Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Depuis mon enfance, j’ai toujours voulu devenir un magicien. J’ai eu mon premier « coffret de magie » à l’âge de 8 ans. A mes 12 ans mon père m’a abonné à des cours hebdomadaires de magie nommée Stupire. J’attendais le prochain numéro chaque semaine avec impatience pour étudier les tours ! Écrit par Carlo Faggi (Mago Fax) et Vittorio Marazzi (Mago Marvy), Stupire a été le cours « public » de magie le plus important en Italie et a permis à de nombreuses personnes à se prendre pour le Bacillus Magicus, comme mon mentor Vito Maggi (Maxim) aimait l’appeler. Un terrible « virus » amenant à une maladie incurable est alors apparut. Il s’est manifesté par un amour fou et incontrôlable envers la magie !
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
À l’âge de 16 ans, je suis parti sur une tournée de 3 mois avec une compagnie de théâtre. Ce fut ma première expérience professionnelle et la première fois où je me suis familiarisé avec des accessoires scéniques. Sur cette tournée, toute l’équipe travaillait ensemble à la mise en place des décors, des lumières, du son et des accessoires. Ce fut mon point de départ et à partir de ce moment-là je n’ai jamais cessé de pratiquer et d’étudier cette extraordinaire forme d’art.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Mon histoire est liée à la chance de rencontrer des gens qui ont compté à un moment précis de ma carrière. Rien n’arrive par hasard dans la vie et nous avons tous des occasions de profiter de ce que nous avons besoin, qui semble en apparence être toujours très proche de nous. C’est la magie de la vie !
Quand ce fut mon tour de percer dans le domaine de Grande Illusion, J’ai rencontré Fernando Solidoro qui m’a aidé à obtenir mes premiers accessoires, et le Duo Valenten immédiatement après. Quand je rejoignis l’Italien Magic Club, Luis me présenta à Domenico Dante. Quand il était temps d’élargir mon horizon, il y eut Jeff McBride. Quand j’étais prêt à faire le « grand pas en avant », mon chemin a croisé celui du génie en illusions John Gaughan. Et ainsi de suite avec toutes les autres personnes essentielles dans ma vie, comme ma femme Sara, mon manager Riccardo, mon régisseur Giuliano, mon ami Paolo. Jusqu’à aujourd’hui, quand je vous ai rencontré Sébastien, ce qui m’a donné l’opportunité de rechercher dans mes archives et dans ma mémoire mon parcours et de les réunir pour cette interview en ligne.
Bien sûr, j’ai aussi rencontré des personnes qui m’ont nui, mais j’ai décidé de ne pas les nommer parce qu’elles ne méritent pas qu’on leur porte de l’attention. Nous devons être conscients que ces mauvaises expériences sont également nécessaires ; elles vous rendent service et vous permettent d’affronter la vie. La vie sait alors comment traiter chacun de nous en conséquence.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Je travaille tout le temps sur scène, généralement dans de grandes salles, comme des théâtres, avec mon propre spectacle de 90 minutes ou à des événements spéciaux.
La télévision est l’autre champ de mon activité. Dans le passé, j’ai travaillé dans presque toutes les conditions et les situations, alors j’ai décidé de devenir plus sélective et de cibler ce que je voulais faire. Je pense que cela fait partie d’un processus d’amélioration…
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marquées ?
J’ai une profonde affection pour le travail de Doug Henning et une grande estime pour la qualité du travail de David Copperfield et Lance Burton. Plus récemment, j’ai aimé ce qu’a fait Dynamo pour promouvoir la magie.
Je m’inspire également des autres arts. Je suis un fan du peintre américain Jim Warren, à qui je dois un accord spécial et le droit d’utiliser ses peintures dans mes illusions. Un privilège dont je suis très fier. J’aime la musique de Yanni et Ennio Morricone et bien sûr j’aime regarder de beaux films.
Je me passionne également pour la conception lumière qui n’est pas encore accrédité comme une expression artistique en soi ; je pense qu’elle devrait être considérée comme une nouvelle forme d’art. Encore une fois je me sens béni, comme pour notre spectacle de magie, ou nous avons comme partenaire l’une des marques les plus renommée dans le monde en matière de lumières scéniques, l’immense Clay Paky !
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Ma première réponse serait : chaque expression de la magie qui est artistique et bien faite. Pour être plus précis, J’aime les illusions, le mentalisme et la participation du public, mais seulement quand elle apporte quelque chose et dans le respect de la personne.
Quelles sont vos influences artistiques ?
J’aime l’histoire de la magique, je suis un chercheur. Je mélange souvent différentes formes d’arts comme la peinture et la sculpture avec le mysticisme de la magie. Par ailleurs, grâce au talent vocal de ma femme et partenaire principale Sara Maya nous utilisons des chansons en direct, et ce faisant, nous créons une relation différente avec le public. Entre moi et Sara, il n’y a plus de rapport classique Magicien-assistant, nous sommes deux artistes distincts sur scène, chacun avec des caractéristiques différentes. Au fond, je me considère comme un pionnier de nouvelles tendances pour le spectacle magique.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
a) Ne pas essayer de sauter des étapes pour atteindre un « succès » rapide. Prenez le temps de profiter de chaque étape de votre carrière, car il y a trop de belles choses à apprécier quand vous n’avez pas la pression de créer et de maintenir votre travail au top.
b) Soyez original. Ne copiez pas le style des autres. Soyez vous-même et vous serez unique. L’unicité est un talent très recherché dans le domaine de la magie.
c) Ne jamais (et je veux vraiment dire JAMAIS) renoncer à poursuivre votre véritable objectif. Tôt ou tard, vous réussirez !
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
La magie est en train de changer très rapidement, comme pour d’autres domaines sur la planète. Ces mutations risquent de nous faire perdre le sens réel des choses. La magie actuelle n‘échappe pas à ces risques. Il faut toujours avoir à l’esprit notre véritable but en conservant et en appliquant les fondements de notre art.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Sans connaissance rien ne peut être fait de bon. La culture est fondamentale. Il faut non seulement connaître un maximum de choses sur la magie, mais aussi d’avoir un bon niveau de culture générale. Les magiciens ont toujours été des pionniers et les premiers quand il s’agissait de faire de nouvelles découvertes. Pensons au cinéma, par exemple, pensons à l’électricité … Sans connaissances générales et un bon niveau d’éducation, notre art ne pouvait pas s’améliorer, les magiciens étaient des exemples.
C’est d’une grande importance, surtout aujourd’hui, car avec l’énorme patrimoine que nous possédons de notre passé, nous sommes tentés de nous fier uniquement à nos classiques et nous perdons ainsi notre motivation pour l’expérimentation. Le magicien d’aujourd’hui à un peu perdu de son aura avec pour conséquence une présence excessive de lapins, de colombes et de foulards d’un autre âge, dans un monde orientés vers les nouvelles technologies comme les téléphones portables (smart phones), et autres tablettes tactiles !
Vos hobbies en dehors de la magie ?
J’aime tellement mon travail et mon art que tout le reste devient secondaire. Films, musique, livres, mode, shopping, activité physique … J’aime tout ça … toujours avec un œil avisé pour servir le spectacle !
– Interview réalisée en novembre 2013.
A visiter :
– Le site de Erix Logan.
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