Comment êtes-vous entré dans la magie ? À quand remonte votre premier déclic ?
Mon parcours en magie ne vient pas d’un tour de cartes ou d’un « kit » reçu à Noël. Il remonte à un moment bien plus profond. En 1993, j’ai perdu mes deux parents. Ce fut un choc immense, un vide brutal. Et c’est dans ce moment de grande douleur que la magie est apparue, presque par hasard… et comme une nécessité. J’avais besoin de croire à quelque chose d’impossible, de ressentir de l’émerveillement à nouveau, de redonner un sens à l’invisible. C’est là que j’ai vu mon premier magicien. En l’espace de quinze minutes, je me suis rendu compte que, pour la première fois depuis longtemps, je ne pensais pas à mes parents. Depuis, chaque spectacle est pour moi bien plus qu’une performance : c’est un hommage discret à ce que j’ai perdu… et à tout ce que j’ai trouvé.

Quand avez-vous franchi le premier pas, et comment avez-vous appris ?
Le lendemain même de cette rencontre, j’ai acheté un livre de magie : Mark Wilson‘s Complete Course in Magic. Je l’ai littéralement dévoré. Par la suite, j’ai pris des cours chez Magiestrale à Montréal.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé ? À l’inverse, un événement vous a-t-il freiné ?
J’ai vite compris que devenir magicien, c’est aussi devenir entrepreneur — si on veut vivre de ses spectacles. Alors je me suis entouré non seulement de magiciens qui réussissent, mais aussi d’entrepreneurs à succès. Dans le milieu magique, j’ai rapidement tissé des liens avec David Acer, Richard Sanders et plusieurs magiciens européens. Ces rencontres m’ont ouvert de nombreuses portes. Et pour qu’on vous ouvre une porte, il faut commencer par ouvrir la vôtre. C’est ce que j’ai fait en accueillant chez moi plusieurs magiciens venus des quatre coins du monde. Le jour venu, ces mêmes artistes m’ont, à leur tour, accueilli et aidé.

Quels sont vos domaines de compétence ? Parlez-nous de vos créations, spectacles et numéros.
Je travaille principalement dans le milieu corporatif et événementiel. Du close-up à la scène, en passant par l’animation comme maître de cérémonie, je touche à tout ce qui concerne la magie pour adultes. Je suis aussi créateur de tours vendus à l’international, dont deux best-sellers : Socks et Priceless. Je commercialise également une douzaine d’autres effets que j’ai créés.


Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
David Acer, David Williamson, Mac King, Yann Frisch. Et surtout Rob Zabrecky.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Tout, quand c’est bien fait. Mais j’ai un faible pour la magie interactive et humoristique.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Côté magie : ceux mentionnés plus haut. Sinon, Charlie Chaplin est une grande influence. Je ne l’imite pas — c’est impossible — mais je respecte énormément son travail. Un autre nom marquant : Gary Kurtz, qui m’a influencé non pas par ses spectacles, mais par ses écrits.

Quels conseils donneriez-vous à un(e) magicien(ne) débutant(e) ?
Passez moins de temps sur les techniques, et plus de temps sur les habiletés sociales. C’est ce qui fait la différence en prestation (scène ou close-up). Intéressez-vous à tout, pas seulement à la magie. Si vous voulez que les gens s’intéressent à vous, commencez par vous intéresser à eux.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Le monde évolue. La magie aussi… mais pas toujours au même rythme.

Quelle est l’importance de la culture dans l’approche de la magie ?
La culture est essentielle. Certains magiciens semblent figés dans une autre époque. Il faut s’inspirer non seulement d’illusionnistes, mais aussi de tout ce qui nous entoure : l’art, la société, les gens…
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Le sport, la cuisine, le plein air et le voyage… pour ne nommer que ceux-là.
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Interview réalisée en avril 2025. Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : Michel Huot / Anne Guilloux de Altinoa. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.