Petite cité de caractère située dans le Morbihan, Rochefort-en-Terre est un joli petit village de carte postale rempli d’histoire et de culture, élu en 2016 « Village préféré des français ». En plus de ses ruelles atypiques, il possède dans les ruines de son ancien château, un musée mystique appelé le Naïa Museum. Il s’agit d’un musée consacré à l’art fantastique et visionnaire. L’artiste Patrice « Pit » Hubert est à l’origine de ce lieu, qui a vu le jour en 2015.
Ce musée-galerie privé se présente sur 500 m2 et se répartit en six salles, auquel s’ajoutent un souterrain médiéval, un jardin et une boutique. Ce lieu présente les œuvres d’une quarantaine d’artistes internationaux travaillant avec différents médiums et dans différents genres (peinture, sculpture, photo, vidéo, art monumental, art numérique, science-fiction, art cinétique…) : Patrice « Pit » Hubert, Xavier Le Lagadec, Hélène Lagnieu, Android Jones, Andrew Gonzalez, Martine Fassier, Bastien Lecouffe-Deharme… En plus d’être un espace de visite, il propose aussi des ventes d’objets et de sculptures.
Le château
Le château a été construit au début du XXème siècle par un peintre américain, Alfred Klots (1875 -1939). Il s’installe pour peindre dans une salle avec une grande verrière, maintenant occupée par le musée. Cette grande pièce reçoit la lumière du nord, éclairage idéal pour pratiquer la peinture mais aussi pour la contempler. Certains tableaux d’Alfred Klots trouvent leur place au Naïa Museum, s’intégrant ainsi à la thématique du rapport au temps, développée par le musée. Un grand portrait d’Alfred Klots, dessiné par son fils Trafford Klots (1913 -1976), est aussi visible dans la boutique du musée.
Pourquoi « Naïa » comme nom de musée ?
Le nom du musée fait référence à une sorcière qui aurait longtemps vécu dans les ruines du château, entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Le nom de « Naïa » peut être lié au mot gallo signifiant « noire ». On sait également que cette sorcière était instruite, elle lisait, écrivait et connaissait les plantes. D’après Charles Géniaux, auteur qui la rencontre et écrit sur elle en 1899 dans son livre La vieille France qui s’en va, us et coutumes de Bretagne (1903), elle est perçue comme une chamane capable d’ubiquité, de lire l’avenir et de ne pas ressentir la douleur. Fille d’un rebouteux, elle est cultivée et connaît les pouvoirs des plantes, ce qui fait d’elle une guérisseuse.
Le musée et ses espaces
Après avoir traversé la boutique (qui sert d’entrée au musée), les premières œuvres imaginaires se présentent à nous dans une première salle où sont présentées des sculptures cyberpunks de l’artiste Benalo et des œuvres plastiques issues du pop-surréalisme, de l’art visionnaire et fantastique, sortie de l’imagination de Séverine Pineaux, d’Olivier Ledroit ou de Martina Hoffmann pour ne citer qu’eux. Dans une seconde salle sont visibles des statues en mouvement (imaginées et créées par Patrice « Pit » Hubert) autrement appelée « Kinétic Mécanik », ainsi que des statues de Yoann Penard représentant des hommes encapuchonnées tout droit sortie d’un monde post apocalypse. Au fur et à mesure de la visite, des œuvres sont aussi présentées, comme si nous étions dans un cabinet de curiosité de l’imaginaire (grigris et baguettes magiques, sortilèges, textes sacrés, animaux imaginaires…)
La grande salle
Nous entrons à présent dans la grande salle que le peintre Alfred Klots utilise pour peindre et observer le paysage à travers la grande verrière. Dans cet espace se mélangent toujours les statues en mouvement de Patrice « Pit » Hubert à des tableaux futuristes. On y voit même un cliché d’une mystérieuse dame avec un âge avancé… la fameuse sorcière Naïa. La suite de la visite nous fait passer par l’extérieur de l’ancien château où sont présentées des œuvres d’art visionnaire ainsi que des photos grands formats d’insectes (mante religieuse, mouche, bourdons…) prises par Philippe Blanchot. Ce qui donne aux insectes un aspect beaucoup plus mystérieux et gigantesque. La visite prend fin dans le sous-sol de l’ancien château, où est exposée une grande sphère mobile tout droit sortie d’un autre monde. C’est dans cet espace que la sorcière Naïa séjournait lorsqu’elle était vivante. Un espace lui est d’ailleurs consacré pour en découvrir plus sur ce personnage mystérieux. Les témoignages sont issus de l’écrivain français Charles Géniaux qui a enquêté sur elle.
Ce musée est un véritable voyage hors du temps dans un autre univers, celui de l’imagination et de la créativité sans fin. Il n’est d’ailleurs pas rare de retrouver les grandes créations de Patrice « Pit » Hubert (entre autres) dans d’autres évènements tel que le festival de cinéma Court Métrange à Rennes, ou encore des festivals de musique comme le Motocultor (festival de musique metal longtemps basé à côté de Vannes) ou le festival électro Ozora en Croatie.
A visiter :
Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : Antoine Souchet et Naïa Museum. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.