Dans un théâtre de 2500 places, deux grandes mains de chaque coté de la scène tiennent un écran rond avec « pschiiit » inscrit dedans. Le rideau rouge tombe pour laisser la place à quatorze « high energy » danseuses.
Dans les danseuses, il y a deux « vedettes » qui sont hollandaises et qui sont celles qui vont faire toutes les illusions, plus la « mauvaise reine » une danseuse « méchante » (concept qui avait déjà été utilisé par Siegfried and Roy dans leur show). Un cylindre sur pied arrive du fond de la scène, fumée à l’intérieur (Smoke chamber crystal box comme Siegfried and Roy) et hop, apparition de Hans Klok1, puis d’une fille sur le dôme de plastique monté sur une table (qui vient du socle, comme l’armoire Mireldo). La fille coupée en sept bouts dans un cylindre avec lames attachées à l’arrière (The Slicer /Janet Box de Franz Harary et Davis Mendoza, 1989) .
Un rond sur socle obstrué par deux moitiés (une en grillage, l’autre en papier) qui sont séparées par une plaque d’acier. La fille est dans la moitié papier, visible en ombre. Elle pénètre dans l’autre moitié (en ombre), on ouvre, elle a disparu. On referme et on la voit en ombre repénétrer dans la moitié papier, quelle déchire en passant à travers (Eclipse Illusion de Mark Kalin et William Kennedy).
Vient ensuite une routine de fantômes à partir d’une cabine à miroir (Shadow box combiné aux Trois Grâces de Servais Le Roy, 1890). « Where is Pamela ? She is on her way… »
Père et fils
Démarrage de l’histoire de Hans Klok dans un demi-décor de chambre avec le père assis sur une chaise et l’apparition d’un petit gosse blond qui pourrait être le fils de Klok. Il se met en retrait tandis que le père lui fait sortir des rubans d‘un chapeau à double fond.
Il place un lapin dans le chapeau, pendant que le gosse ne regarde pas, puis tubes Raymond qui s’ouvrent en deux. Hans et son double font la canne dansante. Hans jette la fleur qui était dans un vase et rempli celui-ci avec du lait. Retournement du verre : lait changé en confettis soufflés sur l’ampoule qui ouverte contient le lait (routine de Marvyn Roy). Bien foutu.
Lanterne Magique
Une lanterne magique monte du sol et sur un grand écran du fond, le père fait quelques ombres dont un oiseau qui se transforme en petit gosse volant qui va voyager au-dessus de tous les océans et grandes villes. Arrivée à Amsterdam, il y a un ballet avec des vélos hollandais et l’apparition d’une petite poupée qui devient zombie et va se poser dans une maison de poupée en forme de petit moulin avec apparition d’une hollandaise (Doll House de Frederick Culpitt). Ce tap dance sur fromages, genre Leerdamer, n’a pas d’effet final : dommage.
Torche transformée en canne, bonne routine de bougies excelsiors (fois huit) qui se multiplient d’abord derrière un éventail puis à vue (plusieurs mouvements de Fred Kaps). Retour du gamin qui regarde tout cela, apparition d’un grand verre de vin, qui change de couleur et devient de l’orangeade pour le gosse. Orangeade transformée en foulard, apparition de bougies Fantasio (style Lance Burton), disparition de bougies. L’assistant amène un ballon, un foulard devient une canne et le foulard se retrouve dans le ballon (crevé avec la canne).
Double neige japonaise (Chinese Snowstorm de Yank Hoe, 1885) avec le gosse. La tête qui tourne dans une cabine à miroir. Ballet des auditions et fille à l’essoreuse (Twister de Lou Lancaster, Franz Harary et Ed Alonzo).
Une robe blanche est tirée d’un cylindre bleu (au fond une danse dans des paravents). Présentation d’un fauteuil vide (Christian Fechner) : recouvre d’un grand foulard : apparition d’une fille dans la robe blanche. Puis la fille entre dans une sorte de caisse en forme de tour, et avec deux manivelles Hans la fait rétrécir jusqu’à ce que les pieds touchent la tête et lui redonne sa forme normale (Compressed Illusion). Hans rentre dans une sorte de paravent avec deux feuilles repliés sur les côtés (le tout fermé par un rideau). Le rideau passe à travers Hans puis une fille sort de son corps, c’est un peu l’Interlude (Jim Steinmeyer, 1981) revisitée sans la boîte de l’Interlude.
Transposition
Vient ensuite la première des deux Malles des Indes qui n’en n’est pas tout à fait une puisque le devant est transparent et s’ouvre en deux volets. Hans est placé dedans par la « mauvaise reine » qui referme l’ensemble et le bloque grâce à une barre. L’intérieur de la malle est éclairé ; on voit bien Hans dedans. Puis la reine monte sur la malle et ouvre sa cape en écartant les bras tandis que la lumière de la malle baisse. Pendant ce temps Hans sort par le haut et est caché derrière la cape. La « mauvaise reine » replie alors sa cape qui doit posséder une armature pour tenir debout toute seule et en une demi-seconde, elle saute dans la malle tandis que Hans derrière déchire la cape en deux comme le fait les Pendragons. C’est instantané ; dès que la fille est dans la malle, l’éclairage revient. Hans vient la délivrer. En fond de scène se trouve une chaise Buatier de Kolta (1886) montée sur une petite estrade : disparition de la reine. (l’estrade évite la trappe mais bon…)
Rose flottante
Puis le jeune garçon apporte un papier éclair dans lequel Hans sculpte une rose qui va voler et prendre feu pour se transformer en vraie rose à la fin (routine bien connue de Kevin James et popularisée par Copperfield).
Lévitations
Lévitation d’une danseuse au dessus d’un praticable sur lequel se trouve Hans puis raccord avec une Asrah (Servais Le Roy). Retour du petit gosse et guéridon volant (Dirk Losander). Cet effet n’est pas à la hauteur du reste et ne m’a pas fait oublier la version de Fred Kaps avec le guéridon qui en finale tournait sur lui-même.
Paris
Puis c’est le Paris de la belle époque, ambiance rouge et ballet déguisé espagnol. Séance de back in front avec en final un éventail des deux mains dans un chapeau espagnol. Cartes volantes de plus en plus haut et apparition d’un chapeau claque blanc.
En fond de scène arrive une tour Eiffel dont la partie centrale s’ouvre sur les deux côtés. Tout le ballet entre à l’intérieur (ils sont quatorze). On referme le tout et c’est la « mauvaise reine » qui est là à la place. Vient ensuite une guillotine au dos avec décalage de la moitié du corps avant et raccommodage ! Hans Klok est mis dans une boite, puis transpercée d’épées. La boîte est ensuite montée en l’air et se déplie comme la disparition d’une moto. Réapparition dans la salle. Retour du petit gosse et du père qui tient une petite valise. Jet de pois qui retombent sur la valise et forment les lettres N.Y.
Pamela Anderson
Apparition de Pamela Anderson dans une caisse en plexi à la verticale. Hans Klok lui propose de lui apprendre la magie : « I will teach you magic ». Fleurs changées en canne. « Je vais vous montrer quelque chose qu’aucun homme ne vous a jamais montré. »
Pamela désigne alors son entre jambe et répond « Bonne chance ». C’est frais, c’est nouveau, c’est pas vulgaire, je me demande si je ne vais la piquer, cette line ! Un papier blanc est présenté et changé en billet. Un coffre est montré vide pour Pamela et se remplit de billets. Puis une prédiction au grand tableau (elle ne sait plus son texte : petit gag) 100 + 25 = 125. Puis Pamela monte dans une cabine où elle disparaît je ne sais plus comment, la seule chose dont je me souviens c’est que j’étais content qu’elle disparaisse ! Malle des Indes (Metamorphosis) avec une danseuse (dans le style d’Arno van Buren). Puis vient une routine complète de l’ampoule volante y compris au-dessus du public. Hans met le feu dans une cage vide et apparition d’une fille comme dans la fille changée en puma.
Vient ensuite une routine de changement de personnage. La « mauvaise fée » monte sur un socle avec un toit que l’on recouvre d’un foulard. Hans, lui, reste par terre se couvre et les deux personnages changent de place. Disparition de la « mauvaise fée » sur une table pas vraiment catholique (Suspended animation de John Taylor et William Kennedy, 1998).
Une danseuse est mise dans une cage sur table avec des piques enflammées. Disparition et réapparition avec la deuxième fille (Fire Spiker de Paul Osborne). Puis le paravent de fond de scène avec les deux côtés repliés (un pilier au milieu masque les deux miroirs à 45°) change de place avec la « mauvaise fée ».
Hans Klok : « You want some more… » Et là, Hans va au charbon. Il dit qu’il est content, parle de Siegfried and Roy, du bon peuple américain, qu’on est la meilleure audience de 19 heures qu’il a eu aujourd’hui. Encore un gag !
Double lévitation
Retour de Pamela qui se couche sur une table (on voit qu’elle a bien l’habitude). Lévitation horizontale à cinq mètres mais « le support » est trop petit et elle « dégueule » de tous les côtés (ça rappelle un peu la lévitation de la vache…) et lévitation verticale de Hans pour aller lui apporter une fleur (Dancing in air de William Kennedy et Rick Thomas). C’est l’heure du final où tout le monde est habillé en blanc. Feu d’artifices, cotillons, serpentins et compagnie…
Note de la rédaction :
1Johannes Franciscus Catharinus Klok alias Hans Klok est un magicien hollandais surnommé « The world’s fastest magician », titre repris du célèbre illusionniste américano-polonais Horace Goldin « The whirlwind illusionist », qui se vantait de proposer le plus d’illusions possible en un minimum de temps.
C’est à l’âge de dix ans, après avoir reçu une boîte de magie, que le jeune Klok commence à se produire pour des amis lors de fêtes d’anniversaire. Il commence sa carrière professionnelle à quatorze ans et devient Champion des Pays-Bas et d’Europe dans la catégorie « jeune talent ». Il remporte le Prix Wenegini. Hans Klok se présente alors comme « le magicien le plus rapide du monde ». En 1990, il remporte, avec sa partenaire Sittah le Grand Prix des Pays-Bas et la Henk Vermeijden Cup pour leur version ultra-rapide de la Malle des Indes – Metamorphosis. En 1991, il se produit dans The Winter Garden Opera House à Blackpool en Angleterre, puis part en tournée en France, au Japon, en Amérique du Sud, aux États-Unis, aux Caraïbes… Il participe également à des émissions de télévision. À 23 ans, il part en tournée dans un spectacle avec le comédien néerlandais André van Duin.
En 1992, il ouvre la FISM de Lausanne. En 1996, il se produit pour la première fois sur le Strip de Las Vegas, dans le cadre de l’émission The World’s Greatest Magic III, diffusée en direct depuis le Caesars Palace sur la chaine NBC (il fait une deuxième apparition en 1998 pour la dernière émission de la série). En 1997, Hans Klok obtient la deuxième place dans la catégorie « Stage illusion » lors du championnat du monde FISM à Dresde.
En 2002, aidé de son frère Wouter Klok, Hans Klok se produit au théâtre Efteling aux Pays-Bas, suivi d’une tournée européenne avec le spectacle History of Magic. En 2007, Hans Klok donne des représentations à Las Vegas pour la toute première fois en résidence avec son spectacle The Beauty of Magic (Pamela Anderson étant sa partenaire du moment). Après Vegas, Hans Klok revient aux Pays-Bas et enchaine la création de plusieurs spectacles à thèmes : Hurricane, Magie der Weihnacht, The New Houdini.
En 2012, il joue un nouveau spectacle The Houdini Experience, au Peacock Theatre à Londres. Il fait une apparition en direct dans l’émission de télévision de la BBC The Magicians, au cours de laquelle il bat son propre record du monde pour le nombre d’illusions (douze) réalisées en cinq minutes. Il bat de nouveau son record dans l’émission Le Plus Grand Cabaret du Monde, portant son nombre à quinze.
En 2014, sur invitation de la princesse Stéphanie, il se produit au 38ème Festival international du cirque de Monte-Carlo et reçoit un clown d’argent. En 2016, il donne des représentations au Carré à Amsterdam avec un spectacle d’épouvante, House of Horror, et part dans une tournée européenne jusqu’en 2018. En juillet 2019, Hans Klok réinvestit à nouveau Las Vegas et pose ses valises à l’Excalibur pour un nouveau show, douze ans après celui du Planet Hollywood.
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