Comment êtes-vous entré dans la magie (les déclics) ?
Je suis entré dans la Magie complètement par hasard il y a une dizaine d’années. A l’époque, je pratiquais le théâtre dans un petit conservatoire en banlieue parisienne. Un jour, j’ai acheté avec un ami de mon cours, une vidéo pour apprendre les bases de la Magie. Ca nous a plu, alors on a décidé de continuer. On s’est acheté quelques trucs automatiques au départ, pour se faire plaisir, tout en bossant nos premières techniques de cartomagie.
Comment avez-vous appris ?
Mon apprentissage s’est ensuite fait grâce à d’autres vidéos techniques, mais aussi et surtout grâce à des livres. Je dirais que ce sont réellement les livres qui m’ont permis de découvrir les vrais secrets théoriques et les vrais trucs importants à savoir en magie.
Qu’est-ce qui vous a aidé et (ou) freiné ?
Outre cet apprentissage un peu ingrat, en solitaire, ce qui m’a beaucoup aidé dans la magie est de rencontrer d’autres magiciens avec qui j’ai pu au départ échanger des tours, des idées, et en compagnie de qui j’ai pu vivre ma passion encore plus à fond. Je pense notamment à Jérôme Helfenstein, avec qui j’ai quasiment débuté, et avec lequel j’ai passé des heures et des heures à parler magie, chercher des tours… Nous sommes d’ailleurs passés pro la même année, et avons monté par la suite de nombreux spectacles ensemble, la plupart destinés aux congrès et au milieu magique.
Dans quelles conditions travaillez vous ?
Aujourd’hui, cela fait 5 ans que je suis professionnel. Je propose des prestations de magie dans diverses conditions : Magie de proximité et de salon destinée au monde de l’entreprise, soirées privées, congrès et festivals de théâtre et de Magie, théâtre (avec le spectacle MAGICIEN(S) TOUT EST ECRIT), télévision, pour les promos du spectacle ainsi que pour divers projets annexes.
Quels sont vos magiciens préférés et pourquoi ?
Quelques magiciens que j’ai découvert ces dernières années m’ont beaucoup touché, et ont contribué à me faire découvrir la Magie sous un angle différent. Je pense notamment à Derren Brown, qui a amené une nouvelle dimension au mentalisme et au close up, à David Blaine et à son équipe, qui ont su redonner un vrai impact à la Magie, en travaillant sur le personnage et le charisme du magicien, plus que sur les effets eux mêmes. Je souhaite également citer Juan Tamariz, le magicien qui m’a donné envie de faire ce métier le jour où je l’ai vu dans une émission à la télé. Enfin, les magiciens qui sont des amis, et pour le travail desquels j’ai un respect immense : Philippe Beau, Jérôme Helfenstein, Jean-pierre Vallarino, Sébastien Clergue, Matthieu Sinclair, Bruno Copin, Sébastien Mossiere, Jean-luc Bertrand, Sylvain Mirouf, Richard Sanders, Carlos Vaquera… et plein, plein d’autres que j’ai rencontré au cours de congrès et qui m’ont fasciné par leur talent et leur gentillesse !
Photo de Didier Morax.
Quels sont vos tours de prédilection et pourquoi ?
J’aime créer une sensation de vraie magie sur le spectateur. C’est pourquoi, lorsque je travaille pour le grand public, j’aime faire un mélange entre du mentalisme (qui installe une atmosphère, un contexte de « non-dextérité »), et des effets magiques bien choisis, qui vont renforcer et donner du relief à la sensation créée par le mentalisme.
Quels conseils donneriez vous aux magiciens débutants ?
Il est toujours un peu délicat et prétentieux de donner des conseils, surtout quand on a 24 ans. Les seules choses que je peux conseiller sont celles qui, je pense, ont fonctionné pour moi : Lorsque l’on commence la magie, on a souvent tendance à se plonger dans les dvd, plus faciles d’accès, plus simples, plus rapides. Je pense que le dvd est un outil exceptionnel pour apprendre la technique pure. En revanche, je conseillerais à quelqu’un qui veut vraiment développer une magie sensible et intéressante, de se plonger dans les livres, qui permettent de plus ouvrir l’imagination, l’interprétation ; qui apportent une dimension théorique que ne peuvent fournir les DVD.
Le travail personnel d’apprentissage et de création est essentiel dans notre métier, mais je crois également beaucoup au travail de groupe. Regroupez-vous entre magiciens ayant les mêmes centres d’intérêts, mais pas forcément la même façon de penser en magie. Vous verrez à quel point vous deviendrez créatifs en groupe, à quel point on peut rebondir sur une idée lancée par quelqu’un. Enfin, un truc très bête : pensez à autre chose que la magie. N’en faites pas tout le temps. Intéressez vous à d’autres choses. Lorsqu’on se focalise sur un truc, on devient moins créatif. J’aime la musique, la lecture et le ciné. Je n’ai jamais eu autant d’idées de présentation, de thèmes de tours, depuis que je regarde beaucoup de films, et que je lis beaucoup de livres. L’inspiration ne vient pas que de la magie, bien au contraire.
– Interview réalisée en octobre 2005.