Comment êtes-vous entré dans la magie ? A quand remonte votre premier déclic ?
Miosk : Un jour, en découpant la gorge de quelqu’un de fortement alcoolisé dans un bus, les gens assis m’ont applaudi.
Miossec : Par Pif Gadget, et Garcimore.
Anton Miosk.
Anton Miossec.
Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Miosk : Je me suis vite rendu compte que pour moi tuer des gens était vital, surtout au niveau de mon alimentation.
Miossec : Les rencontres, via le cirque et le théâtre, qui finissaient dans les bars, où des amis m’ont appris des « trucs » de close-up pour faire disparaître des cigarettes, le bonneteau, et ainsi t’assurer des coups gratuits. J’adore le public de comptoir. Surtout très tard.
Quelles sont les personnes ou les opportunités qui vous ont aidé. A l’inverse, un évènement vous a-t-il freiné ?
Miosk : La police pour ne pas la nommer m’a souvent mis des bâtons dans les roues. Mais je remercie les fabricants de couteaux et fourchettes, qui m’ont fait découvrir ma langue morte.
Miossec : Pathy Bad, et beaucoup d’artistes de théâtre de rue.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Miosk : La nuit, chevauchant ma tronçonneuse.
Miossec : Je peux m’adapter à tout, sans doute parce que j’ai beaucoup joué dans la rue. Sauf avec les Nécrophages.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Miosk : J’aime beaucoup Freddy Krueger, et Jack Torrance.
Miossec : Greg Sixmort (Grégory Lackovic), puis Raymond Raymondson, c’est le même comédien, de la compagnie Okupa Mobile, où le personnage est plus important que la technique.
Quels sont les styles de magie qui vous attirent ?
Miosk : Les boucher-charcutiers, professionnels qualifiés.
Miossec : Etienne Saglio, et en général les porteurs de magie nouvelle qui changent de la magie à panoplies, à paillettes et à pigeons de couleurs.
Quelles sont vos influences artistiques ?
Miosk : L’eucharistie catholique. Manger le corps du Christ et boire son sang sont des modèles pour moi. Tellement pédagogique.
Miossec : Le cinéma de série B, Dario Argento, John Carpenter, Evil dead.
Quel conseil et quel chemin conseiller à un magicien débutant ?
Miosk : Ne jamais avoir froid aux yeux.
Miossec : Travailler le personnage avant sa technique magique.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
Miosk : Merci aux morts, sans qui rien ne serait possible.
Miossec : J’ai vu Horror par la compagnie Stiching Pels. Très fort.
Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie ?
Miosk : J’ai remarqué qu’à cause de la culture physique, souvent les gens se défendent mieux. Et courent plus vite pour s’échapper.
Miossec : L’ ouverture d’esprit est fondamentale. ArteFake.fr, par exemple, est une bonne école.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Miosk : Le tir à l’arc, le lancer de haches.
Miossec : Le théâtre, la lecture, le cinéma, la course à pied, la natation. Le corps et l’esprit sont les moteurs de la création, qu’il faut sans cesse nourrir pour « faire briller les yeux ».
– Interview réalisée en mars 2020.
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Crédit photos : Alain Chasseuil et Anton Miossec. Visuels : L’Hérétique. Tous les documents et archives sont proposés sauf avis contraire des ayants-droit, et dans ce cas seraient retirés.