de CD. Les différents concours m’ont permis de rencontrer différents magiciens, et de confronter les idées. Cela m’a également permis de conforter mon amour pour la magie de proximité et de m’orienter vers celle-ci.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marquées ?
Il y a énormément de magiciens et d’artistes qui m’ont marqués, notamment : Han Seol Hui, An Ha Lim, Shoot Ogawa, Belkheïr Djénane, Dani DaOrtiz et bien d’autres.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Chaque magicien a son propre style de magie unique et il y en a beaucoup que j’aime notamment la magie de rue, la magie de manipulation scénique sur fond musical ou encore la magie en cabaret, comme au Double Fond à Paris ou au Magic Castle à Los Angeles.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Concernant l’influence artistique, j’essaye d’éviter d’être assujetti à cette situation pour proposer une magie plus personnelle et unique. Mais j’ai été beaucoup aidé, pour parfaire mon art, par Belkheïr Djénane et j’ai eu l’opportunité de le rencontrer plusieurs fois. Dani DaOrtiz m’a beaucoup aidé également de par ses œuvres littéraires et vidéos sur le partage, l’attitude, la gestion et l’analyse psychologique de son public. Beaucoup d’autres magiciens lyonnais et autres m’ont également aidé.
Quels conseils et quels chemins conseiller à un magicien débutant ?
C’est subjectif, mais un magicien débutant doit prendre son temps pour se découvrir lui-même, détecter ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas. Il doit expérimenter, se remettre en question pour progresser. Une magie de qualité demande du temps, de l’amour et de la rigueur.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Mes propos sont purement subjectifs. Je trouve que la magie actuelle est intéressante. Il y a beaucoup de nouvelles idées très astucieuses. Les nouvelles technologies, les réseaux sociaux ont permis de mettre en avant beaucoup de belles choses et d’innombrables magiciens et magiciennes très talentueux.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
La culture est un mot très large avec d’innombrables chemins. Le degré d’importance varie selon chaque magicien, et surtout dans différents types de conditions. Je pense que chaque magicien de par sa personnalité décide comment partager et véhiculer sa magie, ses idéologies sur telle ou telle chose. Je pense qu’on peut converger ou diverger en fonction de ce qui nous plaît ou pas mais le but ultime pour un magicien est de divertir les gens et leur faire passer un bon moment et surtout aimer ce qu’il fait car cet amour se ressentira. C’est encore beaucoup plus jouissif quand on n’y a mis sa personnalité et ses propres tours et idées dans l’histoire.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
J’aime beaucoup l’art sartorial, la lecture, le dessin et la musique. Parfois j’essaye de mettre ces passions en connivence pour créer une jolie utopie.
– Interview réalisée en septembre 2023.
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