Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Fondamentalement, en deux moments.
Le premier moment fut lorsque j’étais enfant, ma tante m’avait convaincu que certains elfes laissaient des bonbons pour moi dans une boîte, pendant que mon oncle jouait à des jeux avec des pièces de monnaie à l’intérieur de mes oreilles. Ma tante disait « Je viens de voir quelques elfes dans ta chambre” et je courais pour ouvrir la boîte contenant les fameux bonbons.
Le second moment fut lors de mes 25 ans, alors que je faisais mes études de jonglerie, j’ai assisté à un congrès de cirque où la magie était présente. Je fus étonné, et j’ai commencé à étudier la magie à 30 ans.
Le premier déclic fut quand j’ai décidé que je voulais que d’autres personnes ressentent la même chose que moi devant des tours de magie. Pour y parvenir, je devais devenir un magicien, parce que, dans ma ville, il n’y avait pas d’autres personnes capables de le faire.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
A 30 ans, j’ai appelé l’école de magie de Fernando Larrain, un grand magicien Chilien, et il a accepté de me donner des cours. Ce fut très symbolique pour moi, parce que je devais parcourir près de 1000 kms pour arriver dans la capitale du Chili et être en mesure de prendre ses leçons. J’ai vécu la plupart de ma vie à Copiapó, loin de Santiago, ce fut une grande aventure.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Beaucoup de gens m’ont aidé : mon grand-père, qui a toujours eu confiance en moi ; Aida Osses, ma petite amie, qui a toujours été importante dans mon développement en tant que personne ; Jean Paul Olhaberry, un magicien chilien incroyable qui a remporté des prix internationaux importants et avec qui je faisais beaucoup de projets.
Chacun de mes maîtres et assesseurs : Henry Evans, Hernán Maccagno, Roberto Mansilla, Ricardo Harada, et bien sûr Fernando Larraín, le père de la magie chilienne.
Ce qui peut vous stopper : c’est ce que vous avez à l’intérieur de vous-même. Vous devez libérer toutes vos peurs et vos inquiétudes, de sorte que vous puissiez être capable de travailler de manière ordonnée. Enfin, vous devez vous rappeler qu’il y a toujours différents chemins et que nous pouvons choisir de suivre nos rêves sans regrets.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
La plupart de mes représentations ont été de la magie de close-up, mais maintenant je travaille en condition salon parce que je développe un projet appelé Imaginno, où je donne des cours à des enseignants en parlant d’innovation culturelle et d’illusionnisme.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Il y a beaucoup de spectacles qui ont été importants pour moi. Fernando Larraín dans ses présentations étonnantes à la télévision et ses spectacles avec son incroyable personnalité scénique.
La première fois que j’ai vu Hernan Maccagno, un magicien argentin champion de close-up, ce fut une grande expérience et une grande inspiration. René Lavand et Tina Lenert, deux artistes qui m’ont vraiment “choqué” quand je les voyais à la télévision, ils m’ont laissé une marque indélébile dans ma vie lors de leur passage au festival Atacamágica.
Je pourrais nommer beaucoup d’autres personnes comme Mike Caveney, Ricardo Harada, Mago Migue, Henry Evans, Dani Daortiz, David Stone, Lenart Green, Avner The Excentric, David Kaplan. Chacun d’entre eux sont d’incroyables artistes avec une grande humanité.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
J’aime tous les styles de magie. Il y a beaucoup de styles à connaître et à apprendre. D’ailleurs, j’aime la façon dont la magie peut être liée à d’autres disciplines.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Mes influences viennent de ma vie quotidienne : les couleurs, les choses simples, la beauté du monde. D’ailleurs, mes influences viennent des artistes que j’ai mentionné auparavant, des différents arts, de la peinture, de la musique, de la poésie, du cinéma, etc. Chaque manifestation artistique unique représente toujours le meilleur de nous-même en tant qu’être humain.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Si je pouvais donner quelques conseils à un débutant, je voudrais lui dire l’importance de l’innocence et de l’humilité quand on connaît les secrets de la magie. Il faut aussi garder une sorte d’amour fraternel avec le public. L’illusion nait dans l’esprit des gens, cela est essentiel. Nous n’avons pas seulement besoin du public mais aussi de cet élément d’équation, et de la générosité nécessaire pour construire un espace de jeux et de fiction. Et, bien sûr, beaucoup de pratique.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Aujourd’hui, la magie est dans un grand moment. Il est gratifiant de voir comment les gens s’intéressent à la magie en assistant à des festivals, des spectacles, ou des rencontres entre amis. Dans chaque pays, il y a de grands illusionnistes qui amènent la magie à des niveaux toujours plus élevés.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
La culture est très importante. Pour connaître d’autres disciplines artistiques et enrichir notre magie et nos vies. Je pense que dans d’autres domaines, non artistiques, nous pouvons trouver des inspirations incroyables.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Les arts en général et particulièrement la musique, les films et de la littérature. Rencontrer mes amis et avoir du plaisir à faire des trucs différents. Et, bien sûr, voir grandir ma fille Ignacia.
– Interview réalisée en août 2015.
A visiter :
– Le site de Luis Albornoz.
– Le site du festival Atacamágica.
Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayant-droits, et dans ce cas seraient retirés.