Dunninger fit ses débuts dans le spectacle comme assistant magicien et, plus tard, il présenta tout un spectacle d’illusions. Mais il fut surtout « le Maître mentaliste » de la radio et de la télévision, à tel point que son nom devint absolument familier à tous. C’était une personnalité dynamique, avec un style impressionnant, aussi bien sur scène qu’en dehors de la scène.
Dunninger travaillait seul, sans assistants, sans comparses. Ses méthodes étaient souvent l’expression même de la simplicité, et il arriva que sa mise en scène soit si superbe, si naturelle, et simple en apparence que son public ne pouvait que conclure qu’il avait devant lui un homme pouvant vraiment lire dans la pensée. Un des plaisirs favoris de Dunninger était de nier ses prétendus pouvoirs surnaturels. « N’importe quel enfant de douze ans pourrait faire ce que je fais », disait-il,… « avec trente ans de pratique ».
Quand il ne faisait pas de spectacles de radio ou de télévision, il illustrait des conférences, jouait dans des réceptions privées, dans de grands clubs, et ses cachets étaient les plus élevés qu’ait jamais touchés un spécialiste du mystère. Comme son ami intime Houdini, il avait un sens inouï de la publicité. Dans chacune de ses émissions il y avait un « énorme cerveau » dans lequel Dunninger présentait un « test » particulier, où il révélait les pensées d’un invité célèbre, dans les conditions apparemment les plus impossibles. Quelquefois, le sujet était dans un avion, en train de survoler la ville, ou bien, on écrivait un billet qu’on plaçait dans une boîte étanche scellée, qu’on lâchait au fond d’une rivière ; ou bien le sujet dont il fallait lire la pensée se trouvait dans un sous-marin, dans les profondeurs de l’océan.
Dunninger fut servi par le fait qu’il avait « lu les pensées » de pratiquement toutes les célébrités de son époque. Depuis les présidents des États-Unis jusqu’aux vedettes les plus en vogue du show-business, ils avaient tous été déconcertés par la façon dont Dunninger combinait autorité personnelle et hardiesse.
Bien que durant les dernières années de sa vie le public l’ait davantage rangé parmi les mentalistes que parmi les magiciens, il fut l’un des plus grands hommes de spectacle de son temps.
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