Comment êtes-vous entrée dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Mon père est magicien et j’ai souvent vu mes parents répéter à la maison. Quand j’étais petite, j’ai vu ma mère coupée en quatre ! Je les ai suivi en tournée dans le monde, mes parcs de jeux étaient des flycases ! Une vraie enfant de la balle !
Mon premier déclic était à six ans, je voulais faire comme mes parents, aller sur scène.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
A six ans, je faisais déjà un numéro de dix minutes sur scène que mes parents m’avaient monté et que je présentais dans tous leurs spectacles. C’est grâce à mon père que j’ai appris la magie, c’est un vrai passionné ! A huit ans, j’ai fait ma première télé dans l’émission Les Marches de la Gloire avec Laurent Cabrol.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
J’ai été freinée durant ma période d’adolescence, je n’avais pas confiance en moi et j’avais peur du regard des autres.
J’ai vite repris confiance quand, à quinze ans, j’ai participé à mon premier concours organisé par la FFAP, c’est là que James Hodges est venu me voir à la fin de mon numéro pour me féliciter et me dire qu’il était prêt à m’aider, ça a été une chance et le début d’une grande collaboration. Nous avons travaillé ensemble un numéro sur le thème d’E.T. En parallèle, je faisais beaucoup d’activités : chant (Studio Alice Dona), théâtre (Cours Florent), danse (A.I.D), musique en conservatoire (piano et batterie), sport (basket et tennis).
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Je m’entraîne beaucoup chez mes parents à la campagne où mon matériel est stocké, ils ont également une salle de répétition avec une scène, très pratique pour travailler.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Ceux qui me viennent spontanément sont : Shin Lim, sa poésie, sa dextérité et sa classe, sa présence, sa synchronicité avec la musique, pour moi c’est le meilleur actuellement en magie. David Copperfield par son charisme, bien sûr. On est plongé dans son univers comme dans un film ; émotions, effets uniques, tout y est. Les show de Michael Jackson, grandiose de génie ! Et beaucoup d’autres qui m’ont marqué par leur talent.
Caroline Marx, la magicienne de l’émission Diversion sur TF1.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
J’aime tous les styles de magie du close-up à la scène, avec de l’humour. J’aime aussi être éblouie par une mise en scène superbe et un tour de magie surprenant, incompréhensible.
Quelles sont vos influences artistiques ?
C’est très vaste. Il y a mes parents que j’écoute beaucoup dans leurs conseils, mon chéri Marc-Antoine qui m’aide énormément pour trouver des tours uniques, un grand ami magicien Yann Roulet qui m’aide beaucoup, tous mes amis magiciens de Diversion, Benoit Grenier pour ses conseils artistiques, Christophe Delort mon metteur en scène pour mon spectacle Girl Power que je joue dans le cabaret Oh! César à Paris.
Je m’inspire de toute forme d’art. J’aime aller voir des spectacles et je regarde beaucoup de vidéos sur le Web.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Pratiquer des arts complémentaires à la magie, comme la danse, le mime, la musique et surtout le théâtre. Je ne conçois pas un tour de magie avec un artiste qui ne joue pas la comédie. Pour cela il faut se différencier et trouver son personnage, unique, aller voir des spectacles ; et très important bien maîtriser l’anglais pour pouvoir échanger avec des personnalités du monde magique et lire pour s’évader et rêver !
En ce qui me concerne j’ai pratiqué ces activités (cela m’a beaucoup aidé pour la technique et le timing) surtout le piano qui permet de dissocier le travail de chaque main.
Trouver une histoire à son tour et un univers. Plus vous serez généreux et vrai avec votre public, plus il le ressentira et sera conquis. Le problème n’est pas le trucage mais comment le faire oublier ?
Et garder en mémoire la phrase de Nelson Mandela : « Dans la vie, tu as deux choix le matin : Soit tu te recouches pour poursuivre ton rêve, soit tu te lèves pour le réaliser ».
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Je trouve que la magie actuelle évolue énormément car on voit tout ce qui se passe sur les réseaux, cela développe l’imagination.
La technologie permet d’utiliser des méthodes totalement nouvelles avec une mise en scène moderne et le public a l’impression que ce sont des tours nouveaux alors que le tour reste le même ; c’est l’habillage qui est différent. Il y a quelques années, j’avais été émerveillée par le spectacle Nous, rêveurs définitifs au Théâtre du Rond-Point conçu par Clément Debailleul et Raphaël Navarro, car le numérique s’intégrait au live en utilisant la réalité virtuelle, c’était vraiment magique et innovant.
Il ne faut pas se contenter de réaliser l’effet pour l’effet, mais d’aller chercher pourquoi faire cet effet et raconter une histoire autour de cela, en incarnant un personnage et en prenant un réel plaisir à le faire.
La « magie moderne » parait plus décontractée, plus proche des gens, ce qui ne m’empêche pas d’apprécier tous les magnifiques numéros de nos maîtres magiciens.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Comme toute forme d’art, que ce soit la cuisine, la peinture, la musique, etc. pour évoluer dans sa passion, il faut bien connaître les fondements de son art ainsi que son histoire en se référant à nos pairs. Nous pouvons ainsi trouver des idées, en s’instruisant sur les techniques anciennes, car c’est la présentation qui va transformer le tour et le rendre actuel.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
En dehors de la magie, je pratique le piano, le chant, la danse, le sport, la lecture, la cuisine, et en ce moment avec le confinement, les jeux de sociétés. Sans oublier mon téléphone portable, indispensable dans la période difficile que nous vivons actuellement…
– Interview réalisée en avril 2020.
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Crédit photos : Stéphane De Coster. Dan et Nat. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants-droit, et dans ce cas seraient retirés.