Le magicien hongrois Soma apparaît d’emblé extrêmement sympathique. Le champion du monde 2009 nous a proposé une conférence sur le thème « Musique et Magie » ou comment accroître l’impact émotionnel d’un numéro sur le public en choisissant bien sa musique.
1- Eviter la musique amateur
Le mieux est d’éviter l’approximatif ainsi que nos « chansons préférées ».
Eviter également les musiques avec des paroles qui peuvent venir perturber ce que le public peut voir.
Comme disait le grand cinéaste Robert Bresson : « Si l’œil est entièrement conquis ne rien ou presque rien donner à l’oreille ; On ne peut être à la fois tout œil et tout oreille. Ce qui est pour l’œil ne doit pas faire double emploi avec ce qui est pour l’oreille. »
Bannir les musiques pour magicien. Ces morceaux déjà pré mâchés que l’on entend partout et qui clonent les numéros !
2- Utiliser une musique originale
Il y a trois types de musique à choisir :
– Une musique de fond qui crée une atmosphère. Dans ce cas, le magicien n’a pas forcément besoin d’être synchro.
– Une musique spécifique qui va de paire avec un thème précis. Comme par exemple le numéro primé à la FISM 2009 de Pékin de Shaw Farquhar sur la musique Shape of my heart de Sting où chaque apparition de cartes est nommée par le texte.
– Des effets sonores tels que les bruitages, les jingles ou bien les gags. Dans son numéro One more, l’allemand Topas utilise le bruit des instruments de musique comme progression dramatique en faisant apparaître toute une série d’enceintes.
3- Ressentir la musique
Feel the music comme diraient nos amis anglo-saxons. Il faut ressentir, aimé et vivre sa musique à travers ce que l’on montre. L’équilibre entre le sonore et le visuel est trouvé quand le magicien s’abandonne et ne fait plus qu’un avec ce qu’il veut dire.
Deux exemples en vidéo :
– The red envelope du portugais David Sousa. Sur une musique lente, la gestuelle du magicien fait corps avec la musique tourmentée et accentue le côté romantique et sombre du numéro tel un air de Fado.
– Le coréen An Ha Lim exécute ses apparitions de cartes sur le rythme effréné du morceau lyrico-rock Explosive du groupe bond.
4- Exemples
Soma fait la brillante démonstration de réaliser devant nous une routine d’apparition de pièces sur trois musiques différentes pour bien comprendre que le tour n’est pas perçu de la même manière suivant le rythme de l’exécution et la signification auditive.
Un dernier conseil : écouter le plus de musique possible et essayer de nouvelles choses en expérimentant différentes « solutions de montage ».
5- Quelques tours
– Le coup du téléphone portable. Une bonne idée pour aborder une table en close-up est de faire semblant d’avoir perdu son téléphone portable et de le produire magiquement de sa bouche.
– Une routine de corde inspirée de Pavel.
– Le tour des six cartes mit en scène avec l’histoire de son grand père où les cartes tombent accidentellement par terre sans que le magicien s’en rende compte. Cette routine nécessite des cartes spéciales (slim).
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