Cette pièce mécanique était précédée de plusieurs tours d’escamotage qui motivaient son introduction sur la scène. Robert-Houdin empruntait le mouchoir d’une dame, il en faisait une boule qu’il mettait à côte d’un oeuf, d’un citron et d’une orange rangés sur la table. Il faisait ensuite passer ces quatre objets les uns dans les autres, et lorsqu’ enfin ils étaient tous réunis dans l’orange, il se servait de ce fruit pour composer une liqueur fantastique. Pour cela, il pressait l’orange entre ses mains et la réduisait de grosseur en la montrant de temps à autre sous ses différentes formes, et finissait par en faire une poudre qu’il faisait passer dans un flacon où il y avait de l’esprit de vin.
(Document : Collection Christian Fechner)
On apportait alors en scène un oranger dépourvu de fleurs et de fruits, il versait dans un petit vase un peu de la liqueur qu’il venait de préparer, y mettait le feu et la plaçait au dessous de l’arbuste. Aussitôt que l’émanation atteignait le feuillage, on le voyait se charger de fleurs, et d’un coup de sa baguette réellement magique, le grand artiste remplaçait les fleurs par des fruits qu’il distribuait aux spectateurs charmés. Une seule orange était restée sur l’arbre, Robert-Houdin lui ordonnait de s’ouvrir en quatre parties et l’on apercevait à l’intérieur le mouchoir qui lui avait été confié. Deux papillons battant des ails le prenaient par les angles et le déployaient en s’envolant. Ce tour vraiment féerique était de la création de Robert-Houdin.
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