Lorsque Robert-Houdin présenta pour la première fois cette expérience, le 4 septembre 1849, les phénomènes d’attraction de l’électro-aimant n’étaient pas connus de la masse du public ; aussi eût-elle un grand succès. Le tour avait pour but de montrer avec quelle facilité on peut faire voyager invisiblement des pièces de monnaie d’un endroit à un autre. Il se présentait ainsi : Robert-Houdin empruntait huit pièces de cinq francs qu’il faisait marquer, avec beaucoup de soin, par les spectateurs, puis il les
mettait ostensiblement dans un vase en cristal qu’il tenait à la main. Un autre vase ayant été posé sur une table à l’extrémité de la scène II annonçait qu’en frappant avec sa baguette sur celui où se trouvaient les pièces, une d’elles sortirait à chaque coup, pour passer dans le verre vide.
(Document : Collection Christian Fechner)
Effectivement, au son que la baguette produisait sur le cristal une pièce en sortait pour passer dans le second vase, et l’on en entendait le son argentin. La huitième était remise à une dame, avec prière de bien la serrer, pour l’empêcher de s’échapper. Mais, au commandement, cette pièce sortait de la main pour aller rejoindre ses compagnes. Enfin, pour terminer l’expérience d’une manière concluante, on suspendait un coffre de cristal à de minces cordons de soie accrochés au plafond. Un mouvement de balancement lui était imprimé et, lorsqu’il atteignait le point le plus éloigné de la scène, l’artiste y envoyait les pièces que l’on voyait parfaitement arriver dedans. A chaque représentation l’identité des pièces était constatée. On fabrique maintenant des coffres aux pièces dans lesquels le mécanisme est tellement réduit et dissimulé, que, même les personnes qui connaissent le secret du tour sont saisis d’admiration et d’étonnement.
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