Nadine Osborne est née à Constantinople1, en Turquie, son père est officier dans l’armée turque et frère de Osman Nuri Pacha, le célèbre général et ministre de la guerre. Sa mère est une circassienne. Nadine Osborne grandit dans un contexte de génocide où plus de 90% de son peuple est anéanti par les Russes. À huit ans, elle danse dans les harems jusqu’à l’âge de douze ans, lorsqu’elle devient l’épouse, ou plutôt la propriété d’un officier de l’armée anglaise. Elle rapporte qu’il l’a kidnappé et emmené à Alexandrie, en Égypte, où il est alors en poste. Pour des raisons qui lui sont propres, elle n’a jamais divulgué le nom de cet anglais. Elle vit avec lui à Alexandrie pendant huit à dix ans et ils ont une fille ensemble, appelée Nadine (comme sa mère). L’anglais les abandonne toutes les deux et elles atterrissent à Londres. Après quelques petits boulots en tant que serveuse dans des bars, Nadine Osborne introduit pour la première fois dans les théâtres anglais la danse nationale turque ou danse du ventre. Elle se fait appeler Omene et crée immédiatement une grande sensation autour d’elle, à la fois à cause de sa danse mais aussi de sa merveilleuse beauté.
Omene en 1890 (The Jefferson R. Burdick Collection).
Omene et Yank-Hoe
Omene fait ses débuts en 1886 à Londres en tant que danseuse / assistante / circassienne (et future femme) du magicien et jongleur italien Yank-Hoe2. Ils jouent leur numéro en Angleterre durant trois années. En août 1889, le couple se rend à New York et se produit pour leur première américaine à l’Union Square Theatre. Yank-Hoe est présenté comme « le célèbre et formidable illusionniste et équilibriste japonais ». Omene, quant à elle est décrite comme son assistante en « Belle circassienne du Crystal Palace de Londres ». Leur répertoire comprend des effets poétiques comme Les Papillons de papier flottant dans l’air et se terminant par une pluie de flocons de neige. The Umbrella trick (Le parapluie tourbillonnant) où un bloc de bois est lancé puis rattrapé sur un parapluie tournant comme la roue d’une locomotive qui vrombit comme une abeille en vol. Le numéro le plus spectaculaire et dangereux est de placer une pomme de terre sur la belle gorge blanche d’Omene et de la trancher avec une épée acérée. Un exploit dans lequel la moindre erreur ou le moindre mouvement nerveux signifie la mort de sa partenaire.
Les Papillons de papier présentés par Yank-Hoe.
Le parapluie tourbillonnant présenté par Yank-Hoe.
Couper une patate en deux, présenté par Yank-Hoe et Omene.
Omene « The divine odalisque »
En 1892 la relation d’Omene avec son mari se termine mal et Yank-Hoe lui vole tous ses vêtements et costumes pour se venger. Il est emprisonné pendant une courte période et est forcé de rendre les biens dérobés. Omene le quitte et reprend le nom civil de Madge Hargreaves (le nom de son premier mariage avec l’officier anglais selon ses dires). Elle retourne pour un temps en Europe, à Paris avec son nouvel amant, un marquis. Elle commence alors une carrière solo de danseuse exotique dans des tournées. En peu de temps sa réputation devint mondiale. Elle revient aux Etats-Unis à Wayne (dans le New Jersey) la même année avec sa fille Nadine. Elle y introduit sa sensationnelle danse du ventre sur les scènes américaines (la danse du ventre apparait pour la première fois au public occidental à l’Exposition Universelle de Paris en 1889). Le public américain juge instantanément cette danse scandaleuse en raison des hanches tournoyantes des danseuses et des costumes sans corset. Trop choquant pour un public de théâtre haut de gamme, la danse du ventre est reléguée aux spectacles burlesques et dans les carnavals.
Omene par Kinney Brothers (1890).
Omene en 1890 (The Jefferson R. Burdick Collection).
Les journaux de l’Est américain se passionnent vite pour Omene et lui consacre une montagne d’articles plus que n’importe quel personnage public dans le monde du divertissement de l’époque. Omene atteint alors un niveau incroyable de célébrité dans les années 1890. Dans un article du New York Times du 24 juin 1891, Omene est la tête d’affiche en tant que danseuse exotique : « La compagnie Tar and Tartar, chez Palmer’s, offre aux New-Yorkais la sensation inédite d’une véritable danse orientale. Omene, la danseuse circassienne, qui a commencé son contrat lundi soir, est un genre de danseuse de l’Est. Sa danse est aussi différente de celle de la variété espagnole ou du ballet italien. Omene est remarquablement gracieuse dans ses contorsions et promet d’être aussi populaire à sa manière que Carmencita 3. »
Après cet engouement généralisé Omene ne tarde pas à choquer une certaine presse puritaine avec son style sensuel et sexuel « trop scabreux » et le Morning Call de San Francisco du 5 juillet 1891 rapporte ces propos : « Omene, la nouvelle danseuse turc, a été retiré du spectacle de la Tar and Tartar Company. Sa Danse du harem, bien que gracieuse et, d’après la description, comme le hula-hula d’Hawaï, était considérée comme trop osée. Il n’y a pas de mouvements brusques dans cette danse ; c’est juste une agitation continue et oscillante. Le costume original se composait de trente mètres de gaze de soie et rien de plus. Celui-ci était enroulé autour du corps de manière à former un semblant de vêtement qui enveloppait partiellement le buste et entourait ses genoux. L’effet était comme si elle était vêtue d’un pantalon turc court. Les jambes étaient nues tandis qu’à travers le matériau diaphane de la danseuse, les contours ondulés de son corps étaient visibles. »
Omene Topless – Metropolitan Magazine (New York), volume 5, number 2, March, 1897.
Omene joue à Chicago, New York. Elle engage ensuite une tournée dans tout le pays, jusqu’à la côte Ouest. Elle passe trois mois à Butte à l’été 1897 et joua au Casino Theatre, à l’Union Family et apparait également au Columbia Gardens et au Grand Opera House. Elle quitta ensuite la ville avec la Orphean Stars compagny. Plus tard, elle investit dans un théâtre de variétés de Seattle où elle partage l’affiche avec le Projectoscope d’Edison, puis suit la ruée vers l’or du Klondike et va jusqu’à Fort Wrangle, mais revint très vite d’Alaska. De nouveau à Seattle elle rencontre des problèmes financiers à cause d’associés véreux. Après avoir marié de force sa fille Nadine (qui avait seize/dix-sept ans) avec un vieil homme de Seattle4, elle part de nouveau pour l’Est des Etats-Unis. Omene s’engage une nouvelle fois avec un énième époux Albert Constantin Ferdinan qui se fait un nom en tant qu’« enterré vivant ». On ne sait combien de temps ce mariage éclair dure car Omene n’est plus mariée lors de sa mort survenue brutalement à Montréal le 6 avril 1899. Omene avait prévu une nouvelle tournée européenne et s’apprêtait à jouer à Paris lors de son engagement à l’Exposition Universelle de 1900 mais son cancer a mis fin à sa carrière alors qu’elle avait à peine trente ans !
Faits divers
Les amours d’Omene sont vite devenues des sujets populaires dans les tabloïdes nationaux américains. Les journaux ont dûment rapporté ses escapades amoureuses, ses nouvelles conquêtes et ses ruptures. Omene est devenue plus connue pour ses frasques que pour la danse. Un journaliste passionné s’est même suicidé à cause d’elle ! Après sa relation mélodramatique et tumultueuse entretenue avec son mari Yank-Hoe, qui a fascinée la presse, elle commence une relation avec le marquis Edmundo de Olivieri de Hoboken dans le New Jersey en 1893. Lorsque leur relation se détériore, le marquis accuse Omene de lui avoir volé des objets de valeur, notamment des bijoux en diamants et une tabatière sertie de pierres précieuses. Omene nie l’accusation, déclarant que le marquis lui a donné ces objets en cadeau après lui avoir demandé de l’épouser.
Whitechapel
Le scandale le plus notoire d’Omene concerne ses relations avec le Whitechapel Club (Suicide Club)5 une société secrète de journalistes de Chicago fondée en 1889 qui glorifie la mort et le macabre. Ayant « envouté » ce groupe, elle est la seule femme autorisée à entrer dans cette société sulfureuse malgré l’interdiction faite aux femmes. Le club se sert ainsi de sa notoriété pour en faire une sorte de mascotte officieuse.
Omene la magicienne
Il y a beaucoup d’informations sur Omene en tant que danseuse du ventre mais très peu en tant que magicienne. Dans les coupures de journaux de 1896 à 1899, il est mentionné qu’Omene fait quelques illusions comparables à celles d’Alexander Herrmann et d’Harry Kellar, bien qu’un article suggère qu’elle ait copié le spectacle d’Herrmann. Selon la presse de l’époque Omene pratique le mentalisme en devinant ce que les membres du public ont écrit dans des enveloppes scellées. Elle fait également apparaître un mot sur son bras grâce à des cendres. Elle produit aussi des bouquets de fleurs et des arbustes qui fleurissent sur scène et pratique le Théâtre noir (Black art). En 1896, Omene commence à monter quelques numéros de magie, dans le cadre de la Omene’s Vaudeville Compagny, pour compléter le spectacle et termine avec sa fameuse danse, comme au Rich’s Theatre. Dans le programme de l’Union Pavillon Theatre, Omene est mentionnée deux fois : une fois en tant que « Omene the mysterious » en magicienne et une fois en tant que « The original Omene », avec son numéro de danseuse orientale accompagnée de l’Orphean comedy company.
Omene ne tarde pas à construire un spectacle entier d’illusions et le Victoria Daily Times du 6 décembre 1897 titre : « La mystérieuse et envoûtante Omene avec son divertissement de magie extrêmement raffiné. » et développe : « Toutes les femmes qui ont tenté d’être prestidigitateurs ont échoué ! À elle seule, Omene a récolté d’énormes succès dans toutes les villes du monde. Merveilleuse, étrange, incompréhensible. La performance la plus remarquable jamais vue. La seule femme représentative de l’art occulte existant. L’histoire et les voyageurs ont raconté les exploits merveilleux accomplis par les magiciens d’Orient. Ils sont passés maîtres en Black Art et Omene le présente de la manière la plus vivante. Elle n’a pas d’égal. Sa grâce et sa dextérité; sa grande beauté et son habileté confèrent un charme particulier à sa performance. »
Dans le programme de l’Orpheum Omene est présentée comme « The World’s Greatest Lady Prestidigitateur » et à même une assistante du nom de « La Belle Nadine », qui n’est d’autre que sa propre fille. Dans un autre article Omene est présentée comme « une magicienne d’un type bizarre qui pendant près d’une heure a retenu l’attention du public. Une femme très intelligente qui ne prétend pas lire dans les pensées, mais qui exécute des exploits amusants dans ce domaine. »
Voici un passage de son spectacle à Butte dans le Montana en 1897 : « Pendant trois quarts d’heure, le public a été ravi par sa magie qui est aussi merveilleuse et habile que tout ce qui a jamais été vu à Butte. Son répertoire d’illusions et de tour de passe-passe est nouveau et comprend la Pluie enchanteresse de plumes, le Mystère hindou ou la Naissance des fleurs, la Boîte inépuisable Mahatmas, l’Ecriture de Belshazza, une lecture par le toucher et une vingtaine d’autres exploits tout aussi remarquables. »
La seule représentation connue à ce jour d’Omene en magicienne est une lithographie de la H.C. Mineur Company (New York), réalisée à la fin des années 1890. La Mineur Company a notamment produit des lithographies pour Alexander Herrmann. Cette affiche faisait partie de l’ancienne collection de Gianni Pasqua (Roxy). C’est la seule copie connue à ce jour, vendue aux enchères en décembre 2019 par Potter & Potter.
OMENE en magicienne.
Adélaïde Herrmann en danseuse (1890).
Cette très belle lithographie de 193×105 cm en trois feuilles représente une femme magicienne d’une blondeur vénitienne dotée d’une belle expressivité, ornée de bijoux, trônant fièrement debout avec sa baguette magique blanche à la main. Deux grands cartouches décoratifs, intitulés « The Mysterious Omene. Illusio-Magicienne. Arthur G. Williams, Directeur » (manager), l’autre laissé en blanc, pour le lieu de performance d’Omene. On peut noter des similitudes entre Omene et sa contemporaine Adélaïde Herrmann, les deux jeunes femmes ayant commencé comme danseuse et assistante de leur mari respectif avant d’entamer une carrière solo à la fin des années 1890. Celle d’Omene sera très courte contrairement à Adélaïde qui deviendra l’une des plus grandes magiciennes de tous les temps… Sur une photo de 1890, nous voyons Adélaïde en habit de danseuse exotique exactement comme Omene (le ventre à l’air en moins).
Une femme libre
Omene est une femme éduquée, cultivée qui parle couramment huit langues. Sa carrière est à bien des égards remarquable, pleine de romances et de scandales. Elle est également considérée comme l’une des plus belles femmes du monde et possède un fort pouvoir de séduction. Ses tenues et ses mouvements suggestifs envoutent littéralement les spectateurs et provoquent souvent des atteintes aux bonnes mœurs. C’est une femme joyeuse et libre qui semble vivre selon ses conditions et ne se soucie pas de ce que les gens pensent d’elle. Elle collectionne les amants et les journaux new-yorkais rapportent ses frasques au quotidien.
Omene a également un tempérament volcanique et plusieurs journaux rapportent qu’elle a fouetté son directeur et ses partenaires masculins ! Elle se retrouve aussi plusieurs fois devant le tribunal. Le journal de Pittsburg rapporte que lors d’une arrestation, son manager a dû payer 105$ pour la faire sortir de prison. Lors d’une comparution devant le tribunal, en septembre 1895, son avocat la fait danser devant le juge pour qu’elle soit libérée ! En 1897, elle est payée 350$ par semaine, mais les théâtres lui offrent 500$ quand elle double ses réservations ce qui lui pose de nouveau des problèmes juridiques. Elle ne semble pas s’en soucier car cela fait grimper ses prix et sa publicité.
Omene comprend très rapidement le pouvoir des médias et est douée pour la publicité au regard de la multitude d’articles de journaux qui lui sont consacrés. C’est presque comme si Houdini a pris son modèle publicitaire et l’a utilisé à son compte. C’est une femme d’affaires avisée très intelligente qui amène les gens à sponsoriser ses spectacles et à s’investir pour elle (aussi bien financièrement que sentimentalement). Elle semble se déplacer à travers le monde comme une personne à l’aura unique et laisse une trainé de poudre derrière elle partout où elle passe.
Notes :
1 Selon les propres dires, Omene est née à Constantinople (l’actuelle Istanbul). Elle a certainement arrangé la réalité pour rendre son personnage plus « oriental » et construire une mythologie populaire qui fait vendre. Son mari de l’époque la présente comme originaire de Stamboul et veuve d’un officier anglais tué lors du siège d’Alexandrie (Propos de Yank-Hoe dans le Pittsburg Dispatch journal du 3 août 1890). Deux rapports de police démentent l’identité construite d’Omene. Le premier incident, rapporté dans le Salt Lake Herald en 1891, cite une Madge Hargreaves, connue sous le nom d’Omene, accusant Yank-Hoe, son mari légal, d’avoir volé ses costumes de spectacle lors d’une querelle d’amoureux (le 3 octobre 1891). Un an plus tard, en 1892, le New York Times a noté que Nadine Osborne, mieux connue sous le nom d’Omene, avait été emprisonnée au tribunal de police de Jefferson Market à New York pour avoir volé des bijoux précieux à son amant Edmundo de Olivieri (le 24 mai 1892). Avec ces rapports de police, nous apprenons qu’Omene était une identité entièrement construite et la véritable identité d’Omene / Madge / Nadine reste un mystère.
Omene en 1890 (The Jefferson R. Burdick Collection).
2 Yank-Hoe de son vrai nom Ercole Castagnone (né vers 1864) est un magicien italien qui se grime en japonais pour ses représentations mêlant le mentalisme, la jonglerie et la magie. Au début, sa profession est celle de chimiste travaillant dans une pharmacie à Turin. En parallèle, il développe une passion pour la jonglerie et l’utilise pour pratiquer des tours à son propre compte. C’est lorsque la troupe de jongleurs japonais The Shonoski Royal Japenese Troupe visite l’Italie avec leur spectacle qu’on lui propose le poste de manager en 1883. Il a alors l’opportunité d’acquérir encore plus de connaissances sur ce métier, et après deux ans de travail managérial, il devient lui-même jongleur professionnel. Il lui faut ensuite des années de pratique avant qu’il ne puisse acquérir l’habileté du toucher nécessaire à son nouveau métier. Il dit de son métier qu’un « jongleur professionnel est rapide comme l’éclair, stable comme un rocher, et qu’il mesure les distances et les positions aussi précisément avec l’œil qu’un chimiste pèse le poison sur sa balance. »
Yank-Hoe The Great oriental Fantaisist / Wonderful superior and incomparable (1893).
En 1885, il se produit comme jongleur et magicien au Trocadéro de Londres. En 1886, il travaille avec Nadine Osborne, également connue sous le nom d’Omene, une fille de Londres qui lui servit d’assistante jusqu’en 1892. Après leur séparation, Yank-Hoe continu à jouer principalement en tant que jongleur mais sa carrière se ralentit nettement et se termine en 1907. Yank-Hoe n’est pas simplement connu comme jongleur mais également comme un magicien ayant exécuté le tour de La cigarette à travers la carte (Card through Cigarette) et inventé Les pièces sympathiques (Sympathetic Coins) publiées dans The Art of Magic de Thomas Nelson Downs et John Northern Hilliard (1909) qui a ensuite évolué vers la variante moderne connue sous le nom de Matrix (développée par Al Schneider en 1960).
3 Carmencita (1868-1910) est une danseuse espagnole née à Alméria en Andalousie. Elle prend des leçons de danse à Malaga et apparaît pour la première fois au théâtre Cervantes en 1880. En 1882, elle fait une tournée à Paris et au Portugal. Elle retourne à Paris et se produit en 1887 au Nouveau Cirque, en 1888 au Concert de l’Horloge, puis durant l’Exposition Universelle de Paris de 1889. En 1889 elle revient au Nouveau Cirque, où l’agent Bolossy Kiralfy la remarque et l’engage pour venir aux États-Unis. Elle débute à New-York le 17 Août, 1889 au Ballet de l’Antiope.
4 Nous sommes en droit de remettre en question les deux derniers mois de la vie d’Omene au vue de la véracité de certains de ses propos qui semblent modifier la réalité des faits. Pourquoi Omene a-elle obligé sa fille à se marier avec un vieil homme riche et ne pas l’avoir intégrer au spectacle ? Omene se sachant malade voulait certainement garantir la sécurité financière de sa fille… Si l’assistante principale d’Omene est sa fille, pourquoi a-t-elle créée un nouveau spectacle sans elle ? Pourquoi des gens ont-ils investi dans une grande tournée alors qu’Omene était mourante ? Il y a encore tellement de questions et de mystère sur la fin de sa vie !
Omene par Allen & Ginter (ca. 1888).
5 À la fois société secrète et club de presse, l’organisation Whitechapel tient son nom du quartier de Londres où Jack l’Éventreur commettait ses crimes atroces, lui-même en est le président (absent). Une lourde porte en chêne mène au club, avec un vitrail représentant un crâne et des os croisés. Le lieu est une chambre des horreurs. Il y a des crânes, des os et des cercueils, des meubles construits à partir de cercueils, des gobelets créés à partir de crânes humains coupés, des luminaires à gaz fabriqués à partir d’ossements humains. Les murs sont décorés de pistolets et de couteaux qui ont été utilisés pour des meurtres, tous donnés par des officiers de justice locaux. À proximité, pend une chemise tachée de sang prélevée sur le corps d’un Amérindien tué lors de la bataille de Wounded Knee. Des morceaux de camions de pompiers détruits lors du grand incendie de Chicago en 1871 sont exposés, ainsi qu’une série de photographies représentant un groupe de pirates chinois avant et après leur décapitation. Les journalistes de Chicago vivent souvent dans un monde sombre et macabre pour rapporter leurs nouvelles, et le Whitechapel Club reflète leurs préoccupations quotidiennes. La devise du groupe ordonne aux membres de « rire face à la mort ». Bien que plus de la moitié des membres soient des journalistes, d’autres hommes partageant les mêmes idées appartiennent à d’autres professions : des présidents de banque, des chefs de police et des prédicateurs se mêlant à des membres marginaux de la société, y compris des magiciens, des médiums et même des meurtriers condamnés !
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