Comment êtes-vous entrée dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Je suis entrée dans la magie à l’âge de 5 ans. Je suis allée avec mon père voir un cirque et la chose la plus incroyable dans cette soirée était le magicien. J’ai donc décidé de devenir un magicien comme tous les enfants de mon âge…
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
C’est à ce moment-là que j’ai trouvé les livres de magie de mon père. Mon père n’était pas magicien mais était curieux de cet art. J’ai commencé à pratiquer certains tours des livres et mon père me lisait comment faire certains tours de cartes. Ce fut mon introduction à la magie !
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
J’ai vécu au Mozambique de 9 ans à 15 ans. A 13 ans, j’ai rencontré un magicien anglais ou américain (dont je ne me rappelle plus le nom, malheureusement). Il était professeur à l’université de Maputo. La première fois que je suis allée dans sa maison avec mon frère, son salon était entièrement décoré de matériel de magie. Livres, pièces, cartes, une table avec un tapis vert, etc. tout simplement incroyable.
Il nous a invité, parce que mon frère lui a dit que j’étais folle de magie. Il m’a montré un tour de cartes étonnant : une transposition d’une carte dans sa poche et d’une carte dans ma main. Cet effet fut le véritable déclic, le déclic qui me donna envie de comprendre et de connaître plus de chose à propos des techniques et des tours de magie. Je devais apprendre à faire ça … après des jours et des jours à regarder le même effet et ne pas savoir comment cela marchait, J’ai tellement insisté auprès du magicien qu’un jour, il m’a dit : « Voulez-vous vraiment apprendre ça ? Prenez ce livre, il est pour vous. Lisez le du début à la fin et entrainez-vous avant d’épater vos amis et votre famille. »
C’est la meilleure chose qui me soit arrivée ! Ce livre était énorme, il y avait beaucoup de choses à apprendre et à découvrir. Il m’a fallu plusieurs semaines pour comprendre ce qu’était la levée double. Le livre était en anglais et je ne comprenais pas certains termes techniques utilisés dans le monde magique. La première fois que j’ai réalisé un effet de changement de cartes, mes amis m’ont proposé de l’argent pour que je leur révèle comment j’avais fait ! Bien sûr, je n’ai pas accepté.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Je travaille dans presque toutes les conditions. J’ai juste besoin d’un public pour que la magie opère. J’ai également participé à trois émissions pour la télévision portugaise à cinq reprises. Depuis mars 2015, je suis la directrice du plus ancien club de magie portugais, le CIF (Clube Ilusionista Fenianos) fondé en 1959 et situé au centre de Porto.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Je n’ai manqué aucunes prestations de Luis de Matos à la télévision portugaise !
Robert-Houdin, parce qu’il était différent et sa vie fut une source d’inspiration ! Il a fait des choses que la plupart d’entre nous ne pourraient plus refaire aujourd’hui. Je suis une autodidacte, ce sont les premiers noms qui me viennent à l’esprit ; je cherche encore mes influences.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Je préfère le close-up. Je crois que ce qui se passe dans les mains et devant les yeux du public est plus réel, ils peuvent sentir la magie au plus près. Je me produis également en salon et sur scène (je ne fais pas de grandes illusions). Je réalise également un numéro de « fakir » en marchant sur du verre brisé.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Je n’en ai pas. J’essaie simplement d’être moi-même.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Tout d’abord, ne pas abandonner quand les difficultés arrivent. Ce métier n’est pas facile. Demandez de l’aide, apprenez à écouter, ne copiez pas d’autres artistes, utilisez vos idées d’une manière originale. Soyez toujours vous-même.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
La magie grandit de jours en jours et c’est une bonne chose, mais elle est parfois sous-évaluée. Pour moi, il y a deux types de magie : la bonne et la mauvaise magie. La mauvaise magie se produit à cause de ceux qui regardent et apprennent des trucs sur Internet et pensent qu’ils sont déjà magiciens, au lieu de lire, parler avec d’autres artistes, rejoindre un club de magie…
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Tout est connecté. Quand nous pensons à la culture, cela englobe la connaissance, l’art, les compétences, etc… La magie c’est tout cela à la fois.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Ma famille. Ils sont mon plus grand passe-temps !
– Interview réalisée en septembre 2015.
A voir :
– Le Facebook de Miss Andy.
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