Comment êtes-vous entré dans la magie ? À quand remonte votre premier déclic ?
Je m’appelle Luis Cardinali da Silva, nom nom de scène est Lanydrack. Tout a commencé en 1966, alors que j’avais six ans, en tant qu’assistant dans les spectacles de mon défunt père, l’illusionniste Silvani et de ma mère Adélaïde Cardinali, de qui j’ai beaucoup appris. Descendant d’artistes de cirque et deuxième génération, j’ai suivi le métier.

Quand avez-vous franchi le premier pas et comment avez-vous appris ?
Ce n’est qu’en 1974 que j’ai commencé à me produire devant mes camarades de classe au collège où j’étudiais, en utilisant des effets magiques que je copiais de mon père. À partir de ce moment-là, j’ai travaillé dans les écoles et lors des anniversaires de mes amis. J’ai ainsi progressé en m’entraînant pour mes spectacles. À l’âge de dix-huit ans, je suis devenu artiste professionnel, jusqu’à aujourd’hui. Je n’ai jamais arrêté, malgré plusieurs revers comme cela arrive à la plupart des artistes.

Quels sont vos domaines de compétence ? Dans quelles conditions travaillez-vous ? Parlez-nous de vos créations, spectacles et numéros
En 1989, j’ai épousé Fátima Costa (Faty est également artiste de cirque) et depuis, nous avons toujours joué en duo sous le nom de Lanydrack & Faty. Nous avons voyagé dans tout le Portugal, en Espagne, en France, aux Pays-Bas et au Luxembourg. Nous avons aussi participé à plusieurs programmes de télévision. Il y a vingt ans, nous avons construit un Théâtre Magique dans un camion d’une capacité de cent cinquante personnes. Nous avons fait plusieurs tournées à travers le Portugal et l’Espagne pendant la saison estivale avec notre spectacle de soixante minutes. Au niveau de mon répertoire, je me suis toujours consacré aux grandes illusions et à la magie générale avec une pointe d’humour.



En octobre 2023 vous avez créé l’Académie d’Illusionnisme d’Entroncamento au Portugal. Quand, comment et pourquoi est né ce projet ? Quelles sont vos missions ?
Nous avons créé l’Academia de Ilusionismo do Entroncamento dans la ville où nous vivons. C’est un espace magique avec beaucoup d’histoire, où nous organisons des ateliers, des conférences, des réunions, des anniversaires. Nous avons exposé une vaste collection d’affiches et de posters de divers illusionnistes, ainsi qu’une partie de ma succession et celle de plusieurs collègues et amis magiciens qui sont nos collaborateurs. Ils ont offert de petites illusions, de vieux livres, des magazines, etc. Nous sommes l’une des rares académies d’illusion au Portugal. Bien qu’étant récemment ouvert, nous avons déjà quelques étudiants et de nombreux sympathisants, petit à petit nous faisons connaître le monde de l’illusionnisme et attirons de nouveaux intéressés et illusionnistes potentiels.



Comment sont montées vos expositions ? Avez-vous une collection permanente d’objets, d’accessoires et d’affiches ? Quel(le)s magicien(ne)s mettez-vous en avant ?
Nous nous organisons de deux manières. Nous avons un espace permanent constitué d’une bibliothèque avec accès pour consultation ainsi que l’exposition d’affiches en relief pour une utilisation individualisée. Avec des magiciens comme Houdini, David Copperfield, Paul Daniels, Vito Lupo, The Pendragons, et les artistes portugais Comte d’Aguilar, Jolson, Monsieur Lapin, Serip, Salguery… Nous avons aussi une partie thématiques avec du contenu contextualisé et accompagné de vidéos et d’affichages d’objets/dispositifs correspondants, comme la cartomagie, les grandes illusions, le close-up, la magie Geram, etc.


Vous dispensez également des cours d’illusionnisme, développés en trois niveaux d’enseignement. Comment cela fonctionne ?
Cela fonctionne par inscription avec une pré-évaluation. Elle est diversifiée. Après l’évaluation, les cours sont adaptés aux niveaux respectifs des participants. L’académie accueille et conseille aussi des illusionnistes professionnels et des amateurs dans l’élaboration et/ou la création de routines.
Quelles sont les prestations de magiciens ou d’artistes qui vous ont marqué ?
Mes idoles ont toujours été mon père, David Copperfield, Paul Daniels (avec qui nous avons joué en 1992), The Pendragons, Lance Burton et Rick Thomas.

Quels conseils et quels chemins recommander à un(e) magicien(ne) débutant(e) ?
L’illusionnisme est un art, une culture, un divertissement et, en tant que tel, il exige un régime d’obéissance basé avant tout sur la connaissance, l’organisation, la préparation et la compétence afin que nous puissions mériter les éloges et les félicitations du public, se traduisant par des applaudissements. L’inspiration n’est pas la même chose que le plagiat. Soyez VOUS. Si vous aimez un effet, réalisé par quelqu’un d’autre, ne le copiez pas, inspirez vous en mais personnalisez-le. Donnez votre touche d’originalité.
Quel regard portez-vous sur la magie actuelle ?
La magie est un art du spectacle qui a beaucoup évolué ces dernières années, la tendance est le close-up qui est de plus en plus populaire grâce aux réseaux sociaux. Je crois malheureusement que les grandes illusions ont tendance à se raréfier, à cause du transport difficile des matériaux et c’est pourquoi de nos jours on voit moins d’illusionnistes en présenter.


Quelle est l´importance de la culture dans l´approche de la magie (apprentissage culturel, différences sociologiques et ethniques) ?
L’importance de la culture dans l’illusionnisme ne réside pas seulement dans les astuces et la technique, mais aussi dans la narration et le langage symbolique. La magie de rue, de scène ou de salon reflète également les divisions sociales et l’accès culturel, c’est ce que j’essaie de transmettre à mes étudiants.
Vos hobbies en dehors de la magie ?
Mes passe-temps sont la construction de nouveaux appareils de magie.
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