Mise en scène : Michel Vuillermoz. Collaborateur artistique : Dominique Dumond.
En 1H20 de spectacle Elisabeth Amato nous parle de sa vision de la magie : une expérience du ressenti avec le public à l’opposé d’une démonstration de trucs soumis à l’intelligence des spectateurs. Un décor dépouillé et très peu d’accessoires (une table sur laquelle repose un vase, un panier, des bouquins, une assiette avec du pain et deux tabourets). La magicienne habillée d’une robe noire, les bras nue, porte un petit sac à main d’où elle sortira cartes, cigarettes, stylo… De confidences en confidences, on découvre que la magie vient autant de ses mots que de sa technique.
Sur un texte bien construit et souvent métaphorique (peut-être un peu trop sage et pédagogique par moment), la magicienne ponctue son scénario initiatique (son parcours personnel parlant à chacun de nous par un ancrage de souvenirs) par des tours efficaces se servant un maximum du public. Elle s’appuie sur une citation connue qui veut que la magie soit dans l’oeil du spectateur et non dans les mains du magicien. L’illusionnisme est une aventure subjective et Elisabeth Amato exploite cette vérité en proposant beaucoup expériences de mentalisme, mais aussi des tours de manipulation qui ramènent un peu plus de rationnel (nécessaire) à l’équilibre du spectacle (apparition d’une rose avec papier flash, disparition et réapparition d’un foulard rouge dans une carte pliée en forme de tube, ou dans un petit pain…)
L’ensemble est très agréable mais un peu répétitif en ce qui concerne les effets. Si tous les tours peuvent être facilement remontés, ils sont marqués d’une sensibilité et d’une intelligence féminine singulière. Ce qui est vraiment convaincant est cette forme de magie axée sur la participation active du public. C’est grâce à eux que l’illusion et la magie existent, grâce à eux que le spectacle avance et prend une place de plus en plus inconsciente dans l’esprit de chacun. Dotée d’une bonne conscience psychologique du spectateur, Elisabeth Amato dirige la représentation vers l’inconscient collectif et le charme opère.
A lire :
– L’interview d’Elisabeth Amato.
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