4ème journée française d’histoire de la Magie
Pour la 4ème année consécutive, Jean Merlin organise un évènement unique et indispensable. Changement de salle, due au surcoût des anciens lieux de représentation (prix de location multiplié par deux pour certains), c’est au zèbre de Belleville qu’a lieu la FMHD (French Magic History Day). Un ancien cinéma de quartier reconvertit en cabaret. Un lieu très convivial et intimiste. La salle est pleine à craquer !
En introduction à cette journée, défile sur « l’écran zébré », The Magic box, une fiction hollywoodienne ultra kitsch retraçant la vie de Siegfried and Roy.
Arrive sur scène Jean Merlin qui remercie son équipe, les partenaires et sponsors de la journée. Il met plus particulièrement en avant CC éditions, la revue L’Illusionniste, Claude De Piante, les interviews de Chop cup.com et fait la promotion du spectacle de Rémi Larrousse (son coup de cœur).
1- THE MAGIC OF LAS VEGAS
Voici une série de vidéos extraites de Las Vegas cavalcade datant des années 1990. Jean Merlin insiste sur le fait que les américains ont l’art de bâtir des mini scénarios de 2 minutes 30 pour raconter une histoire avec le maximum d’impact. Ils ont aussi la fâcheuse tendance à nous servir des histoires stéréotypées et ultra « cul-cul », où le kitsch règne en maître, où les émotions sont préfabriquées. Bienvenue à Las Vegas, ville mirage pour shows artificiels.
Valentino
Valentino, le futur et controversé magicien masqué, présente un numéro classique de colombes avec apparition et disparition de bougies.
Sur scène, un tableau représentant deux colombes qui s’envolent. Le magicien esquisse le dessin avec une palette de couleurs. Une vraie colombe est introduite dans une cage. Celle-ci disparaît pour faire apparaître une femme ! Un effet incroyable. La femme disparaît ensuite dans le tableau. Ne reste plus que sa représentation photographique.
Mike Michaels
Le décor reconstitue un atelier de jouets, la « Toy factory ». Lorsque l’artisan sort de sa fabrique, une manivelle sort d’une boîte et active une musique. Un mécanisme fait sortir un homme déguisé en pantin. Celui-ci produit quelques fleurs, avant que le dessous de la boîte ne soit ouvert, laissant voir un énorme ressort qui se substitue au corps du pantin. L’artisan revient sur scène et disparaît derrière un rideau tendu depuis la boîte. Il est remplacé par l’homme tronc, qui a maintenant une paire de jambes.
Brett Daniels
Un énorme portrait de Marilyn Monroe est suspendu sur scène. Brett Daniels fait disparaître le portrait de son cadre à l’aide d’un voile. Ce voile fait ensuite apparaître, de manière flash, la vraie Marilyn sur scène dans une posture rappelant le film 7 ans de réflexion. Elle disparaît ensuite derrière un manteau pour réapparaître, en portrait, dans le cadre suspendu.
Bob Borgia
Une mini station essence est reconstituée sur scène. Le magicien Bob Borgia a invité un enfant à prendre place dans une petite voiture. Le magicien prend la pompe à essence et la place dans le siphon de l’auto. Après quelques passes magiques, la voiturette se met à léviter avec l’enfant à l’intérieur. Le magicien enlève alors la pompe et la voiture lévite toujours, jusqu’à se poser sur le sol. Au final, une illusion qui n’est pas convaincante.
Steve Wheeler
Steve Wheeler s’est spécialisé dans les shows magiques sur glace. Il est ici question d’un extrait de son méga show Steve Wheeler’s Magic On Ice, présentant un effet de malle indienne classique. Le petit intérêt en plus se trouve dans la boîte qui est transparente, ce qui renforce la clarté du tour.
Ariann Black
Rare sont les femmes magiciennes. Quand les femmes font de la magie, cela ressemble paradoxalement à leur homologue masculin. Attitude de magicien killer et effets recyclés. Ariann Black ne déroge pas à la règle avec une version kitsch d’une translucube multicolore. Ici, le cobaye féminin est judicieusement remplacé par un homme. Quelle originalité !
Rebekah Yen
La magicienne fabrique une grue en origami. Celle-ci se met à voler toute seule au dessus d’un foulard. La grue se transforme ensuite en colombe dans un flash de feu. Une plume de l’oiseau est ensuite transformée en neige japonaise. Un numéro assez médiocre qui ne va pas au bout de ce qu’il promet. Les effets auraient gagné à être plus clairs et moins bricolés.
Mise en scène et décor romantique pour cette saynète gorgée de sentiments à l’eau de rose. Une femme, qui vient de se faire larguer, prend la photo de son petit ami et la déchire en confetti (les magiciens aiment bien le truc de la neige japonaise). Le téléphone sonne : c’est lui ! Il s’excuse et est prêt à revenir ! Pour réparer le blasphème, la femme prend une rose qu’elle transforme en foulard. Ce foulard est passé devant le cadre photo vide d’où réapparaît le portrait du prince charmant. L’amour est plus fort que tout ! C’est tellement mignon…
Deuxième numéro de Connie Boyd habillée en fraque pour l’apparition de tourterelles. Pas très à l’aise et assez ridicule dans un répertoire exclusivement masculin hanté par la figure de Channing Pollock.
Melinda
Ancienne compagne de Lance Burton, Melinda effectue ici la femme canon dans une reconstitution sympathique type western. Des danseurs et danseuses arrivent sur scène et entament une chorégraphie country. Arrive ensuite Melinda qui est portée à l’horizontal par un groupe de danseurs dans le canon. Celui-ci est allumé et explose pour faire réapparaître Melinda dans une caisse présente sur scène.
Joseph Gabriel
Spécialiste de la magie des colombes, Joseph Gabriel exécute ici une étonnante illusion. Une Volière est recouverte d’un drap. Elle diminue à vue d’œil et lévite. Pour finir, le magicien retire le drap pour laisser apparaître deux femmes tenant un cerceau et un perroquet.
Deuxième effet prenant comme thématique la photographie. Un appareil photo géant, disposé sur une table, fait face aux spectateurs. Le magicien montre l’intérieur vide. Il place alors un film de développement et fait apparaître une femme dessus (en photo). Le film est réintroduit dans l’appareil et fait apparaître une vraie femme.
Craig Dickens
Lullaby Levitation. Une jeune fille, qui va se marier, se retrouve seule dans sa chambre. Elle fait face aux derniers objets qui lui rappel son enfance avant de passer dans l’âge adulte. Surgit alors un magicien qui va l’emporter brièvement dans un songe en la faisant léviter sur son lit. Une magnifique grande illusion, sensible et pleine de poésie « vraie » qui met en avant une lévitation justifiée utilisant les barreaux du lit comme cerceau.
2- LES JOUETS AUTOMATES MAGICIENS par Pascal Friaut
En introduction est projeté le film de Pascal Friaut sur les jouets mécaniques, qui présente un bref historique sur le sujet et des automates en fonction.
L’ancêtre des jouets automates se trouve dans l’antiquité grecque avec les systèmes de roue dentée et de croix de malte, mit en avant par l’auteur Eugène Auguste Albert de Rochas d’Aiglun avec le Cheval d’Alexandrie ou Le décapité buvant dans La Nature – n°495 (novembre 1882).
Avant de passer à l’ère industrielle, les jouets automates du XIXème siècle sont très coûteux. C’est vers 1880 que le fabriquant Fernand Martin démocratise la production. En Allemagne sont produit des jouets en fer blanc.
Un des premiers jouets magicien date de 1877.
Avec le temps, le métal est progressivement remplacé par le plastique et le Japon introduit la pile électrique qui donne plus de vie au jouet.
La production actuelle se concentre exclusivement en Inde, en Chine et en Russie.
Quelques exemples de jouets :
Bobo le magicien (le plus connu), Mr Fox (un renard magicien qui fait apparaître un lapin de son chapeau), le lapin carnivore !, Mickey’s magic show, Action bank Mickey, le chien magicien, l’avaleur de cailloux (un jouet étonnant qui s’anime comme une paire de ciseaux, grâce au pouce et à l’index), Anubis Lord of the mommy, un chapeau chien, un carrousel magique avec mélodie, une tirelire magique (un mini bras tire la pièce à l’intérieur d’une boîte), Floatini (un ensemble reconstituant une lévitation humoristique).
Anubis Lord of the mommy. Photo : Pascal Friaut (Collection Morax & Akyna).
Présentation en live d’automates par Pascal Friaut :
Pierre Mayer a fabriqué une dizaine de magiciens automates dont :
– le joueur de gobelets (la balle disparaît sous le gobelet et réapparaît dans la bouche)
– Lévitation de Christian Fechner sur un tabouret
– Malle des Indes avec les magiciens Siegfried and Roy
– Quick change de Valérie
– L’arlequin de Robert-Houdin
– L’oranger fantastique de Robert-houdin- Une série des plus petits automates du monde !
Les autres jouets automates :
– Bobo le magicien est un jouet en métal des années 1950-1960 fabriqué par la firme japonaise Nomura Toys. Il fait apparaître successivement un poussin, une pomme et un lapin.
Photo : Pascal Friaut (Collection Morax & Akyna).
– Trixy, le chien magicien fait apparaître un œuf et le transforme en poule.
– Le petit magicien fait apparaître et disparaître un poussin avec sa baguette magique. Un jouet fabriqué en Allemagne dans les années 1950.
Photo : Pascal Friaut (Collection Morax & Akyna).
– Tirelire avec la main qui prend la pièce pour la mettre dans un coffre.
– Chien calculateur qui indique un chiffre ou un nombre par hochement de la tête. Un jouet fabriqué au Japon par l’entreprise Chapman.
– Charlie McCarthy en voiture (la marionnette du ventriloque Edgar Bergen). Sa tête tourne à 360° quand la voiture roule. Un jouet fabriqué dans les années 1940-1950.
– Le mangeur d’œuf est un étonnant jouet datant de la fin du XIXème siècle, qui s’anime comme un ciseau. Les œufs sont prit dans un panier et disparaissent dans la bouche du magicien.
– Un cracheur de feu en forme de briquet qui fait des étincelles.
– Un fakir qui se fait transpercer de part en part par une épée et qui reste intact. Un effet rendu possible par l’utilisation du principe de la croix de malte.
– Disappearing rabbit de Mr fox, le renard magicien qui fonctionne avec un électro-aimant.
– Le lapin magicien et le clown magicien ont le même corps, seule la tête diffère.
Ils font apparaître et disparaître des éventails sur une bande de carton.
– Le mickey magicien est un battery toy fonctionnant avec une pile et des électro-aimants.
– La boule mystérieuse est une boule qui monte magiquement le long d’une structure en forme de spirale. Arrivée en haut du mat, la boule s’ouvre pour laisser apparaître un magicien à l’intérieur. Ce jouet est une fabrication de Fernand Martin datant de 1906. Elle reçu un prix au concours Lépine en 1905. Cette attraction a été réalisée échelle une dans les années 1930 par le magicien Laroche et dans les années 1960 par Richard Hardner pour un numéro de la piste aux étoiles intitulé la boule mystère.
3- PAUL POTASSY
Ce magicien américain parlait sept langues. Il fut le magicien de cabaret ayant eu le plus de succès en Europe ces cinquante dernières années. Voici quatre de ses routines.
Sympathetic Silks : Deux tables et six foulards. Trois foulards sont noués ensembles et posés sur une table, les trois autres sont laissés sur la deuxième table. Bien que le magicien n’ait rien touché, ce sont à présent les foulards de la deuxième table qui sont noués et non plus ceux de la première ! Cet effet magique se reproduira plusieurs fois jusqu’au final où tous les foulards se noueront ensemble instantanément. Cette routine des six foulards sort des sentiers battus. C’est un model de misdirection et de présentation.
Newspaper Tear : Le magicien déchire et reconstitue un journal. Il explique alors comment ça marche. Les spectateurs pensent comprendre le truc jusqu’au moment où le magicien révèle que la partie secrète que tout le monde pensait réellement déchirée ne l’est plus. Un tour devenue un grand classique.
Bill in Potato : Un spectateur tient un billet signé avec une main sous un foulard et une pomme de terre avec l’autre main. Le magicien retire le foulard : le billet a disparu ! Celui-ci est retrouvé au milieu de la pomme de terre.
The Prediction : Un spectateur choisit un papier parmi plusieurs autres sur lesquels sont écrit des noms de ville. Un autre spectateur choisit un livre parmi plusieurs qui lui sont présentés, l’ouvre à la page qu’il désire et choisit un mot au hasard sur la page. Le choix de ces deux mots semble être le fruit du hasard, et pourtant, le magicien l’avait prédit bien avant le spectacle car les deux mots sont retrouvés écrits dans une enveloppe qui était visible de tous depuis le début du spectacle. Dans cette routine Paul Potassy utilise une subtilité de pliage qui trompe le touché et la vue du spectateur : diabolique !
Démonstration du Billet dans la pomme de terre par Jean Merlin
Merlin insiste sur l’utilisation de la pomme de terre qui est substituée au traditionnel citron. L’avantage est de ne pas mouiller et détériorer le billet emprunté et de le rendre propre au spectateur.
4- LES GRANDS ANCIENS
Li-King-Si, alias Georges Farhat
Affiche : collection Akyna et Morax.
Ce français déguisé en chinois est le clone de l’américain Chun-Ling-Soo. Il développe une magie orientale utilisant des foulards qui changent de taille, un bol de fleurs qui se transforme en eau, des équilibres impossibles avec trois sabres et un effet de boule zombie.
Robert Harbin (1909-1978)
Photo : collection Christian Fechner.
L’inventeur anglais de la femme zig-zag (zig-zag girl, 1963) nous présente ici une des premières versions de la femme décapitée dans une boite. Dans les années 1990, Craig Dickens reprendra et améliorera cette illusion qui est aujourd’hui pratiquée à la perfection par le duo espagnol Yunke.
Cardini
L’unique apparition télévisée de Cardini visible de nos jours datant de 1957, où à 62 ans, il réalise majestueusement sa routine de back and front avec des gants, ses manipulations de boule de billard et ses apparitions et disparitions de cigarettes. Une grande leçon de présentation et de virtuosité, un classique indémodable.
Pratulchandra Sorcar (1913-1971)
Programme Sorcar (collection Morax et Akyna).
Une boite surélevée du sol et munie de deux fenêtres est montrée vide des deux côtés. Les fenêtres sont refermées. Le magicien sort alors successivement des foulards, des rubans colorés et des petits animaux à répétition. Une boîte à production étonnante.
René Septembre, alias René Kohler
Photo : ( collection Morax et Akyna).
Ce magicien français, au talent médiocre, fait apparaître des bols d’eau sous couvert de foulards. Il exécute ensuite le journal déchiré et raccommodé avec un petit bout restant comme preuve. Une boule de papier est mise dans une boîte. Elle se transforme en chat. Des cubes sont montrés vides et mis dans des cassiers. Les cubes sont ré ouverts et apparaissent des cochons d’inde et des colombes. Un coq apparaît et est substitué à un renard ! Un tour sans queue ni tête. Pour finir, un canard est placé dans une maisonnette. Celui-ci est transformé en colombes. Toute la basse cour a été passée en revue !
John Ramsay (1877-1962)
(collection Morax et Akyna).
Un des rares témoignages vidéo de John Ramsey qui présente son tour des pièces et du cylindre, Cylinder and Coins décrit dans le livre The art of the close-up.
Esmée Levante
Extrait de l’émission La piste aux étoiles de mars 1960. Esmée Levante, prestidigitatrice australienne présente un tour avec du sucre en poudre. Deux boîtes de différentes tailles sont présentées sur une table. La grande boîte contient du sucre qui est versé dans la petite boîte sans que l’ingrédient ne déborde ! Le sucre disparaît alors de la boîte pour ensuite réapparaitre.
Différents manteaux en fourrure sont sortis d’une petite mallette, visiblement trop petite pour contenir ces vêtements. Pour finir, la magicienne fait apparaitre un kangourou.
Esmée Levante en 1955 dans un numéro d’escapologie (collection Morax et Akyna).
Tommy Wonder
Nous revoyons avec plaisir quelques merveilleuses routines de Tommy Wonder telles :
– La routine flash Ring, Watch & Wallet de Rich Marotta. Le magicien explique qu’un voleur lui a dérobé, sa montre, sa bague et son argent et qu’il a tout placé dans une enveloppe pour l’envoyer chez lui et ne rien avoir sur lui en cas d’arrestation. Les trois objets sont mis dans l’enveloppe qui est refermé. Celle-ci est déchirée alors que la bague est revenue au doigt du magicien, la montre à son poignet et l’argent dans le portefeuille.
Photo : collection Akyna.
– Une transposition de pièce dans la main du spectateur.
– The tamed card, les cartes folles avec une carte choisie. Le hobby du magicien est de faire choisir chaque jour à la même heure une carte, une fois la carte choisie, il sort une pochette contenant les cartes choisies précédemment. Ce sont toutes des 4 de trèfle, le spectateur à quant à lui choisit un valet de carreau. Pas de problème étant magicien il va transformer cette carte en 4 de trèfle, finalement elles se changeront toutes en valet de carreau.
– Sa routine de gobelets avec l’étui et le pompon.
– Son numéro avec l’oiseau qui se retrouve dans l’oeuf, où il commence par une routine de gobelets utilisant des balles éponges pour ensuite faire apparaître une orange, un citron et un œuf. On connaît la suite…
Xavier Morris
A la demande générale, rediffusion du tour du bottin par le mentaliste Xavier Morris et de sa partenaire Véronica lors d’une Piste aux Étoiles dans les années 1960. Pour en savoir plus, lire le compte rendu de la FMHD n°3.
5- THE BILIS CORNER
Bernard Bilis a ramené de son coffre à trésors des images inédites puisées dans la réserve de l’INA. Au programme :
– Le tout jeune Alpha manipulant des cartes avec l’apparition d’un perroquet.
– Jean Régil présentant le tour de la femme coupée en deux avec André Sanlaville et la femme zig zag dans un des tout premiers modèles.
– Syndra Khan, le fakir, qui avale un fusil chargé !
Photo : collection Morax et Akyna.
– Johnny Paul, présentant un change de billets ainsi que sa légendaire et interminable routine de gobelets qu’il commercialisera par la suite.
6- JOE WALDYS
Tout commence par un extrait vidéo, enregistré à l’Olympia en 1967, d’une séance de pickpocketisme exécuté par Joe Waldys. Waldys arrive sur scène et exécute à cent à l’heure le foulard aux pois, pour enchainer ensuite par sa séance de pickpocket. Il descend dans la salle et demande aux spectateurs s’ils ont de l’argent ? Ou un porte feuilles ? Sous couvert de la question, il en profite pour subtiliser une dizaine de montres et de porte feuilles. Il revient ensuite sur scène pour révéler à la salle entière les objets qu’il a volé pour les rendre à leurs propriétaires respectifs.
Il fait ensuite venir sur scène un homme qu’il dépouille. Ensuite, il lui fait le coup de la guillotine au bras avec les deux carottes comme essaie préalable. Dans cet extrait vidéo, on remarque que Joe Waldys avait une présentation très moderne faite de prestance, d’allure, d’énergie et de bonne humeur. Selon ses mots, il était un bon amuseur !
Jean Merlin assit à une table ronde introduit Joe Waldys, 76 ans et une pêche d’enfer ! Un personnage extrêmement sympathique, qui d’emblé instaure la convivialité. Onze ans qu’il a prit sa retraite de son numéro international qu’il a pratiqué pendant 35 ans avec son partenaire grecque Libero. Il a ensuite œuvré seul pendant dix ans.
Pierre Switon et Jean Régil arrivent à la table et complètent le quatuor.
Joe Waldys est né en 1935 de parents commerçants. Sa mère jouait de la mandoline. C’est tout naturellement que le petit Joe pratique la musique et obtient en 1958 le premier prix de violon au conservatoire. Il joue du classique mais aussi de la musique tsigane pour se faire plaisir (des extraits musicaux sont diffusés dans la salle).
Photo : collection Morax et Akyna.
En 1954, il intègre l’amical Robert-Houdin. Il croise la route du magicien Hardy, l’enchanteur quand il était enfant. Il travaille ensuite avec les Andreanos qui pratiquaient une malle des indes dynamique.
Il va petit à petit trouver sa voie, quand la première femme d’André Sanlaville lui raconte le numéro du pickpocket Borra. C’est le déclic. Joe Waldys décide de s’entrainer seul à reconstituer, en autodidacte, les passes qu’on lui a narrés.
Nous voyons une photo de Joe Waldys en compagnie de Freddy Fah et de sa femme Yvette. Vient ensuite sa première photo commerciale pour lancer sa carrière, une autre photo en duo avec Libero, Joe pratiquant la disparition du poste de radio fabriqué par Jo Patrick, Joe sur la scène de la Scala à Madrid et deux caricatures en dessin et en marionnette.
Photo : collection Morax et Akyna.
Un extrait de Charleston est diffusé, une musique qu’affectionne le pickpocket. Une musique d’ambiance rythmée qui accompagnait ses représentations. Il utilisait également la chanson My fair lady, pour rendre les objets, ainsi que la marche funèbre pour le coup de la guillotine au bras. Pierre Switon précise qu’à l’époque, tous les cabarets avaient leur propre orchestre et jouaient en live.
Joe Waldys se remémore ensuite, avec nostalgie, ses rencontres avec Barbara, Gilbert Bécaud, Claude Nougaro, Sidney Bechet…
Photo : collection Morax et Akyna.
Deuxième extrait vidéo qui nous montre Joe Waldys exécuter les bambous chinois, le remontage de la montre, les foulards XXème siècle avec des foulards de marque et l’utilisation d’un petit soutien-gorge pour éviter de tomber dans le vulgaire !
Son dernier contrat, il le fit aux îles Canaries avec une grande revue. Il décide ensuite d’arrêter sa carrière, angoissé par le fait de ne plus trouver suffisamment d’objets à subtiliser. Les gens ne « s’habillant » presque plus de nos jours…
7- SHOW LIVE
Jean Merlin, habillé en tenue de soirée, nous annonce un show réunissant des numéros hétéroclites. Deux magiciens et deux artistes de cabaret, deux hommes et deux femmes. Parité respectée.
Gwenaëlle
Nouvelle venue sur la scène magique, Gwenaëlle qui sort de la Chavez school de Las Vegas, a eut le soutien de Thierry Schanen et de Jean Merlin pour monter son numéro ayant pour thématique le tour Golden butterfly de Kellar. Un univers singulier et une magicienne qui promet pour le futur.
Sur scène sont disposés un paravent avec dessus une reproduction de l’affiche Golden butterfly, et une commode rose avec un vase et un cadre photo.
La jeune femme arrive sur scène avec un livre. Celui-ci est ouvert et l’on voit un papillon qui sort en volant. Gwenaëlle passe derrière le paravent et change de costume. Elle prend ensuite un papillon sur l’affiche et commence une multiplication de l’insecte au bout de ses doigts à la manière d’une routine de dés à coudre.
Elle fait apparaître des éventails de cartes multicolores, semblables aux ailes des papillons (une utilisation justifiée) et effectue des back and front. Les cartes se transforment en éventails.
Un papillon est placé derrière un petit rideau et se met à voler magiquement façon Kellar. Il se transforme ensuite en chenille (une mue à l’envers) qui est mise dans le tiroir de la commode. La chenille se met à danser et change de forme derrière le petit rideau. Elle se transforme ensuite en une multitude de foulards, qui font apparaitre, au final, un papillon géant !
Pierre Switon
Petit intermède avec Pierre Switon qui nous montre quelques manipulations d’éventails avec des cartes multicolores de la marque Fournier.
Emmanuel Pallas
Ce comique de cabaret a laissé de marbre les ¾ de la salle avec son humour douteux et ses jeux de mots foireux interminables. Dommage…
Anaïs Petit
Photo : Eric Vigier
Un vrai talent comique et une belle découverte pour cette imitatrice au petit gabarit qui a commencé sur la scène du théâtre Trévise en 2007. Elle nous offre en exclusivité des extraits de son nouveau spectacle « Anaïs Petit croque les Grands », co-écrit avec James No et Guillaume Meurice. Au programme les imitations de Vincent Delerme, Charlotte Gainsbourg, Brigitte Bardot, Carla Bruni, Anaïs, Ségolène Royal, Philippe Manœuvre, Anne Roumanoff, les Rita Mitsouko…
Yann Frisch
Le numéro Baltass du champion de France et d’Europe en titre, retravaillé avec encore plus de virtuosité ! Chapeau l’artiste.
A lire :
– Le JEAN MERLIN MAGIC HISTORY DAY 5.
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