Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Quand j’avais deux ans j’aimais jouer avec des cartes. Ma grand-mère m’en a toujours donné pour jouer avec. Je connaissais toutes les cartes d’un jeu à cet âge ! À cinq ans, je possédais environ 100 jeux. En 1976, je me suis rendu à Disney World et dans un magasin de magie pour la première fois. Mon père m’a donné 5 $ pour acheter quelque chose. Cinq dollars c’était beaucoup à l’époque. J’ai trouvé un livre intitulé Magic with cards : 113 façons de faire des miracles avec un jeu ordinaire. J’ai ramené ce livre à la maison et j’ai tout appris ce qu’il y avait dedans ; j’avais sept ans. Le livre n’apprenait pas vraiment des tours de manipulations mais guidait l’apprenti à travers des contes et des histoires. Ce livre a eu un énorme impact sur la magie que je fais aujourd’hui.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Après ce livre, j’ai joué avec mon ami et voisin grâce à une mallette de magie. Vers mes 15 ans, je me rendis compte qu’il y avait un magasin de magie à environ 15 kms de chez moi. Je fréquentais ce magasin souvent et finalement j’ai acheté tout ce qu’il y avait en stock. Après cet énorme achat, le propriétaire m’a offert un emploi là-bas car je savais comment tout le matériel fonctionnait. J’ai travaillé dans cette boutique pendant que j’étudiais au lycée et à l’université.
Avant la boutique, je faisais de la magie en restaurant vers l’âge de seize ans. J’officiais dans ce restaurant trois nuits par semaine pendant trois heures. Cette expérience m’a beaucoup appris. Elle m’a appris à voir ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas. Elle m’a enseigné à gérer mon argent, à sélectionner le meilleur type d’effets, à négocier avec les gens et les situations. Mais la leçon la plus précieuse que j’appris était que l’on pouvait réaliser sa vie en faisant quelque chose que l’on aimait vraiment !
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Le propriétaire de la boutique de magie s’appelait Bill Ingram ; Il fut d’une grande influence. C’était un gars fougueux et amusant qui travaillait pour des fêtes d’enfants. Il m’a appris à structurer un spectacle et à devenir un professionnel. Je me suis aussi lié d’amitié avec un homme du nom de Lew Zafran. Lew était comme « le Dai Vernon de Dallas ». Il m’a inspiré pour écrire mon premier ouvrage de magie intitulé Pockets Full of Miracles. Ce livre a été le catalyseur pour en savoir plus, que je ne l’avais imaginé, sur mon métier. Il m’a conduit à mon premier DVD, il m’a fait gagner des prix, m’a fait jouer au Magic Castle, m’a fait faire des tournées de conférences, et payé une partie de ma maison.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Je fais du close-up et du stand-up. Je ne fais pas de distinctions entre les âges et les circonstances. Si cela peut payer mon salaire alors je suis heureux de travailler.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Je suis très influencé par les magiciens comiques. Certains de mes favoris sont Tom Mullica, Mac King et Charlie Frye.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
J’aime toutes sortes de magie. Je suis connu pour mon travail de close-up et de stand-up ainsi que pour une certaine forme de comédie. Mais je suis aussi attiré par le mentalisme que je pratique souvent.
Quelles sont vos influences artistiques ?
J’ai un diplôme en criminologie et en justice pénale. Je suis fasciné par l’esprit et la condition humaine. Certains de mes cours préférés à l’école étaient la psychologie anormale et l’étude des tueurs en série. Je suis un grand fan des films d’Alfred Hitchcock et j’étudie également les œuvres de Conan Doyle l’auteur de Sherlock Holmes. Il y a beaucoup de choses qui peuvent être tirées d’Hitchcock et de Doyle sur la création théâtrale en flirtant avec le bizarre.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Lire plus de livres et regarder moins Youtube. Youtube est un vaste terrain vague sans fond où vous pouvez vous perdre et vous distraire à jamais. Enfermez-vous dans une salle avec un bon livre de magie et vous vous forcerez à travailler sur des routines. Travaillez en conditions réelles et non devant une caméra. Les gens vont vous permettre de savoir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. La caméra ne critique pas et ne nous rend pas meilleur.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
La magie est plus populaire que jamais. Elle est régulièrement présente à la télévision. La preuve avec l’édition 2014 de l’émission America’s Got Talent qui a vu le sacre d’un magicien de close-up (Mat Franco). Nous vivons dans un certain âge d’or de la magie, profitons-en !
– Interview réalisée en octobre 2014.
A visiter :
– Le site de Diamond Jim Tyler.
Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants-droit, et dans ce cas seraient retirés.