Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Ce fut la coïncidence qui m’a amené à m’intéresser à la magie quand j’ai vu un magicien dans un spectacle de rue. Depuis ce moment, la curiosité d’apprendre m’a poussé à rechercher des magasins de magie où je pouvais trouver des livres et des tours. Ce ne fut pas une tâche facile.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Je pris mon premier cours de magie à l’âge de 13 ans dans la boutique Magicus à Barcelone avec des experts tels que Xavier Tapias, Pere Miró, etc. C’était un cours très complet où j’appris l’art de la magie et bien plus de choses que je ne pensais.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
J’ai la chance d’être régulièrement sur la scène et je cherche à travailler dans toutes les conditions possibles. Ma spécialité ne nécessite pas trop de place et je m’adapte facilement.
Combien d’heures vous entraînez-vous par jours pour votre numéro ?
Je m’entraîne tout le temps, ce qui est nécessaire pour pratiquer ma technique.
En ce qui concerne les animaux : travailler avec des animaux vivants est une affaire très sérieuse et nous devons tenir compte qu’ils ne peuvent pas supporter, ni physiquement ni psychologiquement, le même rythme que nous. Par conséquent, je réalise mon numéro avec eux qu’une seule fois par jour (maximum deux fois). La scène est toujours la meilleure formation. La meilleure école est la performance en direct.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
La magie minimaliste, où les « gros appareils » ne sont pas nécessaires. La magie qui demande des facultés spéciales, qui exige une discipline très précise et du travail, en réglant tout en détail. De mon point de vue, ce genre de magie est la plus puissante dans le monde de l’illusion.
Quelles performances de magiciens ou d’artistes vous ont marqué ?
Pierre Alain et Arkadio. Leurs numéros de colombes et de manipulations fut le premier acte que j’ai découvert quand j’étais enfant. Ils me firent tomber en amour pour cette spécialité. Ensuite, Tony Clark, Jonathan David Bass, Jason Byrne, James Dimmare, Norbert Ferré…
Quels sont vos magiciens préférés ?
Le gentleman Lance Burton pour son élégance, son sens de l’humour et ses manipulations. Le grand Norbert Ferré pour sa générosité, son charme, son sens de l’humour, et enfin David Williamson pour son rire, sa folie, et son audace.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Mes principales influences sont des magiciens comme Juan Tamariz, Pepe Carrol, Jorge Blass, Mag Lari, Lance Burton, David Copperfied, etc. Ils sont, sans aucun doute, des exemples et des modèles pour moi. J’ai beaucoup visionné leurs spectacles et je les regarde encore. Certains de ces enregistrements ont marqué mon enfance.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Je pense que la qualité la plus importante pour un artiste est la discipline. Nous devrions avoir de bonnes habitudes de travail et nous entrainer régulièrement.
Le succès est le résultat de centaines de petits efforts que personne ne remarque, mais les récompenses en valent la peine.
Une autre qualité importante serait la persévérance. Vous ne devez jamais abandonner. Tout peut être réalisé si nous le voulons vraiment. C’est seulement une question de travail et de confiance en soi. Si une technique ou un mouvement n’est pas correctement réalisé, avec persévérance, vous le ferez naturellement à la fin.
Soyez patient, insistez et n’abandonnez jamais. Le plus vous étudiez, le mieux vous travaillez. N’ayez pas peur d’avancer lentement, mais gardez-vous de ne pas rester toujours à la même place.
Si vous aimez quelque chose, poursuivez votre passion parce que c’est ce qui vous fera grandir. Vous devez rechercher votre propre place en fonction de ce que vos passions vous suggèrent. Croyez en vous, en vos rêves et à la magie !
En quoi la magie vous a-t-elle aidé ?
J’ai toujours cru dans notre art. Il m’aide à voir les difficultés. La magie me donne la capacité de travailler, la motivation et le dépassement.
Je pense qu’il a un héros en chacun de nous et que chacun décide de l’exposer à la lumière ou de le garder dans l’ombre. Je pense que nous devons croire en nos rêves. Cela n’a rien à voir avec l’ego, mais l’attitude. Si nous ne croyons pas nous même que nous pouvons réaliser quelque chose, qui va le faire à notre place ? Tout le monde peut adopter cette attitude dans différents domaines.
Je considère avoir cette attitude parce que j’ai su faire face à des défis, des réussites et des échecs. Je sais comment affronter à la vision étroite de la société. Je pense que c’est l’obstacle le plus important quand quelqu’un veut faire quelque chose et que personne ne le fait. C’est le problème principal.
Que voulez-vous atteindre dans le monde de la magie pour l’avenir ?
Tous les artistes sont très ambitieux et nous voulons toujours plus ou nous voulons ce que nous n’avons pas.
En ce moment, je me trouve dans une situation où j’aime ce que je fais, ce que j’ai et ce que je suis devenu. Personne ne peut me retirer cela parce que c’est le fruit de mon effort personnel. Je me suis beaucoup investi dans cet art. Du temps, de l’argent, des succès, des échecs… A la fin, j’ai ce que je mérite, mais je me dois de ne jamais abandonner la lutte et de toujours aller de l’avant. Quel sera l’avenir pour moi ? Qui sait ? Mais, ce qui est sûr, c’est que vous récoltez ce que vous semez.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
La vie est si diversifiée qu’il serait absurde de se concentrer uniquement sur la magie. Je mets ma famille en premier lieu, mon couple et mes amis. Je m’intéresse aussi au sport, au cinéma, aux livres, etc.
– Interview réalisée en août 2016.
A visiter :
– Le site de Charlie Mag.
Crédits photos : Eduardo Munoz, Xavier Belmont, Mario Baldantoni et Ismael Tato. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayant-droits, et dans ce cas seraient retirés.