Comment êtes-vous entrée dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
A l’époque, j’étais comédienne, jongleuse et je revenais d’un long voyage en Inde. Je suis devenue magicienne, un peu par hasard il y a dix-huit ans. Je n’y aurais pas pensé mais une amie magicienne m’a proposé, pour mon anniversaire, de m’initier à cette discipline. Au début, je n’étais pas emballé et même assez dubitative mais c’est en pratiquant ensuite devant des enfants que le déclic m’est apparu. Je me suis vite aperçue du potentiel d’émerveillement que cela produisait et c’est précisément à ce moment-là que ça m’a énormément plut.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
C’est grâce à cette amie Agnès Samsoën, une disciple de Dominique Duvivier, que j’ai pu commencer à me produire de part et d’autre. J’ai eu aussi la chance à l’époque d’avoir de précieux conseils du magicien Quoc Tien Tran puis ensuite j’ai rejoint l’association Magie à l’hôpital et là j’ai pu participer à des stages avec Sébastien Bessières, Gaëtan Bloom, Benoit Rosemont, Peter Din, Sylvain Mirouf.
Parallèlement, j’avais à une certaine époque une colombe que je faisais apparaitre et qui était très apprivoisée. Elle était devenue ma compagne de jeux et a eu malheureusement un accident hors scène. Ça a été un coup dur car j’avais une série de dates à honorer, alors il a fallu que je m’adapte et me réinvente ; comme la fois ou ma valise de magie a disparu lors d’un voyage et que je m’en suis rendu compte sur le lieu de prestation. Heureusement j’avais un jeu de cartes sur moi et surtout plus « d’un tour dans mon sac » !
Photo : Dandy Manchot.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Je travaille principalement pour un public d’enfants dans des écoles, des centres de loisirs, des petits théâtres et même chez les particuliers. J’interviens aussi régulièrement en close-up pour animer des banquets dans des lieux prestigieux.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Une des prestations de magie qui m’a marqué c’est Yann Frisch avec son numéro Baltass, du grand art !
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
J’aime beaucoup quand la magie se mêle à d’autres disciplines, principalement le théâtre, la musique. J’apprécie surtout la magie de scène.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Je suis très influencée par le cinéma burlesque et onirique de Charles Chaplin et Federico Fellini.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un(e) magicien(ne) débutant(e) ?
Mon conseil est de ne surtout pas oublier que la magie est en chacun de nous et que c’est « celle-là » avant tout qu’il s’agit de développer, tout en oubliant pas que c’est par la pratique des techniques répétées que nous devenons sûrs de nous, ce qui est absolument indispensable en magie.
Orphée & Esmée – Marionnette déambulatoire.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
J’aime le mélange des cultures, le mélange des disciplines et en ça j’apprécie la magie moderne ou actuelle.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Je pense que même si la culture dénigre quelque peu la magie, cette dernière a précisément un atout particulier à lui apporter : la partie fantastique d’ouverture sur un monde qui nous dépasse et avec lequel nous devrions tous essayer de nous reconnecter. Redevenons des enfants, les enfants de tous les possibles dans un monde à réinventer !
Esmée en bohémienne jongleuse de feu.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Mes hobbies sont la musique (je joue du ukulélé et des percussions), le chant, la danse flamenco, la nature et les relations humaines.
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Interview réalisée en janvier 2021. Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : Dandy Manchot et Esmée. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants-droit, et dans ce cas seraient retirés.