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L' Art de l'illusion

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Michael CLAXTON

Historien et collectionneur

Sébastien Bazou

Quel est votre parcours professionnel ?

Je suis professeur d’anglais à l’Université Harding dans l’Arkansas, où j’enseigne l’écriture, la composition et la littérature (britannique, mondiale et Shakespeare) depuis 2003. J’aime aider les jeunes à améliorer leur écriture et à approfondir leur appréciation des classiques du monde entier.

Comment êtes-vous entré dans la magie ? À quand remonte votre premier déclic ?

Trois événements se sont produits à peu près au même moment, quand j’avais huit ans. Ma sœur m’a offert un jeu de cartes magique Marshall Brodien TV, David Ginn a donné son spectacle à mon école primaire, et un magasin de magie a ouvert à côté du salon où ma mère se faisait coiffer. Résultat : je suis passionné de magie depuis quarante-cinq ans. D’ailleurs, David Ginn se produit chaque année dans mon école primaire depuis plus de cinquante ans !

Michael Claxton (Photo : © Jeff Montgomery)

Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?

Un magicien nommé Joe (dont j’ai oublié son nom de famille) travaillait chez Eddie’s Trick and Novelty Shop à Conyers, en Géorgie. Il m’a montré comment réaliser les tours que j’achetais et m’a aidé à monter une routine pour le spectacle de mon école quand j’étais en CM2. J’ai commencé avec un tube où trois foulards se sont nouaient magiquement à l’intérieur du tube transparent. Puis j’ai interprété Tenyo’s Silk Serenade, où trois disques vinyles changeaient de couleur. Enfin, je terminais en sortant du fil de ma bouche d’une boîte à miroir. Mon professeur Joe a même enregistré une cassette audio pour accompagner mon numéro de cinq minutes. Malheureusement, je n’ai pas gagné le concours, mais pendant les deux années suivantes, j’ai donné des spectacles lors de fêtes d’anniversaire, à la bibliothèque publique, dans une église et pour une association.

Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. À l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?

J’ai écrit à des magiciens locaux comme Abb Dickson et Dan Garrett, qui m’ont généreusement encouragé. Mais je n’ai pas mis longtemps à comprendre que je ne deviendrais pas magicien professionnel. Je manquais de coordination œil-main et j’étais tellement nerveux avant un spectacle que je ne prenais pas toujours du plaisir. J’ai donc décidé que la meilleure chose à faire pour faire progresser l’art de la magie serait de prendre ma retraite à quinze ans !

Quels sont vos champs de recherches ? Pourquoi, quand et comment a commencé votre intérêt pour l’histoire de la magie ?

Mes parents achetaient et vendaient des antiquités et des objets de collection pour leur loisir, et mon père a trouvé un exemplaire du livre de poche de Dunninger, paru dans les années 1950 et intitulé 100 Houdini Tricks You Can Do. En feuilletant le livre, je me suis rendu compte que je m’intéressais moins aux tours qu’aux photos de magiciens célèbres que l’auteur avait connus. C’est alors que j’ai commencé à chercher de « la magie ancienne » au salon d’antiquités où mes parents tenaient un stand mensuel. À quinze ans, mon père et moi sommes allés dans une librairie vintage d’Atlanta, et le propriétaire nous a montré une affiche de la magicienne afro-américaine Ellen Armstrong (1905-1994). J’ignorais à l’époque qu’elle était la seule artiste féminine de sa race à avoir fait des tournées dans les années 1940, 1950 et 1960. Elle travaillait principalement dans des écoles, des églises et des universités noires du Sud ségrégué, suivant la voie tracée par son père, John Hartford Armstrong (1874-1939), qui avait cinquante ans de carrière de magicien. Le libraire possédait des accessoires appartenant aux deux générations de la famille et accepta de les vendre à mon père. J’ai commencé à en apprendre le plus possible sur cette famille, mais à quinze ans, mes compétences en recherche étaient limitées. Pourtant, c’est à ce moment-là que mon intérêt pour les magiciennes et les magiciens de couleur a commencé.

Celebrated Armstrongs flyer. Ellen, John Hartford Armstrong et Lillie Belle (© Michael Claxton Collection)
Ellen Armstrong broadside (© Michael Claxton Collection)

Vous êtes l’auteur de nombreux articles sur les femmes magiciennes publiés dans la revue Linking Ring, que l’on retrouve maintenant dans la rubrique numérique en ligne de Magicana intitulée A Celestial Celebration : A Tribute to Women in Magic. Quelles ont été vos motivations à faire découvrir ces femmes qui étaient sous médiatisées voir inexistantes dans la communauté magique ?

Je ne suis pas le premier à souligner la riche contribution des femmes à l’art magique. La bibliographie que j’ai compilée pour « Une Célébration Céleste » comprend des centaines de publications qui partagent des informations sur les magiciennes. De nombreux amis et collègues collectionnent et écrivent également sur ce sujet, notamment Charles Greene III, Julie Sobanski, Gary Hunt, Connie Boyd, Margaret Steele, Laura London, Christ et Kobe Van Herwegen, Belinda Sinclair, Dorothy Dietrich, Ann Myrece Schwartz James, Ben Winn, et bien d’autres. Nous partageons tous un enthousiasme pour la recherche et le partage des histoires de femmes magiciennes. Parfois, ce sont des artistes oubliées. Parfois, elles étaient célèbres à leur époque, mais leur histoire n’a pas été entièrement racontée. Souvent, ce sont des survivantes, des pionnières et des modèles. Bien sûr, il est important de se rappeler que toutes les magiciennes n’ont pas eu le même talent ni le même succès, tout comme des milliers de magiciens masculins sont tombés dans l’oubli simplement parce qu’ils n’ont rien apporté de nouveau à cet art ou n’ont pas laissé une grande impression sur leur public. Il est inutile de contester que toutes les magiciennes étaient des artistes exceptionnelles, mais je crois qu’elles étaient toutes courageuses, car il n’est pas facile de se lancer dans la magie lorsque la plupart des modèles présentés au public sont des hommes. Je pense que le fait qu’il y ait autant de magiciennes aujourd’hui témoigne du fait que les femmes illusionnistes engendrent d’autres femmes illusionnistes. J’espère simplement que les recherches que mes amis et moi avons menées ont contribué, à notre échelle, à révéler l’histoire importante de ce domaine.

Parlez nous de votre livre référence sur Dell O’Dell. C’est une magicienne que vous aimez tout particulièrement ? Pourquoi ?

À la mort du collectionneur Jay Marshall en 2005, mes amis David Meyer et Gabe Fajuri ont eu la tâche colossale de trier son immense collection de magie. Une partie était destinée à l’American Museum of Magic, et l’autre serait vendue aux enchères. Connaissant mon intérêt pour les magiciennes, Gabe m’a proposé de venir à Chicago pour lire les albums de Dell O’Dell avant leur mise aux enchères. J’ai passé une semaine à parcourir huit volumineux volumes remplis de photos, de coupures de presse, de programmes, de baratin, de lettres et bien plus encore. Je pensais en savoir long sur Dell (1897-1962), qui succéda à Adelaide Herrmann comme la magicienne la plus célèbre d’Amérique. Mais j’ignorais totalement l’étendue de sa carrière, qui incluait le cirque, le vaudeville, le burlesque, la culture physique, les boîtes de nuit, les salons professionnels, les foires, la télévision, et bien plus encore. J’ai réalisé que ces albums contenaient la matière première d’un livre célébrant une magicienne qui a exercé sans relâche pendant plus de trente ans et dont le mari, Charlie Carrer (1898-1971), était l’un des plus grands jongleurs du XXe siècle.

Dell O’Dell flyer (© Michael Claxton Collection)

J’ai commencé à appeler tous les magiciens qui avaient pu connaître Dell ou l’avoir vue en spectacle, et j’ai finalement parlé à plus de cent personnes, dont des amis, des parents éloignés, des fans et même son agent, toujours en vie à Burbank. Je me suis rendu à Quenemo, au Kansas, où elle a grandi dans le cirque de son père. Je suis allé à Lemonweir, dans le Wisconsin, où elle est née, et à Santa Monica, en Californie, où elle et Charlie ont vécu pendant les dix dernières années de leur vie. En cours de route, j’ai pu acquérir d’importantes archives provenant de la succession de la seconde épouse de Charlie, ce qui m’a permis d’approfondir l’histoire et m’a ouvert de nombreuses pistes.

Dell O’Dell et Okito, IBM Convention, Chicago, 1949 (© Michael Claxton Collection)

J’ai fini par aimer Dell, qui était très admirée parmi les magiciens. Ses spectacles entraînants étaient agrémentés de rimes charmantes, de robes glamour et d’un humour décapant. Forte de sa personnalité, elle semblait ne jamais avoir dormi. Lorsqu’elle ne donnait pas trois spectacles par soir dans des boîtes de nuit new-yorkaises huppées, elle organisait des fêtes pour les enfants du quartier chez elle, dans le Queens, côtoyait des magiciens lors de conventions, entretenait une correspondance abondante, s’occupait des animaux de ses numéros, tenait plus tard un magasin de magie à Los Angeles, ou écrivait le scénario d’une émission de télévision. La société de mon ami Gabe, Squash Publishing, a publié le livre en 2014. J’ai choisi le titre (Don’t Fool Yourself: The Magical Life of Dell O’Dell) en m’inspirant de sa devise : « Don’t fool yourself : That’s my business ! » Ce livre est une double biographie de Dell et Charlie, qui tente de saisir leurs personnalités ainsi que leurs importantes réussites professionnelles. Ce fut un honneur de raconter leurs histoires.

Parlez-nous de votre nouveau livre chez Squash Publishing Saving Magic: David Price and the Making of Egyptian Hall

Mon mentor en matière de collection de magie était David Price (1910-1998). Jeune homme, il rêvait de devenir magicien professionnel, mais il se brisa la voûte plantaire lors d’un entraînement pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui l’empêcha de se tenir debout suffisamment longtemps pour se produire. Il devint alors comptable. Il passa plus de cinquante ans à constituer l’une des plus grandes collections au monde d’affiches, de livres, d’accessoires, de photos, de lettres, d’albums et de documents éphémères magiques, qu’il utilisa pour effectuer des recherches sur d’innombrables articles et son chef-d’œuvre, Magic: A Pictorial History of Conjurers in the Theatre (1985). Adolescent et collectionneur de magie, j’ai découvert que M. Price habitait à deux pas de chez ma tante et mon oncle à Brentwood, dans le Tennessee. C’était un hôte et un correspondant aimable, et au cours des onze années suivantes, je lui rendis visite deux fois par an et reçus plus de cinquante lettres de lui. Il a baptisé son musée Egyptian Hall, d’après le célèbre théâtre de Londres, mais aussi le petit théâtre de Kenton, dans l’Ohio, construit par W. W. Durbin, l’un des premiers présidents d’IBM. Durbin a rempli son théâtre de photos et d’affiches de magiciens, et l’acquisition du contenu de ce théâtre par David Price dans les années 1950 a fait de lui un collectionneur majeur. M. Price est décédé en 1998 et, deux ans plus tard, son fils Dave a vendu le musée à Mike Caveney et George Daily.

Michael Claxton, David Price et Dave Price III, Brentwood TN, 1995 (© Michael Claxton Collection)
Saving Magic: David Price and the Making of Egyptian Hall (Squash Publishing, mai 2025)

Dave Price III est un historien et collectionneur passionné de cirque, et nous sommes restés amis. En 2020, il m’a confié des documents relatifs à son père et à Paul McWilliams (1904-1984), un magicien de Nashville qui fut le meilleur ami de M. Price et son compagnon de lutte contre la dénonciation lors de la controverse des cigarettes Camel en 1933 (où le fabricant de tabac avait publié des publicités dans des magazines et des journaux exposant des tours de magie sous le slogan : « C’est amusant d’être dupé, mais c’est encore plus amusant de savoir »). J’ai passé les cinq années suivantes à rédiger une biographie de David Price et de son musée, racontant également l’histoire fascinante de Paul McWilliams et de sa carrière de magicien. Une fois de plus, Squash Publishing et Gabe Fajuri ont réalisé un travail remarquable pour la conception de ce livre, lancé à la Magic Collector Expo de Las Vegas en mai 2025, dans une édition limitée à 250 exemplaires. Disponible uniquement auprès de l’éditeur.

Vous êtes également collectionneur. Pouvez-vous nous parler de vos objets, affiches et documents ? Quelles époques, quelles thématiques ? Quelles sont vos plus belles pièces ?

Je collectionne des objets magiques depuis 1986. D’abord adolescent, puis aujourd’hui professeur d’université, mes moyens sont limités, mais je suis fière de ce que j’ai pu collectionner sans un budget colossal. J’ai constitué une vaste archive de photos, de lettres, d’affiches et d’objets éphémères de femmes magiciennes, contenant des objets du XVIIIe siècle à nos jours. Je possède des dossiers sur des centaines de magiciennes et des albums sur Dell O’Dell, Adelaide Herrmann, Celeste Evans, Joan Brandon, Vonetta, des femmes illusionnistes, des femmes télépathes et des enfants magiciennes. Je collectionne également des documents sur les magiciens afro-américains, et les accessoires des Armstrong sont au cœur de cette collection. Bien que je sache que les legs de collections magiques à des institutions sont controversés dans nos milieux, j’ai légué mes archives sur les magiciens afro-américains à l’Université Emory d’Atlanta, qui possède un important centre de recherche sur l’histoire des Noirs. Mes autres collections se concentrent sur McDonald Birch (1902-1992), un magicien américain très populaire et apprécié, des ouvrages sur les magiciens amérindiens et les personnages de la magie, des cartes postales sur le thème de la magie (j’en possède près de 1 500), des formats 8 x 10 signés de magiciens d’hier et d’aujourd’hui, des livres sur l’histoire de la magie, des dossiers de magazines et des lithographies anciennes.

Birch and Mabel (© Michael Claxton Collection)
Black Carl (© Michael Claxton Collection)

L’un de mes trésors préférés est une marquise en bois de Leona LaMar, une liseuse de pensées de vaudeville qui se faisait appeler « La Fille aux 1 000 Yeux ». Je l’ai trouvé lors d’une foire d’antiquités à Atlanta quand j’avais une vingtaine d’années. ARTEFAKE étant une publication française, je suis également fière de posséder deux lithographies de Mademoiselle Dicka, une magicienne peu connue du début du XXe siècle. Je les ai acquises auprès du célèbre marchand Mario Carrandi. Vos lecteurs pourront peut-être m’en dire plus à son sujet…

Affiches, cartes postales, photos, assiette et classeurs thématiques (© Michael Claxton Collection)
Posters de Mlle Dicka, McDonald Birch, Dell O’Dell, collection de cartes postales et marquise en bois de Leona LaMar derrière le guéridon (© Michael Claxton Collection)

Comme beaucoup de collectionneurs, je commence à manquer d’espace et d’argent, mais cela ne semble pas nous freiner. Je suis convaincu que nous préservons l’histoire pour la génération future, et je prends soin de documenter chacune de mes pièces et j’essaie de faire des recherches sur tous les artistes représentés dans ma collection. J’adore découvrir leurs histoires.

Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?

Je suis un grand admirateur de David Copperfield, et mon illusion préférée est celle de sa Lincoln décapotable vintage. J’ai adoré voir le spectacle de John Calvert lorsque ce légendaire magicien avait quatre-vingt treize ans. Parmi mes autres magiciens préférés, il y a Jay Marshall, Karrell Fox, Billy McComb, Andre Kole, Dick Oslund, David Ginn, Kevin Spencer, Ice McDonald, David Ben et Lyn Dillies. Sans oublier quelques magiciens de mon réseau IBM local, comme Blayk Puckett, Rocky Clements et le regretté Jon Bucher.

Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?

J’adore les illusions et le close-up. Parfois, j’aime la magie des cartes et le mentalisme, quand les numéros ne durent pas trop longtemps. J’ai aussi un faible pour la magie à destination des enfants.

Quelles sont vos influences artistiques ?

N’étant pas artiste, je ne peux citer aucune influence artistique sur mes performances, mais en tant qu’auteur, mes préférés sont Charles Dickens (lui aussi passionné de magie), Marilynne Robinson, C. S. Lewis, Joseph Epstein et Mark Twain. Parmi les auteurs de magie que j’admire : Mike Caveney, Jim Steinmeyer, David Meyer, Bill Rauscher, Eddie Dawes, David Bamberg, Margaret Steele et David Kaye.

Quels conseils et quels chemins recommander à un(e) historien(ne) et un(e) collectionneur(se) débutant(e) ?

Deux choses. Premièrement, lisez tout ce que vous pouvez trouver. La littérature sur l’histoire de la magie est vaste et approfondie, et un travail considérable a été accompli. Deuxièmement, recherchez les histoires inédites ou les nouvelles perspectives sur les histoires anciennes. Il y a encore beaucoup à dire sur les stars célèbres et oubliées de notre art, et sur la façon dont elles s’intègrent à la culture de leur époque.

Celeste Evans et Michael Claxton, Chicago, 2008 (© Michael Claxton Collection)

Pour les collectionneurs de magie débutants, je dirais égoïstement : « Dégagez tant que vous le pouvez ! » Mais c’est simplement parce qu’il y a déjà assez de concurrence à mon avis ! Sérieusement, ce hobby a besoin de nouveaux collectionneurs, car nous ne pouvons pas nous permettre de perdre l’intérêt pour la préservation des artefacts et des histoires de magie. Ray Goulet m’a dit un jour que ce sont les collectionneurs qui contribuent à maintenir la magie en vie. Collectionner peut être un hobby très coûteux, il faut peut-être faire preuve de créativité. Les jeunes collectionneurs qui savent fouiller sur les sites internet du monde entier peuvent souvent nous surprendre, nous les vétérans, par leurs trouvailles et les prix raisonnables qu’ils paient. De nos jours, la plupart des très belles vieilles pièces sont vendues aux enchères avec des primes d’achat. Il vous faudra soit un portefeuille bien garni, soit une bonne tolérance à l’endettement !

Quand j’étais un jeune collectionneur, j’ai eu beaucoup de chance d’écrire à des magiciens retraités pour leur demander des échantillons de leurs supports promotionnels. Cela est plus difficile aujourd’hui, car le marketing est désormais en grande partie numérique. Mon principal conseil est de vous faire de nombreux amis collectionneurs, d’assister à des congrès pour rencontrer d’autres collectionneurs, de partager vos découvertes et de ne pas rester chez vous à contempler vos trésors.

Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?

Même si, là où je vis, je n’ai pas l’occasion d’assister à des spectacles de magie aussi souvent que je le souhaiterais, j’essaie de me tenir informé en lisant les magazines de magie spécialisés et je suis ravi de voir un nombre croissant de femmes et de magiciens de couleur rejoindre ce domaine et être reconnus pour leurs talents. Il est vrai que certaines tendances actuelles dans la magie sont préoccupantes : le déclin des boutiques de magie traditionnelles et du nombre d’adhérents à des organisations signifie que les opportunités de mentorat peuvent être plus difficiles à trouver pour ceux qui débutent dans ce domaine. De plus, en tant qu’auteur, je suis préoccupé par les cas de piratage. Il y a quelques années, un ami s’est fait pirater un livre en téléchargement à bas prix, ce qui était à la fois pénible et regrettable. Malgré ces inquiétudes, je pense que l’avenir de la magie est prometteur. Je suis particulièrement enjoué par l’implication de beaucoup de nouveaux venus dans le domaine de la collection et de l’histoire.

Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?

Les spectacles de magie ont toujours eu pour toile de fond les événements mondiaux et les différentes cultures de leurs publics. Artistes et historiens sont de plus en plus sensibles à ces questions, et c’est une bonne chose. Je considère le travail remarquable de Lisa Menna avec Cause to Wonder comme un modèle pour comprendre les différences culturelles et utiliser la magie comme moyen d’encourager un changement positif. Je lis actuellement le livre de Jim Hagy, Animal Wizards, dans lequel il explore l’utilisation des animaux dans les spectacles de magie au fil des siècles, à travers les sensibilités contemporaines sur cette pratique. Bien que je sois toujours prudent quant à la responsabilisation des magiciens du passé face aux normes du XXIe siècle, je pense qu’il est bon de revisiter le passé avec un regard neuf.

Vos hobbies en dehors de la magie ?

En tant que professeur d’anglais, j’aime naturellement lire et j’écris une chronique pour le journal de notre campus depuis vingt ans. Je collectionne d’autres objets en dehors de la magie : cravates vintage, personnages de dessins animés des années 1960 et 1970 (notamment Rocky et Bullwinkle), figurines de hiboux anciennes, photos dédicacées d’humoristes américains et cartes postales d’auteurs britanniques et américains célèbres. Je ne suis pas un grand amateur de sport, hormis les matchs de basket de l’université Harding, mais j’adore regarder des films, surtout des classiques. Enfin, j’aime passer du temps avec les étudiants et m’investir dans leur avenir.

À voir :

  • La visite guidée dans la maison de Michael Claxton

À lire :

  • Don’t Fool Yourself: The Magical Life of Dell O’Dell (Squash Publishing, 2014)
  • Saving Magic: David Price and the Making of Egyptian Hall (Squash Publishing, 2025)
  • A Celestial Celebration : A Tribute to Women in Magic

Interview réalisée en juin 2025. Crédits photos – Documents – Copyrights avec autorisation : Michael Claxton / Jeff Montgomery. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants droit, et dans ce cas seraient retirés.

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Classé sous :HISTOIRE

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