Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Je suis arrivé en France à l’âge de cinq ans, et je me souviens avoir vu un magicien lors d’un spectacle de fin d’année. Même si je ne comprenais pas grand-chose aux « propos » de l’artiste, j’ai tout de suite été captivé par les effets. Comment un œuf en plastique peut devenir réel et pourquoi les colombes disparaissent avec leur cage ? La magie m’a donc fasciné très rapidement ! J’étais un excellent spectateur dans la mesure où je ne comprenais rien, et me laissais embarquer par l’histoire et les émotions. Mon deuxième déclic s’est fait à l’âge de douze ans, quand je voyais Bernard Bilis au Plus Grand Cabaret du Monde. Ses passages en situation de close-up me fascinaient et j’enregistrais tous les numéros.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
J’ai franchi le (véritable) premier pas quand j’avais seize ans. J’ai reçu pour le jour de mon anniversaire, une VHS de Pierre Switon sur la magie des cordes, ainsi que des balles en mousse. J’ai encore cette sensation incroyable de découvrir les performances de ce magicien. Je suis allé acheter des morceaux de cordes à Leroy Merlin, et j’étudiais chaque effet. J’ai donc appris seul, en autodidacte, en achetant des ouvrages de magie et des vidéos.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Dans la question précédente on parlait de « franchir des caps ». Alors la première évolution dans ma passion fut la rencontre avec un magicien professionnel : ORIO. Peu connu du monde des magiciens, il a cependant une place très importante dans ma « carrière ». Il m’a guidé, m’a appris toutes les bases de la magie. Cet artiste étant polyvalent, j’ai pu à son contact me perfectionner à la magie des pièces, des gobelets, etc. J’aimais la magie et j’ai eu la chance de rencontrer un artiste complet.
Quand je suis arrivé à Paris, j’ai rencontré un deuxième magicien, Eric Sagot. Ce dernier m’a fasciné par sa maîtrise de la magie des cartes. Alors je venais le voir, on échangeait des soirées entières sur les différentes spécialités… et j’ai beaucoup appris à son contact. C’est aussi Eric qui m’a permis de faire une première soirée rémunérée. Bien entendu d’autres personnes m’ont permis d’avancer dans cette passion ! Mais ces deux acteurs ont véritablement lancé ma carrière.
A l’inverse, j’ai souvent été freiné par certaines réunions d’artistes, où l’objectif n’était pas l’échange mais plutôt une recherche de comparaison, et un étalement de nos compétences techniques. L’art se partage et la connaissance se multiplie… d’une certaine manière je n’ai pas toujours retrouvé cette philosophie dans le métier. Je ne devais certainement pas être au bon endroit, au bon moment, avec les bonnes personnes. Mais ceci n’est qu’un détail.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Ma spécialité est la magie événementielle. J’ai donc travaillé dans les restaurants sur Paris en tant que magicien close-up, mentaliste. J’aimais cette magie impromptue, cette magie qui me permettait de rencontrer des inconnus et sortir de ma zone de confort. Avec le temps les entreprises m’ont sollicité, les agences événementielles, les salons professionnels… Je me définis donc comme un magicien pour entreprise avec la spécialité : « magie événementielle ».
Parlez-nous de votre école de magie en ligne Devenir Magicien
Avant d’être magicien, j’étais enseignant en secondaire. Passionné tant par le monde de la magie que par le sport, j’ai encadré des chalets de vacance en Suisse, il y a quinze ans. J’ai eu la possibilité de développer des stages de magie afin de stimuler des compétences spécifiques (concentration, dextérité) et générales (confiance, gestion des émotions). Cette première expérience fut très enrichissante et je me suis dit qu’un jour, j’ouvrirais une école de magie. Parfois le temps passe et nous n’avons pas le temps de poser les bases de notre projet, ni les compétences. Maintenant, avec mon recul, mes expériences, je me sentais prêt à créer une école de magie en ligne (afin de toucher le maximum de personnes et respecter les conditions sanitaires).
Devenir Magicien est donc le fruit d’une longue réflexion et pas simplement un effet de mode ! Dans un monde où il est tellement facile d’accéder au secret, d’apprendre, je me devais de proposer une expérience différente en rapport avec ma conception de la pédagogie et de l’accompagnement. Je me suis donc posé la question : « Quelle est la formation idéale pour se lancer dans cette passion ? Qu’est-ce que j’aurais aimé recevoir comme conseils ? » Dans cette école de magie je suis donc partie sur deux principes :
– des conseils pour apprendre une magie impromptue, des techniques indispensables, une magie polyvalente, afin d’établir une rupture entre la magie des débutants et la magie des professionnels. L’objectif est de s’épanouir dans l’art de l’illusion et créer l’impact magique avec les bons exercices, les bons tours, les bons conseils.
– un accompagnement et suivi pédagogique avec un magicien professionnel. L’objectif n’est pas de dévoiler des tours et des secrets, mais d’amener l’élève à conscientiser sa pratique, de comprendre pourquoi il apprend cette technique, son utilité. Chaque formation a donc été pensée dans une logique d’épanouissement et de progression. J’ai mis du temps à établir chaque module, voir comment il s’agence avec le prochain… car il était hors de question, dans ma logique, de « vendre » des tours sans objectif final.
Il m’a fallu aussi du temps pour trouver le nom de cette école de magie. Avec le temps, Devenir Magicien fut une évidence ! En effet, devenir magicien c’est parfois être professionnel et vivre de sa passion, mais c’est surtout prendre le pari de surprendre ses proches, amuser ses invités, sortir de sa zone de confort et développer de belles ressources. Je suis convaincu que tout le monde, à son niveau, peut donc devenir magicien.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Beaucoup de magiciens m’ont marqué dans cette aventure. Premièrement mon « mentor » ORIO, qui avait cette polyvalence extraordinaire (cordes, pièces, gobelets, anneaux, foulards…). Ma première « claque » émotionnelle en tant que magicien professionnel, vient du spectacle de Luc Apers dans un théâtre parisien. J’ai mis beaucoup de temps à monter sur « scène » suite à cette sensation d’excellence. En effet, comment puis-je me lancer dans ce format scénique si je ne peux même pas transmettre 10% de ce que ces artistes peuvent transmettre ? Dans la magie événementielle, j’ai toujours été séduit par le travail d’Antonio Bembibre tant dans son approche de la magie que sa sympathie. J’ai eu la chance de travailler avec lui sur certains événements et je confirme…c’est vraiment un « incroyable talent ».
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
A l’origine je suis vraiment attiré par le close-up et la magie visuelle, événementielle. En ce moment je suis très intrigué par la magie scénique quand je vois des magiciens comme Shin Lim ou Bond Lee. Quelque chose stimule ma créativité et modifie mon approche du close-up.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Comme je le disais précédemment, j’essaie actuellement d’effectuer des « ponts » artistiques entre la magie de scène et la magie de close-up. En réalité je me suis rendu compte que si on transposait des effets de close-up sur scène, l’impact pouvait être décuplé. De la même manière, si on fait des apparitions de cartes ou apparaître une colombe en close-up, la réaction peut-être incroyable, inattendu ou inconcevable dans ces conditions. En changeant certaines règles et en bousculant les habitudes, les spectateurs peuvent être surpris. Donc actuellement je m’intéresse de plus en plus à la magie scénique et à cette école asiatique (peut-être parce que je suis asiatique 😊).
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Je conseille à un magicien débutant de suivre le programme initiation de l’incroyable école Devenir Magicien… je plaisante bien entendu ! L’apprentissage revêt un caractère « buissonnant » car les chemins sont multiples. Il est donc impossible de trouver la bonne formule sans faire une « évaluation diagnostique » avec le débutant. Certains ont besoin d’apprendre seul, d’autres ont besoin de repères avec un professionnel. Toutefois, je conseille aux futurs magiciens de ne pas se lancer trop rapidement dans des cours privés. Au départ, il faut chercher, tenter, développer, expérimenter. Pourquoi pas acheter un livre de magie dans un magasin, des DVD d’apprentissage… puis ensuite, dès que l’on souhaite franchir un CAP, solliciter une formation ou un magicien professionnel, dans l’optique d’évoluer.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Il est évident que la culture a une importance dans l’approche de la magie. C’est cette connaissance de certaines thématiques qui permet de se détacher des autres magiciens. Tout le monde peut faire une levée double ou faire une carte ambitieuse, mais la chose qui vous différenciera sera votre personnage, votre expérience, votre connaissance, donc d’une certaine manière votre culture. En ce qui me concerne, j’aime développer des effets en rapport avec mes origines, parler d’harmonie, de philosophie (de manière ludique), ce qui augmente l’impact de certains effets de mentalisme. Plus particulièrement dans le milieu événementiel ! Il est important de s’approprier une culture de l’entreprise, des techniques de communication, de vente, afin de se synchroniser au mieux avec le public, ses pensées, ses tendances.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Le sport ! Je vois beaucoup de points communs entre l’exercice de la magie et la pratique de l’activité physique. J’ai besoin d’activités qui me permettent d’appuyer sur « pause » et d’ouvrir une parenthèse où les pensées s’arrêtent, afin de se ressourcer 😊.
– Interview réalisée en janvier 2021.
A visiter :
– https://www.devenirmagicien.fr
– https://www.hiromagie.fr
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