Quand et comment l’aventure Fantaisium a commencé ?
Après l’aventure Joker Deluxe (j’en reparlerai après), je suis revenu de mes cendres, cette fois par le biais du poker, en gros entre 2003 et 2012. En 1998 et 2000, j’avais gagné deux tournois d’importance à Paris, et j’avais eu quelques places honorables à l’international. 2003 a été la grande année du renouveau du poker, avec pour la première fois un joueur de l’Internet qui gagnait le championnat du monde WSOP (World Series Of Poker), le bien nommé « Moneymaker » (sic). En l’espace de six mois, le poker, qui n’était qu’un jeu, est devenu un marché qui brassait des millions. Des sociétés cotées en bourse y investissaient beaucoup d’argent, le jeu en ligne a fait fureur dès 2002 aux USA et dès 2004 en Europe.
2000. Je remporte le tournoi à trois coéquipiers à l’Aviation Club de France. A cette occasion, je gagne aussi l’individuel ! Les soirs de victoire ont quelque chose de magique.
J’ai vite senti le vent tourner, car de mon côté, je me tenais toujours au courant en étant abonné aux magazines US spécialisés. Bref, début 2007, j’ai créé Fantaisium, ma nouvelle maison d’édition, en écrivant tout de suite deux titres de poker qui ont très bien marché, pour la simple raison qu’il n’y en avait pas d’autres sérieux sur le marché. Dans le même temps, j’ai co-fondé l’Ecole Français de Poker début 2007, sur la proposition d’un partenaire, école qui a atteint plus de 35 000 inscrits en ligne trois ans plus tard. J’étais lancé en pleine vitesse, et ainsi j’ai publié en huit ans 35 livres sur le poker, de divers auteurs dont on pourrait dire qu’ils sont au poker ce que Copperfield est à la magie de scène.
2005. Le livre Poker de Tournoi version 2.0 vient juste de sortir, et je le remets au gagnant d’un tournoi à l’Aviation Club de France. Cette photo marque pour moi le renouveau de « mon » poker, car Poker de Tournoi a été le premier d’une série d’une trentaine de livres de poker publiés entre 2005 et 2012.
2009. L’équipe de l’Ecole Francaise de Poker devant l’Aviation Club de France, sous mon commandement, portant les chemises aux couleurs de l’EFP.
J’étais toujours soucieux de varier ma production, ce qui explique que je sois revenu ensuite vers la prestidigitation, en 2011, d’autant plus que mon dispositif de diffusion grand public était au point. Entre 2013 et 2015, Daniel Rhod et moi avons réédité toute la collection des Imagik sous forme de cinq tomes de luxe, en collaboration avec deux autres éditeurs, Marchand de Trucs et HBM Productions. Auparavant, j’avais réédité Légendes Urbaines de Chelman, ainsi que son nouvel opus, Fabula Hermetika. J’étais fan de Gardner, alors j’ai édité Martin Gardner Présente, réédité l’Encyclopédie de la Magie Impromptue sous le nouveau titre 1200 Bluffs, et avec Daniel, la traduction inédite du livre d’Edward Marlo sur La magie des dés.
Légendes Urbaines de Christian Chelman. Editions joker Deluxe (1999).
Magazine Imagik n°32 (juillet 2001) avec la nouvelle typographie en ambigramme commencée avec le n°28 jusqu’à la fin du magazine en octobre 2003 avec le n°37 et son édito « miraculé ».
Au passage, avec Chelman comme traducteur, j’ai édité Mentalisme Pratique, un livre immense qui aurait dû être traduit depuis longtemps ! Toujours avec Chelman, j’ai édité le DVD Le Belge à la Table de Jeu (c’est lui qui a trouvé le titre) consacré aux démonstrations de tricheries… somptueuses, comme tout ce que fait Chelman. Et comme je m’étais aperçu de l’absence totale de livres sur les tours de cartes grand public, j’ai lancé trois anthologies en couleur faciles d’accès et à petit prix : 40 Tours de Cartes Bluffants, 41 Tours de Cartes Bluffants et 42 Tours de Cartes Bluffants.
Mais sur ce point, je veux préciser que je fais une différence nette entre les livres qui vont au grand public et ma collection « pro ou semi-pros ». Certains des livres que j’édite sont réservés aux boutiques de magie et à mon show-room en ligne. D’autres sont destinés au grand public et sont fournis à mon diffuseur pour les libraires. Certains titres vont dans les deux circuits, comme par exemple 1200 Bluffs de Martin Gardner, que l’auteur avait sorti en anglais pour le marché grand public. Je suis sensible à la question du débinage, qui a justifié beaucoup d’articles publiés dans Imagik.
1200 bluffs, encyclopédie de la magie impromptue de Martin Gardner. Editions Fantaisium (avril 2016).
L’inconvénient du métier d’éditeur, c’est que les gens lisent de moins en moins et qu’un jour viendra où il n’y aura plus d’éditeurs ni de libraires. Quand ce jour-là sera venu, une page sera définitivement tournée, comme Gutenberg avait tué en son temps la calligraphie manuscrite. Pourtant un livre présente de nombreux avantages : il ne bugge jamais, vous l’ouvrez à n’importe quelle page, il n’exige aucune source d’énergie, et vous lisez aussi bien quand le soleil brille dessus.
Mais à contrario, ce que j’aime avec ce métier, c’est qu’il y a une totale liberté pour présenter un nouveau texte, décider de sa forme finale, créer une collection cohérente, faire une couverture attractive, etc. C’est de la création à toutes les étapes, au service d’un savoir, d’un auteur, d’une idée. Mais il est vrai que je ne connais pas un seul éditeur qui roule en Rolls, ni aucun libraire.
Pourquoi as-tu voulu ouvrir une boutique en ligne malgré la concurrence ? Comment t’es-tu démarqué ?
www.fantaisium.fr est plutôt un showroom de nos propres productions. Certes, on peut y passer commande (et je conseille au lecteur de le faire au plus vite !), mais je n’ai pas de boutique physique, mes livres grand public étant disponibles en librairie, en Fnac, dans les Cultura, les centres culturels Leclerc, etc., et bien sûr les marchands de trucs, physiques ou non. Mes concurrents sont les bienvenus. C’est comme au poker : sache que c’est ton adversaire qui te fait exister. Sans lui, tu n’es rien.
Parle-nous de ton travail d’éditeur et de traducteur. Comment choisis-tu les auteurs ou les livres que tu veux mettre en avant ? Sur quels critères choisis-tu les ouvrages que tu veux traduire ou rééditer ?
Je suis constamment à la recherche des pépites oubliées. Et il y en a ! Qui aurait cru, par exemple, qu’aucun des dix livres qu’a écrits Houdini n’avait été traduit en français ? Certes, c’est un magicien qui a des détracteurs, mais c’est aussi un grand créateur, un professionnel hors normes dont certains livres apportent encore, un siècle après, des éléments nouveaux.
Houdini, un magicien chez les médiums. Editions Fantaisium (mai 2019).
Il en va de même avec Theodore Annemann. Certains de ses tours avaient été proposés en français ici ou là, mais pas ses recueils de centaines de tours. J’en ai édité quatre, soit plus de 300 tours !
Theodore Annemann, Mentalisme pratique. Editions Fantaisium (2013).
Cela ne veut pas dire que je néglige les nouveaux auteurs. Mais je trouve qu’il y a des confrères qui s’en occupent très bien et qui éditent leurs livres mieux que je pourrais le faire moi-même. Je ne me bats pas sur ce terrain, ce n’est pas ma tasse de thé. Et je l’ai beaucoup fait avec Joker Deluxe, maintenant ma démarche est plus proche de celle d’un dénicheur de pépites oubliées.
Quelles relations as-tu avec tes collègues qui œuvrent également dans l’édition magique française ?
Excellentes. Autrefois, nous étions plus nombreux. Magix a quitté la scène, ce qui a laissé un grand vide. Georges Proust a édité beaucoup de livres et son point fort est surtout le livre patrimonial, où il est totalement érudit. C.C. Editions et Marchand de Trucs sont des professionnels dynamiques, plus jeunes que moi, qui étaient autrefois mes clients et que j’apprécie beaucoup car ils acceptent de prendre des risques et d’innover.
2002. On change de siècle, et même de millénaire ! Ici avec Fantomas en habit de bal, celui du bourreau. J’ai édité deux livrets sur les runes de Fantomas, puis Runomania, qui est un recueil augmenté.
J’ai toujours pensé que plus on publiait de livres, plus on donnait aux gens l’envie de lire, donc plus on fortifiait le marché dans sa globalité. Quand un livre concurrent des miens connaît un grand succès, je dis bravo et cela ne m’inquiète pas du tout, au contraire. Je me dis juste que j’aurais préféré l’avoir sorti moi-même !
Parle-nous de ta passion pour le jeu et le poker.
C’est venu très tôt, probablement de la petite roulette en plastique qu’il y avait dans la mallette de jeu familiale. En 1976, le film Le Kid de Cincinnati est passé à la télé, et dès le lendemain, on en parlait tous à la récré. Ce film est resté, presque six décennies après sa sortie, celui qui rend le mieux compte de l’esprit qui règne dans le poker. C’est comme ça que j’ai créé ma première partie régulière, à 10 centimes le point…
1992. Mes deux premiers livres, que m’avaient demandé d’écrire les éditions Hatier quand j’étais encore étudiant : Le Poker et Les Jeux de Casino, écrits respectivement en 1984 et 1987.
1994. Curieux mélange entre le Chapelier Fou de Lewis Carroll et le tricheur bardé de cartes.
En 1992, après une période de chômage, j’ai voulu devenir professionnel du blackjack, ce qui m’a demandé beaucoup de travail. J’y suis finalement arrivé, mais appliquer des systèmes de comptage arides pendant des heures en casino finit par devenir lassant. J’ai donc arrêté parce que j’en avais assez… et aussi, surtout, parce que j’avais vu dans Card Player, dont j’étais peut-être le seul abonné français, une publicité pour le Festival of Poker de Londres.
1995. Mike Caro est un peu au poker ce que Juan Tamariz est au close-up. Je vais à sa rencontre ici pendant les Masterclassics d’Amsterdam, où il présentait son fameux jeu à 4 couleurs… qui a été un flop. Mike est un pionnier. Il a été le premier à organiser des conférences techniques de poker et à publier un livre sur les « tells », notion proche du cold reading.
1995. Une équipe de tournage pour la télévision belge vient filmer chez moi une partie de poker réelle. Je n’ai jamais vu l’émission… et cela vaut peut-être mieux.
2007. Ma première participation aux championnats du monde WSOP. J’ai failli décrocher un gain et entrer dans le palmarès. Ce sera pour une autre fois…
Ca a été une révélation. Pour la première fois, je jouais au poker en tournoi, contre des joueurs qui étaient sans doute les plus affûtés d’Europe. Même si je n’ai rien gagné cette année-là, je suis sorti de cette semaine de jeu totalement changé. Ca a été le début d’une longue série de tournois, de plusieurs années, en Europe et à Las Vegas. Mais attention : je n’ai jamais voulu jouer au poker comme professionnel. Je savais que ç’aurait été faire une croix sur une vie sociale normale. En revanche, ma présence dans certaines compétitions et mes résultats légitimaient ma situation de professeur de poker à l’EFP, et c’était indispensable à mes yeux.
Comment es-tu entré dans la magie ? A quand remonte ton premier déclic ?
Mon frère, dans mon enfance, était copain avec Xavier Hodges, qui n’arrêtait pas de lui faire des tours, que mon frère nous répétait à la maison. Il m’avait appris le mélange à la queue d’aronde à 10 ans. Puis j’ai eu un coffret de magie, bref, un parcours classique. Mais je ne suis jamais vraiment allé au-delà, sans doute aussi parce que je m’intéressais beaucoup aux jeux d’une manière générale, ce qui me prenait beaucoup de temps. J’ai néanmoins créé quelques tours, dont aucun n’est devenu un standard ! Ma technique préférée est le Flushtration Count (si on peut appeler ça une technique – c’est en tout cas un génial tour de main qui permet de faire croire qu’on a plusieurs cartes identiques dans la main alors qu’on a en fait des cartes différentes).
1999. Le soir du 31 décembre, j’exécute un tour avec des amis dans un restaurant chinois, pour passer en l’an 2000 les cartes à la main.
Peux-tu nous parler de Joker Deluxe et de la revue Imagik ?
En 1993, je sortais d’une dure période de chômage consécutive à la Guerre du Golfe (la première, celle de la tentative d’indexation du Koweit par l’Irak). J’étais alors chef de publicité chez Nintendo, et tous les chefs de publicité de Nintendo Europe ont été licenciés en même temps, le 31 mars 1992, parce que la société avait décidé de confier la gestion de sa publicité à Young & Rubicam, une grosse agence US.
1993. Les deux livres que j’ai écrits et fait imprimer pendant ma période de chômage : Blackjack Gagnant et Poker Gagnant 1. Ils étaient vendus respectivement 249 francs et 195 francs, ce qui était prohibitif, et pourtant j’ai vendu les 1000 exemplaires en moins d’un an !
Sans emploi du jour au lendemain, mais avec un petit pécule, je me suis tourné vers ce que j’aimais faire : le poker, les jeux. Coup sur coup, j’ai écrit trois livres : Blackjack Gagnant et Poker Gagnant tomes 1 et 2, qui se sont mieux vendus que ce que j’imaginais. C’était une époque où l’on pouvait encore écrire un livre sur un sujet donné, le faire imprimer et aller voir n’importe quelle Fnac pour qu’ils le placent en rayon – ce que j’ai d’ailleurs fait. Je me souviens que le chef de rayon avait commandé dix livres sur le blackjack sur mon insistance, un livre qui pourtant était vendu 249 francs, un prix délirant à l’époque (comme 50 euros aujourd’hui, pour un simple livre grand public). Mais ce dont je me souviens le plus, c’est son coup de fil trois jours après pour me dire qu’il avait tout vendu. Ce genre de chose ne serait plus possible aujourd’hui. Il se trouve qu’un de mes revendeurs avait des contacts avec la US Playing Card Company, le fabricant des Bicycle. Je me suis rapproché d’eux, et j’ai obtenu tout de suite une ligne d’importation des cartes Bicycle, Bee, Aviator, etc.
1993. Démonstration de poker au casino de Port-Crouesty, le 31 décembre.
1993. Démonstration de blackjack dans un restaurant un samedi soir. J’organisais des challenges et le client qui gagnait recevait une bouteille de champagne offerte par la maison.
Là-dessus, je téléphone à James Hodges, qui est un ami d’enfance (ou plutôt, ma famille était amie avec la sienne car on se voyait tous pendant les vacances sur la côte vendéenne). James m’a donné quelques conseils sur le marché de la magie, dont je ne savais pas grand-chose. Pour amorcer la pompe, j’ai relevé sur minitel, un par un, la liste de tous les magiciens professionnels de France, et je leur ai envoyé une offre par courrier papier sur les Bicycle. J’ai obtenu de très bonnes remontées, et c’est normal, car sans le savoir, je leur avais proposé des prix bien en-dessous du marché !
1994. James Hodges est celui qui m’a poussé à aller vers la magie, et cela dès mon plus jeune âge. Il a fait les dessins du livre Poker Nana, que j’ai co-écrit et publié en 2006. Je suis ici avec lui devant sa maison du bord de mer vendéen.
Ce premier mailing a déclenché un coup de fil d’un certain Daniel Rhod. Daniel cherchait un associé pour créer un magazine de magie. Nous nous sommes rencontrés, et franchement je ne vois pas comment notre duo n’aurait pas pu fonctionner. Il avait besoin de moi, j’avais besoin de lui. Très vite, nous nous sommes partagé la tâche pour créer ce magazine. C’était au printemps 1993, et on ne se doutait pas, alors, que notre association allait durer presque dix ans… Lui, il avait déjà deux ou trois numéros tout prêts et tout le réseau de magiciens qu’on connaît. Moi, je savais mettre en page sur mon Mac et m’occuper du commercial – et aussi, j’avais une bonne expérience dans les jeux d’argent et de hasard.
1993. Le stand du congrès AFAP d’Issy-les-Moulineaux. De dos, Pierre Jacques, qui a toujours soutenu le magazine et Jean-Yves Prost, le confrère lyonnais qui organisait des tournées et éditait le magazine Arcanes.
Au fil des semaines, aidé des conseils de Daniel, j’ai constitué un catalogue d’une vingtaine d’articles de magie, dont toute la gamme de cartes truquées Bicycle. Au congrès de l’AFAP d’Issy-les-Moulineaux, en octobre 1993, mon stand a été pris d’assaut. Beaucoup de grands pros ont vu ce nouveau magazine appelé Imagik d’un bon œil et se sont abonnés : Majax, Bilis, pour ne citer qu’eux. Lancement réussi. Il y a eu ainsi quarante numéros, en incluant les trois spéciaux.
Plus secrets secrets de Daniel Rhod. Editions Joker Deluxe (1994).
1994. Tamariz, le roi d’Espagne, charmant comme toujours, talentueux comme jamais, est venu à Paris pour son Best Of Seminar.
1994. Siegfried passe au Musée de la Curiosité de Georges Proust. C’était avant l’accident de Roy. Sur cette photo, le maître semble « bénir » le magazine.
1996. Je démontre une version simple du tour des gobelets pour un des catalogues Joker Deluxe.
1997. Carl Cloutier, de la « belle province », a finalement eu son prix FISM, ce qui lui a valu un Best Of Seminar à Paris. C’est l’expert en tirages. A droite, les plus de quarante ans auront reconnu Guy Lore, de Paris Magic, où avaient lieu les tournages.
Nous avons aussi créé, avec Daniel et Guy Lore, la collection de VHS Best of Seminar, avec des prestations vidéo de Chelman, Colombini, Tamariz, Giobbi, Green, etc. Porté par le succès, j’ai eu l’idée de créer un salon de magie parisien, ce qui a donné le Week-End Magik quatre années de suite, de 1997 à 2000.
1997. Lors du premier Week-end Magik, Bernard Bilis vient faire une visite de courtoisie sur le stand Joker Deluxe.
En 1999, j’ai eu une autre idée, moins heureuse, de créer une deuxième boutique, à Paris, près de la Gare du Nord (la première était à Saint-Ouen l’Aumône, mon siège). Je pensais qu’elle amènerait des ventes supplémentaires, mais elle en prélevait aussi sur celles du siège, ce qui a créé un moment difficile. La gestion devenait de plus en plus tendue. Puis, comme j’avais en plus de gros problèmes personnels à gérer, j’ai dû abandonner toute l’affaire, après presque dix ans de carrière de marchand de trucs, une trentaine de livres édités et une vingtaine de VHS, dont les somptueuses Ultimate Marlo en français, qui avaient été tournées par le regretté Jean Faré et adaptées par Daniel Rhod. Cette aventure m’a rappelé que tout naît, vit et meurt. C’est une loi incontournable et nous y sommes tous soumis. Joker Deluxe n’a pas fait exception.
Magie Virtuelle de Daniel Rhod. Editions joker Deluxe (1998).
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui t-ont aidé ? A l’inverse, un événement t’a-t-il freiné ?
Ma rencontre de jeunesse avec la tribu Hodges a créé un terreau qui m’a toujours donné envie de faire de la magie… sans vraiment la pratiquer assidûment. Majax avec ses émissions télé, bien sûr, idem pour Bilis, quelques années plus tard. On oublie souvent de le dire, mais David Copperfield et ses émissions coup-de-poing des années 1990 ont fait rêvé énormément de jeunes, et éveillé beaucoup de vocations. Bien sûr, ma rencontre avec Daniel Rhod a été décisive, car c’est un artiste à la fois sérieux, érudit et visionnaire.
1995. David Copperfield, en pleine gloire, passe au Musée de la Curiosité de Georges Proust. Imagik est bien sûr convié, de même que Bébel, entre autres.
Des freins, il y en a eu, comme toujours, mais jamais brutaux. La magie en France n’est pas à proprement parler un marché, car elle repose peu ou prou sur un nombre stable de pratiquants. Il est inutile de s’attendre à développer ce marché indéfiniment, même avec de la qualité. Ce type de marché ne convient pas à un chef d’entreprise avide de déployer sa marque. C’est aussi pourquoi la plupart des marchands de trucs sont d’anciens magiciens professionnels.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui t’ont marqué ?
Ils sont tellement nombreux ! Copperfield avant tout. Ses shows télé étaient à couper le souffle. En close-up, j’ai un faible pour Carl Cloutier, qui a complètement révolutionné le travail des tirages. Je me souviens de l’avoir rencontré par hasard à Roissy ; il attendait un avion pour je ne sais où, et moi un autre pour un tournoi en Autriche. On a discuté magie pour passer le temps, c’était charmant… Aldo Colombini et Dan Garrett sont devenus quasiment des amis. Juan Tamariz et Daniel Rhod m’ont marqué eux aussi car ils ont des talents particuliers très enrichissants pour ceux qui les côtoient. J’ai eu aussi la chance de rencontrer deux fois Ascanio chez Daniel, un Ascanio en verve qui pratiquait cette cartomagie si particulière mêlée de poésie. Des moments uniques.
2002. Aldo Colombini était un magicien hors normes. Il a écrit des dizaines de recueils, et passait son temps à simplifier les techniques pour rendre les tours pros moins risqués et moins stressants, sans perdre en impact. Il avait aussi un cœur d’or et je suis resté ami avec lui jusqu’à sa disparition, en 2014. Je lui dois d’avoir pu rebondir en 2003, avec son recueil Cartomagie Impromptue, qui est aujourd’hui épuisé.
2001. Me voilà au congrès de la SAM (Society of American Magicians), à New Orleans, avec Jims Pely, dont j’ai édité moult livres et tours, parmi lesquels le grandiose Lexicodico. Dan Garrett est aussi là, avec ses moustaches en guidon de vélo. J’ai publié de lui trois vidéos avec accessoires : Close-up Confidentiel, Close-up Cabaret et Kidshow.
1994. L’équipe d’Imagik entourant Ascanio. Il aimait la jeunesse, la vie, la poésie, et transmettait ces valeurs à travers ses tours uniques.
Quels sont les styles de magie qui t’attirent ?
Tous. Dès l’instant que c’est une magie qui crée quelque chose de nouveau, fût-ce même à partir d’anciens effets, j’adore. Et je suis très bon public. Mais attention : l’expérience m’a appris à reconnaître un bon tour d’un mauvais. Ou plus exactement, une bonne présentation d’une mauvaise, car en fait, il n’y a pas vraiment de mauvais tour. Il y a de mauvaises présentations. Un artiste comme Tamariz est capable de vous transformer un tour banal en un petit chef-d’œuvre, parce qu’il va lui insuffler son talent.
1997. Chelman en démo dans ma boutique de Saint-Ouen-l’Aumône, à l’occasion du tournage de sa vidéo Blitz Overblitz.
L’approche de Chelman a aussi été décisive. Justifier ce que l’on fait par une histoire et par des objets censés authentiques est une démarche qui intéresse les gens, car ils adorent qu’on leur raconte des histoires. Cela n’empêche pas la technique, mais à la limite un très bon magicien-conteur peut captiver un public sans effectuer la moindre technique pendant deux heures.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Je serais bien incapable de conseiller quoi que ce soit en matière de magie. Parfois, une phrase écrite par un pro en commentaire d’un de ses tours vient d’un seul coup éclairer le lecteur.
Par exemple, j’ouvre Imagik Tome 3 au hasard, et je tombe sur cette phrase de l’interview de Mark Setteducati de janvier 1999 : « Je pense qu’il est criminel de vendre aux enfants des boîtes de magie contenant des tours qu’ils ne peuvent pas réaliser. Quand j’étais enfant, je pensais que si un tour ne marchait pas, c’était parce que je n’étais pas assez bon pour y arriver. » Cela donne à réfléchir.
1996. En mai, je suis allé à Vegas pendant les Championnats du monde de poker WSOP pour remettre en mains propres le tome 1 de Poker de Tournoi à son auteur d’origine, Tom McEvoy, champion du monde 1983. Tom et moi sommes toujours amis.
On a la même chose au poker. Le premier auteur à avoir écrit un livre sur les tournois de poker, en 1995, avait éclairé la lanterne de beaucoup de joueurs en disant : « En tournoi, donnez-vous le temps d’avoir de la chance. Moins vous avez de jetons, plus vos jetons ont de la valeur, moins il faut les engager à la légère. » C’était Tom McEvoy, champion du monde 1983. Ce type de raisonnement était très nouveau à l’époque, et a éclairé les auteurs de poker ultérieurs.
2001. Je fais mon tour au dessert dans un repas entre entrepreneurs à Cergy-Pontoise. Le tour était Kid’nap, dans une version personnelle.
Côté magie, on trouvera beaucoup de ces informations de pros chez Annemann, par exemple. Les auteurs qui gardent pour eux leurs secrets de pros ne m’intéressent pas. Ils n’ont pas compris que le savoir est comme les cellules : plus il se divise, plus il se multiplie et prospère. A l’inverse, un secret de pro qui n’a pas été partagé sera perdu pour tout le monde, pour la communauté, pour l’art. Il faut partager, transmettre. Je l’ai compris au fil des ans, c’est pourquoi un magicien a toujours intérêt à écrire des livres, fussent-ils en diffusion restreinte. Quand on est jeune, on est trop jaloux de ses trouvailles pour les disperser. Si vous êtes un grand créateur, peu vous importe d’être imité puisque vous aurez d’autres trouvailles, et aussi parce que, d’une certaine manière, votre talent est inimitable.
Quel regard portes-tu sur la magie actuelle ?
Un peu lointain, je l’avoue, n’étant plus marchand de trucs et moins contraint de me tenir constamment au courant de l’actualité. Mais je vois régulièrement de nouveaux magiciens sur le petit écran, sur des scènes populaires, dont certains ont beaucoup travaillé leurs tours et sont de vrais showmen. Beaucoup brillent aussi à l’international. Tant qu’il y aura cette soif de création, de recherche, la magie ne mourra pas. Je m’inquiète néanmoins de la disparition de l’émission Le Plus Grand Cabaret du Monde. Il faudrait un relais.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
C’est une question multiple. L’absence totale de culture chez certains magiciens est navrante. Quand j’éditais un bimestriel intitulé Joker News, j’avais une rubrique « magie et publicité ». J’y insérais toutes les publicités que je pouvais trouver qui empruntaient leur thème à la magie. C’était souvent instructif et drôle, et tout à fait culturel, même si aucun magicien n’a appris de tour avec cette rubrique.
Une autre question importante est celle de la paternité des effets et des techniques, comme on trouve par ailleurs des compositeurs et des paroliers. Savoir que telle ou telle technique a été créée par untel, cela vous donne un esprit culturel. Comme magicien, vous n’êtes plus seulement consommateur de magie, vous êtes aussi transmetteur, ce qui change tout. Il faut croiser les savoirs. Citer un auteur, reprendre la trame d’une histoire, rebondir sur un épisode historique… autant d’occasions d’enrichir le tour, de donner un intérêt au tour qui soit autre chose que « regardez-moi, je suis magicien et je vais vous faire un tour. » Le public qui s’instruit pendant un tour est doublement content. Evidemment, cela exige du travail, mais une fois que le tour est au point, il pourra tourner tel quel pendant vingt, trente ans, même plus !
François Montmirel lors du 8ème Jean Merlin Magic History Day (mai 2015).
Quels sont tes projets magiques pour les années à venir ?
A chaque fois que je commence une année, je ne sais pas comment je vais la finir. Actuellement, j’ai découvert des textes inédits sur le spiritisme et les manières dont les médiums trompaient leur public, ce qui se rapproche beaucoup des magiciens d’un point de vue technique. Des textes signés par Houdini et Conan Doyle, l’auteur de Sherlock Holmes, et jamais traduits en français ! J’ai décidé de les traduire en les annotant, car cela enrichira considérablement le répertoire des mentalistes.
La Trilogie Spirite de Arthur Conan Doyle. Editions Fantaisium (juillet 2019).
Je m’intéresse aussi à Lewis Carroll, l’auteur d’Alice au Pays des Merveilles, un véritable génie très célèbre. J’ai découvert un livre-jeu qu’il a créé et qui n’a jamais été traduit. C’est mon projet actuel. J’ai toujours eu plusieurs fers au feu. Quand il y en a un qui me paraît prêt, je le peaufine, je lui donne une forme finale, avec ou sans partenaire, puis je l’édite. Mais je suis incapable aujourd’hui de dire lequel sera le suivant.
Tes hobbies en dehors de la magie ?
Le poker, bien sûr. Je joue moins qu’avant, notamment après une alerte de santé assez sérieuse en 2017. Mais j’envisage dans deux ou trois ans de retourner à Vegas, qui est la ville la plus kitsch du monde, mais aussi celle où on a le plus envie de revenir. Je ne me suis jamais expliqué cette anomalie.
Éditions JOKER DELUXE (1993-2002) VHS
- Aldo Colombini Plus
- Balles éponges maestro – Sacha Marc
- Blitz-Overblitz – Chelman
- Carl Cloutier Superstar
- Cartes à l’œil – Daniel Rhod
- Close-up Cabaret – Dan Garrett
- Close-up Confidentiel – Dan Garrett
- Coquille d’étui
- Double Copin – Bruno Copin
- Excalibur – Miraskill
- Génération Imagik (3 volumes)
- Gobelets et Bagout – Chelman
- Kidshow – Dan Garrett
- Officiel Week-end Magik (3 volumes)
- Pick-up Gimmick – Gaspar Pastor
- Sacrés Mystères – Jims Pely
- Salvano Plus
- Scrunchy Magic – Christian Girard
- Ultimate Marlo (4 volumes en français)
- Val Puissance 3 – Jean-Pierre Vallarino
- Best of Seminar 1. Ascanio
- Best of Seminar 2. Roberto Giobbi
- Best of Seminar 3. Christian Chelman
- Best of Seminar 4. Juan Tamariz
- Best of Seminar 5. Lennart Green
- Best of Seminar 6. Carl Cloutier
- Best of Seminar 7. Guy Hollingworth
- Best of Seminar 8. Chad Long
- Best of Seminar 9. Jean-Pierre Vallarino
- Best of Seminar 10. Damaso
- Best of Seminar 11. Salvano
- Best of Seminar 12. Michael Vincent
- Best of Seminar 13. Aldo Colombini
- Best of Seminar 14. Bob Fitch
Imagik magazine - 40 numéros trimestriels, de 1993 à 2002, dont 3 spéciaux.
Joker News - 16 numéros bimestriels, de janvier 2000 à septembre 2002.
LIVRES - « Best of » du jeu Five Star
- « Best of » du jeu radio
- « Best of » du jeu ultra-mental (invisible deck)
- « Best of » du FP – Milbourne Christopher
- « Best of » du jeu biseauté
- 5 à 7 du Joker – Jims Pely
- Blackjack ! – François Montmirel
- Buatier de Kolta, génie de l’illusion – Peter Warlock
- Deuxième nuit – Fantomas
- Epoustouflante magie des cordes – Jean Merlin
- Facéties du Père Passe-Passe – Cézard
- Héritage d’Odin – Fantomas
- Janus – Jims Pely
- Jeu marqué Boris Wild
- Jours noirs – Ascanio
- Légendes Urbaines – Chelman
- Magie blanche et amusements physiques – Decremps et Pinetti
- Magie virtuelle – Daniel Rhod
- Manigances mentales – Carl Hanson
- Passez l’éponge – Henry Mayol
- Poker ! – François Montmirel
- Poker de tournoi – Tom McEvoy
- Rumba Count – Vallarino
- Technocartes – Daniel Rhod
- Technopièces – Daniel Rhod
- Tu paries combien ? – François Montmirel
JEUX SPECIAUX - Chelman Tarot
- Jeu Virtuel – Daniel Rhod
- Juice deck
- King Brain – Dan Garrett
- Mental Pro
- Rider Pro
TOURS - Anneau du druide
- Arlequin
- Boire ou conduire – Jims Pely
- Brigade des Jeux – Jims Pely
- Fameux tour des bananes – Dan Garrett
- Fric-frac – Jims Pely
- Hello Bill – Jims Pely
- Irma Deck – Eric Callens
- Lexicodico + Dictiocode – Jims Pely
- Livret de l’oracle Rainbow – Jims Pely
- Loi du hasard – Carl Hanson
- Mental 7-14 – Jims Pely
- Posy-Negha – Jims Pely
- Psychic Trainer – Chelman
- Rhod Stickers
- Super détector – Eric Callens
- Triomphe automatique
- Ventilox – Gaspar Pastor
Éditions FANTAISIUM (2005 – 2019)
DVD
- Aldo Colombini Plus – Aldo Colombini
- Blitz & Overblitz – Christian Chelman
- Carl Cloutier Superstar – Carl Cloutier
- Close-up Cabaret – Dan Garrett
- Close-up Confidentiel – Dan Garrett
- Gobelets & Bagout – Christian Chelman
- Kidshow – Dan Garrett
- Le Belge à la Table de Jeu – Christian Chelman
- Salvano Back & Front Conférence – Salvano
- Ultimate Marlo (4 volumes en français) – Edward Marlo
LIVRES DE MAGIE - 1200 Bluffs (Encyclopédie de la Magie Impromptue) – Martin Gardner
- 123 Tours de Magie en Images – Will Dexter
- 40 Tours de Cartes Bluffants – Collectif
- 41 Tours de Cartes Bluffants – Collectif
- 42 Tours de Cartes Bluffants – Collectif
- 52 Cartes 52 Tours – Theodore Annemann
- 60 Tours de Pièces – Collectif
- Encyclopédie des Fioritures aux Cartes – Jerry Cestkowski
- Encyclopédie des Forçages de Cartes Impromptus – Lewis Jones
- Fabula Hermetika – Christian Chelman
- Imagik Collection (5 tomes) – François Montmirel & Daniel Rhod
- L’Éveil Spirite – Arthur Conan Doyle
- La Magie des Cartes d’Hofzinser – Ottokar Fischer
- La Magie des Dés – Edward Marlo
- La Prestidigitation sans Appareils – Camille Gaultier
- La Trilogie Spirite – Arthur Conan Doyle
- Le Livre des Book-tests – Rachel Colombini
- Le Livre sans Nom – Theodore Annemann
- Légendes Urbaines – Christian Chelman
- Les Meilleurs Tours de la Prestidigitation Moderne – Bruce Elliott
- Les Merveilles de la Prestidigitation – George G. Kaplan
- Manuel du Malfaiteur – Harry Houdini
- Martin Gardner Présente (2 tomes)
- Mémento de la Mémoire – Benoît Rosemont
- Mémento du Mentaliste – François Montmirel
- Mentalisme : 32 Expériences Bluffantes – Collectif
- Mentalisme Pratique – Theodore Annemann
- Miracles Cartomagiques – Theodore Annemann
- Runomania – Fantomas
- Un Magicien chez les Médiums – Harry Houdini
LIVRES DE JEUX - 120 Casse-tête d’Autrefois Inédits – Henry E. Dudeney
- 500 Casse-tête Inédits – Henry E. Dudeney
- 73 Systèmes pour Gagner aux Courses – Eddie Yokum
- Calculez votre Q. I. en faisant des Sudoku – Arnold Snyder
- Comment Battre le Blackjack – Edward O. Thorp
- Les Conseils des Pros pour Gagner aux Courses – Graham Sharpe
- Les Énigmes de Canterbury (2 tomes) – Henry E. Dudeney
LIVRES DE POKER coll. Poker Expert - n°1 : Poker de Tournoi – F. Montmirel & T. McEvoy
- n°2 : Poker Cadillac – François Montmirel
- n°3 : Poker Code – François Montmirel
- n°4 : Poker : Passer Pro – M. Bevand
- n°5 : Poker Harrington 1 – D. Harrington & B. Robertie
- n°6 : Poker Harrington 2 – D. Harrington & B. Robertie
- n°7 : Poker Harrington 3 – D. Harrington & B. Robertie
- n°8 : Poker Théorie – David Sklansky
- n°9 : Poker 50/50 – Doyle Brunson
- n°10 : Poker Super System – Doyle Brunson
- n°11 : Poker Cash 1 – D. Harrington & B. Robertie
- n°12 : Poker Cash 2 – D. Harrington & B. Robertie
- n°13 : Poker Sit & Go – Jean-Paul “Jupiter” Renoux
- n°14 : Poker de Tournoi Plus – David Sklansky
- n°15 : Poker Duel – François Montmirel
- n°16 : Poker Power – Daniel Negreanu
- n°17 : Poker Tao – Larry W. Phillips
- n°18 : Poker Arsenal – Mike Caro
- n°19 : Poker Mentor – Daniel Negreanu
- n°20 : Poker Cash 3 Online – D. Harrington & B. Robertie
- n°21 : Poker Omaha – Sam Farha
- n°22 : Poker No Stress – Pascale & Marc Polizz
- n°23 : Poker Maths Sup – Bill Chen & Jerrod Ankenman
- n°24 : Poker Satellites – François Montmirel
AUTRES LIVRES DE POKER - Ceux qui gagnent au poker sont différents – Alan N. Schoonmaker
- Essentiel des Probabilités au Poker – François Montmirel
- Poker Nana – Ayesha Carmody & François Montmirel
- Poker Techno Quiz (4 tomes) – F. Montmirel & fr.PokerListings.co
- Poker Trash – François Montmirel & Serge Cirri
Interview réalisée en août 2019. Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : François Montmirel. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.